Le cinéma, c’est l'éternité incarnée

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Bien qu'Internet se développe de façon de plus en plus vertigineuse, l’écrasante majorité de la population du globe se détend en regardant la Grande Illusion, c'est-à-dire des films.

Bien qu'Internet se développe de façon de plus en plus vertigineuse, l’écrasante majorité de la population du globe se détend en regardant la Grande Illusion, c'est-à-dire des films.

Le 28 décembre, toute l'humanité en progrès fête une nouvelle fois la Journée internationale du cinéma, phénomène qui remonte à une séance modeste présentée au Grand Café sur le boulevard des Capucines à Paris.

Ce jour-là, le 28 décembre 1895, les Français Louis et Auguste Lumière, généralement désignés sous le nom de frères Lumière, organisèrent, après avoir obtenu un brevet pour l'appareil Cinématographe qu’ils avaient inventé, la première projection publique et payante de plusieurs courts métrages tournés par eux, dont La Sortie des Usines Lumière qui ne durait que 46 secondes. Mais la projection du film légendaire L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat (à la vue duquel certains spectateurs sensibles sautèrent de leurs sièges par crainte d'être blessés ou écrasés) eut lieu un peu plus tard, en janvier 1896.

Les frères Lumière eurent beau estimer que le cinéma ne dépasserait jamais la projection de scènes de la vie courante et que l'intérêt qu’il suscitait retomberait rapidement, l'humanité se passionna de façon définitive pour le cinéma qui, comme un enfant en bas âge, commença par ne pas savoir parler et divertissait les spectateurs par les seuls gestes des acteurs. L'époque du cinéma muet prit fin le 7 octobre 1927 lorsque sortit sur les écrans le film musical Chanteur de jazz avec Al Jolson dans le rôle principal. L'ère du cinéma en couleurs débuta en 1935, lorsque les spectateurs américains purent voir le long métrage en couleurs du réalisateur Rouben Mamoulian Becky Sharp.

En Russie, les premières prises de vues (d’une durée d'une minute et demie) du film Transfert solennel de l'icône miraculeuse Ozerianskaïa du monastère de Kouriaj à Kharkov furent effectuées le 30 septembre 1896 par le photographe Alfred Fedetski. Il tourna ensuite La fantasia des cosaques du Premier régiment d'Orenbourg en octobre 1896 et L'inspection de la gare de Kharkov au moment du départ d'un train de chefs en novembre 1896.

C’est Stenka Razine qui fut le premier film de fiction russe, réalisé par Vladimir Romachkov sur la base de la célèbre chanson populaire Iz-za ostrova na strejen. Il ne durait que 7 minutes et fut montré en première le 15 octobre 1908. Le drame Rossignol, petit rossignol (1936) du réalisateur Nikolaï Ekk sur une émeute des ouvrières d'une usine de porcelaine à l'époque du "tsarisme maudit" peut être considéré comme le premier film en couleurs russe.

Nombreux sont ceux qui, après l'apparition du cinéma, prédirent la fin certaine du théâtre. Mais la vie démentit cette affirmation : jusqu’à nos jours le cinéma fait bon ménage avec Melpomena, muse de la tragédie. D'ailleurs, la puissance et la force du cinéma qui crée une image illusoire du monde dans l’imagination des spectateurs ne laissèrent pas indifférents les politiques. Ils comprirent dès le début que l'invention des frères Lumière pouvait influer sur les masses de façon efficace. Ainsi, lorsque les Etats-Unis entrèrent dans la Première Guerre mondiale, en 1917, l'ancien président américain Theodore Roosevelt joua son propre personnage.

Le 27 août 1919, le Conseil des Commissaires du Peuple (Sovnarkom) adopta un décret sur la nationalisation de la cinématographie en Russie des Soviets. A partir de ce moment-là, tout le commerce et toute l'industrie liés à la photographie et au cinéma relevèrent du Commissariat du Peuple à l'Education (Narkompros). Le Secrétaire général du Comité central du Parti communiste pansoviétique  (bolchevik) Staline regardait personnellement chaque long métrage tourné dans le pays. Certes, leur nombre ne dépassait alors pas 10 par an.

Comme se rappela plus tard Igor Vassilkov, membre de la direction de Goskino (Comité d’Etat pour le cinéma), lors d'une rencontre avec les responsables du ministère de la Cinématographie en 1946, le guide avait notamment souligné l'importance du nouvel art sur le plan de la propagande : « L'influence idéologique du cinéma est de plus en plus manifeste. En dix ans, un mauvais spectacle pourra être vu par 40000 personnes au maximum même s'il reste à l'affiche, alors que 120 millions de spectateurs verront un film en quelques mois. Le degré de nuisance sera très élevé ».

Ses "collègues" apportèrent également leur contribution au cinéma mondial. A ce propos, le Festival international de Venise, La Mostra de Venise, se tient depuis 1932 en Italie à l'initiative du dictateur italien Benito Mussolini qui aimait poser dans les films qui lui étaient consacrés. Le documentaire de Leni Riefenstahl Le Triomphe de la volonté (1935), véritable ode à Hitler, est considéré par de nombreux critiques du cinéma comme le meilleur film de propagande de tous les temps et du monde entier.

Mais le personnage préféré des réalisateurs est Napoléon et le sujet cinématographique le plus populaire est Cendrillon, dans toutes ses interprétations, y compris contemporaines. En ce qui concerne les personnages de fiction, après Cendrillon il convient de citer Hamlet, Carmen, Dr. Jekyll et Mr. Hyde, Faust, Roméo et Juliette, les Trois Mousquetaires, la Dame aux Camélias et Don Quichotte.

Parmi les réalisateurs les plus féconds figurent l'Allemand Rainer Werner Fassbinder qui a tourné 37 longs métrages, trois nouvelles, deux séries télévisées et un documentaire en 17 ans, et le Japonais Kenji Mizoguchi qui a à son actif 85 films, dont 30 seulement ont survécu.

Un record particulier est détenu par Charlie Chaplin qui, dans sa tragicomédie lyrique Les Feux de la rampe (1952), fut producteur, réalisateur, scénariste, compositeur, monteur, chorégraphe, auteur de costumes et interprète principal.

Le cinéphile le plus célèbre est Gwilym Hughes : entre 1953 et 1997 cet original a vu 22990 films, ce qui lui a valu de figurer dans le Livre Guinness des records.

Dans le film La Danse du lion (1980) Jackie Chan a dû tourner 1300 fois une scène délicate avec un éventail avant de réussir.

Le film Titanic (1997) de James Cameron est considéré comme le film ayant le plus rapporté de l'histoire du cinéma, puisque les recettes mondiales de projection ont été de 1 milliard 800 millions de dollars, sans parler des multiples Oscar, alors que le budget du film avait été de 200 millions de dollars. Le film a été distribué par deux célèbres compagnies d'Hollywood, Paramount Pictures, pour l’Amérique du Nord, et 20 Century Fox Film, pour le reste du monde.

En ce qui concerne Hollywood, les films y sont tournés partout. Ainsi, le célèbre cimetière d'Hollywood, Forever Cemetery, où reposent Mel Blanc, Cecil B. DeMille, Bugsy Siegel et d'autres célébrités, accueille depuis 2002 le prestigieux forum cinématographique d'été Cinespia, dans le cadre duquel sont présentés de nouveaux films. Le mur du mausolée du légendaire Rudolph Valentino y sert d'écran.

Il est à signaler que la célèbre inscription HOLLYWOOD qu'on voit sur les collines d'Hollywood apparut en 1923 comme publicité temporaire de la compagnie Hollywoodland spécialisée dans l'immobilier. Bien que la compagnie ait fait faillite, cette inscription est restée pour devenir une partie inaliénable de l'image d'Hollywood, son symbole.

Le film est toujours une grande illusion, mais, comme s'est exprimée à juste raison la célèbre actrice russe Faïna Ranevskaya, « tourner un mauvais film équivaut à cracher dans l'éternité », car les gens disparaissent, mais leurs visages, leurs voix, leur manière de marcher et leurs gestes restent pour l'éternité.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

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