Revue de la presse russe du 25 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Belgrade "rembourse" Moscou pour son soutien politique

L'ensemble des dirigeants serbes de l'échelon supérieur arrivent vendredi à Moscou: le président Boris Tadic et le premier ministre Vojislav Kostunica seront reçus par le président russe Vladimir Poutine, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

Les hôtes de marque serbes ne béniront pas seulement de leur présence la conclusion d'une transaction bilatérale très importante dans le domaine pétrogazier, ils coordonneront aussi avec Moscou les actions à entreprendre en cas de proclamation de l'indépendance du Kosovo.

Il s'agit d'une transaction d'ensemble. La Russie construira sur le territoire de la Serbie un tronçon du gazoduc South Stream, ce à quoi aspirait depuis longtemps Belgrade. Ensuite, le gaz sera acheminé en Hongrie et vers les autres consommateurs européens. Pour cela, Belgrade est prêt à céder à Gazprom sa grande compagnie pétrolière nationale Naftna Industrija Srbije (NIS) sans appel d'offres. Le montant de cette transaction est gardé secret. Mais, d'après les données des médias serbes, la partie russe paiera 500 millions d'euros pour 51% des actions de NIS et dépensera autant pour la modernisation de la compagnie. En outre, Gazprom recevra un grand réservoir de gaz dans la ville de Banatski Dvor, réservoir qui deviendra, selon le projet, régional.

Enthousiasmé par la transaction pétrogazière avec Belgrade, Moscou a l'intention de faire fructifier ce succès. Au cours des négociations des dirigeants serbes avec Vladimir Poutine, il sera certainement question de la prochaine privatisation de la compagnie aérienne serbe JAT. Plusieurs grandes compagnies aériennes européennes sont en concurrence pour acquérir 51% de ses actions. Le russe Aeroflot manifeste également son intérêt pour JAT. Moscou proposera probablement à Belgrade de se fonder, dans ce cas également, sur des considérations non seulement économiques, mais aussi politiques.

En fait, Belgrade "rembourse" par le biais de transactions avantageuses pour les compagnies russes le soutien que Moscou lui apporte dans l'arène internationale. La Fédération de Russie est peut-être le seul pays à défendre de manière constante les intérêts serbes. Il sera question, en premier lieu, du problème du Kosovo, où la population albanophone exige la reconnaissance de l'indépendance de la province.

En cas de séparation du Kosovo et de la Serbie, Moscou avancera son principal argument: la thèse du précédent. D'autres régions ne manqueraient pas de confirmer à leur tour leur aspiration à l'autodétermination. Dans l'espace postsoviétique, ce seront en premier lieu l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud qui ont déjà maintes fois prévenu qu'elles suivraient l'exemple des Kosovars. Comme l'a indiqué ces jours-ci une source haut placée de Kommersant au gouvernement russe, plusieurs Etats sont déjà prêts à reconnaître l'indépendance de ces républiques autoproclamées. D'ailleurs, il se peut que Moscou ne soit pas le premier sur cette liste, loin s'en faut.

Vedomosti

L'achat de Rosbank par la Société Générale compromis

La transaction portant sur la vente de la banque russe Rosbank à la Société Générale risque d'échouer, les deux parties ayant été confrontées à des obstacles, note vendredi le quotidien Vedomosti.

Le tribunal a interdit à la compagnie KM invest, détenant 69% des actions de Rosbank, de vendre ses actifs, et l'acheteur vient de perdre plus de 10 milliards de dollars.

SG, qui possède déjà 20% moins une action de Rosbank, envisageait d'obtenir vers la mi-février 50% plus une action de la banque, moyennant 1,7 milliard de dollars. La Banque centrale russe et le Service fédéral antimonopole ont depuis longtemps autorisé cette transaction.

KM invest est un fonds qui rassemble des actifs de Vladimir Potanine et de Mikhaïl Prokhorov. Les deux oligarques sont en train de partager leurs activités. Au mois de décembre, M. Prokhorov a obtenu par le tribunal d'arbitrage de Moscou et les tribunaux des îles Vierges britanniques et de Chypre l'interdiction de la vente des actifs de KM invest, ce qu'il a lui-même confirmé. L'homme d'affaires conteste la légitimité des décisions de deux directoires de KM invest portant sur la vente de la majorité des actifs de la compagnie, y compris des titres de Rosbank. Cette interdiction constitue une mesure de garantie.

SG a quant à elle annoncé jeudi avoir subi des pertes à la suite d'une escroquerie commise par un de ses propres traders (4,9 milliards d'euros) et des prélèvements dus à la crise hypothécaire aux Etats-Unis (encore 2,05 milliards d'euros). Moody's a abaissé jeudi la note de solidité financière de SG à B- contre B auparavant et les notes de la dette à long terme et de dépôt à Aa2 contre Aa1. La porte-parole de SG a refusé jeudi de commenter la possibilité d'exécution de l'option d'achat de Rosbank.

Les actions de Rosbank ne peuvent pas changer de propriétaire tant que l'interdiction de les vendre reste en vigueur, assure une source émanant du groupe Onexim de Mikhaïl Prokhorov. Konstantin Vorontsov, représentant de KM invest, a confirmé cette interdiction. Il n'a pas pu préciser si sa compagnie allait la contester, tout en se disant convaincu que la transaction aurait lieu dans les délais prévus, à savoir à la mi-février.

Les juristes ne sont cependant pas aussi certains du dénouement prompt et heureux de cette affaire. La première audience du tribunal d'arbitrage de Moscou est prévue pour le 28 janvier; l'une des parties demandera probablement l'annulation de ces mesures de garantie. Mais personne ne sait quand les tribunaux des îles Vierges et de Chypre pourront les annuler, or la vente des actions de Rosbank est impossible avant décision des trois tribunaux, explique Valeri Toutykhine, partenaire gérant de la société John Tiner & Partners.

D'après lui, SG n'acceptera pas l'exécution de l'option avant d'être sûre de la légitimité de la transaction. La plus grande partie du paquet d'actions de Rosbank appartient à la société chypriote KM Technologies, filiale de KM invest. Si le tribunal moscovite annule les mesures de garantie, ceci n'ouvrira pas pour autant la voie à la transaction avec SG, estime pour sa part Dmitri Stepanov, avocat de la compagnie Ioukov, Khrenov et partenaires.

Kommersant

Medvedev dépasse Poutine en popularité

A en juger par les sondages d'opinion, la cote de popularité du candidat à la présidence russe Dmitri Medvedev commence peu à peu à dépasser celle de l'actuel chef de l'Etat Vladimir Poutine, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

L'existence de deux figures superpopulaires pourrait condamner le système politique en voie de formation à l'instabilité.

Selon les sondages du Centre Levada, 82% des électeurs décidés à se rendre aux urnes sont prêts à soutenir la candidature du premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev lors de l'élection présidentielle du 2 mars. Cela dépasse tous les résultats que Vladimir Poutine a enregistrés aux élections depuis 2000.

"Dmitri Medvedev n'a pas son propre électorat. Il comprend qu'il s'appuie sur la majorité qui soutient Vladimir Poutine", affirme Dmitri Orlov, directeur général de l'Agence des communications politiques et économiques.

D'ailleurs, après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle, il sera impossible de distinguer les voix qui auront été données pour Poutine de celles attribuées à Medvedev. En fait, Dmitri Medvedev verra apparaître sa propre ressource politique. Il est vrai, en 2000, Vladimir Poutine se trouvait dans une situation similaire: un fonctionnaire pas très connu avait été présenté au pays, mais sa cote de popularité avait atteint des sommets au bout de quelques mois. Dans le cas présent, la situation différera certainement du rapport des forces qui prévalait à la charnière des années 1999 et 2000. A cette époque-là, un leader bénéficiant d'une popularité croissante avait succédé à un autre, pour ainsi dire impopulaire. A présent, c'est un Vladimir Poutine extrêmement populaire qui s'apprête à être remplacé par un Dmitri Medvedev qui l'est tout autant.

"Si le nombre de voix recueilli par Dmitri Medvedev est supérieur à celui jadis recueilli par Vladimir Poutine, cela constituera un argument majeur en faveur du monocentrisme, où le président décide de tout, fait remarquer Andreï Riabov, expert de la Fondation Gorbatchev. Il y aura une possibilité de renoncer au modèle "bicéphale" de gouvernement actuellement prévu". Selon Sergueï Tcherniakhovski, professeur à l'Université internationale écologique et politique, Dmitri Medvedev pourra, s'il le désire, opposer sa légitimité à celle de Vladimir Poutine, ce qui posera la question suivante: lequel des deux correspond le plus à l'image du leader national?".

Mais la popularité et de brillants résultats à l'élection présidentielle peuvent s'avérer insuffisants, estime Vladimir Rimski, directeur du service de sociologie de la fondation Indem. "Après avoir obtenu de brillants résultats, Dmitri Medvedev pourrait très bien se persuader qu'il n'y a rien de tel qu'un bon coup de balai. Mais, d'abord, il devra prouver à l'équipe (dirigeante) qu'il a le droit de prendre des décisions indépendantes. Cela demandera au moins un an". Dmitri Badovski, vice-directeur de l'Institut des systèmes sociaux, estime également que, même si Dmitri Medvedev obtient de brillants résultats, tout sera fait pour que ni l'élite, ni la société n'interprètent les résultats de l'élection comme l'apparition d'un nouveau leader national dans le pays".

Business & Financial Markets

PSA Peugeot Citroën ouvre sa banque en Russie

Après avoir choisi le site pour la construction de son usine en Russie, le groupe PSA Peugeot Citroën a promis d'ouvrir sa propre banque dans le pays dès cette année, lit-on vendredi dans la revue Business & Financial Markets.

Le constructeur prévoit d'accorder des crédits aussi bien aux acheteurs de voitures qu'aux distributeurs de Peugeot. Les experts estiment qu'il est peu probable que Peugeot Citroën gagne beaucoup grâce aux opérations bancaires, mais qu'il peut parfaitement accroître ainsi ses ventes de véhicules à crédit.

Stéphane Le Guevel, directeur général de la filiale de Peugeot en Russie, a déclaré que les crédits de PSA Finance seraient accordés dès le premier trimestre 2008 par la banque Société générale Vostok (BSGV), partenaire de Peugeot en Russie. Arès avoir reçu sa licence, la banque PSA Finance travaillera de manière indépendante.

Cette année, Peugeot compte accroître ses ventes de véhicules en Russie de 80%, en passant de 25.000 à 45.000, et en élargissant son réseau de distribution. L'objectif de l'ouverture d'une banque est d'augmenter les ventes d'automobiles et d'accorder aux distributeurs des possibilités d'extension, et non d'obtenir des bénéfices maximums, a fait remarquer le directeur de la filiale russe de Peugeot.

PSA Finance sera la troisième banque ouverte par un constructeur automobile en Russie. Les structures financières de Toyota et Daimler AG ont commencé à travailler en 2007 dans le pays. Seul le groupe japonais a promis d'accorder des crédits à des distributeurs, Mercedes Bank se bornant aux acheteurs au détail. BMW et Renault-Nissan ont également annoncé leur intention d'ouvrir leurs banques en Russie.

En ce moment, les banques filiales de constructeurs automobiles étrangers ne peuvent accorder directement des crédits aux personnes physiques, car elles n'ont pas la licence nécessaire pour cela: l'ouverture obligatoire d'un compte pour une personne physique lors de l'octroi du crédit est interprétée par la législation comme un contrat de dépôt bancaire. En pratique, la banque doit attendre l'autorisation de la Banque centrale de Russie pendant deux ans. Les amendements à la loi "Sur les banques et l'activité bancaire" qui entrent en vigueur cette année autoriseront les banques ayant un capital de 100 millions d'euros à obtenir une licence appropriée après leur enregistrement et leur permettront de travailler avec des intermédiaires.

Selon Ilia Frolov, analyste de Rye, Man & Gor Securities, PSA Finance n'a aucune possibilité d'accorder des crédits moins chers que ceux des banques russes. Les taux d'intérêt de la banque filiale de Peugeot Citroën ne pourront être plus bas qu'à condition que le constructeur ne réalise un bénéfice minimal ou travaille à perte, estime l'expert. Cependant, si l'objectif premier de Peugeot est d'augmenter ses ventes et d'étendre son réseau de distribution, cette tactique peut s'avérer efficace, résume Evgueni Chago, directeur du département analytique d'Ingosstrakh investitsii.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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