La Russie vue par la presse francophone le 11 août

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La sécheresse va affaiblir une économie russe déjà fragile/ Août, mois maudit pour la Russie/ Même quand elle étouffe, la Russie sacrifie ses poumons verts

Le Monde

La sécheresse va affaiblir une économie russe déjà fragile

Si les incendies reculent quelque peu en Russie, la canicule et la sécheresse pesant depuis six semaines sur le pays ne donnent pour l'instant pas de signe de répit.

Conséquence : l'économie russe, qui se remet tout juste de la crise économique mondiale, se voit mise à mal, qu'il s'agisse de sa croissance, du prix des céréales ou de l'inflation.

Les estimations officielles ne devraient être connues que d'ici à plusieurs mois, mais certains économistes évaluent déjà le préjudice de ce désastre entre 7 et 15 milliards de dollars (5 et 11 milliards d'euros). Selon Alexandre Morozov, économiste en chef de la banque HSBC en Russie, le coût de la vague de chaleur devraient s'élever à 1 % du PIB, soit 15 milliards de dollars, le secteur agricole payant le plus lourd tribut.

Envolée du prix des matières premières

Selon les derniers chiffres du ministère de l'agriculture, datant du 4 août, 10,7 millions d'hectares de cultures ont déjà été détruits, soit plus de 20 % des espaces agricoles du pays. Les cultures de blé sont les plus touchées, la Russie étant le troisième exportateur mondial de cette céréale.

"La sécheresse devrait provoquer une chute de 30 à 33 % des récoltes de céréales cette année", assure Alexandre Morozov. Lundi 9 août, le premier ministre, Vladimir Poutine, a annoncé une nouvelle révision à la baisse des prévisions de récolte de céréales pour 2010, à 60-65 millions de tonnes, contre 97 millions de tonnes récoltées en 2009.

L'état d'urgence a été décrété dans 27 régions agricoles essentiellement situées dans la partie européenne de la Russie, où se situe le "tchernoziom", une terre noire particulièrement fertile. Jeudi, l'ancien président avait déjà appliqué un embargo aux exportations de céréales afin d'éviter une pénurie et donc une hausse des prix sur les marchés intérieurs.

Mais ces mesures n'ont pas suffi à empêcher le prix du pain de s'envoler, ces derniers jours à Moscou. La miche de 380 grammes a ainsi connu une hausse de 20 % en quelques jours sur les marchés moscovites, passant de 15 roubles (38 centimes d'euro) à 18 roubles (45 centimes)

Ralentissement de la croissance

Autre conséquence de la canicule et de la fumée, selon Alexandre Morozov, "les entreprises annoncent la fermeture de lignes de production et la réduction des horaires de travail". La hausse de la mortalité et de la morbidité ralentit encore l'économie.

"La croissance économique en Russie est en train de ralentir et la vague de chaleur va encore la ralentir un peu plus", estime ainsi l'économiste.  Alors que l'économie russe s'est violemment contractée de 7,9 % en 2009 en raison de la crise mondiale, les autorités tablent sur une croissance de 4 % du PIB en 2010, grâce à la remontée progressive des cours des hydrocarbures, dont les ventes représentent 60 % des exportations du pays. Mais ce chiffre pourrait être revu à la baisse.

Risque d'accélération de l'inflation

La sécheresse devrait aussi avoir un sévère impact sur l'inflation, fléau que la Russie était en train d'éradiquer. La banque ING a ainsi relevé ses prévisions pour 2010 et 2011 à 8,5 % et 9,5-10 %, contre respectivement 6,8 % et 7,6 % prévus auparavant (et 8,8 % en 2009).

Face à la catastrophe naturelle, le ministère du développement économique a récemment admis le risque d'une accélération de l'inflation dès septembre. Le gouvernement, inquiet d'éventuels troubles sociaux, a par ailleurs décidé de plafonner les prix d'une vingtaine de produits alimentaires.

Europe1.fr

Août, mois maudit pour la Russie

Le mois d'août en Russie a rarement été synonyme de calme au cours des vingt dernières années.

Attentats, conflits armés, coup d'Etat, accidents, canicule exceptionnelle et graves incendies de forêts : août semble être pour les Russes un mois maudit, jalonné d'événements souvent dramatiques. Outre les feux de forêt meurtriers qui ravagent le pays cet été, d’autres drames ont touché le pays les années précédentes, hasard du calendrier, exactement à la même période.

17 août 2009 : accident à la centrale Saïano-Chouchenskaïa

A 8 heures 15 (heure locale), la salle des machines de la centrale hydroélectrique du réservoir de Saïano-Chouchensk est envahie par les eaux. Une des six turbines est détruite. Deux mille sauveteurs sont mobilisés. Mais ce drame cause la mort de 75 personnes. L’accident aurait été revendiqué par des Tchétchènes qui disent avoir posé une bombe anti-char dans la salle des machines.

8 août 2008 : la guerre contre la Géorgie

La Géorgie attaque la région pro-russe d'Ossétie du Sud. Se fondant sur le fait que la grande majorité des Ossètes du Sud ont un passeport de la Fédération de Russie, le président russe, Dmitri Medvedev, ordonne à ses troupes d'intervenir afin de protéger la population de l'Ossétie du Sud. Le cessez-le-feu est signé le 16 août. Dix jours plus tard la Russie reconnaît officiellement l'indépendance de l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

24 août 2004 : attentat dans des avions de ligne

Le 24 août, deux avions de ligne russes s'écrasent. Il s’agit d’un double attentat. Quatre-vingt-dix personnes perdent la vie. Puis, une semaine plus tard, le métro moscovite est la cible d'une femme kamikaze, dans le nord de la ville.

Août 2000 : catastrophe sur catastrophe

Tout commence le 8 août avec l’attentat sur la place Pouchkine en plein centre de Moscou : 13 morts et 120 blessés. Puis le 12 août le sous-marin nucléaire Koursk sombre avec 118 membres d'équipage lors de manœuvres en mer de Barents. Aucun survivant. Et enfin, le 27 août un incendie ravage la tour de la télévision d'Ostankino, l'une des plus hautes du monde (540 mètres) et l'un des symboles de Moscou.

Août 1999 : incursion au Daguestan

En 1999 un groupe de fondamentalistes musulmans venant de Tchétchénie, sous le commandement de Chamil Bassaïev, ainsi que des convertis locaux, déclenchent une insurrection ratée au Daguestan. Cela presse la décision russe d'envahir la Tchétchénie plus tard dans l'année.

17 août 1998 : krach financier

Le krach financier de 1998 entraine une forte dévaluation du rouble. Les marchés financiers s'effondrent. Des dizaines de milliers d'épargnants et des dizaines de banques sont ruinés.

19-21 août 1991 : coup d'Etat manqué

Au début des années quatre-vingt-dix, un véritable rapport de force s’installe au Kremlin entre Boris Eltsine et les organes du pouvoir soviétique. Les conservateurs communistes tentent un coup d’Etat contre le président Mikhaïl Gorbatchev. Ils échouent. Leur tentative accélère la fin de l'Union soviétique.

20 minutes

Même quand elle étouffe, la Russie sacrifie ses poumons verts

PLANETE - Des militants écologistes se battent malgré les intimidations pour préserver une forêt...

«Napoléon a brûlé Moscou, mais n’a pas abattu les arbres», «Aujourd’hui Khimki, demain Boulogne». Cela fait plus d’une semaine que les manifestations se multiplient autour de la forêt de Khimki, près de Moscou, et que les références à la France se multiplient sur les pancartes.

A travers ces slogans, c’est le groupe français Vinci qui est visé, car il est un des principaux associés à la construction d’un nouveau tronçon d’autoroute reliant Moscou à Saint-Petersbourg. Problème: la forêt de Khimki, un des poumons verts de Moscou, sera rasée pour laisser la place à l’autoroute.

Trois ans de lutte qui dégénèrent

Une association de riverains, le Mouvement pour la défense de la forêt de Khimki, se bat depuis déjà trois ans pour empêcher l’abattage. Ils ont proposé un projet qui permettait de contourner la forêt, mais le maître d’œuvre l’a refusé, le jugeant «incohérent», rapporte La voix de la Russie.

Mi-juillet, les militants écologistes ont installé des camps de protestation destinés à bloquer les engins de chantier, alors que les travaux commençaient sans autorisation légale. L’agression du leader du mouvement de défense de la forêt, Evguenia Tchirikova, par «un inconnu» a envenimé la situation.

Dans un témoignage publié le 7 août sur le site Europe solidaire sans frontières, Evguenia Tchirikova décrit les pressions exercées sur les manifestants. Menacés par des gardiens engagés par la société en charge de la déforestation et des vigiles «à l’apparence criminelle» et «très agressifs», les activistes tentent de résister aux arrestations arbitraires et aux violences physiques, tandis que l’accès des journalistes au site est très contrôlé et que des groupes soupçonnés d’être liés aux néo-nazis tournent autour des manifestants.
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