Revue de la presse russe du 30 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti

Moscou propose à New Delhi de concevoir de nouveaux armements conjointement

Le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov a proposé à l'Inde de financer le développement conjoint d'armements russes au lieu de devoir en acheter.

Le ministre a présenté lundi en Inde à son homologue Arackaparambil Kurian Antony le projet russe de programme de coopération militaire technique entre les deux pays pour la période 2011-2020. Selon une source émanant de la délégation russe, le programme pourrait être approuvé en 2009 seulement mais il ne s'agit pas une question de principe, le programme, qui représente un document à long terme, ayant déjà été approuvé dans les grandes lignes par les partenaires indiens.

Ce programme, comme l'a déclaré M. Serdioukov, permettra de passer de simples relations vendeur-acheteur à un développement conjoint d'armements de nouvelle génération.

D'après le gestionnaire d'une entreprise de défense russe, les projets suivants ont été proposés aux Indiens: le développement d'un chasseur de cinquième génération sur la base du Sukhoi T-50, la conception d'un char et d'une frégate de nouvelle génération, d'un nouveau missile supersonique BrahMos-2, de même que d'un sous-marin nucléaire indien. Afin de réaliser ces travaux, il est prévu d'utiliser l'expérience de l'entreprise russo-indienne BrahMos, qui a conçu un missile de croisière supersonique sur la base du missile russe Yakhont.

L'ancien programme de coopération militaire et technique bilatérale, adopté pour 2001-2010, était évalué à 10 milliards de dollars. En matière de livraisons, on atteindra déjà ce chiffre d'ici la fin de 2008, prévoit un responsable du groupe public russe Rostekhnologuii. Le montant du nouveau programme n'a pas encore été établi, mais il ne devrait pas être inférieur au montant du programme précédent, assure-t-il.

La décision de proposer à l'Inde de concevoir conjointement des armements hypermodernes est tout à fait appropriée, car elle permettra à Moscou de conserver le contrôle du marché indien, qui revêt une importance vitale pour la Russie, estime Konstantin Makienko, expert du Centre d'analyse des stratégies et des technologies. Presque tous les systèmes modernes que la Russie peut exporter aujourd'hui ont été développés dans le cadre de commandes indiennes au cours de ces dix dernières années, rappelle-t-il. Mais, les ambitions de l'Inde s'étant accrues, il n'existe pas d'autre alternative que de passer à une conception conjointe.

Vedomosti, Nezavissimaïa gazeta

Russie: un nouveau parti politique en voie de création

Le banquier russe Alexandre Lebedev et l'ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev envisagent de créer un nouveau parti politique démocratique en Russie.

Selon le banquier, le parti ne coutera "qu'un million de dollars", à condition qu'aucun vol n'ait lieu. L'Union des industriels et des entrepreneurs de Russie (RSPP) estime, qu'un tel parti est nécessaire pour la protection des marchés financiers, mais les analystes politiques restent sceptiques.

Le premier président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev est actuellement le chef du mouvement "Union des socio-démocrates", qui a remplacé en 2007 le Parti social-démocrate de Russie (SDPR). La semaine dernière, le comité exécutif de ce mouvement a discuté des questions de coopération avec le copropriétaire de la Banque nationale de réserve Alexandre Lebedev, indique le vice-président de l'Union Mikhaïl Kouznetsov. L'avenir des socio-démocrates sera décidé en novembre, lors du congrès du mouvement.

M. Lebedev occupe la 39e position sur la liste des milliardaires russes du journal Forbes avec une fortune évaluée à 3,1 milliards de dollars. Celui-ci a affirmé à Vedomosti que si aucun vol n'avait lieu, ce nouveau parti ne coûterait "qu'un million de dollars".

La participation des gouverneurs des régions aux élections, le développement des institutions politiques non-gouvernementales et la création d'une chaîne de télévision indépendante: voilà les points essentiels du programme du parti qui devrait être baptisé "Parti démocratique indépendant de Russie". Selon M. Lebedev, s'il est enregistré officiellement, le parti devrait participer aux élections législatives de 2011.

Il s'agit d'un "nouveau morcellement, qui ne fait que nuire au mouvement démocratique", indique Boris Nemtsov, qui envisage actuellement de créer une opposition unie en coopération avec Nikita Belykh, ancien président de l'Union des forces de droite (SPS).

Le membre du conseil scientifique du Centre Carnegie de Moscou Alexeï Malachenko quant à lui reste pessimiste: "Il n'existe pas en Russie de flanc politique, où Lebedev et Gorbatchev pourraient créer quelque chose de nouveau". "Aucun projet de parti de Mikhaïl Gorbatchev n'a eu de succès", ajoute-t-il.

Selon le président d'OPORA Rossiï Sergueï Borissov, le monde des affaires ne doit pas s'ingérer dans la politique, d'autant que "le succès de ces partis nains, qui n'ont même pas leur propre idéologie, est peu probable". "Nous sommes assez sceptiques quant aux efforts de ces deux personnes, compte tenu de leurs résultats électoraux dans le passé", affirme Anton Danilov-Danilian, président du conseil d'experts de Delovaïa Rossia.

Le président de l'Association des banques russes et membre de la direction de la RSPP Gareguine Tossounian indique qu'il respecte M. Gorbatchev et considère M. Lebedev comme un homme d'affaires puissant. Il est possible que dans l'avenir les partis abandonnent les dogmes idéologiques pour s'occuper des objectifs pratiques, tel que la protection des intérêts des agents du marché financier, estime-t-il.

Novye izvestia

Russie-Europe: vers une nouvelle guerre commerciale?

Après avoir évité une guerre commerciale avec le Vieux monde, liée aux événements dans le Caucase, c'est pour de toutes autres raisons que la Russie pourrait cette fois-ci faire l'objet de sanctions européennes.

L'UE prépare un paquet de mesures contre les Etats qui, sur toile de fond des cours élevés des matières premières, introduisent des taxes à l'exportation ou limitent les exportations pour certains produits. La Russie figure également sur la liste des pays accusés de "nationalisme de ressources". D'ailleurs, selon les experts russes, l'Europe n'a ni le droit d'exiger de la Russie de mener un commerce "sans taxes", ni la possibilité de la contraindre à accepter ces conditions.

"Naturellement, l'Occident désapprouve nos taxes, car elles sont un des régulateurs des exportations et compromettent la pénétration de compagnies occidentales sur le marché russe du pétrole", a commenté Mikhaïl Deliaguine, directeur scientifique de l'Institut russe des problèmes de la mondialisation. Selon lui, il serait absurde de s'attendre à obtenir un accès libre au tuyau russe de transport du pétrole et du gaz. "Il ne s'agit pas d'une ressource commune, comme pour l'eau ou l'air, car ce tuyau apparient à la Russie", a-t-il souligné.

"Les taxes à l'exportation relèvent des affaires intérieures de chaque Etat, a affirmé Alexeï Skopine, adjoint au doyen de la chaire d'économie régionale et de géographie économique du Haut collège d'économie. Personne n'a le droit de dire à un pays s'il a le droit ou non d'introduire des taxes, c'est pourquoi une telle déclaration représente une tentative pour s'immiscer dans les affaires intérieures d'autres Etats".

L'Union européenne envisage de porter la question des limitations des exportations à l'ordre du jour des négociations portant sur l'adhésion à l'OMC et la signature d'accords de libre-échange, ainsi que d'utiliser plus largement les mécanismes de protection commerciale, comme par exemple les taxes antidumping.

D'après Alexeï Skopine, les mesures envisagées n'auront aucune influence notable sur la Russie. "L'Europe a protégé contre la Russie, depuis déjà longtemps, tout ce qu'elle pouvait. Des taxes antidumping y ont déjà été introduites, par exemple, pour les produits métallurgiques, et c'était la seule chose qui motivait la Russie à adhérer à l'OMC. Or, à l'heure actuelle, les compagnies métallurgiques russes ont déjà contourné ces limitations en s'intégrant au sein de l'Europe. Elles sont tout simplement devenues copropriétaires d'entreprises européennes", a noté l'expert.

"Nous n'exportons pas à grande échelle vers l'Europe, c'est pourquoi les taxes antidumping peuvent se révéler douloureuses pour certains producteurs mais pas pour l'économie russe en général, a ajouté M. Deliaguine. Ce ne sont que des menaces, rien de plus. L'Europe a déjà compris qu'elle n'avait aucune possibilité réelle d'exercer une pression économique sur la Russie".

RBC Daily

Gazprom envisage de s'implanter en Corée du Sud

La promesse des fonctionnaires russes de réviser les relations énergétiques avec l'Europe en s'orientant vers l'Orient est devenue réalité.

Gazprom et la compagnie publique sud-coréenne Korea Gas (Kogas) ont signé hier un mémorandum prévoyant la livraison de 10 milliards de m3 de gaz russe par an pendant 30 ans à partir de 2015. Il fait partie de l'accord de 102 milliards de dollars, qui prévoit la construction d'un gazoduc allant de Vladivostok à la Corée du Sud en passant par la Corée du Nord, ainsi que la création d'un complexe gazochimique et une usine de liquéfaction du gaz. Des compagnies sud-coréennes pourraient également prendre part à l'exploitation du gisement de Kovykta.

L'intensification de la coopération entre la Russie et la Corée du Sud est liée au désir de Gazprom de diversifier ses livraisons, estime Dmitri Lioutiaguine, analyste de la compagnie d'investissement Veles Kapital. Les événements dans le Caucase ont rendu encore plus vive l'attitude de l'Union européenne envers le monopole russe. C'est pourquoi Gazprom a décidé de prendre des mesures de sécurité supplémentaires en dirigeant une partie de son gaz vers l'Orient. Quant à la Corée du Sud, il est assez avantageux pour elle d'avoir un fournisseur aussi fiable, compte tenu des ses problèmes actuels avec les livraisons de gaz liquéfié et qui pourraient encore s'aggraver dans l'avenir.

Le taux d'accroissement de la consommation de gaz en Corée du Sud est l'un des plus élevés au monde, fait remarquer Alexeï Belogoriev, chef du département des études de l'industrie du gaz de l'Institut des monopoles naturels (IPEM). En 2007, le volume de gaz consommé dans le pays s'est chiffré à 37 milliards de m3, tandis qu'en 2030 il pourrait atteindre 80 à 100 milliards de m3. Les réserves de gaz en Corée du Sud sont minimes, et le pays ne peut compter que sur les importations. La Russie est le fournisseur le plus proche et le seul importateur pouvant fournir le gaz par pipeline.

Les exportations de gaz en Corée, en Chine et au Japon représentent le noyau du programme oriental du monopole russe. "Les exportations de gaz liquéfié sont le meilleur choix du point de vue de la sécurité des livraisons", estime M. Belogoriev. Cependant, Gazprom, qui possède une très grande expérience dans la construction de pipelines, connaît toujours des difficultés technologiques dans le domaine de la liquéfaction du gaz.

Selon le directeur de la société de conseil East European Gas Analysis Mikhaïl Kortchemkine, la Corée du Sud pourrait recevoir le gaz issu du projet Sakhaline-1. Ce gaz n'appartient pas encore à Gazprom, mais ce sera le cas très bientôt, estime-t-il. C'est pourquoi le gazoduc Sakhaline-Khabarovsk-Vladivostok sera plutôt orienté vers l'exportation que vers le marché russe. M. Kortchemkine doute toutefois que la Chine permette que l'on transporte librement du gaz sur son territoire. Il est fort probable qu'elle veuille acheter tout le gaz pour le revendre ensuite à ses propres conditions, ce que fait la Russie en Asie centrale.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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