Revue de la presse russe du 18 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant/Nezavissimaïa gazeta/Vremia novosteï

Moscou-Londres: 1-0 mais en faveur de qui?

Le ministère russe des Affaires étrangères a remporté son bras de fer avec les antennes du British Council à Saint-Pétersbourg et à Ekaterinbourg, indiquent vendredi les journaux Kommersant, Nezavissimaïa gazeta et Vremia novosteï.

Les autorités britanniques ont jugé plus raisonnable de suspendre l'activité des filiales régionales du British Council. Cependant, Londres considère que les exigences de la partie russe sont injustifiées et que c'est Moscou qui est le perdant dans ce conflit.

Selon Martin Davidson, directeur exécutif du British Council, les autorités russes ont tort de relier la situation de l'organisation culturelle britannique aux divergences politiques plus larges entre les deux pays. Les activités du British Council en Russie correspondent tout à fait aux normes de la législation russe et internationale, insiste-t-il.

Le Foreign Office n'a donné aucune réponse symétrique à l'ultimatum posé par les diplomates russes, qui ont menacé de ne plus délivrer de visas aux employés des consulats de Grande-Bretagne. Londres estime que c'est la Russie qui est la seule partie lésée dans cette histoire. La transmission de technologies culturelles et d'enseignement britanniques est utile pour les Russes et non pour la Grande-Bretagne, a expliqué à Kommersant l'ambassadeur britannique à Moscou Tony Brenton. Malheureusement, les autorités ont décidé que le British Council, lui, était inutile. La Grande-Bretagne se félicite quant à elle de l'activité des attachés culturels russes, ainsi que de la présence massive de Russes dans le pays et du fait que certains reçoivent une formation en Grande-Bretagne. Il n'y a que les Russes qui y perdent, selon lui.

Les caractéristiques du travail accompli par le British Council en Russie ne sont pas uniques, a déclaré à Nezavissimaïa gazeta Ekaterina Kouznetsova, directrice des programmes européens du Centre d'étude de la société postindustrielle. Le Centre culturel français de Moscou et l'Institut français de Saint-Pétersbourg constituent également des départements culturels de l'ambassade de France et relèvent du ministère français des Affaires étrangères. Ce ne sont que les relations bilatérales formant la toile de fond de la situation actuelle qui diffèrent. Et c'est peut-être le comportement plus délicat des Français qui y est pour quelque chose. Les centres culturels français se situent tout de même dans des édifices "civils", c'est-à-dire, pas dans des locaux protégés par l'immunité diplomatique, et les agents du fisc, fonctionnaires et agents des services spéciaux peuvent y pénétrer librement.

Tous le monde commence à en avoir assez du "football politique" auquel jouent la Russie et la Grande-Bretagne, note Mme Kouznetsova. Les Britanniques gèlent le travail visant à simplifier le régime des visas pour les Russes à la suite de "l'affaire Litvinenko", alors que les personnes concernées n'ont rien à voir avec la mort de cet ex-agent russe, et les autorités russes ferment les filiales du British Council, une "vitrine" de la Grande-Bretagne. Par conséquent, les relations entre les deux pays ne cessent de se dégrader.

Gazeta.ru

Israël s'ouvre aux Russes

Les négociations russo-israéliennes sur l'introduction d'un régime sans visas sont entrées dans leur phase finale, lit-on vendredi dans le journal Gazeta.ru.

L'annulation par Israël des visas pour les touristes russes n'est plus qu'une question de mois. Les experts prévoient que, grâce à cela, le nombre de touristes russes pourra atteindre 250.000 personnes par an et que cela permettra de créer des milliers de nouveaux emplois en Israël.

Il est question de l'annulation des visas touristiques et des visas destinés aux particuliers qui se rendent en Israël pour une durée de trois mois maximum, a expliqué Alex Goldman-Shaiman, porte-parole de l'ambassade d'Israël en Russie.

Il s'agit d'un accord bilatéral, les citoyens israéliens pourront entrer en Russie sans visas, tout comme les Russes pour lesquels le cachet d'entrée appliqué dans le passeport suffira. Ceux qui ont l'intention de séjourner plus de trois mois dans le pays devront recevoir leur visa à l'avance.

Pour l'instant, l'obtention du visa israélien prend entre un jour et une semaine, en fonction de la saison, la taxe consulaire étant de 550 roubles (15,3 euros). Mais d'après les touristes, le pourcentage de refus de délivrance des visas est injustement élevé.

Selon Alex Goldman-Shaiman, après l'introduction du régime sans visas, le nombre de touristes en provenance de Russie pourrait atteindre 250.000 personnes par an. Selon les évaluations du ministère israélien du Tourisme, pour 100.000 touristes se rendant dans le pays, 4.000 nouveaux emplois sont créés, qui assurent un revenu supplémentaire d'au moins 100 millions de dollars.

Israël a commencé à parler d'annulation des visas dès 2003, après la guerre palestino-israélienne: le pays devait arriver à attirer de nouveau les touristes qui étaient alors effrayés. Les formalités pour l'obtention des visas ont été réduites. En outre, la simplification de l'octroi des visas d'un jour, pratiquée depuis février 2007, a déjà attiré environ 23.000 touristes russes en Israël.

Selon les experts, les deux parties gagneront à mettre en place un régime sans visas. Irina Tiourina, porte-parole de l'Union russe de l'industrie touristique, estime que les afflux de voyageurs de part et d'autre peuvent être colossaux: en plus du tourisme, de nouvelles possibilités apparaîtront pour les affaires, l'enseignement, les soins médicaux ainsi qu'en matière de visites chez des parents et amis.

Le ministère russe des Affaires étrangères a récemment signé un traité portant sur l'introduction d'un régime sans visas avec la Thaïlande. Les Thaïs désireux de se rendre en Russie restent cependant moins nombreux que les Israéliens.

Kommersant

Les sondeurs brossent le portrait du président idéal

Le président doit être un "père de la nation" ou un "manager moderne", ainsi les Russes se représentent-ils leur chef d'Etat, selon un sondage effectués par le VTSIOM (Centre national d'étude de l'opinion publique) visant à mettre en évidence les qualités du président russe "idéal", lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

Le sondage, dont les résultats ont été publiés jeudi, a été réalisé l'été dernier, alors que la majorité des citoyens ne se souciaient pas le moins du monde ni de l'élection présidentielle, ni du successeur de Vladimir Poutine. Par conséquent, répondant à la question de savoir quel serait le président idéal, "les gens ne pensaient certainement pas à des hommes politiques concrets", a expliqué Valeri Fedorov, directeur du VTSIOM.

Les Russes se sont fondés avant tout sur leur propre expérience, c'est pourquoi ils se sont divisés en deux groupes à peu près égaux. 42% des sondés sont persuadés qu'un "gestionnaire moderne et efficace" serait un président idéal. 48% estiment qu'il doit être un homme politique plein de sagesse, un véritable "père de la nation".

Un président-gestionnaire plairait aux Russes qui se considèrent comme aisés. A l'inverse, les gens peu aisés préfèrent en général l'image du "père de la nation".

Il est vrai, estime Valeri Fedorov, le rôle du facteur matériel dans l'état d'esprit des Russes est, pour l'instant, "trop exagéré" par les sociologues et les hommes politiques. D'après lui, il n'y a pas dans le pays de différences d'opinions selon les classes. Les décalages en la matière surgissent dans la société pour d'autres raisons.

Ainsi, selon M. Fedorov, la "mémoire historique" de la population a subi d'importants changements depuis 15 à 20 ans. Les différentes tranches d'âge ont à présent des stéréotypes différents. Les jeunes qui ont entamé leur vie active dans les conditions du marché sont "moins sujets au paternalisme", ils considèrent l'Etat comme un service et n'y voient pas une "structure sacrale". C'est pourquoi ils estiment que le président doit être un manager. Quant à ceux qui ont vécu à la période soviétique, "ils considèrent l'Etat comme le père de tous, par conséquent, pour eux, le président est un personnage qui doit incarner ce père".

Gazeta

Noga annonce la saisie de 5% des actions d'EADS appartenant à Vnesheconombank

La liste des actifs russes pouvant être saisis à la demande de la société suisse Noga s'allonge de jour en jour: Me Antoine Korkmaz, avocat de Noga, a annoncé jeudi la saisie du bloc de 5% des actions de la corporation aérospatiale européenne détenu par Vnesheconombank (VEB, Banque de développement et d'activité économique extérieure), lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.

VEB n'a pas confirmé, déclarant que ces actions se trouvaient sur un compte du centre international de règlement-livraison Euroclear et qu'aucune information sur une éventuelle saisie ne leur était parvenue.

Euroclear est le plus grand système mondial de règlement/livraison pour les transactions sur les obligations, les actions et les fonds d'investissement. Le groupe comprend Euroclear Bank (Bruxelles), ainsi que les dépositaires centraux de Belgique, France, Pays-Bas, Grande-Bretagne et Irlande.

La saisie des comptes de VEB n'a pas été confirmée jeudi par Euroclear. Le directeur d'Euroclear pour les communications corporatives a fait savoir au quotidien Gazeta que le Centre n'avait reçu aucun ordre des autorités belges visant à bloquer les comptes d'EADS à la demande de la société Noga.

A la fin de l'année dernière, VEB avait racheté à VTB (Banque de commerce extérieur) 5% des actions d'EADS pour environ 1,4 milliard de dollars. Le paquet d'actions appartiendra, en fin de compte, à la Corporation aéronautique unifiée (OAK). En échange, VEB détiendra une part dans l'OAK.

Selon une source du quotidien économique RBK daily au fait de la situation concernant EADS, après avoir exigé dans les années 90 que la Fédération de Russie lui verse 68 millions de dollars, la société Noga avait tenté en décembre 2007 de faire saisir 5% des actions du consortium européen, mais c'est seulement ces derniers jours qu'elle a reçu l'autorisation de la justice française pour effectuer cette saisie.

Si les avocats de Noga réussissent à prouver que VEB est bien un représentant de la Fédération de Russie (à l'automne 2007, la banque a changé de statut juridique et est devenue "consortium public Banque de développement") qui doit assumer la responsabilité de l'Etat russe et si la saisie n'est pas levée, le bloc d'EADS pourrait être vendu.

Selon Alexandre Lebedev, copropriétaire de la Banque nationale de réserve (NRB) et de la société de leasing Iliouchine Finance & Co (qui fait partie de l'OAK), en 2003, les actions de NRB avaient également été saisies et le conflit n'avait été réglé qu'après la conclusion d'un accord à l'amiable.

De l'avis de M. Lebedev, l'Etat n'aurait pas dû autoriser le transfert de 5% des actions d'EADS à la Banque de développement. "Cela n'a été nécessaire qu'afin de dissimuler les pertes de 300 millions d'euros essuyées par l'Etat, a-t-il expliqué. Au début, une action coûtait 24 euros, désormais, elle en coûte 18. A présent, les fonctionnaires dissimulent cette perte en ayant recours au schéma consistant à transférer les actions à la Banque de développement, puis à la compagnie publique OAK".

Selon une source proche de l'OAK, la saisie éventuelle des actions n'empêchera nullement leur transfert à la corporation, car la procédure de transfert de titres prendra au moins six mois et "le conflit peut parfaitement être réglé durant cette période".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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