La crise en Ukraine a dynamité le trio ETATS-UNIS-UE- Russie

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PARIS, 10 décembre. (Par Angela Charlton, pour RIA Novosti). La Russie peste contre l'Europe et l'Amérique. L'Union européenne tient des propos caustiques à l'égard des Etats-Unis. Que s'est-il donc produit dans ce trio au sein duquel des rapports très cordiaux et savamment régulés étaient entretenus jusqu'ici?

En quelques semaines de confrontation politique suscitée par les résultats de l'élection présidentielle en Ukraine Moscou, Bruxelles et Washington ont été emportés par un tourbillon diplomatique fait de discours courroucés et de déclarations contradictoires.

La première bévue a été commise par la Russie. Sa stratégie consistant à miser sur les contradictions entre l'Union européenne et les Etats-Unis a fait chou blanc. Le fait que Vladimir Poutine ait nié que des irrégularités massives aient été commises pendant le scrutin en Ukraine et soutenu ouvertement le candidat pro-présidentiel, a éloigné de Moscou tous les amis qu'il comptait à l'étranger. La Russie abandonnée de tous s'est retrouvée d'un côté des barricades de Kiev, l'Occident plus soudé que jamais étant de l'autre.

La scission qui s'est produite entre l'Est et l'Ouest a donné le jour à une situation explosive au sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération eu Europe (OSCE) tenu au début de la semaine dans la capitale de la Bulgarie. En effet, c'est dans une grande mesure sur la base des rapports établis par les observateurs de cette organisation que décision a été prise de tenir un nouveau second tour de scrutin en Ukraine le 26 décembre. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que l'OSCE avait besoin d'une réforme profonde et soumis à une vive critique "la pratique nocive des deux poids deux mesures" à l'égard des élections. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a réagi aux propos de son homologue russe en usant de termes d'une dureté inhabituelle pour lui pour critiquer la politique appliquée par la Russie.

Ces altercations reflètent la différence des philosophies des parties. Ce que la Russie considère comme ses intérêts nationaux est qualifié d'impérialisme par l'Occident. La Russie ne prête aucune attention aux candidats prétendant à la magistrature suprême au Mexique, par exemple, alors pour quelle raison les Etats-Unis devraient s'immiscer dans les processus politiques se déroulant en Géorgie et en Ukraine? Pourquoi donc les irrégularités commises pendant l'élection présidentielle en Afghanistan n'ont pas empêché le poulain de Washington, Hamid Karzaï, de prendre la direction du pays?

L'Occident prétend défendre la liberté du choix et que la Russie de son côté ne propose aucune alternative morale. Cependant, les Russes estiment que toutes les versions supposées par ce choix relèvent de la magouille. Maintenant il leur faut démontrer le contraire. Et si des preuves ne sont pas apportées, les événements en Ukraine continueront de saper la foi des Russes dans la démocratie.

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