Revue de la presse russe du 1er novembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vrémia novostéi

Un vice-président de la Douma commente la réforme politique russe

Le chambre basse du parlement russe a adopté dernièrement en première lecture le projet de loi proposé par le chef de l'Etat et portant sur le nouveau mode d'élection des chefs régionaux. D'après le vice-président de la Douma et premier chef-adjoint de la fraction du parti Russie Unie, Oleg Morozov, l'adoption de ce document implique de surmonter deux contraintes douloureuses.

Premièrement, c'est la procédure de présentation des candidatures à l'examen des parlementas régionaux. "La loi actuelle ne dit pas quelles doivent être les consultations préalables. Il importe que la candidature ne surgisse pas subitement par un tour de passe-passe mais qu'elle soit d'abord soumise à une concertation préalable", a-t-il dit dans une interview au quotidien "Vrémia novostéi".

Et deuxièmement, ce sont les sanctions que le président aura le droit d'appliquer à l'encontre des organes législatifs régionaux, notamment la dissolution, si la candidature proposée est rejetée à deux reprises. "Une telle procédure est prévue par la législation. A propos, ce serait le premier cas où la dissolution serait décrétée en fait pour des raisons politiques".

Oleg Morozov estime que cette disposition peut être adoucie. "Je pense que la probabilité d'une modification des dispositions sur les procédures de conciliation préalables et du mécanisme des sanctions est proche des cent pour cent", a-t-il dit.

Il est presque impossible d'assimiler ce projet de loi à une mesure urgente de lutte contre le terrorisme. Il y aura dans le pays des gouverneurs de types différents. Certains ont le temps de se faire élire avant que la nouvelle loi prenne effet. D'autres seront nommés par le président au fur et à mesure de l'expiration des mandats des gouverneurs en exercice. "Je pense que du point de vue de l'efficacité de l'accomplissement de la tâche assignée, l'existence de gouverneurs de types différents est un facteur négatif", affirme Oleg Morozov.

Le vice-président de la Douma considère comme logique l'élection des maires des capitales et chef-lieux sur la proposition des chefs des régions respectives, suivie de l'approbation par le conseil municipal. "Autrement, nous aurions une vaste zone de conflits graves où les maires des villes de plus d'un million d'habitants seraient élus par suffrage universel et bénéficieraient de ce fait d'un statut de responsabilité tandis que le chef de la même région serait nommé d'après une autre procédure et n'aurait aucune influence sur le maire élu", a-t-il expliqué.

Nezavissimaïa gazeta

Des hommes politiques et des experts évoquent le désaccord de certaines régions avec le nouveau système électoral

La semaine dernière les autorités du Tatarstan, de la Bachkirie et de la Tchouvachie (Région fédérale de la Volga) ont fait savoir leur désaccord avec le projet présidentiel de réforme du pouvoir au niveau régional. Pourquoi ces trois républiques se sont-elles opposées à la volonté du Kremlin ? Le quotidien "Nezavissimaïa gazeta" a posé cette question à plusieurs hommes politiques et experts.

Dmitri Rogozine, leader de Rodina : Les clans nationalistes de ces républiques ont vu justement dans ces initiatives une menace pour leur absolutisme régional, pour leur intangibilité. Bien qu'ils aient tenté, au début, de manifester un soutien aux initiatives du président, on pouvait déjà s'attendre à une résistance qui devait se signaler un jour.

Serguéi Glaziev, président du mouvement "Pour une Vie digne!" : La région fédérale de la Volga regroupe les plus importantes autonomies nationales du pays. Leur résistance est logique : les républiques nationales sont obligées de défendre leurs droits, et leurs dirigeants sont obligés de compter avec l'opinion publique. A la différence des autres gouverneurs, ils ne peuvent pas tout bonnement abdiquer leurs pouvoirs. C'est une réaction objective à la pression faite par l'opinion publique qui est plus radicalisée dans ces républiques que dans d'autres régions du pays.

Stanislav Belkovski, de l'Institut de la stratégie nationale : Les régions sont dirigées par des leaders professionnels puissants qui se rendent compte que le bouleversement antifédératif fait du surplace, qu'il n'a pas de soutien sérieux auprès des élites, et veulent de ce fait profiter de la situation pour se faire accorder le maximum de concessions au cours de la réforme. Les dirigeants régionaux puissants voient que la réforme n'avance pas aussi vite et efficacement que le voudrait l'administration du président et que, de ce fait, il apparaît un terrain propice au marchandage politique.

Gazeta

Un nouveau parti libéral en Russie

Irina Khakamaka, ancienne coprésidente dE SPS ("Union des forces de droite"), aujourd'hui membre du "Comité-2008", a déclaré qu'il était prématuré de parler de l'enterrement de la démocratie et a institué un nouveau parti qui s'appelle "Notre choix". Selon Irina Khakamada, le pouvoir actuel n'est pas adéquat aux défis de notre époque, c'est pourquoi il est nécessaire d'en élire un autre, "au visage humain".

Au cours d'une pause du congrès constitutif, Irina Khakamada a expliqué aux journalistes que la partie sociale du programme du parti "Notre choix" avait à sa base son programme de candidate à la présidence. La partie libérale est reflétée au Manifeste de l'homme libre qu'adoptera le congrès. "Notre but se réduit à ceci: la Russie, Etat de la liberté et de la justice sociale. Nous sommes pour le libéralisme au visage humain".

Répondant à la question du quotidien de savoir quel est le besoin de diviser l'électorat démocratique en créant un nouveau parti, Irina Khakamada a déclaré qu'elle pourrait "défendre maintenant les principes démocratiques non pas en son nom, mais au nom du parti".

Selon Boris Nadejdine, secrétaire du conseil politique de SPS, le programme de la nouvelle structure politique a été élaboré non sans emprunts idéologiques. "En recherchant 10 distinctions entre le Programme d'actions prioritaires du parti "Notre choix" et le programme analogue de SPS, je n'en ai trouvé qu'une seule: la proposition d'obliger les grandes compagnies de payer l'impôt exceptionnel sur la privatisation pour le consacrer aux besoins sociaux". "C'est ce qu'on fait actuellement dans le cas de YOUKOS", a fait remarquer Boris Nadejdine.

Les experts interrogés par le quotidien "Gazeta" estiment qu'Irina Khakamada a commis une erreur stratégique en édifiant un parti. "Le programme de son parti est absurde, a dit Constantin Simonov, du Centre de conjoncture politique. Le libéralisme et la responsabilité sociale sont incompatibles". Dmitri Orechkine, du groupe analytique "Merkator", évalue également de façon pessimiste les perspectives électorales du nouveau parti: "Irina Khakamada peut compter au maximum à 2 % des voix d'électeurs".

"Vedomosti"

Nouvelle estimation de "Youganskneftegaz"

Le coût de "Youganskneftegaz" est évalué à 16 voire 22 milliards de dollars par J.P. Morgan qui ont porté l'évaluation sur cette compagnie à la demande de YOUKOS, fait savoir le quotidien "Vedomosti". Se fondant sur l'estimation effectuée par la banque d'investissement Dresdner Kleinwort Wasserstein (DrKW), les huissiers avaient proposé au RFFI (Fonds russe des biens publics) de vendre 76,8% de "Youganskneftegaz" pour la somme équivalente à la dette fiscale de YOUKOS (environ 4 milliards de dollars). DrKW avait estimé "Youganskneftegaz" à 18,6 à 21,1 milliards de dollars, cependant, il avait prévu l'évaluation pessimiste de cette compagnie à 10,4 milliards de dollars et le rabais de 15 à 60 % sur cette somme en cas de vente du paquet minoritaire.

Selon une source qui connaît le rapport de J.P. Morgan, affirme que les méthodes appliquées par les banques d'investissement ne différaient presque pas. Elles se sont fondées, l'une etl'autre, sur l'évaluation des réserves de "Youganskneftegaz" effectuée par De Golier & MacNaughton. Les deux banques ont comparé "Youganskneftegaz" avec les cotes des autres compagnies du pétrole et du gaz. Mais J.P. Morgan s'est appuyée, dans ses estimations, sur l'information fournie par le management de la compagnie, alors que DrKW n'a pratiquement pas consulté la compagnie. De plus, poursuit la source, J.P. Morgan s'est basée, dans ses estimations, sur la prévision plus optimiste des prix du pétrole. Selon la version de J.P. Morgan, le coût de "Youganskneftegaz" serait plus élevé (19 à 25 milliards de dollars), mais l'estimateur a dû déduire de cette somme près de 3 milliards de dollars, le montant des obligations et des cautions de la filiale de YOUKOS.

Le représentant de Dresdner Kleinwort Wasserstien a qualifié la différence d'évaluations d'insignifiante.

Les experts estiment que le résultat de l'estimation alternative ne sauvera nullement la compagnie disgraciée. "A moins que le gouvernement ait du mal à vendre ses actifs à vil prix", a dit Steven Dashewski, chef du service analytique de la compagnie d'investissement "Aton".

Un fonctionnaire du gouvernement qui a requis l'anonymat est certain que le rapport de J.P. Morgan ne changera pas la décision prise par les huissiers sur l'estimation de "Youganskneftegaz": "Ils ont annoncé la décision qu'ils voulaient, c'est pourquoi il peut probable qu'ils la changent à cause du rapport de l'autre estimateur".

Novye izvestia

Les crimes commis "par devoir" ne seraient pas punis?

Vladimir Kolesnikov, substitut du procureur général de la Fédération de Russie, a proposé d'exempter des poursuites judiciaires les agents de la police infiltrés dans les gangs et les groupes terroristes. "Il s'agit de la réglementation, des modalités, des fondements et des types de crimes pour lesquels ces personnes peuvent ne pas être poursuivies en justice", a déclaré Vladimir Kolesnikov. Selon lui, le projet de loi à ce sujet est pratiquement élaboré, mais il demande des précisions.

Comme l'a fait savoir à "Novye izvestia" Viktor Ilioukhine, membre du Comité de sécurité de la Douma (chambre basse du parlement russe), la présence d'un agent au sein d'un groupement criminel organisé est déjà un délit. Si un amendement n'est pas apporté à la loi au moment où nous menons la guerre contre le terrorisme, nos agents peuvent être considérés, dans bien des cas, comme des complices des terroristes, ce qui est inadmissible.

Le parlementaire est certain que la Russie doit suivre la voie empruntée par les Etats-Unis qui ont une loi permettant aux personnes qui effectuent des opérations et des enquêtes de commettre des crimes insignifiants en vue d'élucider des crimes plus graves.

De l'avis du député, "ces méthodes doivent être appliquées en cas de besoin uniquement par les services secrets et sous le contrôle des commissions spéciales". Mais il craint que, si les dispositions nécessaires ne sont pas respectées, "nous allons libérer le djinn de sa bouteille et déchaîner l'arbitraire où chaque policier déclenchera une bacchanale en invoquant une nouvelle loi".

Lev Levinson, expert de l'Institut des droits de l'homme, a déclaré que la menace d'exécutions sommaires existait réellement. "Il faut déterminer et fixer la balance des intérêts, lorsqu'un agent peut s'infiltrer dans le milieu criminel au nom de la sécurité de la société, estime-t-il. Sinon, les amendements apportés à la loi investiront les agents des services secrets du droit de commettre des actes arbitraires".

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