Revue de la presse russe du 16 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vrémia novostéi

Les gouverneurs sont-ils prêts à donner leur démission ?

Hier est entrée en vigueur la loi fédérale établissant un nouveau mode d'élection des chefs régionaux. Reste à savoir maintenant si les gouverneurs élus par le peuple vont donner leur démission pour être à nouveau nommés par le chef de l'Etat (d'après la nouvelle loi, les gouverneurs élus au suffrage direct peuvent signifier de plein gré et avant terme leur départ au président).

Il en est déjà qui, élu tout récemment, sont prêts à tester sur eux-mêmes les nouveaux mécanismes politiques. Parmi ces volontaires le quotidien "Vrémia novostéi" cite le gouverneur de Krasnodar, Alexandre Tkatchev, dont le mandat expire en 2009.

La procédure est simple : il faut introduire sans retard une demande au nom du président qui peut proposer la candidature du gouverneur sortant au parlement local. Cependant celui qui donnera démission dans l'attente d'être rétabli dans sa fonction n'aura pas un avenir assuré. Car même après sa nomination le président pourrait le renvoyer à tout moment.

Il ne faut pas s'attendre à des démissions massives dans les jours qui viennent, soulignent les politologues. Tout porte à croire que seuls les gouverneurs dont le mandat touche à sa fin qui peuvent risquer.

C'est que l'administration du président n'a pas de réserve suffisante de cadres et la majorité des chefs régionaux élus par le peuple pourront garder leur poste sans problème. De l'avis des experts, les gouverneurs qui ont encore à faire trois à quatre ans et qui ne sont pas sûrs d'eux ne bougeront pas. Il est de même illogique du point de vue de l'opinion publique si les gouverneurs fraîchement élus donnent leur démission.

Novyé izvestia

L'admission de la Turquie à l'Union européenne coûtera cher à la Russie

Après que le Parlement européen s'est prononcé, à la suite de la Commission européenne, pour l'ouverture de négociations sur l'admission de la Turquie à l'Union européenne, ce sont les chefs des vint-cinq pays membre de l'UE qui doivent demain dire leur dernier mot. En cas de décision positive, notre pays risque de cesser de voir en la Turquie une foire aux vêtements et une station balnéaire et climatique, écrit le quotidien "Novyé izvestia".

Si Ankara est admis à l'UE, la demande de visa pour entrer en "Turquie européenne" devra être déposée plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant le voyage.

D'autre part, les prix dans les stations balnéaires turques seront augmentés et égalisés avec les Européens et les Russes n'auront aucun avantage d'y passer leurs vacances.

Cependant, en 2003, la Turquie a reçu 1,386 million de touristes russes, soit 40% de croissance par rapport à 2002. Tous les ans, les Russes laissent 600 à 700 millions de dollars dans les stations balnéaires turques.

"Le chiffre d'affaires des échanges commerciaux entre nos deux pays s'est accru de 45% en 2003 par rapport à 2002 pour atteindre 6,2 milliards de dollars environ. Cette année, il promet d'atteindre le cap des 8 milliards de dollars", déclaré le ministre d'Etat de la Turquie, Kursad Tuzmen.

Après l'adhésion à l'UE, les biens de grande consommation turcs importés par la Russie deviendront plus chers, donc inaccessibles à des millions de Russes.

Parmi les exportateurs ce seront les pétroliers qui seront les plus gros perdants. L'entrée de la Turquie à l'UE annulera automatiquement tous les accords bilatéraux sur les détroits. Cela peut avoir pour effet que les oléoducs russes Bakou-Novorossiisk et le Consortium de transporteurs de la Caspienne (Kazakhstan-Novorossiisk) cesseront de fonctionner du fait que ces itinéraires deviendront déficitaires car ils ne sont rentables que lorsque le transit de pétroliers par le Bosphore et les Dardanelles fonctionne normalement.

En cas d'adhésion de la Turquie à l'UE, la Russie peut perdre son monopole comme fournisseur de matières énergétiques aux partenaires turcs parce que la loi de l'Union européenne interdit toute situation dominante d'un pays quelconque dans le secteur énergétique d'un Etat membre de l'Union.

Vrémia novostéi

La population de la Russie augmentera grâce aux migrants asiatiques

L'Asie reste l'unique région capable d'aider la Russie à compléter ses ressources de main-d'œuvre et à résoudre ses problèmes démographiques. Cette conclusion, peu rassurante, a été annoncée hier au cours du colloque sur le développement de la migration de la main-d'œuvre en Russie organisé par le bureau moscovite de la Banque mondiale, annonce le quotidien "Vrémia novostéi".

"Notre pays ne peut pas sélectionner aujourd'hui des migrants exclusivement russes, ayant une qualification ou pour le moins parlant russe", a déclaré la directrice du Centre d'étude des migrations, Janna Zaïontchkovskaïa. La Russie a pour concurrent réel le Kazakhstan où les migrants bénéficient de conditions plus libérales, a-t-elle poursuivi.

"Même l'Ukraine qui a approvisionné la Russie en main-d'oeuvre commencera, d'ici cinq ans, à attirer des ouvriers russes parce qu'elle développe de façon très dynamique ses industries", a-t-elle estimé.

"Et ce qui concerne la Russie, les prévisions démographiques ne sont pas des plus rassurantes. Un Etat qui possède un territoire aussi immense doit réfléchir à la matière dont il pourrait attirer des populations extérieures", estime la directrice du bureau de représentation de la Banque mondiale, Kristalina Georguieva.

De l'avis des experts, une affluence massive de migrants ne peut être attendue que du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan mais la majorité des ressortissants de ces pays n'ont pas de formation. Parmi les pays étrangers plus lointains, il y a la Chine qui peut se faire fournisseur de main-d'œuvre.

"Si nous craignons tant les Chinois, nous pouvons tourner le regard vers les Philippins et les Indonésiens. La Russie doit se tenir prête à les former gratuitement, à les héberger et à les nourrir pendant les cours", a dit Janna Zaïontchkovskaïa.

"L'économie russe attire, tel un aimant, des migrants dont une partie considérable se trouve dans le pays illégalement. Cela veut dire qu'il faut améliorer la politique dans ce domaine ou bien contrôler et gérer la migration. Il est temps que la Russie se détermine", affirme le conseiller chef du service des programmes sociaux du bureau moscovite de la Banque mondiale, Andréi Markov.

Vedomosti

La Russie se hâte de rembourser sa dette au Club de Paris

Moscou est prêt à verser au Club de Paris 35 milliards d'euros en trois ans à titre de remboursement de sa dette. Selon un représentant du gouvernement allemand, l'accord approprié serait signé cette semaine. En vertu de ce document, la Russie paiera 10 à 15 milliards d'euros par an.

Comme l'a déclaré une source du Club de Paris au journal "Vedomosti", les dernières consultations à ce sujet entre les négociateurs et les créditeurs ont eu lieu mardi à Paris.

Le mécanisme de remboursement anticipé de la dette est décrit dans le supplément au budget-2005, mais ces articles sont confidentiels, ont fait savoir au journal "Vedomosti" deux députés du parlement russe. Il est prévu de débloquer 15 milliards de dollars à ces fins en 2005.

D'ailleurs, Mikhail Zadornov, vice-président du comité budgétaire, doute que Moscou puisse s'entendre rapidement avec le Club de Paris, car le remboursement anticipé convient plutôt à l'Allemagne, la France et l'Italie, qui souffrent d'une pénurie budgétaire, mais pas aux autres membres.

Le remboursement anticipé de cette dette améliorera considérablement les indices macro-économiques de la Russie, font remarquer les experts. C'est certainement une bonne nouvelle qui aura des conséquences macro-économiques favorables, estiment les économistes du Groupe financier unifié. Remboursant sa dette au Club de Paris, la Russie pourra consacrer les futures recettes budgétaires aux besoins intérieurs, mais, après cela, les autorités financières auront plus de mal à gérer les liquidités excédentaires, a-t-il ajouté.

D'après les données du ministère des Finances, au début de 2004, la dette de la Russie aux pays membres du Club de Paris était de 47,7 milliards de dollars (35,6 milliards d'euros). L'Allemagne était le plus grand créditeur de la Russie (20,3 milliards de dollars). La Russie est à payer 5,7 milliards de dollars à l'Italie, 3,7 milliards au Japon, 3,5 milliards aux Etats-Unis et 3,4 milliards de dollars à la France.

Kommersant/Védomosti

Morgan Stanley a présenté son évaluation préalable de Rosneft et de Gazprom

Deux des trois estimateurs de la transaction d'échange des actions de Gazprom et de Rosneft - Morgan Stanley et Dresdner Kleinwort Wasserstein (DrKW) - ont transmis leurs rapports aux clients. Selon le quotidien "Kommersant", le ministère du Développement économique et Gazprom n'ont pas encore approuvé ces rapports.

Rosneft est évalué à 7-8,5 milliards de dollars et Gazprom à 60,179-72,214 milliards de dollars, indique le journal "Vedomosti" en se référant à Gleb Nikitine, chef de la direction de l'Agence de la gestion des biens publics.

"Pour l'instant, un rapport préalable nous a été présenté. Nous attendons le document final dans les jours qui viennent", cite le journal les paroles du fonctionnaire.

Le Fonds russe des biens fédéraux a annoncé en novembre que la banque Morgan Stanley avait été officiellement choisie en tant qu'estimateur pour la fusion de Gazprom et de Rosneft.

Pour Gazprom, les actifs des deux compagnies ont été évalués par la banque Dresdner Kleinwort Wasserstein. Le journal "Vedomosti" fait savoir, en se référant à une source qui connaît les résultats du travail de DrKW, que, d'après les données préalables, la banque avait évalué Rosneft à 5,5-7 milliards de dollars et Gazprom, à environ 80 milliards de dollars".

Le ministre russe du Développement économique Guerman Gref avait déclaré aux journalistes que son ministère achèverait mercredi l'expertise de l'évaluation par Morgan Stanley de la transaction de fusion de Gazprom et de Rosneft, en indiquant que la banque avait envoyé au ministère sa conclusion non officielle et non signée. Il avait refusé d'annoncer aux journalistes les résultats de l'évaluation.

A présent, les deux parties vont exploiter aux pourparlers la différence d'évaluations, afin de tirer l'avantage maximal de la transaction, estiment les analystes. Gazprom voudra recevoir pour ses actions le maximum d'actifs de l'Etat, et celui-ci, le maximum d'actions du monopole pour les actions de Rosneft. En fin de compte, les parties trouveront un compromis dans lequel l'Etat ne payera pas de suppléments.

D'ici la fin de 2004, le gouvernement envisage d'échanger 100 % de Rosneft contre les actions de Gazprom qui appartiennent à ses filiales. L'Etat veut augmenter sa part dans le monopole en l'obtenant le bloc de contrôle, mais les chiffres précis de cette transaction seront annoncés après une conclusion des estimateurs indépendants.

Finansovyé izvestia

Honda et Subaru envisagent de construire des usines en Russie

Les constructeurs automobiles japonais Honda Motor et Fuji Heavy Industries (fabriquant les automobiles Subaru) envisagent la possibilité d'implanter leurs filiales d'assemblage en Russie.

C'est ce qu'a déclaré dans une interview accordée au quotidien "Finansovyé izvestia" un député à la Douma d'Etat (chambre basse du parlement russe) ayant fait partie de la délégation qui s'était rendue au Japon dans le cadre du programme "Industrie de soutien à la production automobile". Selon le parlementaire, la partie japonaise a déjà notifié ses intentions aux autorités russes.

Le député a reçu les informations concernant les projets d'investissements de Honda et de Fuji Heavy Industries d'un fonctionnaire de haut rang employé à l'ambassade de Russie au Japon. Les représentants de ces sociétés se sont adressés à l'Association des constructeurs automobiles japonais pour recevoir des informations sur la possibilité d'implanter en Russie des usines d'assemblage de voitures.

Le quotidien a appris auprès du ministère du Développement économique et du Commerce que tous les constructeurs automobiles japonais considéraient la Russie comme un objet d'investissements. Mais le ministère ne dispose pas d'informations concrètes. Selon un expert du département chargé des négociations avec le Japon, les entreprises japonaises examinent cette question.

Sur ces entrefaites, les groupes Nissan et Toyota ont presque adopté une décision en ce sens. Il y a huit jours, Nissan a mené des négociations finales avec l'usine automobile Gorki sur les activités conjointes. Quant à Toyota, selon les informations non officielles, la partie japonaise attend l'arrivée au Japon du président russe, Vladimir Poutine, dans la première moitié de 2005. Les nuances politiques revêtiraient une grande importance pour Toyota.

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