Revue de la presse russe du 12 avril

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MOSCOU, RIA Novosti

Novye izvestia

Espace: l'ISS ou l'erreur que nous avons peur d'admettre (Gueorgui Gretchko)

En 1978, à mon retour sur Terre après un vol record de durée, j'avais écrit dans mon rapport que les stations orbitales habitées en permanence conduisaient dans une impasse. J'avais indiqué qu'à mon avis les missions permanentes à bord des stations n'étaient pas l'association la mieux réussie des fonctions de l'homme et des robots. Dans bien des cas l'homme constitue une gêne pour les automates. J'avais écrit que les stations devaient être visitables toutes les fois qu'il fallait y procéder à des réparations ou installer d'autres équipements.

Douze ans après avoir écrit cela, les Américains ont placé sur orbite le télescope automatique Hubble. Au cours de la période écoulée des astronautes l'ont réparé à trois reprises, maintenant ils envisagent de s'y rendre une quatrième fois pour les mêmes raisons. Hubble a fait des dizaines de fois plus de découvertes que toutes les stations orbitales réunies avec leurs missions permanentes et vaisseaux ravitailleurs.

L'expérience montre que j'avais raison il y a 30 ans. Cependant, nous sommes toujours dans l'ISS. Au fond, nous maintenons la station en état de marche. Pour qu'elle procure un bénéfice, il faudrait qu'elle soit habitée en permanence par six personnes, or il n'y en a que deux la plupart du temps. La science y est passée au second plan depuis longtemps. Mon collègue Sergueï Krikaliov a raconté que lorsqu'il travaillait à bord de la Station spatiale internationale, la science n'occupait que ses dimanches. Pour l'instant la présence de six personnes à bord de la station est impossible: en cas de pépin elles ne disposeraient pas d'un véhicule de secours de six places. Notre Soyouz est un bon vaisseau, mais il est depuis longtemps trop exigu pour pouvoir mener à bien les tâches nouvelles. Il est obsolescent, même après avoir connu plusieurs modernisations.

Les Américains ont assez d'argent pour achever le programme ISS et aussi se mettre à préparer des vols interplanétaires. Mais lorsque notre Etat veut glaner des fonds grâce au tourisme spatial, c'est comique et lamentable à la fois. Tsiolkovski disait que l'espace nous donnerait une puissance illimitée et des montagnes de blé. Cependant, le touriste ne nous donne ni l'un ni l'autre. Et puis je ne suis pas sûr que les 20 millions de dollars qu'il nous verse seront utilisés au bénéfice de l'espace. Le président Boris Eltsine avait déclaré à l'époque à propos des cinq milliards de dollars (un crédit alloué par le Fonds monétaire international): "Personne ne sait où ils ont disparu".

Rossiiskaïa Gazeta

Moscou menace le poulet américain à défaut d'adhésion à l'OMC

La Russie est prête à défendre son marché au mépris de toutes les possibles conséquences macro-économiques. Cette déclaration à sensation et plusieurs autres ont résonné mercredi dernier à Moscou, lors du 3e Congrès vétérinaire international de l'industrie avicole. Les experts expliquent la tonalité politique qui s'est instaurée contre toute attente au sein du forum sectoriel par le refus du Congrès américain d'annuler le fameux amendement Jackson-Vanik qui remet en cause l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Dès les premières interventions de fonctionnaires russes, le public était sous le choc. Venus pour un forum purement technique, les délégués se sont retrouvés au coeur d'un combat politique. Le vice-ministre russe de l'Agriculture, Sergueï Mitine, s'est félicité d'une "victoire sur l'économie la plus développée du monde, celle des Etats-Unis". "Nous les avons évincés du marché", a-t-il souligné. Le directeur adjoint du Service fédéral de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor), Evgueni Nepoklonov, est allé encore plus loin en affirmant que la Russie commencerait prochainement à exporter elle-même du poulet.

Pourquoi la viande de poulet se retrouve-t-elle dans la ligne de mire des fonctionnaires russes? Des sources au sein du ministère de l'Agriculture laissent entendre qu'il s'agit là d'une réaction au refus du Congrès américain d'annuler l'amendement Jackson-Vanik. Ce dernier pénalise les importations de produits de hautes technologies en Russie et n'a rien à voir avec le poulet, mais il empêche la Russie d'entrer dans l'OMC. En maintenant cet amendement, le Congrès pourrait se préparer à refuser de ratifier le protocole russo-américain par lequel Washington a donné son aval à l'adhésion de la Russie à l'OMC.

En automne dernier, la Russie avait déjà menacé de mettre fin aux importations de poulet si les Etats-Unis refusaient de signer le protocole. Il semble que l'histoire se répète: le protocole restant lettre morte, Moscou brandit une nouvelle fois la menace du poulet.

Gazeta.Ru

La Russie a l'intention d'aider l'Egypte à produire du pétrole et du gaz

Gazprom va enrichir son expérience de travail avec le gaz naturel liquéfié et aider l'Egypte à accéder aux marchés européens. Mais l'objectif principal de cette "amitié gazière" est ailleurs: l'Egypte peut aider la Russie à créer une OPEP du gaz.

Trois mémorandums de compréhension ont été signés à l'issue des pourparlers entre le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie Viktor Khristenko et le ministre égyptien du Pétrole Sameh Fahmi. Les deux pays coopéreront dans l'industrie des matières premières. Il s'agit, en premier lieu, de la prospection des réserves de pétrole et de gaz, ainsi que des minerais aurifères. Les mémorandums prévoient également un travail commun des spécialistes russes et égyptiens dans l'extraction et le raffinage de pétrole. La Russie envisage aussi d'aider l'Egypte à mettre au point des systèmes modernes de traitement du gaz, elle lui fournira même des équipements. En outre, la Russie apportera son assistance en matière de transport du gaz égyptien jusqu'au consommateur final.

Manifestement, ce consommateur sera l'Europe, mais, il est vrai, cela n'est pas pour tout de suite, car l'Egypte doit accroître considérablement ses volumes d'extraction. "En ce moment, l'extraction du gaz en Egypte est insignifiante, indique l'analyste de la banque MDM Andreï Gromadine. Mais à l'avenir, lorsque l'extraction industrielle du gaz y sera développée, le gaz égyptien sera acheminé probablement vers les pays d'Europe. Il est inutile de le vendre au Proche-Orient, car cette région en a déjà suffisamment".

Les experts estiment qu'il s'agit moins d'un intérêt de l'Egypte pour l'expérience de Gazprom que de l'intérêt de Gazprom lui-même à acquérir une nouvelle expérience. "Le marché du GNL se développe rapidement, explique l'analyste d'Alfa-bank Konstantin Batounine. Gazprom peut acquérir une expérience très précieuse, car le marché du gaz liquéfié est quelque chose de nouveau pour lui".

D'autre part, estime Konstantin Batounine, à la lumière du sommet gazier de Doha qui a fait beaucoup de bruit et où a été examinée la possibilité de créer une OPEP du gaz, il est évident que la coopération entre la Russie et l'Egypte comportera ensuite la coordination commune des livraisons de gaz et le partage des marchés d'écoulement. "Mais tout cela est dans une perspective lointaine", précise l'analyste.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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