Revue de la presse russe du 6 septembre

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MOSCOU - RIA Novosti

Novye izvestia/Nezavissimaia gazeta

L'installation d'une base américaine en Turkménie, un signal alarmant pour la Russie - expert

La base militaire américaine en Ouzbékistan pourrait être déménagée en Turkménie. Les experts interrogés par les quotidiens Novyé izvestia et Nezavissimaïa gazeta préviennent que ce déménagement pourrait être à la fois profitable et désavantageux pour la Russie.

Les observateurs estiment que les Etats-Unis ont besoin d'être présents militairement en Turkménie principalement pour attaquer l'Iran. Avec l'installation d'une base sur le sol turkmène l'étau se resserrera autour de l'Iran parce que les Etats-Unis auront des bases dans tous les pays voisins de l'Iran.

Cependant, la base en Turkménie sera préjudiciable aux intérêts de la Russie, estime le président du Comité islamique de Russie, Guéïdar Djemal. Premièrement, tous les pays d'Asie centrale se retrouveront sous le contrôle des Etats-Unis. Et deuxièmement, la Russie perdra un allié dans la région, à savoir l'Iran.

"L'attaque américaine contre l'Iran est déjà inévitable, elle est projetée pour un avenir tout proche", a déclaré l'expert aux Novyé izvestia. La Russie dans ce cas subira des pertes économiques puisque auprès l'attaque contre l'Iran toute l'infrastructure sera perturbée dans la région et que les réfugiés se précipiteront massivement vers la Russie.

D'autre part, après l'occupation de l'Iran les principales réserves de pétroles qu'il exporte actuellement vers l'Europe se retrouveront sous le contrôle des Etats-Unis.

En ce qui concerne le retrait des troupes américaines d'Ouzbékistan, le directeur du Centre russe des prévisions militaires, le colonel Anatoli Tsyganok, n'exclut pas que le président ouzbek, Islam Karimov, soit prêt à verser 100 à 130 millions de dollars aux Etats-Unis pour qu'ils retirent sans tarder leur base aérienne de Khanabad, écrit la Nezavissimaïa gazeta.

D'après l'expert, "il est possible que la base abandonnée par les Américains attire l'attention de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS: Russie, Chine, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizie, Tadjikistan) qui pourrait y déployer son propre groupe aérien mixte pour faire face au terrorisme en Asie centrale".

L'Ouzbékistan n'a pas d'argent pour financer une telle base. Autrement dit, seuls les membres de l'OCS peuvent la sponsoriser, le plus probablement la Russie et la Chine, d'après l'expert qui estime que Moscou ne laissera pas passer cette chance et s'efforcera de s'installer sur cet aérodrome ouzbek avant qu'un autre pays n'occupe la place.

Izvestia

Coût des initiatives sociales de Vladimir Poutine: plusieurs milliards de dollars

Le président russe Vladimir Poutine a chargé le gouvernement de résoudre en trois ans nombre de problèmes sociaux. Il faut trouver des moyens pour améliorer le bien-être des médecins, des scientifiques, des enseignants, des militaires, augmenter d'un tiers la construction de logements et brancher à Internet toutes les écoles.

Selon le quotidien Izvestia, le ministère des Finances a tout de suite rapporté que le budget disposait de quelque 100 milliards de roubles (3 milliards de dollars) utilisables à cet effet. Cependant, la plupart des experts estiment que cet argent ne suffira même pas pour payer les salaires et développer le système d'enseignement.

Pour Igor Nikolaïev, directeur du département d'analyse stratégique de la société FBK, l'augmentation des salaires nécessitera de rehausser également la part des dépenses budgétaires jusqu'à 400 milliards de roubles (14 milliards de dollars).

Le recteur du Haut collège d'économie, Yaroslav Kouzminov, pour sa part, indique que pour maintenir le système d'enseignement du moins au niveau de l'époque de l'URSS, il faut augmenter les dépenses de 3,2% du PIB jusqu'à 4,5%. Le développement de l'enseignement nécessite au moins 140 milliards de roubles (5 milliards de dollars), selon les experts du Haut collège d'économie.

Les programmes de crédits hypothécaires devraient être un des projets sociaux les plus chers. Pour Alexandre Borodaï, vice-président du conseil social auprès du ministère du Développement régional, il n'existe pas de système de crédits hypothécaires en Russie, à l'exception de 4 ou 5 villes. Personne ne peut calculer ce que le développement de l'hypothèque coûtera à l'Etat, indique l'expert. Selon l'Agence fédérale du bâtiment et du logement, en 2004 la Russie a mis en exploitation des nouveaux logements pour un montant de 15 milliards de dollars. Donc, pour augmenter d'un tiers la construction de logements, il faudrait dépenser au moins 5 milliards de dollars, précise le journal.

De son côté, l'économiste en chef de la société d'investissement Troïka Dialog, Evgueni Gavrilenkov, a souligné que les propositions du chef de l'Etat ne dépassent pas le cadre du budget mis au point pour 2006, c'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à des retombées macro-économiques extraordinaires des nouvelles initiatives du président. Cependant, les dépenses budgétaires augmenteront de 22% en 2006, a rappelé l'économiste. "Ce n'est pas ainsi que l'économie se développera", selon lui. L'inflation dépassera donc les prévisions gouvernementales et s'élèvera à 10% ou 11%, souligne Evgueni Gavrilenkov.

Vedomosti

La capitalisation de Gazprom dépasse 100 milliards de dollars

Une compagnie d'une valeur boursière de plus de 100 milliards de dollars est apparue pour la première fois en Russie: Gazprom. Le monopole du gaz se propose de valoir 200 milliards d'euros au bout de quelques années, informe le quotidien Vedomosti.

"C'est une capitalisation énorme non seulement d'après les notions russes", fait remarquer Alex Kantarovitch, analyste de la compagnie d'investissement Aton. Cette valeur signifie que Gazprom a un statut de poids-lourd reconnu, indique Serguei Souverov, chef du centre d'analyse de la conjoncture sur le marché. "Dans le monde entier, tout ce qui coûte plus de 10 milliards de dollars est considéré comme du business important, mais la valeur de Gazprom a dépassé de dix fois cette somme", a dit Alex Kantarovitch.

Les investisseurs sont enthousiasmés par les projets du consortium de proposer ses titres à la bourse des valeurs de New York deux à trois ans après la libéralisation du marché de ses actions, explique Maxime Cheïne, chef du secteur analytique de la compagnie financière "Brokerkreditservice", ainsi que par la nouvelle du commencement des fournitures de gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis.

La capitalisation de la CNPC chinoise est aujourd'hui de 143,8 milliards de dollars, celle de la Total française, de 161,3 milliards de dollars, celle de la BP britannique, de 246,3 milliards de dollars. Le monopole du gaz russe a l'intention de faire la concurrence à ces compagnies du pétrole et du gaz dans les cinq années à venir. Alexei Miller, président du conseil d'administration de Gazprom, a déclaré la semaine dernière que, dans cinq ans, la valeur du consortium pourrait atteindre 200 milliards d'euros (au cours de la Banque centrale russe, un dollar vaut 28,2 roubles, un euro, 35,4 roubles) et, dans des circonstances propices, la dépasser considérablement.

Selon les experts, ces plans ne sont nullement fantastiques. "Compte tenu des prix des ressources naturelles, de la prochaine libéralisation (du marché des actions) et du listing normal, le potentiel des actions de Gazprom est immense, affirme Alex Kantarovitch. De plus, si la compagnie soigne ses actionnaires, sa capitalisation peut s'élever de plusieurs fois".

Ces derniers temps, la valeur de presque toutes les compagnies russes s'accroît vertigineusement. Selon l'estimation du groupe financier "OuralSib", leur capitalisation constitue environ 370 milliards de dollars, contre 240 milliards de dollars au début de l'année. Sans Gazprom, la valeur des compagnies publiques russes s'est accrue de plus de 90 milliards de dollars au cours des huit premiers mois de l'année.

Kommersant

Moscou et Berlin construisent un nouveau gazoduc

Le géant énergétique et gazier mondial E.ON AG participera à hauteur de 24,5% dans le capital social de l'entreprise conjointe qui construira le Gazoduc nord-européen mais ne participera pas à la mise en valeur du champ gazier Youjno-Rousskoïé, annonce le quotidien Kommersant.

Le 8 septembre, dans le cadre de la visite du président russe Vladimir Poutine en Allemagne, les chefs de Gazprom, d'E.ON et de BASF Wintershall, respectivement Alexéi Miller, Wulf Bernotat et Jürgen Hambrecht, signeront un accord sur les conditions de financement de la construction de la nouvelle canalisation. Une entreprise conjointe sera créée dans les mois qui viennent par constitution d'un capital social dans la proportion de 51%, 24,5% et 24,5% respectivement.

Le projet qui coûte 5,7 milliards de dollars consiste à poser un tube long de 1 187 km sur le fond de la mer Baltique en direction de l'Europe. Il est à l'étude depuis 1997 comme itinéraire de remplacement pour la fourniture de gaz à l'Allemagne, à la Scandinavie et à la Grande-Bretagne. Son débit de projet est de 55 milliards de m3 par an.

Gazprom n'avait jusqu'à hier qu'un partenaire stratégique pour réaliser ce projet. En avril dernier, le géant gazier russe avait signé un accord global sur la cession à BASF Wintershall de 49% des actions de l'entreprise conjointe en constitution. Le document prévoyait l'échange de 15% des actions de Wingas (filiale de BASF) contre 50% des actions de Severneftegazprom, propriétaire de la licence pour la mise en valeur du gisement Youjno-Rousskoïé (Yamal, nord de la Sibérie occidentale, 700 milliards de m3 de gaz) appelé à être le principal ravitailleur du Gazoduc nord-européen. En échange, Gazprom s'offrait l'accès des consommateurs finals en Allemagne et une part dans les projets énergétiques de BASF.

Cet accord a incité E.ON à des actions plus énergiques. Selon une source proche des négociations, aucune autre société étrangère ne peut plus compter sur une participation à ce projet.

Comme dans l'accord à signer aucune participation d'E.ON ne figure en rapport avec le gisement Youjno-Rousskoïé, Gazprom n'a pas eu tout ce qu'il voulait de ce partenariat et les négociations seront poursuivies. Selon une source proche de la direction de Gazprom, E.ON n'aura pas d'accès aux matières premières appelées à servir le Gazoduc nord-européen.

Vremia novostei

RZD revoit les paramètres du projet commun avec Siemens

Le monopole national "Chemins de fer russes" (RZD) revoit le projet conjoint développé avec le consortium allemand Siemens de circulation de trains de grande vitesse entre Moscou et Saint-Pétersbourg, lit-on dans le quotidien Vremia novostei.

Le contrat signé avec Siemens par l'ancien président de RZD Guennadi Fadeiev le 11 avril dernier à Hanovre prévoit notamment la construction de trains de grande vitesse en Russie sous la direction technique allemande, avec l'utilisation de composants russes. Selon Vladimir Yakounine, président actuel de RZD, la compagnie a dû suspendre la mise en œuvre de ce projet "tel qu'il était prévu". "Nous espérons réaliser ce programme sans avoir à emprunter des milliards de dollars", a-t-il déclaré.

Le coût des trains de grande vitesse, à eux seuls, (RZD avait l'intention d'acquérir environ 60 rames de ce genre) a été évalué à 1,5 milliard d'euros. Ces trains devaient assurer le transport des passagers à 300 km/h, en premier lieu, sur l'itinéraire Moscou - Saint-Pétersbourg - Helsinki. L'achèvement de la construction du premier train était prévue pour décembre 2007.

Selon le plan des travaux, la part des composants russes du train devait augmenter graduellement en passant de 30% en 2007-2008 à 40-45% en 2010 et à 70% en 2015.

Pour mettre en oeuvre ce projet, Siemens a créé l'entreprise mixte Transmachholding, propriétaire de l'usine de construction de wagons de Demikhovo. RZD a mené des pourparlers sur les crédits nécessaires au développement de son infrastructure, entre autres, avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. De plus, la compagnie espérait bénéficier du soutien de l'Etat sous forme de facilités douanières pour les équipements et les pièces auxiliaires importés.

Siemens devait signer l'avant projet fin septembre, cependant, la signature a été reportée, indique le quotidien Vremia novostei.

Vladimir Yakounine a fait une déclaration significative au mois de juin: "Du point de vue juridique, il est impossible de se représenter la situation où un chef signe un contrat et un autre l'annule".

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