La Russie resserre son partenariat avec le Venezuela

© RIA Novosti . Aleksei Nicolski / Accéder à la base multimédiaLe premier ministre Vladimir Poutine se rendra le 2 avril en visite au Venezuela
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La Russie mène apparemment une politique très offensive en direction de Caracas. Le premier ministre Vladimir Poutine se rendra le 2 avril en visite au Venezuela.

 

 

La Russie mène apparemment une politique très offensive en direction de Caracas. Le premier ministre Vladimir Poutine se rendra le 2 avril en visite au Venezuela.

Il renforcera les ententes politiques intervenues entre les présidents Hugo Chavez et Dmitri Medvedev en 2008 (lors de la visite de M. Medvedev au Venezuela) et en 2009 (au cours de la visite de M. Chavez en Russie) par d'importants accords économiques, énergétiques, militaires et techniques (les accords sur la science et la culture seront conclus plus tard, après leur mise au point). Vladimir Poutine a déjà maintes fois rencontré le président vénézuélien Hugo Chavez, mais ce sera sa première visite au Venezuela.

La majeure partie des accords de coopération (extraction commune et raffinage du pétrole et du gaz, coopération dans le nucléaire civil, fournitures de camions, de matériel aéronautique, banques conjointes, etc.) ont déjà été concertés. Il ne reste qu'à peaufiner certains détails d'ordre technique.

Hugo Chavez possède certainement un puissant attrait pour les Slaves qui sont d’un naturel ouvert. Mais cette amitié peut s'avérer pernicieuse pour lui. Les Etats-Unis suivent déjà avec vigilance et inquiétude ses contacts qui ne cessent de se renforcer avec la Russie dans le domaine pétrolier, dans les sphères militaire et économique, dans le nucléaire civil, etc. Qui plus est, la Biélorussie, elle aussi, coopère avec le Venezuela.

Fin mars, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a effectué une visite au Venezuela (et au Brésil). Il a déclaré après son voyage que le Venezuela  était un "allié stratégique" de Minsk et c'est à partir de ce pays que la Biélorussie mènerait son "offensive" (au sens positif du mot, comme s'est exprimé le président biélorusse) dans toute l'Amérique latine. Chavez et Loukachenko ont convenu que le Venezuela (le plus grand producteur de pétrole de l'hémisphère occidental) fournirait en 2010 à Minsk 4 millions de tonnes de pétrole et que le premier lot de 80000 tonnes serait transporté à titre de test par tankers via la mer Noire dès le printemps de cette année. Les difficultés purement techniques n'arrêtent pas Minsk qui espère même s'entendre avec l'Ukraine et faire fonctionner "à contresens" le pipeline Odessa-Brody par lequel la Russie achemine, pour l'instant, son pétrole destiné à l'exportation, mais dans la direction opposée. Minsk a l'intention de fournir à Caracas des camions MAZ et des tracteurs. Expliquant à son cabinet ce tournant commercial et économique vers le Venezuela, Alexandre Loukachenko a déclaré que c'était un pays quasi idéal pour la coopération, car ses rapports avec la Biélorussie sont caractérisés par la "transparence et l'honnêteté". 

Il est vrai, notre amitié date de longtemps et elle est plus pragmatique. A présent, l'accent est mis sur l'exploitation commune de gisements de pétrole et de gaz, la construction d'une usine d'aluminium, les livraisons de matériel de guerre ou les licences de production de ces derniers. Poutine et Chavez donneront leur "bénédiction" à la transaction portant sur l'exploitation du grand gisement de pétrole de Junin-6 (60% de l'entreprise mixte appartiennent au Venezuela et 40% à la Russie). Ses réserves de pétrole sont évaluées à 53 milliards de barils. A Caracas, Poutine doit mettre la dernière main à la transaction de 2006 sur la livraison de 38 hélicoptères Mi-17. Depuis 2005, le Venezuela a déjà acheté à la Russie des hélicoptères, des avions de combat et des fusils d'assaut Kalachnikov pour 4 milliards de dollars. Moscou est disposé à accorder à Caracas un crédit de 2,2 milliards de dollars pour acheter 92 chars T-72 et des systèmes de lance-roquettes multiples Smertch. Tout cela ne constitue qu'une partie des grandioses plans communs.

Il faut dire que tout cela se passe dans le contexte du glissement de plus en plus évident de l'Amérique latine de positions de gauche ou de centre-gauche vers la droite ou le centre-droite. On observe régulièrement les flottements périodiques de ce continent politiquement versatile.

Jusqu'à la fin de l'année dernière, les gouvernements ou les présidents d'Argentine, du Brésil, du Pérou, de l'Equateur, du  Venezuela, du Chili, de l'Uruguay, du Paraguay et, bien entendu, de la Bolivie pouvaient être considérés comme des leaders de gauche ou des socialistes. Ce virage vers le "rose" a commencé bien avant et continué sous George Bush fils qui avait presque "oublié" l'Amérique latine. Obama est déterminé à assurer le retour des Etats-Unis dans leur "arrière-cour". Cela augure des changements politiques. D'ailleurs, ils ont déjà commencé.

Les dirigeants de droite ont déjà remplacé les socialistes au Panama et au Chili. En Argentine, la présidente socialiste Cristina Kirchner ne sera probablement pas réélue l'année prochaine. Au Brésil, le candidat de la droite devancera certainement son concurrent de gauche à l'élection de 2011. Les perspectives sont similaires au Pérou.

Les positions d'Hugo Chavez à l'intérieur du pays sont précaires. Le plus curieux, c'est que même l'opposition vénézuélienne anti-Chavez (sauf extrême-droite) est favorable aux contacts avec Moscou, estimant qu'on ne peut que saluer les investissements des compagnies russes de production de pétrole, de gaz, d'aluminium, des grandes sociétés de constructions automobiles et d'autres encore.

 

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

 

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