Revue de la presse russe du 29 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti

La Russie pourrait passer à une procédure de notification de l'enregistrement des étrangers

L'administration du président entend modifier la procédure d'enregistrement (recensement des migrants) sur le lieu de résidence. Selon une version envisagée, une demande d'enregistrement pourrait être adressée par courrier à la police par l'intéressé et le propriétaire du logement attribué au requérant, annonce le quotidien "Vedomosti".

D'après le directeur du Service fédéral de migration (FMS), Andreï Tchernenko, un projet de loi approprié pourrait parvenir à la Douma (chambre basse du parlement russe) après le 10 janvier. Le document repose essentiellement sur l'expérience ouest-européenne en matière d'enregistrement des étrangers, dit la présidente de la commission des droits de l'homme près le président, Ella Pamfilova.

Les experts espèrent qu'après l'adoption de la nouvelle loi les gens verseront moins de pots-de-vin étant donné qu'ils auront moins de contacts directs avec les services administratifs. Il y a longtemps que l'on aurait dû passer à la procédure d'enregistrement par notification, estime Vladistav Kouznetsov, du centre juridique "Profpertner", qui se réfère à une décision de la Cour constitutionnelle selon laquelle l'absence d'enregistrement provisoire ne saurait constituer un motif de restriction du libre déplacement des citoyens.

Toutefois, pour le FMS, l'application pratique des initiatives du Kremlin soulève des difficultés. Il est indispensable d'optimiser le processus d'enregistrement trop compliqué, seulement il ne faudrait pas pour autant ne plus être en mesure de contrôler le lieu de résidence des citoyens, surtout des étrangers, sur le territoire russe, dit le directeur adjoint du FMS, Mikhaïl Tiourkine. Celui-ci pense que la procédure de notification de l'enregistrement ne sera possible qu'une fois mis en place le registre électronique de la population.

Les déplacements des Russes à l'intérieur du pays n'ont pas besoin d'être contrôlés, conteste le directeur du Centre de la démographie et de l'écologie de l'homme relevant de l'Académie des sciences de Russie, Anatoli Vichnievski. On ne saurait étendre à l'ensemble des citoyens des règlements prévus pour les criminels. La création d'une banque générale de données réclamera beaucoup de temps, mais d'ores et déjà le FMS pourrait utiliser les registres de la population qui sont tenus dans les régions.

Vrémia novostéi

En s'isolant, la Biélorussie ne résoudra pas les problèmes stratégiques de son développement

Après le triomphe de la "révolution orange" en Ukraine, la communauté démocratique portera inévitablement ses regards sur la Biélorussie, la dernière zone d'intérêts de la Russie non contrôlée par l'Europe et faisant frontière avec l'Occident, note le quotidien "Vrémia novostéi".

Aujourd'hui Moscou continue à soutenir la politique de Minsk mais l'intégration est évoquée de plus en plus rarement. Cependant, l'année prochaine, les banques centrales des deux pays doivent avoir préparé l'adoption du rouble en qualité de moyen de paiement légal sur le territoire de la Biélorussie à partir du 1er janvier 2006. Reporter cette date d'encore un an (initialement le passage au rouble était fixé pour le 1er janvier 2005) c'est détruire définitivement la confiance dans l'idée de l'intégration monétaire.

Les experts du Fonds monétaire international estiment que l'union monétaire de la Biélorussie et de la Russie ne peut devenir opérationnelle qu'à condition de centraliser la politique monétaire et de crédit des deux pays et de créer une banque centrale suffisamment puissante pour mettre en œuvre cette politique. Reste à savoir si Minsk est prêt à sacrifier une partie de sa souveraineté financière. Les tendances isolationnistes qui percent des déclarations du président Alexandre Loukachenko suscitent des doutes.

"La raison principale de la politique isolationniste adoptée par les autorités biélorusses est la volonté de ne pas permettre que des processus non contrôlés par le pouvoir se déroulent dans les domaines politique, économique, social et culturel", affirme le directeur de l'Institut biélorusse indépendant des études socio-économiques et politiques, Oleg Manaev. Cependant, Minsk ne pourra résoudre de cette manière que des questions tactiques et jamais les problèmes stratégiques de son développement. "La tendance de la Biélorussie à s'isoler du monde extérieur se combine mal avec celle à l'intégration qui prédomine en Europe", a-t-il dit.

Les représentants des partis politiques en opposition et de la société civile en sont conscients et chercheront à l'avenir à multiplier les contacts avec l'Ouest et avec l'Est, a fait remarquer Oleg Manaev. Par exemple, le leader du Parti social-démocrate "Narodnaïa Gromada", Nikolaï Statkevitch, a présenté à Kiev ses félicitations à Iouchtchenko à l'occasion de sa victoire. "Je lui ai demandé de suivre attentivement la situation où en est la démocratie en Biélorussie. Iouchtchenko a promis de ne pas oublier notre pays", a déclaré Nikolaï Statkevitch.

Kommersant

Rosneft vend à Gazprom sa part dans les projets du plateau continental

Il y a quelques jours Rosneft et Gazprom ont réalisé une importante transaction commerciale. La compagnie pétrolière a vendu au monopole gazier la part (environ 70 pour cent des actions) qu'elle détenait dans la société Sevmorneftegaz pour 1,7 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle versée par la société Baïkalfinansgroup, elle-même acquise par Rosneft, en qualité d'arrhes pour participer à la vente aux enchères de 77 pour cent des actions de Iouganskneftegaz.

Selon le quotidien "Kommersant", l'argent que Rosneft avait reçu de Gazprom a été restitué à Sourgoutneftegaz, qui par le truchement de la Sberbank (Banque d'épargne) avait fourni des fonds à Baïkalfinansgroup pour participer à la vente aux enchères des principauxactifs de Ioukos.

Sevmorneftegaz a été créé en 2002 selon le principe de la parité par la compagnie Rosneft-Pourneftegaz et la société Roschelf fondée par Gazprom. De son côté, Rosneft détient environ 40 pour cent des actions de Roschelf. Sevmorneftegaz possède des licences pour la mise en valeur du gisement de pétrole Prirazlomny et du gisement de gaz Shtokman qui se trouvent en mer de Barents. Les réserves accessibles du gisement Shtokman sont de l'ordre de 3.200 milliards de mètres cubes de gaz et de 27 millions de tonnes de pétrole. Les réserves accessibles du gisement Prirazlomny sont évaluées à 83 millions de tonnes de pétrole.

Pour Gazprom cette transaction est en quelque sorte un prêt à court terme octroyé par Rosneft qu'il absorbera l'année prochaine. Lors de la constitution de Sevmorneftegaz, Rosneft n'avait pas versé d'argent, et ce bien que cette compagnie ait investi quelque 500 millions de dollars dans la prospection des gisements Shtokman et Prirazlomny.

Cette perte substantielle enregistrée par Gazprom ne s'inscrit pas dans son programme d'investissement pour cette année (192 milliards de roubles; le dollar s'échange contre 27,77 roubles). Pour restituer à Rosneft les arrhes versées pour Iouganskneftegaz, Gazprom a probablement dû solliciter des prêts supplémentaires. Maintenant le géant gazier va rechercher le reste de la somme nécessaire pour régler la vente aux enchères. Il est possible qu'il obtienne des fonds de banques russes qui, de leur côté, se tourneront vers leurs partenaires occidentaux.

Vedomosti

Les créanciers de Ioukos peuvent demander à se faire rembourser par Rosneft

On a appris hier que Ioukos n'avait pas effectué le paiement des intérêts à ses banques créancières. Le garant était Iouganskneftegaz acheté aux enchères par Rosneft. Standard & Poor's a abaissé la note de Ioukos et de ses principaux engagements garantis en la ramenant de CC à D.

"La note D signifie défaut de paiement. A notre avis,le 27 décembre Ioukos n'a pas payé les intérêts à ces créanciers et s'est déclaré ainsi en défaut de paiement", a expliqué au quotidien "Vedomosti" un expert de S&P, Mme Elena Anankina.

Citibank, Commerzbank, Crédit Lyonnais, Deutsche Bank, HSBC, ING et la Société générale, coordinateur de l'affaire, ont refusé d'expliquer comment ils comptent maintenant récupérer leur argent. On sait que les engagements de Ioukos envers ses créanciers, y compris la majeure partie de sa dette et les intérêts, sont garantis par Iouganskneftegaz, ainsi que cela découle du rapport de Ioukos pour le troisième trimestre de 2004.

Un manager d'une des banques syndiquées a fait savoir que les créanciers occidentaux ont l'intention de se faire rembourser par Iouganskneftegaz. Il n'est pas exclu que ce soit Rosneft qui sera obligé de répondre de ces dettes, après être devenu propriétaire de Iouganskneftegaz.

Pour rembourser les banques créancières de Ioukos, Rosneft sera obligé à débourser la totalité des recettes des exportations de Iouganskneftegaz pendant quatre à quatre mois et demi, souligne un analyste de la société d'investissement Aton, Dmitri Loukachov. "Avec le baril de brent à 32 dollars, Rosneft devrait en fait verser aux créanciers de Ioukos toutes les recettes rapportées par l'exportation de 7 à 10 millions de tonnes de pétrole", ajoute l'expert. Les analystes estiment que les banques pourraient faire des concessions à Rosneft : dans cette affaire l'Etat a des intérêts et pour cette raison un sursis pourrait être accordé.

En septembre 2003 Ioukos s'était fait concéder deux crédits à hauteur de 2,6 milliards de dollars, dont un (1 milliard) était syndiqué (Citibank, Commerzbank, Crédit Lyonnais, Deutsche Bank, HSBC, ING et Société générale, coordonnateur de l'affaire) et 1,6 milliard était prêté par la Société générale contre un cautionnement financier du groupe Menatep qui contrôle plus de 60% de Ioukos.

Finansovyé izvestia

Les compagnies aériennes russes ont évité par miracle de se retrouver en défaut

En 2004 le carburant d'aviation a augmenté d'une fois et demie, ce qui n'a pas empêché les compagnies aériennes russes de transporter 34 millions de passagers, soit 14,5% plus que l'année dernière, écrit le journal "Finansovyé izvestia".

D'après les évaluations des experts de l'Association internationale du transport aérien, cette année les pertes des compagnies aériennes consécutives aux cours élevés du pétrole se monteraient à 6 milliards de dollars. Les spécialistes du ministère russe des Transports assurent que la part de la Russie dans ce montant est minimale. Et cela tandis que les dépenses supportées par les compagnies russes pour payer le combustible sont incomparablement plus importantes que celles des sociétés occidentales : 32% et 19% respectivement.

La hausse du brut sur le marché mondial n'influe pas beaucoup sur les transporteurs aériens russes parce que le prix du kérosène avait atteint son plafond en Russie bien avant la crise pétrolière, expliquent les spécialistes russes.

Les transporteurs estiment, en ce qui les concerne, que la branche était au bord de la faillite. C'est seulement parce que la hausse des prix a atteint sa crête en été, pendant la période du trafic le plus intense, que nombre de sociétés russes ont évité de se retrouver en défaut. Les transporteurs ont compensé une partie de leurs dépenses aux frais des passagers. En automne ils ont, presque à l'unanimité, décidé une "majoration combustible", en augmentant les prix des billets.

De l'avis du directeur du département de la politique nationale en matière d'aviation civile du ministère des Transports, Karl Ruppel, l'année prochaine il n'y aurait pas de hausse aussi brutale du prix du carburant d'aviation. "Les prix du kérosène se sont stabilisés et ne pourront osciller que dans la fourchette de 5% à 10%", a-t-il affirmé. Cette année, le kérosène a augmenté de 50% environ pour atteindre 500 à 700 dollars la tonne.

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