Revue de la presse russe du 11 avril

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MOSCOU, RIA Novosti

Vremia Novosteï

Ukraine: l'égérie de la "révolution orange" se dresse contre Moscou

La scène politique occidentale s'est trouvé un nouvel idéologue des relations avec la Russie. L'influente revue américaine Foreign Affairs doit publier dans son prochain numéro de fin avril un article de Ioulia Timochenko, leader de l'opposition ukrainienne, intitulé "Contenir la Russie". Ce sujet a fait couler beaucoup d'encre dans la presse occidentale, mais rarement les réclamations vis-à-vis de Moscou ont été formulées de manière aussi concentrée et logique. L'important est que Ioulia Timochenko donne pour la première fois une réponse claire à la question, souvent posée par des stratèges et analystes occidentaux, de savoir comment se comporter avec la Russie qui s'est rétablie beaucoup plus tôt que prévu après la débâcle des années 1990.

La passionaria de la "révolution orange" prétend que le Kremlin a perdu "le sens de la mesure" face à la croissance des revenus pétro-gaziers. Seule une politique de l'Occident bien agencée et menée tous azimuts - des problèmes de la démocratie au comportement avec les voisins en passant par la Tchétchénie, le Kosovo, l'Iran et le protocole de transit annexe à la Charte de l'énergie - est en mesure de la rappeler à l'ordre.

Personne n'a osé jusqu'à présent clamer haut et fort la nécessité de revenir à la politique de dissuasion. Le parfum du "partenariat stratégique" que Moscou et l'Occident avaient proclamé sur les ruines de l'URSS se faisait toujours sentir. Désormais, il ne fait aucun doute que l'ex-numéro un du gouvernement ukrainien attirera beaucoup de partisans et sera vivement applaudie des deux côtés de l'Atlantique.

Quoique signé par Ioulia Timochenko, le texte de l'article fait penser à George Kennan, l'un des principaux idéologues de la guerre froide, dont certains compatriotes semblent avoir collaboré à la rédaction de ce texte.

L'apparition de cet article au plus fort de la nouvelle crise ukrainienne est on ne peut plus révélatrice. L'époque de Viktor Iouchtchenko, faible et enclin aux compromis, semble toucher à sa fin, et c'est Ioulia Timochenko, l'idéologue le plus intransigeant de la "révolution orange", qui se met au premier plan.

Il semble bien que Ioulia Timochenko soit réellement prête à miser sur une politique antirusse et une aggravation des tensions géopolitiques. Dans ce contexte, Moscou pourrait avoir beaucoup de mal à résister à la tentation de s'immiscer dans les affaires de Kiev. Une nouvelle partie pourrait donc commencer sur l'échiquier ukrainien.

Auteur: Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs.

Rossiïskaia gazeta

L'Estonie s'en prend au gazoduc nord-européen

Un projet de loi qui propose d'étendre la frontière des eaux territoriales de la république de trois milles a été soumis au parlement estonien. L'auteur du document ne cache pas que le projet est dirigé contre le gazoduc russo-allemand qui passera sur le fond de la Baltique.

"Nous devons revenir à la question du rétablissement des dimensions d'avant 1993 de la mer territoriale intérieure estonienne. L'Estonie et la Finlande avaient alors réduit de leur plein gré leurs eaux territoriales de trois milles", a déclaré au quotidien Rossiïskaïa gazeta le député du Parti des réformes (parti au pouvoir) du parlement estonien, Igor Griazine.

Le député n'a pas nié que le changement des frontières toucherait le gazoduc nord-européen (North European Gas Pipeline, NEG) en voie de construction sur le fond de la Baltique, car, dans ce cas, l'itinéraire du gazoduc passerait par les eaux territoriales estoniennes.

La construction du NEG a été critiquée par les autorités estoniennes, car, après la mise en service du gazoduc, la république sera écartée des voies de transit du gaz russe. En 2005, les partis estoniens d'opposition avaient déjà proposé au parlement d'examiner la possibilité d'étendre les frontières maritimes de la république (jusqu'à, ndlr.) 12 milles, mais cela n'avait alors abouti à rien.

Selon Igor Griazine, la nouvelle loi peut être appliquée à titre unilatéral sur la base de la Convention de l'ONU sur le droit de la mer et elle n'a pas besoin d'être concertée avec d'autres Etats.

L'Estonie, en tant que signataire de la Convention de l'ONU sur le droit de la mer, peut établir la largeur de ses eaux territoriales jusqu'à 12 milles marins, indique Kamil Bekiachev, qui dirige la chaire de droit international de l'Académie juridique de Moscou. Cependant, il juge nécessaire de tenir compte des dispositions de la Convention de 1982 et des traités bilatéraux avec les pays voisins.

"Si les côtes de deux Etats se trouvent face à face ou si elles se rejoignent, aucun des deux n'a le droit d'étendre sa mer territoriale au-delà de la ligne médiane", rappelle le professeur Bekiachev, citant le texte de la Convention de 1982. L'accord conclu entre la Russie et l'Estonie en 2005 stipule que "toute ligne de démarcation des zones maritimes doit faire l'objet de pourparlers et d'accords trilatéraux entre l'Estonie, la Russie et la Finlande".

Kommersant

L'Inde achète de nouveaux lance-roquettes multiples à la Russie

Un premier lot de lance-roquettes multiples Smertch sera expédié en Inde dans les jours à venir. Cela dit, la semaine dernière Rosoboroneksport (principale centrale russe d'exportation d'armes) et le ministère indien de la Défense ont signé un nouveau contrat optionnel concernant la vente de Smertch pour une somme de 300 millions de dollars. Ce qui porte à 750 millions de dollars le montant total de la commande. Ce marché figurera donc parmi les plus grosses ventes d'armes terrestres russes à l'étranger.

Le contrat prévoyant la fourniture de 38 lance-roquettes multiples fabriqués par Motovilikhinskié zavody avait été conclu avec le ministre indien de la Défense le 31 décembre 2005. Son coût est estimé à 450 millions de dollars, compte tenu des véhicules de combat, de l'équipement auxiliaire, du système de conduite du tir, de la formation du personnel et des commissions versées à Rosoboroneksport. Il était prévu de livrer le premier lot au printemps de 2006, cependant les Indiens avaient des doutes quant à la capacité des moteurs à soutenir une vitesse de déplacement de 80 kilomètres par heure. Selon les termes du contrat en cours, les derniers Smertch doivent être livrés en 2008.

Le nouvel accord d'un montant d'environ 300 millions de dollars prévoit la livraison de deux autres groupes (24 systèmes) d'ici à 2010.

En équivalent-argent ces livraisons de Smertch à l'Inde peuvent être comparées à la vente à ce pays de 310 chars T-90S en 2001.

Les négociations sur les Smertch s'étaient activées après le conflit militaire indo-pakistanais de 2002, dit le directeur du bureau moscovite de l'agence d'information The Press Trust of India, Vinay Shukla. Les militaires indiens considèrent les Smertch comme des armes tactiques non-nucléaires de haute précision, pouvant constituer un facteur dissuasif efficace pour le Pakistan.

La Russie a vendu des Smertch à deux autres pays: 18 à l'Algérie en 1999 et 27 au Koweït en 1996. "Ce système est puissant et relativement bon marché, aussi pourrait-il parfaitement avoir pour prochains clients la Syrie, la Libye, le Venezuela et la Malaisie", relève le directeur adjoint du Centre d'analyse des stratégies et des technologies, Konstantin Makienko.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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