Revue de la presse russe du 22 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Les chemins de fer russes en Arabie Saoudite quatre fois moins chers qu'en Russie

La société Chemins de fer de Russie (RZD) a remporté l'appel d'offres pour la construction d'un chemin de fer en Arabie Saoudite.

Il s'agit du premier projet étranger de grande envergure du monopole russe, son coût s'élève à quelque 800 millions de dollars (1,54 millions pour un kilomètre). RZD espère que cette victoire lui ouvrira la voie vers d'autres projets analogues en Arabie Saoudite et dans l'ensemble des pays arabes. L'un des facteurs clés qui ont assuré le succès de cette compagnie est le prix bas qu'elle a demandé pour ses services. Les experts soulignent que RZD a demandé quatre fois moins d'argent qu'elle n'en exige habituellement à ces fins en Russie.

Il s'agit également du premier projet des Chemins de fer de Russie à l'étranger à l'époque postsoviétique, et en outre la société russe construira pour la première fois un chemin de fer à l'écartement "européen" (large de 1.435mm).

L'entreprise devra construire environ 520 kilomètres de voies ferrées, 621 tuyaux à eau, 20 ponts destinés au passage des chameaux, 26 viaducs de chemin de fer et d'autoroute, 8 ponts de chemin de fer; le cubage des terrassements sera de plus de 112 millions de mètres cubes.

Ce contrat, intitulé CTW-400, fait partie d'un projet d'envergure "Nord-Sud", d'une longueur totale de 2.400 kilomètres et d'un coût de plus de 2 milliards de dollars. La construction devrait être achevée d'ici 2011.

Les experts sont étonnés par le fait que les autorités saoudiennes dépensent pour le chemin de fer moins de 25% de ce que paient les Russes pour des projets analogues mis en oeuvre dans leur pays. "L'analyse du programme stratégique de la société RZD jusqu'à 2030 montre que le coût moyen de la construction d'un kilomètre d'une nouvelle voie ferrée en Russie se chiffre à 6,7 millions de dollars", note Alexeï Bezborodov, chef de l'agence Infranews. Selon les informations officielles de RZD, 1 kilomètre de chemin de fer contournant la crevasse de la mine de potassium de Berezniki coûte presque 7 millions de dollars et 1 km de la section allant vers l'aéroport de Cheremetievo, 10 millions.

Le président de RZD Vladimir Iakounine a assuré que le coût de construction des chemins de fer en Russie était parfois inférieur ou supérieur à 1,54 millions de dollars pour un kilomètre, et ce, "en fonction des conditions et du relief du terrain". Mais les analystes ne sont pas d'accord pour dire que les conditions sont faciles en Arabie Saoudite. Mikhaïl Liamine de la banque Bank Moskvy indique qu'une partie considérable des dépenses destinées à la construction de n'importe quel chemin de fer est consacrée à la préparation du terrain à la pose des voies, avant d'expliquer que le renforcement du sol dans le désert exigera des travaux de terrassement considérables. Alexeï Bezborodov affirme qu'il sera même beaucoup plus difficile et plus cher de poser une voie ferrée sur le sable que dans la taïga ou la toundra russes.

Business & Financial Markets

GDF lorgne sur une compagnie d'électricité russe

Gaz de France envisage de présenter une demande de rachat des émissions supplémentaires de la compagnie d'électricité russe TGK-10, et ce, en partenariat avec Lukoil.

Les analystes ne voient rien d'étonnant à un tel tandem, car le coût du paquet proposé à l'investisseur est très impressionnant et s'élève à 3 milliards de dollars. Par ailleurs, personne ne sait encore si cette proposition sera acceptée par Lukoil.

Selon des sources proches de TGK-10, Lukoil n'a pas encore pris de décision définitive. La compagnie pétrolière n'a, pour sa part, fait aucun commentaire concernant cette information.

"La question est de savoir à quel point la société intéresse Lukoil", indique Irina Filatova, analyste de BrokerCreditService. La compagnie pétrolière a déjà acquis des capacités de production d'électricité dans le Sud de la Russie, par l'intermédiaire du groupe financier IFD Kapital, en prenant le contrôle de TGK-8. L'acquisition de TGK-10 permettrait à Lukoil de réduire considérablement ses dépenses pour le transport de gaz et de pétrole, les centrales de cette compagnie de production d'électricité se trouvant dans les principales régions d'extraction de pétrole et de gaz, à savoir dans les régions de Tioumen (Sibérie) et de Tcheliabinsk (Oural), dans les districts autonomes des Khantys-Mansis et des Iamalo-Nenets.

Irina Filatova évalue la capitalisation de TGK-10 à 1,8 milliard de dollars, compte tenu de la consolidation inachevée de la compagnie d'électricité de Kourgan, et l'expert de la société financière Otkrytié Vassili Sapojnikov cite de son côté un chiffre de 1,6 milliard. Ces évaluations correspondent à un prix de 612-613 dollars le kW de la puissance installée de TGK-10, ce qui est cher par rapport à tout le segment des compagnies d'électricité. L'investisseur devra payer 3 milliards de dollars pour le paquet de TGK-10 (l'Etat y détient 23% et les émissions supplémentaires représentent 53,6% du capital statutaire augmenté). C'est pourquoi la recherche d'un partenaire pour Gaz de France semble tout à fait justifiée.

L'apparition d'un nouveau prétendant, tel que Gaz de France, aggrave la concurrence. Rosneft, le finlandais Fortum et le groupe minier russe Nornickel avaient déjà manifesté leur intérêt pour cette société. D'après M. Sapojnikov, les investisseurs sont attirés par le fait que compte tenu du rachat des émissions supplémentaires, le contrôle de la compagnie pourrait être obtenu sans toucher au paquet appartenant à l'Etat. L'absence d'actionnaire principal qui puisse à tout moment présenter une demande d'utilisation du droit préférentiel et garder ainsi le contrôle de la société fait également partie des facteurs qui rendent la compagnie d'électricité attrayante, explique l'expert.

Le placement des émissions supplémentaires et la vente de la part de l'Etat à TGK-10 doivent avoir lieu en février-mars 2008. Lundi, les actions de TGK-10 ont chuté de seulement 1,31% à la Bourse interbancaire des changes de Moscou.

Kommersant

Transnistrie: Chisinau compte sur l'aide de Moscou

Le président russe, Vladimir Poutine, recevra mardi son homologue moldave, Vladimir Voronine, qui espère obtenir l'aide de Moscou dans le processus de réunification de son pays.

Moscou en tant qu'intermédiaire dans le règlement du conflit [autour de la république autoproclamée de Transnistrie - n.d.l.r.], selon Kommersant, est prêt à aider Chisinau à récupérer la Transnistrie, mais espère en échange faire revenir la Moldavie sous son aile.

Le Kremlin prépare un document au premier titre neutre: "Plan de règlement politique du conflit en Transnistrie". Il ne suppose pas de modèle d'Etat unitaire pour la Moldavie, si énergiquement préconisé par Chisinau, mais en même temps il ne fait pas référence non plus à une confédération, qui serait préférable pour Tiraspol.

Moscou propose aux deux parties un Etat fédératif et se montre même prêt à convaincre les autorités transnistriennes rétives de la viabilité de ce modèle. Par ailleurs, ce ne peut être possible que si Chisinau remplit plusieurs conditions de principe, dont la plus importante consiste à ce que la Moldavie stipule sa neutralité non seulement dans la Constitution, mais également dans un document juridique international qui doit être signé par la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne, selon une source proche des négociations. La partie russe espère ainsi détourner pour longtemps Chisinau de l'Occident, mais surtout lui faire abandonner ses tentatives pour adhérer à l'OTAN.

La deuxième exigence de la partie russe consiste à maintenir sa présence militaire en Moldavie. Chisinau déclare régulièrement qu'il est nécessaire de changer le format de l'opération de maintien de la paix en Transnistrie. Les autorités russes affirment y être prêtes dès que ce problème sera définitivement résolu par la voie politique.

La troisième condition posée par Moscou concerne les garanties d'inviolabilité de la propriété transnistrienne privatisée par des hommes d'affaires russes. Pour le moment, Vladimir Voronine n'a donné que des garanties orales en la matière, alors que l'une des lois en vigueur en Moldavie proclame invalides toutes les transactions de privatisation réalisées dans la région sans avoir reçu l'aval de Chisinau.

L'orientation de Chisinau vers l'Orient a coïncidé avec l'aggravation de ses relations avec l'Europe. L'année dernière, la Moldavie a failli rompre ses relations diplomatiques avec la Roumanie, ayant accusé cette dernière d'appliquer une politique "impériale" et de vouloir faire de tous les Moldaves des Roumains.

Le numéro un moldave a plusieurs fois qualifié d'affaire d'honneur le règlement du problème de la Transnistrie. Etant donné que son mandat présidentiel expire en 2009, il lui reste peu de temps pour rester dans l'histoire comme le réunificateur du pays. Le règlement de ce conflit ferait également le jeu de Vladimir Poutine, qui pourrait ainsi quitter son poste en tant que président pacificateur.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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