Revue de la presse russe du 28 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant/Vedomosti

Nouveau mode de recherche de candidats au poste de gouverneur régional

Vladimir Poutine a signé hier un décret sur les modalités d'examen des candidatures au poste de chef suprême des entités formant la Fédération de Russie. Le document s'est avéré plus démocratique que la loi, adoptée récemment, sur les modalités d'octroi de pouvoirs aux chefs des régions, souligne le quotidien "Kommersant".

La recherche proprement dite des candidatures est confiée, d'après le document, aux représentants plénipotentiaires du chef de l'Etat dans les Régions fédérales. Ensuite les dossiers sont communiqués au chef de l'administration du Kremlin qui, après avoir procédé à des "consultations nécessaires", soumet au moins deux candidatures (leur nombre concret n'est pas spécifié) à l'examen du chef de l'Etat. S'il ne les trouve pas bonnes, la procédure repart à zéro.

Vladimir Poutine proposera, à son tour, une seule candidature aux législateurs régionaux et a le droit de les dissoudre s'ils ne sont pas d'accord.

La disposition relative aux consultations que le chef de l'administration engage après avoir reçu les propositions du représentant du chef de l'Etat dans la région signifie, de l'avis d'un expert du Centre des technologies politiques, Alexéi Makarkine, que les candidatures devront être avalisées aussi bien par le chef adjoint de l'administration, Vladislav Sourkov, avec le département de la politique intérieure dont il a la charge, que par l'assistant du chef de l'Etat pour les problèmes des cadres, Viktor Ivanov, fait remarquer le journal.

D'après les prévisions du président du groupe Merkator, Dmitri Orechkine, pratiquement "si le représentant régional du chef de l'Etat est faible, les candidatures qu'il devra présenter lui seront en fait imposées par les fonctionnaires du Kremlin ou par les industriels influents". Les candidats d'un représentant puissant feront concurrence aux promus du Kremlin ou des groupes industriels, estime l'expert.

La loi sur le nouveau mode d'élection des gouverneurs régionaux a été signée par Vladimir Poutine le 12 décembre. Conformément au document, le chef régional est approuvé par le parlement régional sur la proposition du chef de l'Etat. Au cas où sa candidature serait rejetée à trois reprises, le président désigne un gouverneur par intérim pour une durée allant jusqu'à six mois et a le droit de dissoudre le parlement régional.

Vremia novosteï

Un expert envisage la tournure que pourraient prendre les événements en Ukraine

Evoquant la candidature éventuelle du futur chef du gouvernement Iouchtchenko, le leader du Parti social-démocratique d'Ukraine (PSDU) et député à la Rada suprême (parlement), Youri Bouzdougan, relève qu'ici trois possibilités sont possibles, annonce le quotidien "Vremia novosteï". La nomination au poste de premier ministre de Ioulia Timochenko équivaudrait à une grande lessive, elle affranchirait l'économie de ses secteurs parallèles et évincerait les oligarques. En cas d'application de réformes impopulaires, de réduction des salaires et des pensions de vieillesse par exemple, la nomination à la tête du gouvernement du leader des socialistes, Alexandre Moroz, semble probable, estime Youri Bouzdougan. On ne saurait non plus écarter l'arrivée d'un premier ministre peu connu mais docile et entièrement acquis au président.

Viktor Iouchtchenko a une profonde antipathie personnelle pour Viktor Medvedchouk (le chef de l'administration du président sortant, Léonide Koutchma). Si Viktor Medvedchouk n'émigre pas prochainement, il rejoindra l'opposition, affirme le député. Il s'efforcera d'entrer à la Rada et, peut-être, de forger une alliance avec le Parti communiste et le Parti socialiste.

Viktor Ianoukovitch, l'adversaire malheureux de Iouchtchenko dans la course à la présidence, sera "intouchable" quelles que soient les circonstances: pour Iouchtchenko, qui prône des idées démocratiques, c'est une question de principe.

Selon Youri Bouzdougan, la politique ultérieure du magnat de l'acier Rinat Akhmetov (influent oligarque du Donetsk qui avait appuyé Ianoukovitch dans sa campagne) dépend directement de ses intérêts économiques. L'alliance conclue entre Ianoukovitch-Akhmetov et la Russie pendant la campagne présidentielle était conjoncturelle. La Russie avec ses innombrables entreprises minières et aciéries non seulement n'est d'aucune utilité pour Akhmetov, mais encore elle constitue pour lui un concurrent sur le marché mondial. C'est pourquoi Iouchtchenko qui, avec l'appui de l'Occident, s'emploiera à annuler ou à sensiblement accroître les quotas d'acier sur le marché mondial, sera objectivement utile à Akhmetov. Il est possible qu'en coopérant avec le pouvoir Akhmetov se serve de l'opposition comme d'un atout. Seulement cette opposition aura un poids négligeable, à moins que de graves désaccords surviennent. On ignore encore si Ianoukovitch prendra ou non la tête de l'opposition. C'est peut-être là l'homme qui convient pour gérer le prolétariat du Donetsk.

Finansovyé izvestia

Rosneft continuerait à faire des achats

Après avoir acheté Iouganskneftegaz (76,79% des actions de la principale unité de production de Ioukos ont été achetés aux enchères le 19 décembre par BaïkalFinansGroup que Rosneft s'est approprié pour 370 millions de dollars environ), Rosneft pourrait continuer à faire de nouvelles acquisitions sensationnelles. La société pétrolière publique russe s'apprête, en s'alliant avec la société indienne ONGC Videsh, à absorber Sibneft, annonce le journal "Finansovyé izvestia".

D'après un représentant haut placé d'ONGC Videsh qui est la plus importante société pétrolière indienne, cette dernière et Rosneft auraient conclu un accord confidentiel en vue d'absorber Sibneft. Ni Rosneft, ni Sibneft n'ont commenté cette information.

Ce n'est pas la première fois que l'Inde déclare l'intérêt qu'elle porte pour le secteur pétrolier russe. Rappelons qu'au cours de son voyage à New Delhi au début du mois courant le président Vladimir Poutine avait même donné sa "bénédiction" aux sociétés indiennes pour participer à la vente aux enchères de Iouganskneftegaz mais elles n'en avaient pas alors fait la demande.

Aujourd'hui, il pourrait s'agir du paquet de 20% des actions de Sibneft qui appartient à Ioukos mais qui reste bloqué par décision des huissiers. Il est évident que les actifs de Ioukos continueront d'être vendus l'année prochaine pour éponger les dettes du groupe pétrolier envers l'Etat, soulignent les analystes. Le lot suivant pourrait être ce paquet d'actions de Sibneft dont le prix de marché s'élève à 2,84 milliards de dollars.

La société ONGC possède des participations dans des entreprises pétrolières en Irak, au Vietnam, en Iran, en Syrie, en Libye, en Birmanie, en Australie, au Soudan. En Russie, elle participe au projet Sakhaline-1 à hauteur de 20% (autant que Rosneft).

Les réserves prouvées à la disposition de Sibneft dépassent quatre milliards de barils, ce qui classe cette société dans la première vingtaine des producteurs privés de pétrole du monde. En 2001 et en 2002, elle s'est distinguée comme le leader du rythme de croissance de la production (20,2% et 27,4% respectivement).

Vedomosti

La Turkménie menace la Russie et l'Ukraine de cesser ses livraisons de gaz

Lundi le gouvernement turkmène a adressé un ultimatum à Gazprom et à Naftogaz Ukraine: si d'ici à jeudi ils ne se concertent pas sur le prix, à partir de 2005 ils cesseront de recevoir du gaz de Turkménie. Gazprom n'entend pas faire de concessions et envisage déjà de saisir la justice internationale, annonce le journal "Vedomosti".

En dépit des contrats à long terme passés avec la Russie et l'Ukraine, les autorités turkmènes avaient annoncé dès le début du mois de décembre qu'à partir de 2005 elles porteraient à 60 dollars les 1.000 mètres cubes le prix du gazlivré à la Russie et à l'Ukraine (actuellement le gaz turkmène est facturé 44 dollars à Gazprom et à Naftogaz Ukraine) et renonceraient entièrement au troc (la moitié du combustible est payé en espèces et le reste en articles métalliques et en équipements gaziers).

Dans le contrat à long terme que nous avons passé avec la Turkménie il est clairement indiqué que les livraisons de gaz sont payées à un prix qui restera en vigueur jusqu'en 2006, a déclaré le vice-président du directoire de Gazprom, Alexandre Riazanov. Nous ne comprenons pas comment la partie turkmène peut unilatéralement résilier ce contrat qui, de surcroît, est un document international. Nous sommes pleinement fondés (si la Turkménie cesse ses livraisons) de saisir la justice internationale.

En ce qui concerne l'Ukraine, Alexandre Riazanov pense qu'elle ne s'entendra pas avec la Turkménie et qu'elle devra trouver un substitut au gaz turkmène. Pour lui il ne fait aucun doute que Gazprom pourra trouver d'autres sources d'approvisionnement en gaz de l'Ukraine. Il n'écarte pas des livraisons de producteurs russes indépendants.

Les analystes doutent que la Turkménie mette sa menace à exécution. Les exportations de gaz sont la principale source de rentrée de devises de ce pays. Quoi qu'il en soit, des négociations vont être engagées et il est possible que le prix du gaz turkmène soit révisé.

Novye izvestia

Le système bancaire russe en 2005

La plupart des banques estiment aujourd'hui que les fortes secousses qui avaient ébranlé le marché russe des dépôts en été dernier ne se reproduiront plus l'année prochaine. Par ailleurs, les tentatives faites par les milieux bancaires pour créer une sorte de pool professionnel dont les membres s'entraideraient quand la situation l'exigerait n'ont toujours pas abouti, écrit le quotidien "Novye izvestia".

La plupart des spécialistes sont enclins à penser qu'en cas de problèmes la protection doit venir du système d'assurance des dépôts (SSV), qui sera opérationnel justement en 2005. Actuellement, la Banque centrale vérifie l'état financier des banques de manière à pouvoir décider, d'ici à la fin du mois de mars, qui sera admis dans le SSV. Le problème, c'est que la liste "blanche" de la Banque centrale est publiée par parties chaque semaine, au fur et à mesure des vérifications. Quant à la liste "noire", elle ne sera connue qu'au printemps, mais dans son intégralité. Les banques qui y figureront ne seront pas autorisées à gérer les dépôts des particuliers. Selon la Banque centrale, environ 20 pour cent des établissements bancaires devraient être concernées.

En 2005, un autre risque pourrait se faire jour et les banques rechignent à en parler, c'est la pression toujours plus forte que les organismes de contrôle exercent sur elles. Sous la bannière de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment des revenus illicites, les contrôleurs financiers réclament des banquiers des quantités d'informations internes toujours plus importantes.

D'après les experts, l'année prochaine des banques étrangères pourraient s'installer massivement en Russie. La raison en serait l'adhésion imminente du pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Beaucoup d'analystes appréhendent que les établissements de crédit russes ne fassent pas le poids face aux "étrangers" dans la conquête du marché. Par contre, le renforcement de la concurrence sur le marché des services bancaires devrait s'avérer bénéfique pour les déposants: dans la chasse aux clients les banques devront peut-être relever le taux d'intérêt sur les dépôts et, inversement, baisser celui du crédit.

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