Revue de la presse russe du 4 février

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Russie-USA: le nouveau traité START pourrait être signé au printemps/ Nucléaire iranien : un nouveau subterfuge de Téhéran/ Le programme balistique iranien doit inquiéter la communauté mondiale/ Experts: La Russie face au jeu double de ses partenaires gaziers

Vedomosti/Gazeta.Ru

Russie-USA: le nouveau traité START pourrait être signé au printemps

Moscou et Washington sont parvenus à un compromis sur le nouveau traité de réduction des armements stratégiques offensifs (START), lit-on jeudi dans les quotidiens Vedomosti et Gazeta.Ru.

La Russie présentera ses données sur les essais de nouveaux missiles. En échange de cela, les Américains s’engageront à ne pas contrôler la production de missiles mobiles.

Sergueï Prikhodko, conseiller du président Dmitri Medvedev, et les participants aux négociations affirment qu'il reste à s'entendre sur certains détails d'ordre technique. Après quoi le document pourra être signé en mars-avril.

Un porte-parole de la Maison Blanche a fait savoir que la Russie avait consenti à transmettre, conformément au nouveau traité, les données télémétriques sur les essais de nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, comme elle l'avait fait aux termes du traité START-1 (expiré en décembre 2009).

En réponse, les Etats-Unis acceptent de renoncer au contrôle de l'usine russe produisant des missiles (conformément au traité START-1, un groupe d'inspecteurs américains se trouvait en permanence à l'usine de constructions mécaniques de Votkinsk).

En ce qui concerne les indices quantitatifs, les Etats-Unis et la Russie se sont déjà entendus à ce sujet l'année dernière: les ogives seront réduites à 1500-1675, les vecteurs, à 700-800.

Selon Sergueï Prikhodko, la signature du nouveau traité est envisageable pour mars-avril. Il n'est pas exclu que cela ait lieu à Prague, affirme l'employé de l'administration présidentielle. Des experts proches de la partie américaine citent également la capitale tchèque comme lieu de la signature possible.

"Moscou ne rejette pas ce choix", a déclaré une source au Kremlin.

"La géographie de la signature du traité a peu d’importance", estime un participant aux négociations, Konstantin Kossatchev, président du Comité des affaires internationales de la Douma (chambre basse du parlement russe).

Selon lui, "un rapprochement important des positons des parties a eu lieu en décembre-janvier". "L’aspect technique du traité est concerté, il reste à perfectionner les traductions", précise le député.

Les désaccords entre Moscou et Washington ont été pratiquement surmontés, a déclaré Alexeï Arbatov, directeur du Centre de sécurité internationale de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales. Selon lui, la Russie peut même espérer que le lien entre la réduction des armements stratégiques offensifs et le problème de la défense antimissile soit reflété dans le texte du traité. "C'est important pour nous et moins pour les Américains", a souligné l'expert supposant que Washington se bornera à une "phrase générale".

"La ratification du traité représentera le principal écueil", prédit Alexeï Arbatov. Les positions du parti d'Obama au congrès se sont affaiblies, par conséquent, la ratification du nouveau traité ne sera pas chose facile, estime également Evgueni Miasnikov, expert au Centre d'étude des problèmes du désarmement.

Le Congrès américain insiste pour que la Maison Blanche présente le projet de traité START aux législateurs avant sa signature. Les deux tiers des voix des sénateurs (66 sur 100) sont nécessaires pour ratifier des traités internationaux, mais le sénat compte actuellement 41 républicains.

Kommersant/Izvetia

Nucléaire iranien : un nouveau subterfuge de Téhéran

Mardi soir, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a fait une déclaration qui a immédiatement fait sensation, lit-on jeudi dans les quotidiens Kommersant et Izvetia.

Il s’est dit Son pays était prêt à accepter le plan de l'AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et à expédier l'uranium faiblement enrichi à l'étranger en échange de combustible enrichi à 20 %. Mais à peine quelques heures plus tard, cela s'est révélé n’être qu’un nouveau subterfuge de Téhéran.

Téhéran avait déjà plusieurs fois rejeté les propositions de l'AIEA faites en octobre dernier, dans le cadre des consultations des « six » à Genève. Elles prévoyaient notamment d’envoyer les trois quarts de l'uranium faiblement enrichi (produits à l'usine de Natanz) en Russie pour le faire enrichir jusqu'à 19,75 %, et ensuite en France, où seront fabriquées les barres de combustible pour le réacteur nucléaire de Téhéran. Le cycle de traitement devait prendre une année. Ainsi, la réalisation de ce plan permettrait de lever les soupçons sur le caractère militaire du programme nucléaire iranien.

L'intervention d’Ahmadinejad a fait naître l’espoir que l’affaire a un peu bougé. Cependant, selon certains experts, les propos du président étaient vagues: il est tout à fait possible que, sous la pression de Washington qui menace de soulever la question de sanctions supplémentaires au Conseil de sécurité de l'ONU, Téhéran aurait une nouvelle fois décidé de gagner du temps et de sonder la réaction de la communauté internationale.

«La déclaration d’Ahmadinejad est sans doute provoquée par les craintes des dirigeants iraniens face aux éventuelles sanctions économiques, nonobstant tout leur optimisme ostentatoire, estime Vladimir Sajine, chercheur à l'Institut de l'orientalisme de l'Académie des Sciences de Russie. On ne peut exclure qu'il ne s’agisse là que d’un ballon d'essai. Et le marchandage sur les délais de livraison des barres d'uranium peut se prolonger à l'infini. Mais même si Téhéran acceptait toutes les conditions de l'AIEA, cela ne mettrait pas un point final à la question iranienne, mais constituerait seulement un « sursis » d’une ou deux années. Tout le monde parle de 1200 kg d'uranium qui doivent être réenrichis à l'étranger pour les besoins du réacteur de recherche de Téhéran. Or, ce réacteur est employé dans l'industrie médicale et, au fond, n'inquiète personne. L’objectif principal consiste à prendre aux Iraniens l'uranium faiblement enrichi qui pourrait servir à la production d'armes nucléaires. Mais l'Iran s’est déjà lancé dans des activités d’envergure pour augmenter ses capacités en la matière. L'usine de Natanz produit quotidiennement 2,5 à 2,7 kg d'uranium faiblement enrichi. Et si, selon les données de l'AIEA, en février 2008, l'Iran ne disposait que de 75 kg d'uranium, en novembre 2009, il en détenait déjà plus de 1700 kg ».

Bref, cette «nouvelle sensationnelle » n’a duré que quelques heures.

Au milieu de la journée d’hier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a ainsi expliqué les paroles du président : «Nous réfléchissons sur le mécanisme de la formule (échange d'uranium contre combustible), a-t-il déclaré. Cela signifie que la position de l'Iran en ce qui concerne le plan de l'AIEA n'a aucunement changé.

Vedomosti/Gazeta.Ru

Le programme balistique iranien doit inquiéter la communauté mondiale

Le lancement réussi d'un satellite orbital iranien a suscité une vive réaction d'Israël qui est certain de la destination militaire du programme spatial de Téhéran, lit-on jeudi dans les quotidiens Vedomosti et Gazeta.Ru.

Les premiers personnages de la république islamique ont beau assurer le contraire, cela ne tranquillise pas les pays voisins, y compris la Russie.

Le programme balistique de l'Iran inquiète autant l'Occident que les ambitions nucléaires iraniennes. Durant ces derniers mois, les Etats-Unis ont un peu revu leur position, estimant que Téhéran n'est pas en état de produire des missiles à longue portée, et ne représente donc une menace directe ni pour Washington, ni pour ses alliés en Europe.

Un nouveau succès enregistré par Téhéran dans la construction de missiles doit préoccuper la communauté mondiale, estime Vladimir Evseïev, chercheur au Centre de sécurité internationale de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales. "Si la fusée porteuse précédente avait lancé une capsule d'une charge utile de 27 kg, le missile actuel doit être plus lourd", ce qui est "un pas en avant" vers la création des moyens de véhiculation des armes nucléaires.

Le lancement du quatrième missile orbital en deux ans signifie que la technologie de sa fabrication est plus ou moins mise au point. Les experts sont certains qu'il est relativement facile de transformer un tel lanceur en missile balistique de longue portée capable de diriger les ogives dotés de telle ou telle charge vers un autre continent.

Les bombes nucléaires d'Israël, de l'Inde et du Pakistan ont été créées en tant que moyen d'intimidation dans le contexte de la guerre froide et d'une confrontation avec leurs voisins. Le désir de la Corée du Nord et de l'Iran (avant, de la Libye) de se doter de l'"arme de représailles" témoigne de l’attachement de leurs dirigeants politiques et militaires à des conceptions dépassées, considérant la bombe atomique comme la principale garantie de la sécurité de l'Etat et de son inviolabilité.

Dans les conditions actuelles, la sécurité reposant uniquement sur les armes de destruction massive en tant que moyen d'intimidation devient précaire. Les derniers conflits et guerres ont montré que la quantité et à la puissance des armements employés ne sont pas les seules choses qui importent. L’élément clé de la sécurité militaire est d’équiper l'armée en armes modernes de haute précision capables d'écraser efficacement les forces de l'adversaire, y compris l'aviation et les rampes de lancement de missiles, et de former des professionnels hautement qualifiés capables d'employer les moyens actuels de lutte.

Moscou réfléchit ces derniers temps (peut-être, un peu tardivement) à la justesse du principe politique "l'ennemi de mon ennemi est mon ami" qui a aidé l'Iran à créer des technologies modernes et, peut-être, des armes de destruction massive et des moyens de leur véhiculation. Mais pour la Russie qui dispose d'un bouclier nucléaire puissant, mais plus très jeune, le choix de sa propre stratégie de défense est aussi urgent.

Gazeta.ru

Experts: La Russie face au jeu double de ses partenaires gaziers

Le parlement bulgare a ratifié l’accord sur la construction du gazoduc européen Nabucco, lit-on jeudi dans le quotidien Gazeta.ru.

Sofia ne rejette pas non plus le projet russe South Stream, mais miserait plutôt sur son concurrent, pensent les experts. Du reste, pour la Russie, ce n’est pas un problème que de modifier l’itinéraire de son gazoduc.
 L’accord concernant Nabucco a déjà été ratifié par la Hongrie. A noter que la Bulgarie, comme la Hongrie, avait conclu avec la Russie un accord intergouvernemental sur le South Stream et que la Hongrie a même institué fin janvier avec "Gazprom" une compagnie conjointe, South Stream Hungary Zrt, qui a justement pour tâche de réaliser le projet en territoire hongrois.

La Turquie, elle aussi, opère sur deux fronts à la fois : tout en étant actionnaire de Nabucco, à la fin de l’année dernière elle a également appuyé le projet South Stream et devrait donner son autorisation définitive à l’aménagement du gazoduc South Stream dans ses eaux territoriales avant le 10 novembre 2010, dès que seront connus des résultats des expertises géologique, sismologique et écologique.

Selon les analystes, cette « double » approche est tout à fait logique. « Chaque pays prend ses précautions et table sur les deux projets à la fois pour garantir son approvisionnement énergétique à venir, estime Dmitri Lioutiaguine, expert chez Veles Kapital. En fin de compte, chaque pays choisirait sans doute l’un des deux ». Il est théoriquement possible de faire passer par son territoire deux gazoducs à la fois, mais économiquement cela est dépourvu de sens : au fond personne n’a besoin de deux pipelines transportant du gaz dans une même direction. Le choix dépendra donc probablement des délais d’achèvement de tel ou tel projet, et pour le moment, le South Stream devance son concurrent. En outre, la question de l’alimentation en gaz de Nabucco reste toujours en suspens.

«La Bulgarie essaiera de faire traîner au maximum ses négociations avec la Russie, tout en gardant un œil sur l’avancée du projet Nabucco, estime Alexeï Makarkine, directeur général adjoint du Centre des technologies politiques. Si tout se passe comme prévu pour Nabucco, le gouvernement bulgare renoncera définitivement au gazoduc russe, mais si Nabucco s’enlise, par exemple, dans le cas où ses actionnaires ne parviendraient toujours pas à trouver les ressources à puiser, la Bulgarie reviendrait au South Stream».

Toutefois, même si les Bulgares renonçaient pour de bon à coopérer avec la Russie, ce ne serait pas une catastrophe, souligne Lioutiaguine : « Simplement, l’itinéraire du gazoduc serait modifié et le tube passerait par la Turquie et le norazd de la Grèce ». En même temps, l’expert n’exclut pas que, lassés des atermoiements incessants de Sofia, les Russes renoncent d’eux-mêmes à faire passer le gazoduc par le territoire de la Bulgarie au profit de la Turquie et de la Grèce avec lesquelles la Russie a des relations bien plus chaleureuses.

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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