Revue de la presse russe du 21 octobre

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MOSCOU, RIA Novosti 

Kommersant 

Situation financière oblige, Minsk concède à Moscou 

Pour la première fois depuis la "guerre du lait" de juin, la Biélorussie a fait un pas au-devant de la Russie, lit-on mercredi dans le quotidien Kommersant. 

Comme on l'a appris mardi 20 octobre, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a signé la semaine dernière, après de longs atermoiements, l'accord adopté dès juin sur la création des Forces collectives de réaction rapide (FCRR) de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Se trouvant dans une situation financière difficile, la Biélorussie s'apprête, semble-t-il, à tenir son autre promesse faite il y a longtemps : examiner la question de la reconnaissance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. 

Selon des sources au ministère russe de la Défense, la Biélorussie a accepté de mettre à la disposition des FCRR une brigade spéciale de ses forces armées, une unité antiterroriste du KGB, une unité spéciale des forces de l'Intérieur et un détachement du ministère des Situations d'urgence : au total, environ 5000 hommes. 

Les observateurs à Minsk sont certains qu'Alexandre Loukachenko a commencé à tenir ses promesses données à Moscou, car il s'est heurté à de grandes difficultés financières. Les grandes entreprises industrielles du pays - MAZ, MTZ et BelAz - ont passé depuis juillet à  trois jours de travail par semaine. Le président de la Banque nationale de Biélorussie Piotr Prokopovitch a prédit ces jours-ci que le système bancaire du pays se heurterait  bientôt à des difficultés engendrées par le  manque de devises. Par ailleurs, des contraintes se rencontrent au niveau de l'obtention d'une nouvelle tranche des 3,5 milliards de dollars alloués par le FMI à la Biélorussie au début de l'année. Les représentants du Fonds monétaire international sont mécontents du rythme des réformes économiques dans ce pays et du maintien artificiel du cours de la monnaie locale. La représentante du FMI à Minsk Natalia Koliada a récemment déclaré que "la Biélorussie ne se passerait pas de crédits russes". 

Le chef du Centre de recherches scientifiques Mizes, Iaroslav Romantchouk, suppose que les problèmes financiers peuvent contraindre Minsk à faire d'autres concessions à Moscou pour bénéficier d'une aide financière de la Russie : par exemple, reconnaître l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. 

Le quotidien Kommersant a appris que les autorités biélorusses prenaient déjà les mesures nécessaires en vue de reconnaître deux régions qui s'étaient séparées de la Géorgie. Ainsi, le vice-président de la Commission pour les affaires de la CEI (Communauté des Etats indépendants) de la chambre des représentants de l'Assemblée nationale de Biélorussie, Vitali Bousko, a fait savoir que la question de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud était à l'étude à la Commission. Cette déclaration est surprenante, car ses membres avaient affirmé la veille encore que la commission n'étudiait pas cette question. 

Gazeta.Ru 

Bulgarie: comme "laissé-pour-compte" dans les ententes russo-turques 

La Turquie a autorisé la Russie à poser le gazoduc South Stream dans sa zone économique exclusive. En échange, la Russie a consenti à participer au projet de pipeline Samsun-Ceyhan. La Russie a reçu ainsi un atout important aux négociations sur le projet de Bourgas-Alexandroupolis avec la Bulgarie qui risque, selon un expert, à "rester sans rien", lit-on mercredi dans le Quotidien Gazeta.Ru 

Le pipeline Samsun-Ceyhan permettra d'éviter les détroits du Bosphore et des Dardanelles obstrués par des pétroliers et deviendra un corridor important par lequel le pétrole d'Asie centrale sera acheminé en Europe. Après l'achèvement de la construction à laquelle participent des sociétés turques et italiennes, le rendement du tube long de 555 km et passant entre les mers Noire et Méditerranée atteindra 1,5 million de barils par jour. 

"La Turquie tente de devenir un acteur indépendant, elle vise à obtenir des moyens d'influer sur l'Union européenne, c'est pourquoi elle veut participer à tous les projets de transport de ressources énergétiques en Europe, affirme l'expert du Centre de conjoncture politique Dmitri Abzalov. Voilà pourquoi la participation de la Turquie au gazoduc South Stream n'annule nullement sa participation à Nabucco". Mais Nabucco n'a jusqu'à présent pas de base précise de ressources. "Par conséquent, les Turcs ont choisi le moineau à la main au lieu de la grue qui vole", résume Dmitri Abzalov. 

Le projet Samsun-Ceyhan est une alternative au pipeline transbalkanique Bourgas-Alexandroupolis  (évalué à 1 milliard de dollars, dont la Grèce et la Bulgarie assument 24,5% chacune et la Russie, 51%) également destiné à ne pas surcharger le Bosphore. Cependant, la construction de Bourgas-Alexandroupolis dépend beaucoup de la position de la Bulgarie qui menace ces derniers temps de se retirer du projet en invoquant le manque d'argent. Bref, adhérant au pipeline Samsun-Ceyhan, son concurrent, la Russie reçoit un important moyen de faire pression sur la Bulgarie. 

"En principe, Samsun-Ceyhan et Bourgas Alexandroupolis ne sont pas des projets qui s'excluent l'un l'autre : ils ont la même base de ressources (le pétrole des gisements de la Caspienne) et les matières premières peuvent suffire à remplir les deux tubes, explique Dmitri Abzalov. Mais, à présent, la Russie a reçu un atout important aux négociations avec la Bulgarie, car nos sociétés peuvent, en fait, renoncer à Bourgas-Alexandroupolis, alors que les Bulgares resteront "sans rien". 

Kommersant, RBC daily 

Gazoduc Nord Stream: le Danemark donne le feu vert à sa construction  

Le gazoduc Nord Stream, le principal projet énergétique et politique de la Russie, a obtenu la première autorisation pour sa construction : de la part des autorités du Danemark. Seule la Suède fait maintenant obstacle au passage du tube russo-allemand par le fond de la Baltique. Mais les analystes estiment que cette dernière barrière tombera sous la pression d'autres pays intéressés à la construction du gazoduc, lit-on mercredi dans les quotidiens Kommersant et RBC daily. 

Nord Stream AG, l'opérateur du projet, a deux fois changé l'itinéraire du gazoduc et a renoncé à la station de compression et au câble à fibres optiques initialement prévus par le projet. A présent, les concertations du projet avec les organismes d'Etat de Finlande, de Russie, de Suède et d'Allemagne sont au "stade final", explique Nord Stream AG. La Finlande a déjà approuvé le fondement écologique du projet et autorisé les travaux de déminage du fond du golfe de Finlande sur le trajet prévu de Nord Stream. Une décision définitive sur l'octroi du droit d'utiliser la zone économique du pays doit être prise par le gouvernement finlandais la semaine prochaine, le 29 octobre. La décision de Rosprirodnadzor de Russie                                                             

(Service fédérale de contrôle en matière d'exploitation des ressources naturelles) est attendue fin novembre - début décembre et celle des organismes d'Etat d'Allemagne et de Suède, à la fin de l'année. L'accord des autorités allemandes et russes ne pose pas de problèmes. Avant fin octobre, le gouvernement suédois doit achever le dernier round des concertations sur Nord Stream, après quoi la décision sera prise. En l'absence ne serait-ce que d'une seule de ces autorisations, le projet ne peut être réalisé, indique Nord Stream AG. 

Le directeur de l'Institut de l'énergie nationale Sergueï Pravossoudov fait remarquer que la Suède n'est nullement intéressée par ce projet. "La Suède ne prévoit pas de recevoir le gaz du gazoduc Nord Stream. Pas plus, d'ailleurs, que la Finlande, mais celle-ci est intéressée par les livraisons de bois russe", a déclaré l'expert. Il n'exclut toutefois pas que, sous une pression de ses voisins, ce pays adopte tout de même une décision positive sur le projet. 

Vitali Gromadine d'Arbat Kapital suppose que les pays baltes pourraient essayer d'empêcher la construction du gazoduc Nord Stream. Mais, selon l'expert, au plus fort de la crise, leur mécontentement a diminué : "Peut-être, à cause de leur forte dépendance des crédits ouest-européens". 

Vedomosti 

L'immobilier russe n'a plus d'attraits pour les étrangers 

Le britannique Rutley Russia Property Fund qui avait promis d'investir environ un milliard de dollars dans l'immobilier russe a renoncé à ses intentions et a rendu l'argent aux investisseurs. Les risques sont trop grands, reconnaissent les experts, lit-on dans le quotidien Vedomosti. 

Heico Davids, l'ancien directeur pour les investissements de Ruthley Russia Property Asset Management (RRPAM gérait le fonds), s'est abstenu de tout commentaire. Mais l'information a été confirmée par Cameron Sawyer, le président du conseil des directeurs d'un des investisseurs du fonds : GVA Sawyer. Les données sur RRPF institué en 2007 ont disparu du site officiel de Rutley Capital Partners. 

Le fonds avait annoncé des plans grandioses : dépenser environ un milliard de dollars pour les biens immobiliers commerciaux à Moscou, Saint-Pétersbourg et dans d'autres grandes villes de la Russie, y compris 200 millions de dollars pour les centres de concessionnaires autos. En se fondant sur le rapport habituel d'avant la crise entre les fonds propres et les crédits (30 à 70), le fonds devait accumuler à peu près 300 millions de dollars. RRPF a réussi à s'attirer un montant de 100 millions de dollars; un achat a été effectué : un centre d'autos et de services sur 5300 m2, route de Kiev, le montant de la transaction est de 20 millions de dollars. 

Ensuite, la crise a éclaté, les crédits sont devenus inaccessibles, c'est pourquoi le fonds a proposé aux investisseurs soit de changer de stratégie, soit de leur rendre l'argent, indique une source proche de la direction de RRPAM. Selon la même source, les investisseurs ont choisi la deuxième variante. En fin de compte, 80 millions de dollars ont déjà été rendus, les autres 20 millions de dollars seront rendus après la vente du centre d'automobiles (cela aura lieu après la crise). L'argent a été rendu, confirme Cameron Sawyer. 

On peut comprendre les étrangers, estime le partenaire de la société S.A. Ricci / King Sturge, Vladimir Avdeïev : pendant la crise, les taux de location de l'immobilier commercial ont baissé de 30% à 50%, leur dynamique est imprévisible, par conséquent, les risques des investissements sont injustement élevés. 

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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