Revue de la presse russe du 23 décembre

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MOSCOU - RIA NOVOSTI

Nezavissimaïa gazeta

La DCA aura-t-elle le temps d'abattre un avion de ligne détourné par les terroristes ?

Lundi dernier le chef du comité de la sécurité de la Douma, Vladimir Vassiliev, s'autorisant du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme, a fait une déclaration sensationnelle : la DCA aura le droit d'abattre les avons civils détournés par les terroristes pour attaquer des sites stratégiques. Il n'a pas précisé le mécanisme de prise de la décision en pareille circonstance et s'est limité à assurer que la décision sera prise par un "fonctionnaire investi des pouvoirs nécessaires".

Selon des sources militaires interrogées par le quotidien "Nezavissimaïa gazeta", si l'information sur le détournement parvient à ce fonctionnaire en passant, comme cela se doit, par plusieurs instances pour être soumise, à chacune d'elles, à une analyse circonstanciée, les kamikazes auront tout leur temps pour réaliser leur plan.

"Cela ne demandera pas moins de cinq minutes, peut-être même bien davantage", a déclaré le général Anatoli Kornoukov (commandant en chef de l'armée de l'air en 1998-2002). A son avis, la détection d'un avion en faute (ou détourné par des terroristes) est suivie d'un rapport immédiat au ministre de la Défense ou, en son absence, au chef d'état-major général ou encore, si ce dernier est absent, au général de permanence du Poste de commandement central. Ce général entreprend de toucher le ministre de la Défense qui risque de se trouver en mission à l'étranger. Celui-ci, s'il a peur d'assumer la totalité de la responsabilité, tente de contacter le chef suprême des armées. Il se peut également que ce dernier ne puisse pas prendre une décision sur le champ mais souhaite d'abord consulter par exemple le FSB, le ministère de l'Intérieur ou d'autres "sources indépendantes l'une de l'autre", pour obtenir une confirmation qu'un avion de ligne est effectivement détourné par des terroristes.

Les représentants de la DCA estiment que l'efficacité de l'exécution d'un tel ordre est dans une grande mesure fonction de la rapidité des services spéciaux. De l'avis du chef des troupes du Commandement spécial, le général de corps d'armée Iouri Soloviev, lorsque l'avion détourné vient de loin, c'est une chose, mais lorsqu'il a décollé de l'aéroport le plus proche de Moscou c'en est une autre. Le temps d'approche pour un TU-154, par exemple, est de 40 à 50 secondes de la route périphérique au centre-ville. De surcroît, il faut être sûr à cent pour cent qu'il est kamikaze.

Gazeta

La CEC aidera l'opposition à se faire élire aux parlements régionaux

Le chef de la Commission électorale centrale (CEC) Alexandre Vechniakov a expliqué hier certaines questions controversées de la nouvelle loi sur l'élection de la chambre basse du parlement fédérale. Ce document supprime l'élection des députés à scrutin uninominal et porte de 5% à 7% de la totalité de suffrages le seuil de la porte de la Douma. Ni l'un, ni l'autre ne constitue une atteinte aux principes démocratiques, de l'avis de Vechniakov.

Par contre, le seuil de 10% établi par la loi de Moscou et celle de la Kalmoukie pour les partis désirant entrer au parlement régional est, de l'avis du chef de la CEC, une aberration et même une "dénaturation".

"Avec un tel seuil les assemblées législatives ne refléteront pas les intérêts d'une partie considérable de la population qui finira par se désintéresser des élections", a déclaré Vechniakov qui s'apprête à soumettre ses amendements à l'approbation en janvier prochain.

De l'avis des experts, les amendements proposés par le chef de la CEC faciliteront aux partis de l'opposition l'entrée dans les assemblées législatives régionales.

"Cet amendement permettra de maintenir le multipartisme et protégera les droits des électeurs minoritaires, qu'ils votent la gauche ou la droite", a affirmé un membre du conseil politique du SPS, Boris Nadejdine.

"Le seuil de 10% écarte de l'élection tous les partis, à l'exception de Russie Unie et le KPRF, estime un expert de l'Institut des systèmes spéciaux, Dmitri Badovski. Le Kremlin a besoin aujourd'hui de bâtir un système qui aurait l'air représentatif. C'est nécessaire, entre autres, pour légaliser le nouveau mode d'élection des chefs régionaux ", a-t-il expliqué.

Vedomosti

Pour absorber Rosneft, Gazprom créera une nouvelle filiale

S'étant débarrassé de Gazpromneft, le monopole gazier se hâte de montrer au marché que l'affaire Rosneft (échange d'un paquet d'actions de Gazprom contre les 100% des actions de Rosneft) sera menée à bonne fin. Cependant, le porte-parole officiel de Rosneft vient de confirmer que sa société est devenue propriétaire de Iouganskneftegaz, après avoir acheté BaïkalFinansGroup (qui a acheté aux enchères la principale unité de production de Ioukos).

Aujourd'hui, le conseil des directeurs de Gazprom peut approuver sa fusion avec la société pétrolière publique, selon l'information recueillie par le quotidien "Vedomosti". La nouvelle filiale du géant gazier sera enregistrée littéralement dans les jours qui viennent, affirme un employé de Gazprom.

L'ordre du jour du conseil des directeurs ne comporte pas la question de la fusion de Rosneft et de Gazprom, mais un autre employé du holding gazier explique que le conseil a le droit d'inscrire une question supplémentaire à l'ordre du jour directement au cours de sa réunion.

Il est pourtant fort douteux que les directeurs puissent approuver le schéma de l'affaire entre le monopole et l'Etat. C'est que la société engagée par Gazprom pour évaluer les actifs n'a pas encore présenté les résultats de son travail. Ils ne peuvent pas être connus avant la semaine prochaine. Ils sont nécessaires pour établir quel paquet d'actions de Gazprom sera cédé à l'Etat contre les 100% des actions de Rosneft.

En ce qui concerne Gazprom, il lui importe que les fonctionnaires qui siègent en conseil des directeurs approuvent en principe la fusion avec Rosneft, explique un manager du holding. Pour ce qui est des détails, on pourra s'entendre plus tard, au niveau d'un groupe de travail composé de membres du conseil d'administration du holding et de fonctionnaires.

L'approbation de la fusion est nécessaire à Gazprom pour que les investisseurs ne pensent pas que l'affaire peut être dissoute, estime un analyste de la société Troïka Dialogue, Valeri Nesterov. "Après la vente de Gazpromneft, la plupart d'entre eux ont l'impression que le schéma de l'affaire a eu des ratés. La fusion s'éternise, donc la libéralisation n'est menacée. Mais l'approbation du conseil des directeurs dissipera tous ces doutes", affirme Valeri Nesterov.

Kommersant

5,6 milliards de dollars d'armes russes exportées en 2004

En 2004, les exportations d'armes de la Russie devraient se chiffrer à 5,6-5,7 milliards de dollars, soit de 200 à 300 millions de plus que l'année précédente, a annoncé le directeur du Service fédéral pour la coopération militaro-technique, Mikhaïl Dmitriev.

Cette année nous nous situerons approximativement au même niveau qu'en 2003 avec 5,6-5,7 milliards de dollars. Le produit de ces ventes en devises se monte à environ 5,5 milliards, a déclaré Mikhaïl Dmitriev. La Russie a donc réussi pour la cinquième fois consécutive depuis 2000 à maintenir la croissance de ses exportations d'armes tout en établissant un record en ce qui concerne aussi bien le volume des livraisons que les recettes en devises, écrit le quotidien "Kommersant".

Le gros des livraisons a une fois encore été assuré par Rosoboronexport avec 90 pour cent du total des exportations russes d'armes. Cependant, les autres exportateurs spécialisés russes disposent eux aussi d'un important potentiel, a souligné Mikhaïl Dmitriev.

Il faut relever que le nombre d'exportateurs indépendants de produits finis se réduit aujourd'hui à deux bureaux d'études. Tout en conservant le statut d'exportateur spécialisé indépendant, depuis le mois de septembre 2004 la corporation MiG, selon des sources officieuses, a réorienté son activité sur Rosoboronexport. Le consortium Almaz-Anteï n'a pas réussi à obtenir une licence l'autorisant à exporter ses produits finis.

En 2004, le Service fédéral pour la coopération militaro-technique n'a attribué aucune licence d'exportation de pièces de rechange et de service alors que l'année précédente elle en avait accordé à 16 entreprises..

En outre, l'année 2004 a été marquée par de sérieux problèmes avec deux grands acheteurs d'armes russes, la Chine et l'Inde. Pékin, attendant la levée par l'Union européenne de l'embargo frappant ses achats d'armes, n'a conclu aucun contrat avec Moscou. Quant à New Delhi, il a beaucoup diversifié ses achats d'armes, portant de plus en plus souvent son choix sur des fournisseurs européens et israéliens. Quoi qu'il en soit, les carnets de commandes des fournisseurs russes restent depuis près de trois ans au niveau de 12-13 milliards de dollars.

Vremia novostei

Ioukos, Lukoïl et Sibneft livreront du brut à la Chine

Les plus grandes compagnies pétrolières russes se préparent à réaliser les accords intergouvernementaux concernant des livraisons de brut à la Chine. Il va donc falloir l'année prochaine accroître de dix millions de tonnes les exportations de pétrole en direction de l'est. Le vice-président des Chemins de fer russe (RJD), Salman Babaïev, a déclaré mercredi qu'en janvier les compagnies Lukoïl, Sibneft et Ioukos entendaient acheminer par fer en Chine respectivement 240.000, 30.000 et 280.000 tonnes de pétrole. Il est significatif que Ioukos maintiendra ses livraisons au même niveau. Selon l'agence Argus, la Chine est approvisionnée par Tomskneft, une filiale de Ioukos, qui en novembre-décembre a acheminé en Chine 560.000 tonnes de brut, écrit le journal "Vremia novosteï".

Exporter du pétrole par chemin de fer est bien plus coûteux que par pipeline. Cette circonstance avait pendant longtemps rendu difficile la recherche d'un fournisseur à même de remplacer Ioukos qui au mois d'octobre a réduit ses livraisons à la Chine. Le patron des RJD, Guennadi Fadeev, a prêté main forte aux pétroliers en proposant au ministère du Développement économique et du Commerce l'introduction d'un tarif avantageux pour le transport du pétrole. Pour l'instant le gouvernement n'a pris aucune décision. Quoi qu'il en soit, le président de Lukoïl, Vaguit Alekperov, et Guennadi Fadeev entendent signer un accord sur les livraisons de brut à la Chine.

C'est au mois d'octobre que le gouvernement s'était mis en quête d'un remplaçant de Ioukos. Finalement Lukoïl, qui jusqu'ici avait prétendu que les exportations de pétrole vers la Chine ne se justifiaient pas, a annoncé qu'il procédait à des fournitures expérimentales. Au mois de novembre la compagnie a expédié 70.000 tonnes de pétrole, un chiffre qu'elle entend porter à 100.000 en décembre. Toujours selon Argus, depuis le mois de novembre Sibneft elle aussi exporte du pétrole vers l'est, quelque 30.000 tonnes par mois.

Il y a quelques jours, Vladimir Poutine a déclaré que la Corporation pétrogazière chinoise (CNPC) pouvait miser aussi sur une coopération avec Gazprom.

Kommersant

La Russie est le premier producteur de diamants au monde

Aujourd'hui, pour la première fois, la Russie rend publiques les statistiques concernant l'extraction, les importations et les exportations de diamants. C'est une condition pour son accession aux fonctions de président du processus de Kimberley, une initiative internationale destinée à contrôler les commerces de diamants dans le monde. Les informations jusqu'ici secrètes seront publiées sur le site du ministère russe des Finances, annonce le quotidien "Kommersant".

C'est le Botswana qui était considéré jusqu'à présent comme le leader mondial de la production de diamants. Cependant, il s'avère qu'en 2003, la Russie occupait le premier rang pour le volume de production de diamants (plus de 33 millions de carats, contre environ 29 millions de carats produits par le Botswana). Toutefois, du point de vue de la valeur monétaire le Botswana est toujours le leader dans ce domaine. Cela s'explique par le fait que le coût des diamants y est plus élevé : quelque 60 dollars le carat, contre 51 dollars en Russie.

En 2003, la Russie était le plus grand exportateur de diamants bruts parmi les pays producteurs de diamants. Elle est le deuxième plus grand exportateur, après l'Union européenne, qui possède les plus importants centres de commerce de diamants.

La Belgique et la Grande-Bretagne ont été les destinataires de 86 pour cent des exportations russes de diamants en 2003 (641,5 milliards de dollars et 118,8 milliards respectivement) et de 78 pour cent, dans le premier semestre de 2004 (165,3 et 81,2 milliards de dollars). Le troisième acheteur de diamants russes est Israël, qui a importé en 2003 9,28 pour cent des diamants russes pour un montant de 81,9 milliards de dollars. Dans le premier semestre de 2004, les exportations russes vers Israël se sont chiffrées à presque 10 pour cent (31,6 milliards).

Il est à noter que le prix moyen des diamants exportés de la Russie est d'environ 22 dollars le carat, ce qui est deux fois moins que le coût moyen d'extraction. Les experts du ministère russe des Finances expliquent ce phénomène par le fait que la Russie exporte essentiellement les matières premières de qualité plutôt mauvaise. "Si l'on compare les statistiques des exportations et des importations de diamants bruts, il s'avérera que le prix moyen des diamants importés est beaucoup plus élevé que le prix mondial moyen : de 500 à 700 dollars le carat", indiquent les experts. Ceci est lié aux particularités de l'industrie de transformation russe, orientée avant tout à la taille de gros diamants. La Russie exporte essentiellement des petits diamants dont le prix moyen est moins élevé.

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