Courrier des lecteurs Vlad, 2009-02-20 17:19

M. Alexeï Koudrine, ministre russe des finances, paraît séduit par la proposition de M. Soros d'émettre une nouvelle masse de monnaie. C'est oublier qu'une masse de monnaie a déjà été émise ces dix dernières années, pour être repartie ici et là dans l'économie, sous forme de crédits plus ou moins sérieux. On voit à quels résultats cela a conduit! Le problème pour la Russie ne réside pas dans sa propre masse monétaire. Si une nouvelle monnaie doit être créée, c'est uniquement aux USA avec le remplacement du dollar actuel par un nouveau dollar, susceptible d'éponger l'océan d'anciens dollars émis. L'échange pourrait se faire sous bref délai et sous le contrôle strict de l'origine des fonds, ce qui priverait les contre-pouvoirs de leur financement.

Car les créances sur l'économie russe sont bien plus crédibles que les crédits bananiers américains. L'émission de monnaie en Russie ne résoudrait strictement rien et ne ferait qu'aggraver la situation actuelle, en  provoquant alors l'effondrement de la monnaie russe sur le marché international, avec de vifs contrecoups sur les places boursières mondiales. Consécutivement, cela entraînerait une perte de crédibilité de la Russie pour de nombreuses années. Londres n'attend que ça!

Il faut se méfier des conseils de Soros. Celui-ci a déclaré le 31 janvier 2009 dans le Financial Times : "je ne discute pas de la Russie, parce que je ne souhaite pas y investir"... Par contre, visiblement, il n'exclut pas investir CONTRE la Russie, comme il l'a déjà fait avec d'autres monnaies, ce qui lui a été extraordinairement profitable.

N'est-il pas préférable que la Russie prenne sagement son mal en patience, quitte à mettre telle ou telle société ou banque sous la protection de la loi des faillites jusqu'à ce que la situation s'améliore? C'est ce qui va se passer partout, aux USA et en Europe. Une moyen peu stressant de  prolonger les crédits qui viennent à échéance, et ceci au nez et à la barbe de ces prêteurs si frileux, si paniqués, qu'ils ne mesurent même plus à quel point leur  retranchement vers le dollar est une piège dont ils ne relèveront pas.

M. Poutine avait évoqué un rouble-or. C'est peut-être le moment de le mettre en oeuvre. En outre, les sociétés pourraient remettre des obligations convertibles en dollars, instruments particulièrement intéressants sur le marché actuel.