Revue de la presse russe du 21 juillet

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti

Sociétés russes et étrangères investissent activement dans les terres agricoles en Russie

Les compagnies étrangères cotées dans les bourses européennes achètent activement des terres agricoles en Russie, un phénomène auquel participent également de nombreuses entreprises russes, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

Le journal cite notamment la société danoise Trigon Agri (fondée en 2006 par le groupe d'investissement Trigon Capital, sa capitalisation à l'OMX First North constituait vendredi 287,8 millions de dollars) qui contrôle 100.000 hectares de terres agricoles dans les régions de Penza et de Samara; le lituanien Agrowill Group AB (sa capitalisation à la bourse des valeurs de Vilnius constitue 76,7 millions de dollars) qui est en train d'achever ses négociations sur l'acquisition d'un terrain dans la région de Penza et se propose d'acheter avant la fin de l'année environ 50.000 hectares dans la région économique du Centre-Tchernozem; et la compagnie Black Earth Farming (BEF), dont l'actionnaire n'est autre que Vostok Nafta, et qui gère plus de 300.000 hectares de terres agricoles dans le Centre-Tchernozem.

De plus, comme l'indique le quotidien, la compagnie RAV Agro-Pro (on compte parmi ses bénéficiaires, par exemple, différents fonds du groupe d'investissement britannique RP Capital (31,4%), le propriétaire du trader israélien Rodemco Ron Izaki et différents fonds de Cargill) a annoncé le 3 juillet son intention d'effectuer une IPO dans des bourses russes.

Le Code foncier russe interdit aux citoyens étrangers et aux compagnies étrangères, ainsi qu'aux compagnies russes détenues à plus de 50% par des étrangers de posséder des terres agricoles, mais cette interdiction ne concerne pas dans la pratique les filiales de compagnies étrangères, a indiqué un expert au journal.

La loi sur l'exploitation des terres agricoles était entrée en vigueur en 2003, mais les holdings agricoles ne se sont intéressés au contrôle des terres agricoles que fin 2006, à la suite de la hausse des prix des produits agricoles.

Pavel Vintovkine, directeur général du Centre analytique de coordination du Complexe agro-industriel et ancien directeur du département des marchés alimentaires au ministère de l'Agriculture relève même qu'au milieu de 2007, on a vu apparaître sur le marché de nombreux investisseurs étrangers au secteur, espérant tirer profit de la hausse des prix.

D'après les données du ministère de l'Agriculture, la Russie possède 406,2 millions d'hectares de terres arables (environ 23,6% des ressources foncières du pays), dont 220,6 millions d'hectares de terres agricoles. Mais, selon Pavel Vintovkine, seulement environ 77 millions d'hectares sont cultivés.

L'Institut de conjoncture du marché agraire (IKAR) évalue la surface totale des labours contrôlés par 196 holdings agricoles privés (sans tenir compte des structures affiliées aux compagnies publiques) à 11,5 millions d'hectares. D'après les données de l'IKAR, 32 holdings agricoles contrôlent même plus de 100.000 hectares chacun (la liste n'a pas été dévoilée).

Le quotidien Vedomosti n'a pas réussi à obtenir des infos précises sur les prix auxquels s'effectuent les transactions foncières. Tous les interlocuteurs reconnaissent cependant que, depuis 2006, les prix ont grimpé de plusieurs fois et qu'ils continuent à monter, mais ils les citent à contrecoeur. Selon l'un d'entre eux, le prix moyen pour une terre destinée à être placée sous le contrôle d'un holding agricole est d'environ 1.000 dollars l'hectare, et les formalités à accomplir pour entériner cette propriété s'élèvent à 400-500 dollars l'hectare. Selon un représentant d'une grande entreprise du secteur, il existe cependant une règle générale: "plus on descend vers le Sud, plus le prix monte".

Les représentants des holdings agricoles affirment vouloir gagner en premier lieu en élargissant la production agricole et que, du point de vue des investissements, l'accroissement du prix des terres ne les préoccupe pas beaucoup.

Si le prix annuel moyen du blé se maintient à 5.500 roubles (149 euros) la tonne, et que les frais des agriculteurs pour le travail de la terre et les prix des produits agricoles restent les mêmes, le seuil de rentabilité sera d'environ 3.800 dollars l'hectare: il n'est pas avantageux d'acheter la terre plus cher. Les analystes s'attendent à un ralentissement de la croissance des prix en raison de la crise des liquidités sur les marchés financiers et de l'accroissement du coût des crédits bancaires.

Kommersant

Un escroc originaire d'Odessa arrêté à Monaco

Un Ukrainien originaire d'Odessa accusé d'avoir pillé des banques russes a été arrêté à Monaco, apprend-on lundi dans le quotidien Kommersant.

Les services secrets américains qualifient Evgueni Dvoskine d'escroc financier de grande envergure; par suite de demandes de la Russie et des Etats-Unis, il figure sous différents noms dans les fichiers d'Interpol.

"Le Comité d'enquêtes du Parquet général russe espère obtenir l'extradition de M. Dvoskine afin de pouvoir enquêter sur des dizaines d'affaires relatives à la réception de milliards de roubles en liquide. Mais l'escroc présumé sera probablement extradé vers les Etats-Unis où il risque jusqu'à 25 ans de prison pour fraude sur titres", estime le quotidien Kommersant.

Comme l'a fait savoir au quotidien Jason Pack, du service de presse du FBI (Bureau fédéral des investigations), l'Ukrainien Evgueni Dvoskine a été arrêté par ses collègues "il y a à peu près deux semaines" à Monaco et se trouve actuellement entre les mains du FBI.

Selon lui, Evgueni Dvoskine est recherché par le FBI depuis 2003, date à laquelle le tribunal de l'arrondissement Est de New York l'avait accusé, ainsi que huit de ses complices, de fraude sur titres et de blanchiment d'argent pour un montant total de 2,3 millions de dollars. Tous les accusés avaient alors été arrêtés et condamnés, mis à part Evgueni Dvoskine qui avait réussi à échapper aux autorités. L'attaché juridique du FBI James Tracy a fait savoir, dans sa correspondance avec le Comité d'enquête du ministère russe de l'Intérieur, qu'il s'agissait de fraudes commises en 1997-1998 et concernant les titres de plusieurs grandes compagnies, dont les actions étaient alors officiellement cotées en bourse aux Etats-Unis. Le FBI n'a réussi à élucider ces infractions que cinq ans plus tard: le 5 mai 2003, Evgueni Dvoskine fut accusé par contumace d'escroquerie et de blanchiment d'argent issu d'activités criminelles". Selon la législation américaine, l'accusé risque jusqu'à 25 ans de réclusion.

"Il a été accusé par contumace car le service des migrations des Etats-Unis l'avait arrêté en possession d'un faux passeport canadien et l'avait extradé vers l'Ukraine, pays où il est né et a grandi", poursuit le quotidien.

"D'après les renseignements du FBI, entre 1990 et 2000, Evgueni Dvoskine qui se présentait également sous les noms de Slousker, Sousker, Slouchke, Chouster, Altman, Lozine et Kozine, a été arrêté 15 fois aux Etats-Unis, entre autres, pour actes de violence, vol, fraude fiscale, détournement de taxi, etc. Mais les juges se sont presque toujours bornés à lui infliger des amendes ou à le condamner avec sursis. Il ne fut condamné que deux fois à des peines réelles qui d'ailleurs n'ont jamais dépassé 2 ans et demi", indique le journal.

Selon le quotidien, après son retour en Ukraine, M. Dvoskine a obtenu un passeport russe (le Service fédéral russe des migrations l'a récemment qualifié de contrefait) puis s'est installé à Moscou.

En Russie, il a rejoint un groupement spécialisé dans les opérations de blanchiment de grandes sommes d'argent. "Selon la police, les membres du groupe agissaient dans l'intérêt de clients de grandes banques russes. Ils entraient en contact avec les dirigeants de petites banques et, en recourant aux menaces, au chantage ou à la subornation, les plaçaient sous leur contrôle. Ensuite, en se servant de "firmes écrans", les escrocs transformaient d'immenses sommes d'argent en liquidités grâce à ces banques", explique le journal.

Kommersant

Gazprom accuse l'Ukraine de prélever du gaz en sus du contrat

Gazprom a exigé de la compagnie Naftogaz Ukraïny qu'elle mette fin à ses prélèvements de gaz russe en sus des contrats en vigueur, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.

Comme l'a appris le journal, Kiev a tenté d'accumuler ainsi des réserves supplémentaires de combustible afin de ne pas avoir à payer l'année prochaine 22 milliards de dollars pour le gaz. C'est bien la somme que devra débourser l'Ukraine pour ses importations de gaz, si Gazprom met à exécution sa menace de relever le prix de 179,5 actuellement à 400 dollars les mille m3.

Comme on l'a appris vendredi, Gazprom a envoyé le 14 juillet à Naftogaz Ukraïny un fax contenant l'exigence de rendre les prélèvements de gaz sur le territoire de l'Ukraine conformes au niveau prévu par le contrat conclu avec RosUkrEnergo AG (compagnie suisse, distributeur pour Gazprom en Ukraine, appartenant à 50% au monopole russe du gaz). Une source du Kommersant au fait de la situation a indiqué que plus d'un milliard de m3 de gaz en sus de la norme étaient restés en Ukraine au cours de la première semaine de juillet. En outre, Naftogaz n'a pas entièrement traité les demandes de RosUkrEnergo pour le transit vers les pays d'Europe occidentale. C'est pourquoi Gazprom a exigé que Naftogaz enregistre d'urgence les actes de réception du gaz pour le mois de juin et signe l'accord technique pour 2008.

Une source du quotidien au sein du géant gazier russe a indiqué que le gaz prélevé en sus de la norme était pompé dans les entrepôts souterrains de l'Ukraine. "Naftogaz pompe dans les entrepôts souterrains une quantité de gaz supérieure aux besoins de l'Ukraine pour cette année en vue d'assurer son approvisionnement en cas de hausse considérable du gaz à partir de janvier 2009 et pour pouvoir le payer aux prix de cette année", a expliqué l'interlocuteur du quotidien. Selon l'évaluation de Maxime Cheïne de BrokerCreditService, si le prix du gaz passe de 179,5 à 400 dollars les mille m3, les dépenses de Kiev pour l'importation de 55 milliards de m3 passeront de 9,9 milliards de dollars à 22 milliards de dollars et provoqueront une brusque montée de l'inflation, ce qui entraînera l'élévation du coût de la vie. De l'avis de l'expert, les Ukrainiens essaient de réduire au minimum les dépenses de combustible en employant tous les moyens possibles.

Selon les renseignements dont dispose Gazprom, le soir du 18 juillet, l'Ukraine a réduit le prélèvement du gaz jusqu'au niveau fixé dans le contrat et a commencé à enregistrer les actes. Néanmoins, le problème de la dette de 2 milliards de dollars de Naftogaz envers RosUkrEnergo n'a toujours pas été réglé. Comme l'a expliqué Andreï Knoutov, porte-parole de la compagnie suisse, la dette provient des arriérés des années précédentes, du non-paiement du gaz russe au premier trimestre et de la dette pour le gaz naturel centrasiatique livré dans le courant du deuxième trimestre.

En fin de compte, une réunion des actionnaires de la société Ukrgaz-Energo a été sapée (cette société appartenant à 50% à Naftogaz et à 50% à RosUkrEnergo s'est occupée jusqu'au 1er avril des livraisons intérieures de gaz en Ukraine) à cause de l'absence des représentants la compagnie suisse. Dmitri Glebko, directeur exécutif de RosUkrEnergo, a expliqué qu'il était "absurde de poser la question du paiement des dividendes à Naftogaz avant que cette dernière ait remboursé sa dette envers Ukraz-Energo. En réponse, Naftogaz a officiellement déclaré que l'annulation de la réunion ne permettait pas de répartir les bénéfices d'Ukrgaz-Energo pour 2006-2007 et d'entériner les axes du travail pour 2008, ce qui cause un grand préjudice au développement de la société et à ses actionnaires".

Valeri Nesterov de la société d'investissement Troïka Dialog doute que le géant gazier puisse régler cette année le problème de la dette. "L'Ukraine est un payeur indiscipliné qui profite de sa situation de quasi-monopole de transit du gaz russe en Europe", explique l'analyste. Dans cette situation, indique-t-il, Gazprom pourrait recourir à la réduction des livraisons de gaz, mais il estime que les parties "trouveront le moyen d'éviter une nouvelle guerre du gaz".

Vedomosti

Rosneft aidera Gazprom à s'entendre avec ExxonMobil sur l'achat du gaz de Sakhaline-1

Rosneft aidera Gazprom dans ses négociations sur l'achat du gaz de Sakhaline-1, négociations qui se poursuivent depuis deux ans sans succès avec l'américain ExxonMobil, opérateur du projet (30%, contre 20% pour Rosneft), lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

Gazprom doit s'entendre sur l'achat du gaz actuellement livré par Exxon au territoire de Khabarovsk par le tube de Daltransgaz (1,5 à 2 milliards de m3 par an). En outre, Rosneft vendra à Gazprom la minorité de blocage de Daltransgaz, ce sur quoi les parties se sont déjà entendues il y a plus d'un an et demi (27,4% de Daltransgaz sont détenus par l'Etat, et 47,5% par des structures proches de Gazfond). En échange, Gazprom assurera à Rosneft l'accès aux "capacités disponibles" du réseau de transport du gaz Sakhaline-Khabarovsk-Vladivostok, dont fera également partie Daltransgaz. Telle est l'essence de l'accord entre les compagnies signé par leurs dirigeants Alexeï Miller et Sergueï Bogdantchikov, a fait savoir samedi Gazprom. Chez Rosneft, on s'est refusé à tout commentaire.

L'accord avait été signé jeudi, indique un représentant de Gazprom. Mais il n'a été annoncé qu'après la rencontre qui a eu lieu vendredi entre le président Dmitri Medvedev et le vice-premier ministre Igor Setchine. Selon une source au sein de l'administration présidentielle, l'approvisionnement en gaz a été le sujet principal de la rencontre. Déjà cet hiver, lorsque Dmitri Medvedev était encore candidat à la présidence, il avait demandé qu'on lui explique pourquoi Gazprom et Rosneft n'arrivaient pas à se partager les gazoducs extrême-orientaux: "Je vais accélérer tout ça", avait-il promis. Le fait est que "les intérêts des gens en pâtissent: le tube n'est toujours pas modernisé, et il y a un risque de pénurie de combustible", avait expliqué Dmitri Medvedev. Il a demandé vendredi à Igor Setchine comment les choses avançaient sur ce plan.

Il s'avère que le problème est réglé. La région recevra 1,5 à 2 milliards de m3 de gaz de Sakhaline-1, a déclaré Igor Setchine après la rencontre. Il n'a pas précisé, il est vrai, qui serait chargé de l'écoulement de ce gaz. Aujourd'hui, c'est Exxon. En 2007, le pétrolier américain avait extrait environ 8 milliards de m3 de gaz de Sakhaline-1, mais sa majeure partie a été renvoyée dans la couche, dans la mesure où le problème de l'écoulement n'est toujours pas réglé. Gazprom voudrait qu'Exxon lui vende du gaz afin de le revendre ensuite sur le marché intérieur. Exxon espérait l'exporter, signant même en 2006 un protocole avec la compagnie chinoise CNPC. Les négociations se poursuivent, toutes les variantes sont examinées, affirme Diliar Sydykov, représentant d'Exxon en Russie. Mais le problème peut tout de même être considéré comme réglé: Gazprom recevra du gaz, puisqu'il bénéficiera du soutien de Rosneft, estime Denis Borissov, analyste de Solid.

L'avantage qu'en tireront les Américains dépendra évidemment du prix. On ne sait pas non plus s'il faut considérer Rosneft comme une partie lésée. Il y a un an, Sergueï Bogdantchikov avait déclaré qu'il était prêt à se séparer de la part de Daltransgaz en échange d'un des grands gisements de pétrole de Gazprom, Ioujno-Priobskoïe, ce que les managers du consortium gazier avaient accueilli comme une plaisanterie déplacée. Gazprom a réservé dans son budget de cette année plus de 7 milliards de roubles (près de 190 millions d'euros) pour l'achat des actions de Daltransgaz, affirme une source du consortium. Mais le budget ne précise pas la nature du paquet, assure-t-elle. S'il s'agit du paquet de Rosneft, c'est un prix juste, estime Denis Borissov: il évalue les 25% de Daltransgaz à 300-500 millions de dollars.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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