Revue de la presse russe du 26 août

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

L'Ouzbékistan boude les manoeuvres de l'OTSC

Tachkent a refusé de déléguer ses militaires aux exercices complexes de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dont la première phase commence aujourd'hui. Ce refus fait suite à un accord de coopération militaire passé entre l'Ouzbékistan et les Etats-Unis. Un tel rapprochement ne peut que préoccuper Moscou. Pour prévenir l'éloignement ultérieur de Tachkent de l'OTSC, les autorités russes sont prêtes à faire des concessions au président ouzbek Islam Karimov et donc à revoir le statut des forces collectives de réaction rapide (FCRR), lit-on mercredi dans le quotidien Kommersant.

"L'Ouzbékistan a toujours été un partenaire complexe, il a déjà refusé plus d'une fois de participer aux manoeuvres de ce genre", regrette-t-on au ministère russe des Affaires étrangères. Mais nous espérons que Tachkent activera sa coopération militaire dans le cadre de l'OTSC". L'interlocuteur a expliqué que le refus de l'Ouzbékistan découlait directement du fait qu'il n'y avait toujours pas de solution au problème du statut des FCRR.

L'accord sur la création des Forces collectives de réaction rapide n'a été signé en juin dernier que par cinq des sept pays membres de l'OTSC. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a purement et simplement boycotté le sommet de l'OTSC à Moscou pour se venger de l'interdiction par les autorités sanitaires russes de l'importation du lait biélorusse. Quant au président ouzbek Islam Karimov, il a émis son avis particulier au sujet de l'accord sur les FCR: à ses yeux, le contingent de chacun des pays membres de l'OTSC doit être stationné sur son propre territoire. Qui plus est, Islam Karimov a laissé entendre que, si son avis n'était pas pris en considération, Tachkent se tournerait vers l'Occident.

Le premier pas dans cette direction ne s'est pas fait attendre. Le 18 août, le chef du Commandement central (CentCom) des forces armées américaines, le général David Petraeus, s'est rendu en visite dans la capitale ouzbèque. Le général s'est entretenu avec M/ Karimov avec qui il a discuté le retour éventuel de la base militaire américaine en Ouzbékistan. Il a également signé avec le ministre ouzbek de la Défense Kaboul Berdiev un accord de coopération militaire.

Un rapprochement aussi vertigineux entre Tachkent et Washington a préoccupé Moscou qui a sérieusement réfléchi à la possibilité de satisfaire les conditions avancées par Islam Karimov. "Cette éventualité est à l'étude au niveau du ministère de la Défense et du Conseil de sécurité de Russie", a fait savoir une source au ministère russe des Affaires étrangères qui a participé à l'élaboration de l'accord sur la FCRR. La probabilité que la position de l'Ouzbékistan sera, en fin de compte, prise en considération est assez grande, car personne n'aspire à voir se transformer les FCRR en forces politiques".

Vremia novosteï

Abkhazie/Ossétie: un an après, l'arrière-goût amer de la victoire russe

Au terme d'une guerre-éclair de cinq jours contre la Géorgie, la Russie reconnaissait il y a un an jour pour jour l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.

Leur accordant sa protection militaire, la Russie a remplacé ses forces de paix peu nombreuses qui s'y trouvaient par des contingents militaires permanents. Du point de vue des stratèges russes, la mise en place d'un tel "tampon" est cruciale à la lumière des perspectives, bien qu'ajournées, d'une adhésion de la Géorgie à l'OTAN, question qui reste omniprésente sur le plan politique.

La montée de la conscience nationale au sortir d'une guerre éclair victorieuse est certainement un avantage pour la Russie. L'assurance de l'élite russe s'est également accrue, cette dernière ayant "sondé" par la force le degré de patience de la communauté internationale. Durant toute cette année d'après-guerre, la Russie s'est efforcée de retrouver au moins le statut de superpuissance régionale ayant le droit de décider des destinées politiques de son plus proche entourage.

On peut également considérer comme avantageux pour Moscou l'effet de démonstration de force aux yeux de la population de sa propre région, celle du Caucase du Nord, qui a toujours suivi attentivement la position russe pour savoir si le pays "lâcherait" ou "défendrait" l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.

Cependant, certains avantages se sont convertis en inconvénients. Après avoir définitivement "fermé" les frontières de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie avec la Géorgie proprement dite, la Russie a bloqué pour longtemps sa communication terrestre avec le Caucase du Sud où se trouvent non seulement la Géorgie qui s'aligne sur l'Occident, mais aussi l'Arménie, un pays allié pour Moscou. Les routes conduisant en Russie via l'Azerbaïdjan sont inaccessibles pour l'Arménie à cause du conflit au Karabakh. Les problèmes logistiques ont poussé Erévan à développer des contacts avec Ankara. Si ces derniers impliquent l'ouverture de la frontière arméno-turque verrouillée jusque là, cela signifierait que l'Armenie se trouverait à un tournant géopolitique.

Moscou ne peut pas être conséquent et reconnaître l'autodétermination du Karabakh pour ne pas perdre l'Azerbaïdjan qui est déjà inquiet, la guerre ayant causé un préjudice au transit de son pétrole. Mais soutenir inconditionnellement l'Azerbaïdjan signifie se quereller avec l'Arménie.

La Russie, comme auparavant d'ailleurs, est loin d'avoir le moindre contrôle sur les gazoducs et les pipelines, existants ou en gestation, transitant via la Géorgie de l'Asie centrale vers la Turquie et l'Europe du Sud.

La reconnaissance du droit de deux anciennes provinces géorgiennes à l'autodétermination a immédiatement ravivé des humeurs analogues dans le Caucase du Nord où se trouvent non seulement la Tchétchénie qui a deux fois combattu pour son indépendance contre la métropole, mais aussi tout un éventail de mouvements ethniques, bien que somnolents, qui y existent depuis longtemps.

RBC daily

La Russie peut être écartée du règlement du problème nord-coréen

Les autorités nord-coréennes ont invité le représentant des Etats-Unis qui participe aux négociations à six sur le problème coréen à se rendre à Pyongyang. On sait également que Kim Jong-il a fait parvenir aussi une invitation au sommet au président sud-coréen Lee Myung-bak. Le président nord-coréen qui s'apprête à transmettre le pouvoir à son fils voudrait obtenir des garanties de non-agression de Washington et de Séoul. Il a probablement déjà reçu ces garanties de la Chine. La Russie et le Japon qui participent également aux négociations à six seront graduellement écartés du règlement du problème nucléaire de la péninsule de Corée, lit-on mercredi dans le quotidien RBC daily.

La Corée du Nord a déjà insisté depuis quelques mois sur les négociations bilatérales avec les Etats-Unis, en déclarant que le format des Six avec la participation de la Russie, de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud s'était déjà épuisé. Comme tout l'indique, l'administration Obama comprend également que le travail des Six est dans l'impasse. Toutefois, cédant aux revendications de Pyongyang, les Etats-Unis seraient dans une situation fort embarrassante à l'égard de leurs alliés au sein des Six, avant tout à l'égard de la Corée du Sud. En lançant démonstrativement mardi son propre missile balistique, Séoul a laissé clairement entendre qu'il ne permettrait pas à Washington et à Pyongyang de régler les problèmes dans son dos.

Selon l'analyste du Centre de sécurité mondiale de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de l'Académie des sciences de Russie Vladimir Evseïev, les Six seront graduellement remplacés par les "duos": les contacts bilatéraux des Etats-Unis avec la Corée du Nord et la Corée du Sud. Cependant, a ajouté l'expert, ce système ne fonctionnera pas sans la participation d'un autre acteur clé, la Chine. D'ailleurs, Pékin est probablement prêt à accepter les conditions de Kim Jong-il c'est-à-dire donner à la Corée du Nord des garanties de non-agression pendant la passation du pouvoir au fils du guide actuel, Kim Jong-un, agé de 26 ans. Il reste pour Pyongyang à obtenir des garanties analogues de Washington et de Séoul, ce qui est plus facile de faire dans le cadre des contacts bilatéraux.

En ce qui concerne les autres pays des Six, selon Vladimir Evseïev, la Russie et le Japon seront peu à peu évincés du règlement du problème coréen. "Ni les Coréens du Nord, ni les Coréens du Sud, ni les Chinois n'aiment le Japon, a fait remarquer l'expert. Quant à la diplomatie russe, durant les années écoulées, elle n'est pas parvenue à préciser en quoi consistent nos intérêts en Corée et comment nous avons l'intention de les défendre".

Vedomosti

Les hélicoptères russes ont retenu l'intérêt de l'Arabie Saoudite

L'Arabie Saoudite peut conclure bientôt un contrat de livraison de 30 hélicoptères russes Mi-17. Ce sera la première transaction de la Russie avec un aussi important importateur arabe d'armements, lit-on mercredi dans le quotidien Vedomosti.

En septembre, si les pourparlers s'avèrent fructueux, les forces armées saoudiennes peuvent compter sur l'achat à la Russie de 30 hélicoptères Mi-171 fabriqués à l'usine aéronautique d'Oulan-Oudé, a indiqué une personne proche des pourparlers, un manager d'une des entreprises produisant des composants pour les hélicoptères. Cette information a été confirmée par une source à la société Hélicoptères de Russie laquelle a constaté que les Saoudiens choisissent déjà  des systèmes concrets pour les hélicoptères. Il n'est pas exclu qu'ils achètent ces hélicoptères en version récente dotés d'une cabine en verre avec indication sur les moniteurs à cristaux liquides ,conçue par la compagnie Tranzas de Saint-Pétersbourg. Un représentant de Rosoboronexport (société d'Etat russe spécailisée en ventes d'armes) s'est abstenu de tout commentaire.

Une demande d'achat de 150 hélicoptères Mi-17 et Mi-35 (hélicoptères de combat) avait été déposée par l'Arabie Saoudite il y a deux ans, a fait savoir un employé de la corporation publique Rostekhnologuii. Les négociations avaient commencé après la visite effectuée en 2007 par le président russe Vladimir Poutine à Riyad. Il était question de l'achat non seulement d'hélicoptères, mais aussi de chars T-90 (qui avaient même subi des essais dans le désert saoudien), de BMP-3 (véhicules de combat d'infanterie), de systèmes de missiles de DCA et de systèmes Pantsir, Bouk M2E, S-400, etc.

L'Arabie Saoudite achète et mène des négociations sur les achats d'hélicoptères de combat et de transport chez les principaux fournisseurs mondiaux : les Etats-Unis (les hélicoptères de combat AH-64 et les hélicoptères polyvalents de transport UH-60, S-76 et S-92) et la France (les hélicoptères  de transport, de recherche et de sauvetage NH-90 et Cougar).

30 hélicoptères Mi-17 peuvent  coûter plus de 350 millions de dollars, estime l'expert du Centre d'analyse des stratégies et des technologies,Konstantin Makienko. Pour l'Arabie Saoudite qui conclut des contrats montant à des milliards de dollars, cette somme n'est pas très grande, mais, en cas du succès de la transaction , la Russie accédera au marché le plus prestigieux là où elle n'était jamais présente.

La livraison en 2007 à l'Arabie Saoudite de 72 chasseurs Eurofighter de fabrication britannique pour environ 9 milliards de dollars a été la transaction la plus importante dans l'histoire de la vente d'armes . Si l'on prend en compte la livraison d'armes, des pièces détachées, l'organisation de l'assemblage d'avions en Arabie Saoudite et d'autres transactions, ce contrat est évalué à plus de 30 milliards de dollars.

Ces textes tirés de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

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