Revue de la presse russe du 2 novembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Nezavissimaïa gazeta

La double nationalité russe et ukrainienne sera-t-elle oubliée après le scrutin ?

Les instructions données par le président russe à la veille de l'élection présidentielle en Ukraine sont mises à exécution dans un branle-bas général. Depuis hier, les citoyens de la république voisine pourront oublier pendant trois mois de se faire enregistrer sur le territoire de la Fédération de Russie. Le 10 novembre, la Douma se penchera sur un projet de loi sur la double nationalité pour les ressortissants des deux pays, écrit le quotidien "Nezavissimaïa gazeta".

Les premiers commentaires des parlementaires sont plutôt sceptiques. Par exemple, le député indépendant Viktor Pokhmelkine a souligné avec indignation que la double nationalité est un problème très sérieux qui demande une concertation entre les deux Etats (personne au parlement russe n'a vu aucune proposition écrite en la matière). A son avis, cette activité législative fébrile est déployée pour des raisons strictement électorales.

Ce point de vue est soutenu par Nikolaï Pavlov (Rodina). Sans s'opposer en principe à l'idée de la double nationalité pour les citoyens de l'Ukraine et de la Russie, il conseille d'attendre la fin de la campagne électorale pour s'entendre avec les autorités "réelles".

Le chef du comité législatif de la Douma, Pavel Kracheninnikov, a fait remarquer qu'outre la loi, il est nécessaire aussi de conclure un accord bilatéral qui doit être ratifié par les parlements des deux pays.

Les autorités ukrainiennes jettent des regards sceptiques vers le cadeau surprise de Moscou. Le président de la Rada suprême (parlement), Vladimir Litvine, se dit persuadé qu'après la fin de la campagne électorale le thème de la double nationalité sera levé de l'ordre du jour : "Après la campagne présidentielle on se souviendra de plus en plus rarement de cette idée et elle sera finalement oubliée parce que c'est une question exceptionnellement compliquée". De toute façon elle ne passera pas par la Rada suprême, a souligné le président du parlement ukrainien.

Vrémia novostéi

Qui est meilleur pour la Russie, Bush ou Kerry ?

Des experts américains et russes ont répondu à cette question du quotidien "Vrémia novostéi".

Edouard LOZANSKI, président de l'Université américaine de Moscou : Si en temps de paix c'est l'économie qui prime, en temps de guerre la priorité est accordée à la sécurité. Avoir Bush comme allié dans la lutte contre le terrorisme est mieux pour la Russie que Kerry. L'équipe de Bush - Cheney, Rumsfeld, Rice - est mieux disposée envers la Russie que celle de Kerry dont les principaux personnages sont Albright, Halbrook, le père et le fils Brzezinski. Dans l'équipe de Kerry il y a des ressortissants de l'Europe de l'Est qui n'ont pas oublié les offenses de l'époque de la "guerre froide". L'administration démocrate est plus idéologisée et moins pragmatique envers la Russie. Elle indiquera à Moscou ses défauts. Certes, il y en a beaucoup mais lorsqu'un danger apparaît, il est absurde de demander à l'allié qu'il soit un démocrate idéal. Or la Russie et les Etats-Unis ont besoin d'être alliés, surtout pendant la guerre contre la terreur qui menace également les deux pays. Avec Bush, cette coopération sera plus étroite.

Ira STRAUS, coordinateur de l'organisation non gouvernementale "Comité pour l'Europe de l'Est et la Russie dans l'OTAN : Les deux administrations poursuivront la politique de partenariat avec la Russie. Seule la stylistique en sera différente. Les deux administrations seront plus bienveillantes à l'égard de la Russie que ne le craignent les Russes mais moins bienveillantes qu'il ne le faudrait. Sous les démocrates il y aura plus de bruit à cause des droits de l'homme. Et pourtant certains membres de l'équipe démocrate comme Halbrook, Sestanovic et Talbott ont prouvé qu'ils peuvent travailler avec la Russie.

Greg GOUROFF, du Centre d'études poste-soviétiques, attaché culturel à l'ambassade des Etats-Unis à Moscou dans les années 1980 : Le principal problème de la politique extérieure des Etats-Unis est l'Irak et le mode islamique dans son ensemble. La Biélorussie, où les droits de l'homme sont violés, est aussi dans le collimateur de Washington. Mais je pense que nous ne sommes pas prêts à faire quoi que ce soit sous ce rapport. Certes, nous allons faire beaucoup de bruit, nous y enverrons des émissaires, et c'est tout. C'est pourquoi l'administration démocrate serait la meilleure éventualité pour la Russie que l'équipe actuelle qui se fixe pour objectif d'assurer la présence américaine dans le monde entier.

Kommersant

Les impayés fiscaux de Ioukos ont atteint 14,2 milliards de dollars et dépassé la capitalisation de la société

Ioukos a reçu hier de nouvelles prescriptions fiscales pour 2002 et sa filiale Iouganskneftegaz pour 2001 et 2002. Le montant total des impayés fiscaux du groupe pétrolier pour la période de 2000 à 2002 a excédé 14 milliards de dollars et celui des dettes fiscales de Iouganskneftegaz s'est élevé à 3,3 milliards de dollars. La capitalisation de Ioukos n'a pas dépassé 9,2 milliards de dollars à la clôture de la séance RTS hier.

Selon une source au sein de Ioukos interrogée par le quotidien "Kommersant", le groupe est en mesure d'amortir sa dette fiscale à hauteur de 1,5 milliard de dollars au maximum par mois. Au cas où le fisc ne réduirait pas ses prétentions et parviendrait à faire confirmer par voie judiciaire le bien-fondé de toutes les amendes et pénalités, le montant total de la dette (déduction faite des 3,5 milliards de dollars déjà payés) sera de 10,7 milliards de dollars. Autrement dit, l'extinction de la dette demandera au moins sept mois et on ne peut pas exclure l'apparition de prétentions fiscales pour 2003.

Les experts ont trouvé les chiffres annoncés trop élevés. "La plupart des échappatoires fiscales utilisées par Ioukos ont été supprimées en 2002 avec l'introduction de l'impôt sur l'extraction des ressources minérales", rappelle, perplexe, Steven Dachevski, de la société d'investissement Aton.

Dmitri Tsaregorodtsev, de Rye, Man & Gor Securities, estimait que pour 2002 Ioukos aurait à éteindre 2,5 milliards de dollars seulement et qu'aucun reproche ne serait fait à ses filiales parce que dans la structure du groupe pétrolier il est "pratiquement impossible" que ses filiales puissent se soustraire à l'impôt. "En ce qui concerne les prétentions élevées contre Iouganskneftegaz, elles sont une raison de plus pour réduire davantage son coût avant sa mise aux enchères", affirme avec assurance l'analyste. A son avis, après les actions de Iouganskneftegaz, l'Etat pourrait vendre les actions ordinaires des autres filiales de Ioukos et ces ventes sont préparées pour un seuil acquéreur, Gazprom. "Personne sauf cette société d'Etat ne les achètera car tout autre acquéreur serait traîné d'une instance judiciaire à une autre par les actionnaires minoritaires de Ioukos. Et le groupe pétrolier sera transformé en un fonds d'investissement, propriétaire des actions privilégiées de ses anciennes filiales", conclut l'expert.

Vedomosti

DaimlerChrysler veut assembler des Mercedes en Russie

Le consortium DaimlerChrysler, cinquième producteur mondial d'automobiles, a reconnu qu'il voudrait ouvrir en Russie l'assemblage de voitures Mercedes-Benz. Selon Tony Melfi, porte-parole de la compagnie, diverses variantes sont à l'étude: du simple assemblage et de l'organisation de cette production, y compris le soudage des pièces de la carrosserie, à la construction d'une usine, écrit le journal "Vedomosti".

Saint-Pétersbourg est une des variantes envisagées. Selon un journal allemand, DaimlerChyrsler a déjà acquis plusieurs terrains sous Saint-Pétersbourg.

Pour l'instant, parmi les producteurs de voitures du segment Premium en Russie, l'assemblage n'est organisé que par le groupe BMW.

DimlerChrysler est parfaitement capable de répéter le succès de son principal concurrent, estime Maxime Matveiev, analyste de l'Alfa-bank. Mais ce n'est possible que si DaimlerChrysler se borne à l'assemblage sans construire d'usine, comme Ford, estime Pavel Lechakov, porte-parole d'"Avtotor". "La demande de ces voitures (trop onéreuses) n'est pas grande en Russie. De plus, tout ne va pas bien avec les pièces de rechange fournies par les producteurs locaux", fait-il remarquer.

Puisque DaimlerChrysler mène des pourparlers sur l'organisation de l'assemblage de Mercedes, il faut dire qu'il sera difficile d'assurer la qualité appropriée en assemblant ces voitures en Russie", estime Elena Sakhnova, experte d'UFG. Par exemple, la majeure partie des ouvriers des usines allemandes de DaimlerChrysler sont des Turcs (qui ne demandent pas qu'on les paie comme les Allemands), ce qui se répercute certainement sur la qualité des produits. Elena Sakhnova n'exclut pas que le consortium décide d'assembler en Russie non pas des Mercedes, car c'est une marque onéreuse et sa demande est limitée, mais, par exemple, des Chrysler ou des Jeep.

En neuf mois de 2004, le consortium a vendu en Russie 3009 Mercedes-Benz et 854 Chrysler et Jeep.

Novye izvestia

Les deux tiers de Russes se considèrent comme contribuables

Les "Novye izvestia" font connaître les résultats d'un récent sondage effectué par la Fondation "Opinion publique".

De l'avis des personnes interrogées, il n'y a que six cas où il est possible de ne pas payer les impôts. Le premier cas est le plus compréhensible: lorsque le contribuable "ne peut pas nourrir sa famille" et son niveau de vie est bas. Cette position est partagée presque par un habitant sur dix. Les autres variantes sont plus subjectives. On peut ne pas payer, par exemple, "lorsque les lois sur les impôts sont mauvaises" (4 %), autrement dit, si certains estiment que l'impôt est injuste, illégal ou exagéré, c'est pourquoi le non-paiement n'estpas un crime.

Un Russe sur cent est indulgent pour le non-paiement de l'impôt sur un salaire forfaitaire. Les réponses ont traduit, entre autres, la sollicitude pour le bien public: il ne faut pas payer, s'il y a des raisons d'estimer que "les impôts ne sont pas utilisés comme il se doit" (1 %). Ceux qui sont solidaires des hommes d'affaires sont deux fois plus nombreux. Ils estiment que, si une entreprise est au stade de devenir ou si elle a des problèmes financiers, il n'est pas répréhensible si elle ne paie pas d'impôts. Enfin, 1 % des personnes interrogées ont honnêtement reconnu qu'il vaut mieux ne pas payer si on est sûr que les impayés fiscaux sont impunis.

Seulement 66 % des Russes ont répondu affirmativement à la question "Vous considérez-vous comme contribuables?". Près d'un tiers des personnes interrogées (29 %) ne se considèrent pas comme tels. Les autres 24 % estiment qu'ils sont exonérés d'impôt.

Il s'est également avéré que la perception des impôts est, selon la majorité des contribuables (44 %) est faite par la comptabilité.

De l'avis de 76 % des participants au sondage, de nombreux Russes évitent de payer les impôts. Les personnes interrogées ont une attitude différente à l'égard de la fraude fiscale: 39 % la condamnent, 22 % y sont indifférentes, 26 % font preuve de compréhension et 2 % l'approuvent.

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