Football: un club tchétchène et un autre sibérien font leur entrée en Première ligue russe

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MOSCOU, 10 novembre - par Mikhaïl Smirnov, commentateur sportif RIA Novosti.

La bataille pour l'or en Première ligue russe de football est à son apogée. Le 12 novembre, après les matches de la phase finale du tournoi, on saura enfin si le champion sera le Locomotiv ou le CSKA. Mais on connaît déjà les novices de la Première ligue pour la prochaine saison: le Terek (Grozny) et le Tom (Tomsk).

Une nouvelle qui semble effaroucher les supporters et les fonctionnaires. Premièrement, les deux nouveaux membres sont connus pour leurs problèmes financiers. Deuxièmement, la ville de Tomsk est située en plein cœur de la Sibérie, à plus de quatre heures de vol de Moscou, où le temps est rarement favorable au jeu: le dernier match s'est déroulé par moins dix degrés sur un terrain complètement couvert de neige. Quant au Terek, reste à préciser où il accueillera ses rivaux. À Grozny, pas un stade n'a été épargné par les hostilités. Pendant cette saison, les joueurs tchétchènes ont dû accueillir leurs matches de Première ligue à Piatigorsk (sud) et ceux de l'UEFA au stade Lokomotiv de Moscou.

Quoi qu'il en soit, en Tchétchénie comme à Tomsk, on célèbre la victoire des joueurs locaux et on prépare leur début en Première ligue.

Ainsi, le gouvernement de la République tchétchène a tenu une réunion spéciale pour se pencher sur le financement de l'équipe. Un devis détaillé devrait être dressé très prochainement pour faire face à de nouvelles dépenses. Tout porte à croire qu'il dépassera les 110 millions de roubles affectés cette année à l'équipe par le budget de la république ainsi que les sponsors Plaza et Yugnefteprodukt. Selon le directeur général du club, Lom Ali Ibraguimov, des négociations sont en cours avec des sponsors potentiels. L'année prochaine, on envisage de commencer la construction d'un nouveau stade à Grozny pour 25 000 spectateurs qui sera mis en service deux ans plus tard. Le directeur du club espère que la situation politique et sociale se sera normalisée; le succès du Terek dont tous les Tchétchènes sont les supporters devrait largement y contribuer.

Se pose également la question des effectifs. À la dernière intersaison, les transferts n'ont coûté au club que 40 000 dollars, beaucoup de joueurs licenciés dans leurs équipes étant venus gratuitement. Aujourd'hui, tous les joueurs qui ont voulu rester au club se sont vu proposer de nouveaux contrats. L'équipe n'aura que 3 à 4 novices, promet le directeur général, sans toutefois exclure qu'il s'agisse de joueurs locaux.

70 clubs disputent le championnat tchétchène. Un internat devrait également ouvrir l'an prochain à Grozny sur la base d'une école sportive.

Ainsi, les racines et les perspectives de cette ascension unique jusqu'en Première ligue d'une équipe fondée il y a seulement quatre ans sont tout à fait lisibles.

Quant au sibérien Tom, il a vécu une histoire identique. Cela fait trois ans que cette équipe cherche à se qualifier pour la Première ligue, et il lui manquait peu pour y parvenir. Le début de cette saison n'augurait rien de bon pour les Sibériens. Après les six premiers tours, l'équipe était en dernière position du classement.

Le budget du club était alors pratiquement tombé en miette, et les versements de l'administration régionale, le principal parrain du Tom, avaient tari, avoue le directeur général du club Iouri Stepanov. Mais il s'est produit quelque chose d'extraordinaire: une équipe accablée de dettes envers ses propres joueurs et menée par un entraîneur débutant finit par se hisser parmi les clubs élitistes.

Pour la prochaine saison, le Tom se pose le même objectif que le Terek, celui de rester en Première ligue. Le jeu est là et l'équipe est unie, autant de facteurs pour mériter sa place parmi les plus forts.

Le Tom est aussi connu pour ses supporters uniques prêts à venir appuyer leurs idoles en toute situation et par tous les temps. Les gradins du vieux stade pour 12 000 spectateurs que l'on envisage de reconstruire pour la nouvelle saison sont toujours hyperbondés. Et après chaque victoire du Tom, les rues de la ville sibérienne sont pleines de voitures ornées de drapeaux verts, l'emblème du club, une chose qu'on ne peut voir qu'à Saint-Pétersbourg les jours de triomphe du Zenit.

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