Revue de la presse russe du 16 novembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vrémia novostéi

Livraisons garanties de combustible nucléaire russe aux Iraniens

Au terme de ses pourparlers avec la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne le secrétaire général du Conseil supérieur de la sécurité nationale iranien, Hassan Rouhani, a déclaré que son pays avait "accepté de suspendre pratiquement toute l'activité liée à l'enrichissement d'uranium".

La Russie n'a pas pris part à ces négociations mais ses potentialités ont joué un rôle décisif dans le "bazar oriental", a déclaré au quotidien "Vrémia novostéi" un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. L'Iran demandait des livraisons garanties de combustible pour sa centrale nucléaire. Au début de novembre, Téhéran avait déclaré ouvertement sa volonté de revoir ses projets de domestication du cycle nucléaire à condition que lui soient garanties des livraisons de combustible nucléaire russe.

La "grande troïka" lui a donné cette garantie après avoir traité cette question avec Moscou. "Ils ne voulaient qu'une chose, des livraisons garanties de combustible nucléaire pour la centrale iranienne de Bouchehr", a souligné le diplomate russe.

Ce succès des négociations promet des avantages économiques à la Russie. "Maintenant nous pourrons coopérer tranquillement, sans nous attendre à des complications politiques, avec l'Iran dans la construction du bloc en chantier à Bouchehr et peut-être d'autres blocs dans l'avenir", a affirmé un porte-parole de l'Agence russe de l'énergie atomique. Le combustible nucléaire pour Bouchehr est déjà prêt à être expédié, selon l'information à la disposition du journal, les livraisons peuvent commencer dès l'année prochaine.

D'après le représentant de l'Agence, les travaux de concertation du protocole sur la restitution à la Russie du combustible consommé par la centrale de Bouchehr touchent à leur fin et le document peut être signé au cours de la visite que le directeur de l'Agence russe de l'énergie atomique Alexandre Roumiantsev doit effectuer en Iran en décembre prochain.

Fin septembre, le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution dans laquelle il recommandait à l'Iran de mettre un terme à ses opérations d'enrichissement d'uranium avant le 25 novembre, faute de quoi son dossier pourrait être soumis au Conseil de sécurité de l'ONU qui est un organe habilité à décréter des sanctions économiques.

Izvestia/Vrémia novostéi

Tokyo insiste toujours pour récupérer toutes les quatre îles

Le gouvernement japonais a mis du temps à répondre à la déclaration faite dimanche dernier par le ministre russe des Affaires étrangères, Serguéi Lavrov, disant que Moscou était prêt à céder à Tokyo certaines îles Kouriles en échange de la conclusion d'un traité de paix (conformément à la Déclaration soviéto-japonaise de 1956, deux îles du sud - Shikotan et Habomaï - doivent être transmises au Japon mais Tokyo demande toutes les quatre îles, celles cités ci-dessus et aussi Kounachir et Itouroup). Hier ce thème a été abordé par le président Vladimir Poutine. Il a souligné que sans réciprocité du côté japonais l'affaire n'avancerait pas.

Pendant toute la journée de lundi il n'y a pas eu, au siège du ministère japonais des Affaires étrangères, de "personnes compétentes" capables de commenter d'une façon ou d'une autre la déclaration de la Russie.

Aujourd'hui, le gouvernement du Japon a tout simplement répété la phrase apprise par cœur au fil des ans : "Nous sommes pour la signature sans délai d'un traité de paix et pour la normalisation totale des relations avec la Russie sur la base du règlement du problème de l'appartenance de toutes les quatre îles du nord".

Il est douteux que cette approche puisse être changée dans l'immédiat. Un expert de la diplomatie nippone a dit au journal : "Nous avons un point de vue stable sur les territoires du nord : l'opinion publique n'acceptera pas de renoncer même à une partie des droits sur ces îles".

Il est significatif qu'hier Poutine ait qualifié la déclaration du ministre japonais des Affaires étrangères de "très bonne" et l'ait remercié pour avoir brossé un "tableau détaillé de nos priorités de politique extérieure".

D'après le directeur du Centre des études japonaises de l'Académie des sciences de Russie, Viktor Pavliatenko, Poutine et Lavrov ont coordonné leurs démarches et le "remerciement" devait relever ce fait. "Lavrov a parlé carrément, ce que le ministre précédent n'avait jamais fait. Il a dit aux Japonais : si vous voulez, on va discuter ; si non, telle est votre volonté", écrit le journal "Vrémia novostéi", citant l'expert.

Bien que ce principe ait toujours servi de base au dialogue russo-japonais, ce regain d'intérêt pour le problème s'explique, de l'avis de M.Pavliatenko, par la nécessité de décider de l'utilité de la visite que Vladimir Poutine projette d'effectuer au Japon au début de 2005.

Nezavissimaia gazeta

L'Amérique pose à la Russie des tâches difficiles à exécuter

L'édification de l'ordre mondial dépend pour beaucoup du leader de l'unique superpuissance. D'ailleurs, la façon dont George Bush conçoit l'ordre mondial est plus proche des notions de la Russie à ce sujet que celle de l'Union européenne, lit-on dans l'article d'Alexander Rahr, directeur des programmes de la Russie et des pays de la CEI du Conseil allemand pour la politique extérieure, publié dans le quotidien "Nezavissimaia gazeta".

De l'avis de l'expert, dans la politique mondiale, l'UE n'est vouée qu'au rôle de partenaire cadet de l'Amérique dans les années à venir, ce qui arrange parfaitement la majorité des Européens qui préfèrent s'occuper de l'aménagement européen intérieur.

A la différence de l'Union européenne, la Russie voit son rôle concret dans l'ordre mondial vu par George Bush. Beslan, pour la Russie, est ce que le 11 septembre était pour l'Amérique. La Russie est déterminée à lutter contre le terrorisme international, entre autres, au-delà de ses frontières, en espérant que les Etats-Unis la comprendront.

Cependant, en échange du soutien à la lutte contre le terrorisme en Tchétchénie et dans le Caucase du Nord, l'Amérique exige de la Russie de renoncer à la coopération avec l'Iran dans le domaine des technologies nucléaires, de soutenir la politique américaine en Irak, de reconnaître la sphère des intérêts géopolitiques américains en Asie centrale et dans le Caucase. Les tentatives faites actuellement par les dirigeants russes d'intégrer l'Ukraine, la Biélorussie et les pays d'Asie centrale au sein d'un "espace commun" se heurteront certainement à la résistance de Washington. Les Etats-Unis n'accepteront jamais que la Russie renforce son contrôle sur les itinéraires principaux de transport des matières énergétiques vers l'Occident et l'Asie.

En perspective, les Européens tâcheront de réintégrer les Etats-Unis dans le cadre de la coopération multilatérale dans l'espoir que l'administration Bush acceptera, en fin de compte, la réforme de l'ONU, signera le protocole de Kyoto et va rétablir le Grand Proche-Orient en employant des méthodes économiques, et non pas militaires. Entre-temps, la Russie essaiera de rétablir son statut de grande puissance en profitant de son potentiel énergétique, de la lutte commune avec les Etats-Unis contre le terrorisme et de son attrait retrouvé pour les contacts d'alliés avec l'Ukraine, le Kazakhstan et d'autres ex-républiques de l'URSS.

Vedomosti

Les huissiers peuvent ne pas se borner à vendre "Youganskneftegaz"

La compagnie pétrolière YOUKOS peut perdre non seulement sa principale filiale d'extraction, "Youganskneftegaz", mais aussi d'autres actifs principaux.

Andrei Beliakov, chef du département des huissiers, a déclaré que le ministère de la Justice n'abandonnait pas les projets de vendre "Youganskneftegaz" : "Je ne peux pas citer les délais concrets: décembreou janvier", a-t-il expliqué au journal "Vedomosti". D'ailleurs, l'huissier a tout de suite ajouté que la somme provenant de la vente de "Youganskneftegaz" pourrait ne pas suffire au remboursement de la dette fiscale de YOUKOS. Il y a aussi des dettes pour la période de 2001 à 2002, a-t-il rappelé. "S'il y a d'autres titres exécutoires, nous allons agir de la même façon", a assuré le fonctionnaire.

En plus de "Youganskneftegaz", YOUKOS possède deux autres grandes entreprises d'extraction: "Tomskneft" et "Samaraneftegaz". Selon l'estimation de la compagnie d'investissement Rye, Man & Gor Securities, le coût minimal de ces compagnies qui produisent plus de 30 millions de tonnes de pétrole par an est évalué à 6,5 milliards de dollars. D'autres actifs peuvent également être vendus: 4 raffineries de pétrole, d'un coût d'environ 3 milliards de dollars. Les unités commerciales de YOUKOS, ainsi que ses réservoirs de brut et son parc de citernes peuvent coûter 500 à 600 millions de dollars. Le bloc de contrôle du consortium pétrolier lituanien Mazeikiu Nafta qui fait partie de la raffinerie de pétrole et du terminal pétrolier à Buting est le dernier actif, le plus précieux, de YOUKOS: il coûte environ 850 millions de dollars.

Selon les analystes, cette braderie peut réduire à néant la capitalisation de la compagnie. Aussi bien les employés de YOUKOS que les observateurs ont eu du mal à évaluer la somme des griefs fiscaux supplémentaires pour la période de 2003 à 2004, en se bornant à affirmer que le fisc interprète très arbitrairement la législation fiscale. Kakha Kiknavelidze, analyste de la compagnie d'investissement "Troïka-Dialogue", estime que le prix maximal de la vente de "Youganskneftegaz" peut atteindre près de 10 milliards de dollars, somme qui suffira à peine pour rembourser les dettes de YOUKOS.

Novye izvestia

Les touristes russes emportent les fragments du légendaire "Titanic"

Un grand scandale éclate dans les milieux scientifiques internationaux. L'explorateur maritime américain Robert Ballard a, en fait, accusé la Russie et la France de contribuer au pillage des fragments du légendaire navire "Titanic" qui a coulé en 1912 en Atlantique à la profondeur de 4 km (il a été découvert en 1985 par Robert Ballard), font savoir les "Novye izvestia".

Au cours d'une expédition effectuée en juin 2004, Robert Ballard a constaté, en étudiant les photos en numérique faites du bord d'un bathyscaphe, l'effondrement du pont dans plusieurs endroits, la disparition de pièces du navire, notamment de la cloche et du phare du mât.

Pour rejoindre le célèbre navire, il faut avoir des bathyscaphes. Il existe aujourd'hui quatre appareils dans le monde (en France, au Japon et deux en Russie). De plus, seuls les Russes et les Français organisent des excursions sur le fond marin, vers le "Titanic". L'excursion dure, en moyenne, deux semaines. Chaque plongée prend, en moyenne, 10 heures: 2,5 - la descente, 2,5 - la remontée et 5 heures sur le fond. Le bathyscaphe peut contenir un pilote et deux passagers. Ce voyage touristique coûte 35 000 dollars.

Selon le Docteur Robert Ballard, les touristes sont les pilleurs principaux des fragments du "Titanic". Selon lui, ils n'emportent pas seulement des détails du navire en tant que souvenirs, mais ils lui causent aussi un grand préjudice en exigeant que les pilotes des bathyscaphes "atterrissent" à bord du navire. Déjà rouillé, le navire tombe en ruines à vue d'oeil.

Mais les scientifiques russes démentent catégoriquement les propos du Dr Robert Ballard. "Nous effectuons des plongées scientifiques et touristiques vers le "Titanic" mais il est impossible de remonter une pièce du fond de l'océan sans l'aide du pilote. A la profondeur de 4 km, on ne peut prendre quelque chose qu'à l'aide d'un bras électrique spécial qui ne peut être manié que par un professionnel", a dit Evgueni Tcherniaiev, pilote du bathyscaphe "MIR".

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