Bataille de Koursk: "ces Russes, ils ne se rendent pas. Nous n'y pouvons rien"

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L'expérience montre que le soldat russe possède une aptitude quasi incroyable à endurer les pilonnages d'artillerie les plus intenses et les frappes aériennes les plus appuyées. L'insensibilité des Russes aux bombardements les plus denses s'est confirmée au cours de l'opération "Citadelle" près de Koursk en 1943.

Friedrich Wilhelm von Mellenthin, officier allemand ayant pris part à la bataille de Koursk en URSS (1943)

Le comportement des Russes sous le bombardement

L'expérience montre que le soldat russe possède une aptitude quasi incroyable à endurer les pilonnages d'artillerie les plus intenses et les frappes aériennes les plus appuyées. Dans le même temps le commandement russe ne prête aucune attention aux lourdes pertes causées par l'aviation et l'artillerie et s'en tient inébranlablement au plan établi. L'insensibilité des Russes aux bombardements les plus denses s'est confirmée au cours de l'opération "Citadelle" près de Koursk. Dans une certaine mesure cela pourrait s'expliquer par les raisons suivantes.

Un stoïcisme inouï et une lenteur de réaction rendent les soldats russes insensibles aux pertes. Ils ne se soucient ni de leur propre vie, ni de celle des camarades, ils ne se préoccupent pas des explosions des bombes et des obus.

Naturellement, il y a parmi les Russes des gens possédant une sensibilité différente, seulement tous ont été accoutumés à exécuter les ordres sans hésiter et de manière précise. Une discipline de fer règne dans l'armée russe: les punitions infligées par les chefs et les commissaires politiques sont sévères, aussi la subordination inconditionnelle est un trait caractéristique du système militaire des Russes.

L'insensibilité des Russes au feu de l'artillerie n'est pas une qualité nouvelle chez eux, ils l'avaient déjà manifestée pendant la Première Guerre mondiale.

Nous rencontrons également des remarques faites à ce sujet par Armand Augustin Louis de Caulaincourt dans le livre La Campagne de Napoléon en Russie. Décrivant la bataille de Borodino livrée non loin de Moscou en 1812, le général français témoigne que "l'ennemi, pressé de toutes part, a rassemblé ses forces et résiste avec opiniâtreté en dépit de pertes colossales causées par l'artillerie". Plus loin il écrit qu'on ne comprenait pas pourquoi dans les redoutes et les positions défendues avec acharnement par les Russes on ne faisait que très peu de prisonniers. A cet égard Caulaincourt cite l'empereur Napoléon: "Ces Russes ne se rendent pas. Nous n'y pouvons rien".

En ce qui concerne les chefs militaires russes, il est notoire que:

a) dans presque toutes les situations et dans tous les cas ils s'en tiennent aux ordres ou aux plans précédemment adoptés, sans tenir compte de l'évolution de la situation, des manoeuvres de l'adversaire et de leurs propres pertes. Cela a naturellement beaucoup de retombées négatives, mais cela présente également des aspects positifs;

b) ils avaient à leur disposition des réserves humaines presque inépuisables pour combler les pertes. Le commandement russe pouvait consentir à des sacrifices importants et ceux-ci ne les arrêtaient pas.

Lors de la préparation d'une opération il faut obligatoirement tenir compte de la réaction ou, plus précisément, de l'absence de réaction des troupes russes et de leur commandement. La coopération dans le temps, l'évaluation du succès éventuel et de la quantité de matériels de guerre à engager dépendent dans une grande mesure de ce facteur. Cependant, il convient de dire que parfois on a vu des formations russes pourtant trempées au combat être prises de panique et faire preuve de nervosité sous un feu relativement faible de l'artillerie. Mais c'était extrêmement rare et miser sur cette éventualité était une grave erreur. Il était bien plus judicieux d'amplifier l'esprit d'abnégation des Russes. Envisager qu'ils pourraient céder était une chose à ne jamais faire.

Extrait du livre "Les Batailles de chars de 1939-1945" de F.Mellentin

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