Revue de la presse russe du 24 novembre

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MOSCOU - RIA-Novosti

Nezavissimaia gazeta

La Russie, s'est-elle trompée de candidat?

Leonid Koutchma rencontrera prochainement Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg. Cette information a été confirmée par Alexei Gromov, porte-parole du président russe.

Vladimir Poutine a été le premier dirigeant étranger à féliciter le premier ministre actuel ukrainien Viktor Ianoukovitch, candidat du pouvoir, pour sa victoire aux présidentielles avant l'annonce des résultats officiels.

Cependant, mercredi, au centre de Kiev, un meeting de l'opposition qui a rassemblé plus de 200 000 personnes a proclamé que le président devait être leur leader Viktor Youchtchenko. Au parlement, l'opposition a essayé d'organiser sa prestation de serment.

Le politologue russe Stanislav Belkovski, directeur de l'Institut de stratégie nationale, estime que les experts de l'entourage de Vladimir Poutine se sont trompés dans leur évaluation de la situation pendant la campagne électorale en Ukraine. "Il était inadmissible de miser sur Viktor Ianoukovitch, car cinq à six autres hommes politiques ukrainiens auraient pu l'emporter sur Viktor Youchtchenko. Aujourd'hui, la situation est presque révolutionnaire.

Selon le politologue russe, le seul compromis susceptible de régler la crise est de reconnaître la victoire de Viktor Youchtchenko, de nommer Alexandre Moroz, leader du Parti socialiste, à la tête du gouvernement et de former un gouvernement de coalition dont feraient partie, notamment, les communistes et les partisans de Viktor Ianoukovitch.

Certains experts ukrainiens estiment que la Russie continue à jouer le jeu qui lui a été imposé par le technologue politique du Kremlin Gleb Pavlovski. "Cependant, la participation du président Vladimir Poutine à ce jeu risque de compliquer les rapports russo-ukrainiens pour des années à venir", a fait remarquer un député de la Rada (parlement) ukrainienne.

Kommersant

Les "Patriotes de la Russie" ont l'intention de faire concurrence au Kremlin

La coalition "Patriotes de la Russie" a enregistré mardi sa fraction "non politique" regroupant plus de 30 syndicats, fondations et d'autres organisations sociales. Selon le leader de la coalition Guennadi Semiguine, la coalition a maintenant "deux moteurs" qui permettront aux "Patriotes" d'être de dignes concurrents du Kremlin et du parti "Russie unie" dans la lutte pour le pouvoir.

Selon Guennadi Semiguine, les organisations sociales ont rejoint les hommes politiques, car "le pouvoir essaie ces derniers temps de freiner le développement de la société civile": à la différence des autres pays, les organisations sociales russes ne bénéficient pas de facilités et d'autres avantages de la part de l'Etat, lit-on dans le quotidien "Kommersant".

Comme l'a expliqué Viatcheslav Igrounov, leader du parti SLON qui a fait partie de la coalition, les organisations sociales ont besoin de partis qui puissent représenter leurs intérêts dans les structures du pouvoir. Quant aux partis, ils ont besoin du soutien des organisations sociales au niveau local pour être au pouvoir. De l'avis de Viatcheslav Igrounov, "Iabloko" et le SPS (Union des forces de droite) ne sont pas représentés à la Douma (chambre basse du parlement russe), parce que les organisations sociales démocratiques n'ont pas manifesté, à un moment donné, un intérêt particulier pour les partis démocratiques.

Les "Patriotes de la Russie" promettent de montrer en décembre des exemples de coopération pratique ente les partis et les organisations sociales en participant aux campagnes électorales régionales. Comme l'a déclaré Guennadi Semiguine, le Kremlin et le parti "Russie unie" seront leurs adversaires principaux à ces élections et aux élections suivantes. De plus, selon Guennadi Semiguine, les membres des mouvements sociaux apporteront une aide professionnelle, intellectuelle et par les cadres au "gouvernement d'opposition" (une sorte d'éminence grise) que les "Patriotes" formeront à la mi-décembre.

La coalition de centre-gauche "Patriotes de la Russie" a été fondée le 30 octobre 2004 à l'initiative du député de la Douma Guennadi Semiguine exclu du KPRF (Parti communiste de la Fédération de Russie) au printemps dernier pour "activité schismatique". La coalition des "Patriotes" regroupe notamment le Parti communiste russe de l'avenir fondé par les adversaires du leader du KPRF Guennadi Ziouganov après la scission du parti qui a eu lieu en juillet, le Parti de renaissance de la Russie dirigé par Guennadi Seleznev et le Parti des retraités.

Novye izvestia

Le parlement tchétchène exige que des armes soient distribuées aux habitants de la république

Le Conseil d'Etat de la Tchétchénie a demandé au président de la république d'autoriser les habitants à posséder et à acquérir des armes à canon lisse, ceci afin d'assurer la sécurité des citoyens respectueux des lois face à la menace des bandits, a déclaré mardi, lors d'une conférence de presse à Moscou, le président du Conseil d'Etat tchétchène Taous Djabraïlov, informent les "Novye izvestia". Il a rappelé que le ministère de l'Intérieur de la république est probablement le seul à ne pas avoir, sur le territoire de la Fédération de Russie, le droit d'accorder des licences pour la possession et l'acquisition de ce type d'armes. Le Conseil d'Etat propose, dans un message adressé au président de la République, d'organiser des détachements d'autodéfense sur le territoire des localités, a également informé Taous Djabraïlov. "Ce sera un moyen de se défendre contre les formations armées illégales qui se déplacent encore librement en Tchétchénie", a-t-il souligné.

Valeri Trouchnikov, vice-président du Comité de défense et de sécurité du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), a fait remarquer en commentant ces propos: "La Tchétchénie regorge déjà non seulement d'armes à canon lisse, mais aussi d'armes rayées". Dans la république, il y a des stocks d'armes auxquels ont accès les civils, a fait savoir le parlementaire.

"L'ex-ministre de l'Intérieur Boris Gryzlov avait retiré au ministère de l'Intérieur de Tchétchénie le droit d'accorder des licences aux simples citoyens pour l'acquisition d'armes, a dit Valeri Trouchnikov. Si Taous Djabraïlov veut y revenir, il doit le demander à Boris Gryzlov". Le sénateur a souligné: "Les armes à canon lisse peuvent aider à se défendre contre de simples délinquants, mais les habitants paisibles, même armés, seront impuissants face aux terroristes armés jusqu'aux dents qui continuent à lancer des attaques".

D'ailleurs, l'espoir de Taous Djabraïlov ne repose pas seulement sur les détachements d'autodéfense. A son avis, un régiment des troupes tchétchènes de l'Intérieur doit jouer un rôle décisif en assurant la sécurité des habitants de la république. C'est pourquoi il estime qu'il est temps de retirer les troupes fédérales des régions montagneuses de la république.

Vedomosti

Pourquoi Khodorkovski cède-t-il ses actions de Ioukos ?

L'affaire Ioukos se rapproche de son dénouement. L'ex-patron et principal actionnaire du groupe pétrolier, Mikhaïl Khodorkovski, a déclaré qu'il cèdait ses actions de Ioukos au management du holding.

Au ministère de la Justice, cette déclaration a créé la surprise. "Comment est-il possible de transmettre des actions bloquées?", s'interroge un agent du département des huissiers. Khodorkovski n'a pas expliqué comment ce marché peut être conclu, écrit le quotidien "Vedomosti".

Il s'agit probablement de la vente à Ioukos des sociétés off-shores Yukos Universal et Hulley Enterprises qui possèdent 61% des actions du groupe pétrolier, estiment les juristes. Le schéma dans lequel seront intégrés les off-shores ne pose pas beaucoup de problème, affirme Serguéi Rybakov, de la société Legas. Il en résulterait un "circuit fermé" : les diverses structures de Ioukos détiennent les actions des off-shores qui, à leur tour, contrôlent plusde 60% du groupe pétrolier. Si les off-shores sont achetées à crédit, en cas de faillite de Ioukos Khodorkovski et ses partenaires pourront prétendre à une partie des biens de la société.

D'ailleurs, les juristes s'accordent à dire que la transmission par Khodorkovski du contrôle de Ioukos au management de la société n'a pas beaucoup de sens dans la situation actuelle. L'Etat peut saisir à tout moment les actions bloquées et vendre la société par morceaux.

En ce qui concerne les investisseurs, on a l'impression que tout leur est égal : hier dans le système RTS, l'action de Ioukos a plongé de 20% pour retrouver son niveau de la fin de 2000.

61,01% des actions de Ioukos appartiennent à deux sociétés off-shores : Yukos Universal et Hulley Enterprises. La première est une filiale et la seconde une structure affiliée au Group Menatep enregistré à Gibraltar. Les principaux copropriétaires du Group Menatep - Mikhaïl Khodorkovski et Platon Lebedev - sont incarcérés. 10% des actions de Ioukos appartiennent à la fondation Veteran Petroleum instituée par Yukos Universal et 8,8% aux propriétaires de Sibneft. Le montant des réclamations fiscales faites à Ioukos et à ces filiales pour 2000-2003 s'élève à 24,5 milliards de dollars dont 3,9 milliards ont été amortis. Les comptes et actifs de Ioukos, dont 34,5% des actions de Sibneft, sont bloqués. 76,8% des actions de Iouganskneftegaz vont être vendus aux enchères (la mise à prix est fixée à 8,6 milliards de dollars).

Vrémia novostéi

La Russie a besoin d'un oléoduc contournant les détroits turcs

La Turquie a eu un nouveau prétexte pour durcir davantage les règles de navigation dans les détroits du Bosphore et des Dardanelles par lesquels du pétrole russe est exporté de Novorossiisk vers les pays de la Méditerranée, écrit le quotidien "Vrémia novostéi".

Hier, le pétrolier Genmar Progress arborant pavillon libérien et transportant 74 000 tonnes de brut a pris feu à la sortie des Dardanelles. Le pétrole appartient à la société Glencore qui l'a acheté à Rusneft. Le feu s'est déclaré lorsque le navire avait franchi le détroit et parcouru une quinzaine de milles marins, c'est pourquoi l'accident n'a causé aucun empêchement à la navigation.

Mais la Turquie peut profiter de la situation pour justifier un nouveau durcissement des règles de navigation dans les deux détroits. En effet, les accidents sur les pétroliers sont devenus très fréquents. Il suffit de rappeler celui survenu dans le canal de Suez où le pétrolier Tropic Brillance de Sovmorflot a échoué sur un banc de sable et a bloqué le trafic pendant trois jours. L'année dernière la Turquie avait durci les règles de navigation dans ses détroits. Cette mesure à laquelle s'ajoutent les mauvaises conditions météorologiques dans cette région a occasionné des embouteillages et des retards de livraisons du pétrole russe aux pays d'Europe du Sud. En 2003, 80 millions de tonnes de brut, dont 60 millions de tonnes de pétrole russe, ont été transportés par cet itinéraire.

"La Russie éprouve un besoin de plus en plus pressant de construire un oléoduc contournant les détroits turcs. L'itinéraire Bourgas - Alexandroupolis, à l'étude depuis des années, qui passe par le territoire de la Bulgarie et de la Grèce est le plus avantageux pour la Russie du point de vue géopolitique", dit Mikhaïl Perfilov, directeur de l'agence pétrolière Argus chargé des problèmes du développement.

Au mois de novembre les représentants des ministères concernés de Russie, de Bulgarie et de Grèce ont parafé un mémorandum sur la construction d'un oléoduc Bourgas-Alexandroupolis. Il a été annoncé alors que la signature définitive du document était prévue en décembre mais aucune date officielle n'a encore été annoncée.

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