Revue de la presse russe du 10 septembre

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MOSCOU, RIA-Novosti.

Novye izvestia

La commémoration des victimes de Beslan a coïncidé avec l'anniversaire de la tragédie de New York

Ces trois dernières années, les habitants de New York, de Beslan, de Madrid et de Moscou ont ressenti leur vulnérabilité. Le malheur nous a rapprochés. De téléspectateurs compatissant au malheur des autres, nous nous transformons en objets des reportages funéraires, sans avoir le temps de comprendre que cette fois c'est nous-mêmes qui recevons des fleurs et des condoléances.

A l'époque où les terroristes sont obligatoirement kamikazes et des "Brigades et des "Armées" inconnues revendiquent sur Internet, à qui mieux mieux, la prise d'otages et les assassinats, il faut voir l'ennemi.

L'opération la plus fructueuse sur le front antiterroriste depuis ces trois dernières années aurait été un rassemblement de millions d'Espagnols dans la rue au moment où les autorités s'évertuaient à apprendre qui a tué deux cents personnes dans les trains de banlieue de Madrid - les islamistes ou les séparatistes.

Il est vrai, chez nous, le nombre de manifestants est moindre. Admettons, écrit le journal, que nous sommes plus fatigués, car nous avons connu depuis longtemps les exposions et nous devons avoir des forces pour survivre. Les habitants de Rome manifestent pour nous.

Qui sera le premier à mettre fin à l'épidémie de terreur et de crainte qui en découle - le pouvoir ou la société elle-même - cela n'a pas d'importance. L'essentiel est que nous puissions nous entendre dans l'avenir, car le malheur nous a jumelés, de New York à Beslan.

Kommersant

La nouvelle nomination d'Anatoli Kvachnine

Hier, Vladimir Poutine a nommé au poste de représentant plénipotentiaire dans le District fédéral de Sibérie l'ancien chef d'état-major de l'Armée Anatoli Kvachnine, en le renvoyant simultanément du service militaire. Selon le quotidien "Kommersant", le remplacement de l'ancien diplomate Leonid Dratchevski qui ne s'est pas distingué à ce poste et la nomination à ces fonctions d'un général s'inscrit dans l'orientation vers la "mobilisation de la nation" dans les conditions de "l'intervention du terrorisme international" et dans la création d'un "nouveau système d'administration anti-crises", comme l'a annoncé le président.

Selon la représentation plénipotentiaire du District de Sibérie, la prévention de la menace de terrorisme sera probablement l'orientation principale du travail du nouveau représentant plénipotentiaire. En ce qui concerne l'intervention éventuelle du représentant plénipotentiaire dans le travail quotidien des administrations des entités de la Fédération qui lui sont confiées et le règlement des problèmes politiques, les gouverneurs n'ont pas d'appréhensions sérieuses à ce sujet. Selon une source de l'administration d'une des régions sibériennes, le général Kvachnine aura besoin d'un an, au minimum, rien que pour étudier en détail la situation dans le District et prendre connaissance des problèmes socio-économiques.

Vedomosti

Toyota confirme son intention de construire une usine en Russie

Toyota s'en tenait toujours à sa position officielle suivante: elle ne pourra prendre la décision de construire une usine en Russie que lorsque les ventes annuelles dans ce pays dépasseront 50 000 voitures. La corporation s'approche graduellement de cet objectif: dans le premier semestre de cette année, plus de 21000 Toyota ont été vendues en Russie (y compris Lexus).

Hiroshi Okudo, président du Conseil des directeurs de Toyota, a confirmé hier publiquement, pour la première fois, que Toyota s'apprêtait à construire une usine dans notre pays. "La Russie est l'unique grand pays où nous n'ayons pas encore d'assemblage, c'est pourquoi nous devons progresser le plus vite possible en ce sens". Pour le moment, les décisions concrètes ne seront pas prises, mais la compagnie a déjà commencé à chercher des terrains pour la construction de l'usine.

Les experts qualifient la décision de cette compagnie japonaise de juste, car les compagnies qui vendent en Russie beaucoup moins que Toyota y produisent déjà. Même les concurrents reconnaissent qu'il est temps que Toyota arrive en Russie. "Le marché russe se développe impétueusement. Plus d'un million de voitures y sont vendues par an. Dans le monde, il n'y a que six pays ayant un tel indice, a dit Pavel Lechakov, porte-parole de la compagnie "Avtotor" qui fait l'assemblage de Kia, BMW, Land Rover et GM. Si les Japonais ne se pressent pas, ils peuvent être en retard".

Un représentant d'"AvtoVAZ" estime que l'ouverture d'une usine Toyota en Russie serait une bonne nouvelle pour toute l'industrie automobile, car ce consortium serait suivi par de nombreux producteurs étrangers de pièces d'automobiles.

Izvestia

Des experts commentent l'éventuelle réélection du président Loukachenko

Valeri Khomiakov, directeur général du Conseil de la stratégie nationale : Malheureusement la société biélorusse réagira positivement à l'idée de prolonger la vie politique de Loukhachenko. Malheureusement, parce que l'opposition n'a pas de leaders sérieux en Biélorussie. Malheureusement, parce que depuis dix ans déjà Loukachenko parvient habilement à mettre à profit les tendances intégrationnistes mais lorsque le moment vient de réaliser les ententes sur la réunification, il fait marche arrière. Aussi les autorités russes ont-elles pour tâche d'obliger Loukhachenko de franchir certains pas en direction du rapprochement avec la Russie.

Boris Nemtsov, ex-président du parti de l'Union des forces de droite : Si Loukachenko parvient à se faire réélire, les événements prendront la tournure suivante. Les hommes politiques en opposition ne seront pas admis dans les campagnes électorales et des journaux vont être fermés. Lui-même, Loukachenko espère que les autorités russes ont aujourd'hui d'autres chats à fouetter que de regarder du côté de la Biélorussie. De l'avis de Boris Nemtsov, Vladimir Poutine a indirectement désapprouvé l'idée de Loukachenko de se faire réélire à la présidence lorsqu'il a dit que, comme garant de la Constitution, il était contre sa modification.

Stanislav Chouchkevitch, ancien président de la Biélorussie : Il est peu probable que les gens protesteront contre Loukachenko, bien que, d'après les sondages, seulement 25% des personnes interrogées, à ce que je sache, soient prêtes à le soutenir. Le moment est bien choisi pour annoncer le référendum : partout des attentats terroristes tandis que la situation est calme en Biélorussie. Il comprend que la ressource administrative est plus importante que jamais et qu'il ne sera guère difficile de falsifier les résultats de la consultation populaire.

Vrémia novostéi

La Russie pousse MIG sur le marché chilien

Le ministre chilien de la Défense, Mme Michele Bachelet, est arrivé hier en Russie pour une visite de trois jours. Avant de rencontrer son homologue russe Serguéi Ivanov, Mme Bachelet s'est rendue aux Bureaux d'étude Mikoïan de l'entreprise aéronautique MiG, dont le directeur, Valeri Torianine, lui a expliqué que le Mig-29, conçu comme chasseur ayant pour mission d'assurer la maîtrise aérienne, était désormais un appareil multirôles.

Intérieurement, il n'a pas presque changé pendant les vingt ans d'existence mais la nouvelle avionique l'a métamorphosé. Outre un radar, l'appareil possède un système de pointage optique qui permet d'atteindre les objectifs en dépit d'un brouillage radio puissant. Le Mig-29 est armé de six missiles air-air, de quatre missiles air-sol. Il y a des missiles qui percutent les blockhaus bétonnés d'un mètre et demi d'épaisseur. Le système de contrôle des tirs, dont un télémètre à laser, épargne au pilote la tâche du pointage. L'appareil est inédit ne serait-ce que du fait qu'il pardonne au pilote de nombreuses erreurs. Dans la catégorie des chasseurs légers il est le seul au monde qui n'impose aucune restriction au pilote lors des tirs.

Le directeur par intérim du marketing, Serguéi Tchoumatchenko, estime que les dix F-16 que le Chili a déjà achetés aux Etats-Unis ne suffisent pas pour renouveler son parc. D'autre part, les F-5, modèle absolument obsolescent, doivent être remplacés en 2006. Il faudra au moins une vingtaine d'appareils neufs. On n'ignore pas non plus que le Chili souhaite diversifier son matériel aéronautique, sans se limiter aux achats en Amérique.

Kommersant

En juillet les Russes ont battu le record des achats de devises étrangères

Hier la Banque centrale de Russie a publié les données les plus récentes sur les mouvements des devises étrangères en numéraire. Les ventes massives du rouble par la population d'avril à juin ont pris, en juillet, une ampleur menaçante.

En juillet, d'après les données de la Banque centrale, la population a acheté de la monnaie étrangère pour 6,9 milliards de dollars.

Le solde des opérations des personnes physiques a atteint 3,1 milliards de dollars, ayant augmenté de 1,8 fois par rapport au mois précédent. Il est le plus important depuis décembre 1997 où il approchait 3,5 milliards de dollars. Les importations de devises en juillet dernier se sont élevées à 3,4 milliards, un autre record après décembre 1997 où 4,5 milliards dollars étaient entrés au pays. C'était l'époque où sévissait la crise financière asiatique tandis que la Russie se préparait aux événements de 1998.

Juillet est le cinquième mois consécutif pendant lequel une importation nette de devises étrangères, toujours croissante, a été enregistrée en Russie. Un mois avant, en juin, le solde des opérations monétaires des personnes physiques avait dépassé 1,2 milliard de dollars, pour la première fois depuis 1998.

La Banque centrale explique l'augmentation de la demande par les besoins saisonniers des touristes et par le "débat animé par la presse sur les problèmes des banques russes". Les analystes soulignent qu'une partie des dépôts en roubles a été sortie des banques pour être convertie en dollars.

Outre que les achats du dollar cash exerce une influence négative sur le système bancaire, il change en mal de nombreux indices macro-économiques. Ainsi, une croissance des prix à la consommation de 0,4% a été constatée en août alors qu'une déflation avait été enregistrée il y a un an. Il y a aussi des conséquences déplorables à long terme. "La tendance de la population à se défaire des actifs en roubles fait accroître la fuite de capitaux et augmente les importations tout en détériorant la qualité de la croissance économique à la suite du ralentissement de l'activité d'investissement", estime l'économiste de la société d'investissement "Troïka-Dialogue", Evgueni Gavrilenkov.

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