La Russie vue par la presse francophone le 1er décembre

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Les enquêteurs russes confirment la thèse de l'attentat contre le Nevski-Express/ Trois astronautes sur Terre après six mois en orbite/Ioukos : les plaignants peuvent attaquer l'Etat russe

Le Monde

Les enquêteurs russes confirment la thèse de l'attentat, non revendiqué, contre le Nevski-Express

Une bombe est à l'origine du déraillement, vendredi 27 novembre, du train rapide Nevski-Express qui assurait la liaison entre Moscou et Saint-Pétersbourg, ont confirmé les services et les enquêteurs russes. Placée sur la voie, la charge explosive a fait dérailler les quatre derniers wagons du train, tuant 25 personnes, en blessant une centaine d'autres. Quatre passagers sont encore portés disparus.
La bombe, équivalente à 7 kilos de TNT, a creusé un cratère d'un mètre de diamètre, a expliqué Alexandre Bortnikov, le chef des services de sécurité (FSB) au président Dmitri Medvedev lors d'une réunion de la cellule de crise. Samedi, alors que les enquêteurs inspectaient les lieux de l'accident, une deuxième bombe a explosé à quelques mètres du premier cratère, sans faire de victimes.
Vingt-quatre corps de victimes ont été identifiés, dont ceux de deux hauts fonctionnaires russes, l'ancien sénateur Sergueï Tarassov et Boris Evstratikov, le chef de l'agence fédérale Rosrezerv, chargée de la logistique lors des catastrophes naturelles et des conflits.
La police a assuré disposer d'indices sur l'implication de plusieurs suspects parmi lesquels, selon le ministre de l'intérieur Rachid Nourgaliev, "un homme roux, râblé, d'une quarantaine d'années".
Aucune revendication digne de foi n'a été annoncée. Mais, lundi matin, le portrait-robot d'un suspect a été diffusé par la police. Il s'agit d'un officier russe Paviel Kossolapov, passé depuis 1995 à la rébellion tchétchène. Sa photographie et sa biographie détaillées sont données par les médias. En fuite depuis quatorze ans, ce militaire "converti à l'islam" est décrit comme l'organisateur de plusieurs des attentats qui ont frappé la Russie ces dix dernières années.
L'attaque contre le Nevski Express, un train de luxe emprunté par des hauts fonctionnaires, des touristes étrangers et des hommes d'affaires, ravive le spectre de la terreur qui a ébranlé la Russie au moment des guerres russo-tchétchènes (1994-1996 et 1999-2004).
Le pays avait alors connu une vague sans précédent d'attentats et de prises d'otages meurtriers visant des civils, revendiqués par la rébellion caucasienne. Après la prise d'otages de Beslan, en septembre 2004, aucun attentat d'envergure n'a eu lieu en dehors du Caucase du Nord, chroniquement instable.
Lundi matin la police, citée par l'agence Interfax, a annoncé qu'une voie ferrée au Daguestan (nord du Caucase) avait été endommagée par une explosion au passage du train assurant la liaison entre Tioumen (Sibérie) et Bakou (Azerbaïdjan). Le train n'a pas déraillé et l'on ne compte aucune victime.
La presse a déploré l'absence de surveillance des voies ferrées, rappelant deux précédents attentats. En 2003, l'explosion d'une bombe à l'intérieur d'un train de passagers avait tué 47 personnes à Essentouki (région de Stavropol, sud). Le 13 août 2007, une bombe avait blessé des dizaines de passagers sur un autre train Nevski-Express entre Moscou et Saint-Pétersbourg, l'un des trajets les plus fréquentés de tout le réseau ferré russe. "Les cheminots et les services auraient dû surveiller cette ligne mais cela n'a pas eu lieu", déplore le quotidien Vedomosti du 30 novembre.



L'Express

Trois astronautes sur Terre après six mois en orbite

La capsule spatiale Soyouz ramenant trois astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) a atterri mardi dans les steppes du Kazakhstan, annonce le centre de contrôle russe de Koroloyov.
L'engin spatial russe transportait le Belge Frank de Winne, le Canadien Robert Thirsk et le Russe Roman Romanenko, qui séjournaient à bord de l'ISS depuis le 29 mai.
Soyouz a atterri à 10h17 heure locale (07h07 GMT) dans le nord du Kazakhstan, à 85 km au nord de la ville d'Arkalyk.
"Le commandant de Soyouz vient de signaler que l'équipage était en bonne santé", a précisé un responsable du centre de contrôle spatial de Korolyov, dans la banlieue de Moscou.
Deux astronautes restent actuellement à bord de l'ISS. Ils seront rejoints par un trois astronautes qui doivent quitter la Terre le 21 décembre à bord d'un vaisseau Soyouz.


Le Figaro

Ioukos : les plaignants peuvent attaquer l'Etat russe
Près de cinq ans après avoir déposé plainte devant le tribunal arbitral de La Haye, les ex-actionnaires de Ioukos ont obtenu gain de cause ce lundi. Ils vont pouvoir entamer une procédure pour demander 100 milliards de dollars de dommages et intérêts à l'Etat russe.
Plus de six ans après l'arrestation de Mikhaïl Khodorkovski, patron de l'empire pétrolier russe Ioukos aujourd'hui dépecé, un rebondissement judiciaire avec 100 milliards de dollars en jeu est intervenu lundi dans l'affaire.
Le tribunal arbitral de La Haye a rendu ce 30 novembre une «sentence» qui ouvre théoriquement la voie aux plaignants pour réclamer des dommages et intérêts à l'Etat russe d'un montant estimé par eux à 100 milliards de dollars.
Les plaignants en l'occurrence sont trois anciens actionnaires du groupe Ioukos qui détenaient, ensemble, 60% des parts de l'entreprise, en plein essor à l'aube des années 2000. Il s'agit de deux filiales de GML (anciennement Groupe Menatep) : Hulley Enterprises et Yukos Universal, ainsi que Veteran Petroleum Limited, un fonds de pension destiné à financer les retraites des employés de Ioukos. La plainte devant la justice arbitrale internationale date de début 2005, époque où Mikhaïl Khodorkovski, arrêté en octobre 2003, attendait derrière les barreaux son premier procès, et où l'empire commençait à être démantelé, principalement au profit de Rosneft, groupe pétrolier contrôlé par l'Etat russe.
La cour d'arbitrage qui a une politique de communication stricte, refusait, lundi en fin d'après-midi de confirmer la décision, laquelle appartient aux parties. Le bureau parisien du cabinet d'avocats Cleary Gottlieb Steen & Hamilton qui défend la Fédération de Russie s'est aussi refusé à tout commentaire.
Le tribunal arbitral ad hoc, composé de trois arbitres, a statué lundi sur sa compétence. Une étape cruciale, commente Me Emmanuel Gaillard, avocat des plaignants, directeur de l'arbitrage international au cabinet Shearman & Sterling, "qui a valeur de précédent pour toutes les entreprises énergétiques étrangères, BP, Total ou Shell qui investissent en Russie". Selon Me Gaillard, la Russie arguait que GML ne pouvait saisir la justice internationale. Le tribunal a statué que GML, établi à Gibraltar, le fonds de pension à Chypre, ainsi que ses filiales (établies l'une à Chypre et l'autre à l'île de Man), sont des investisseurs étrangers. A ce titre, ils sont protégés par le Traité de la Charte de l'énergie, adopté en 1994 par la Russie. Moscou conteste la valeur de ce traité que la Russie n'a pas ratifié. En outre, le Kremlin qui estime ce texte hérité des années 1990, destiné à protéger les investisseurs étrangers et ouvrir les marchés de l'énergie, est formellement sorti du traité en août dernier. La cour de La Haye a néanmoins retenu que ce Traité protège bien les entreprises étrangères.
"La Russie va devoir rendre compte de ses actes devant la justice internationale", se réjouit Me Gaillard. La décision de lundi un document de quelque 200 pages - ouvre désormais la voie à l'examen de l'affaire sur le fond. Les plaignants entendent démontrer qu'ils ont été expropriés sans indemnités et réclamer des dommages, évalués à quelque 100 milliards de dollars.
S'ils obtiennent gain de cause, restera à faire exécuter la sentence, en saisissant, le cas échéant, des actifs de l'Etat russe à travers le monde. Le feuilleton pourrait durer des années encore.
Mikhaïl Khodorkovski comparaît de nouveau
Pendant ce temps là, l'ex-homme le plus riche de Russie, Mikhaïl Khodorkovski, comparaît devant un tribunal de Moscou depuis le 3 mars, qui l'accuse d'avoir détourné plus de pétrole que n'en produisait sa société. Arrêté en octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski, a été condamné lors d'un premier procès à neuf ans de camp de travail en Sibérie, pour fraude fiscale.
Le premier ministre russe Vladimir Poutine a confirmé s'il en était besoin, vendredi dernier lors de sa rencontre à Rambouillet avec François Fillon, sa rancoeur tenace envers le prisonnier le plus célèbre de Russie qui avait des ambitions politiques, en le comparant à Al Capone.

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