Revue de la presse russe du 30 août

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Des aumôniers pour les prisons russes/ Du gaz en échange du gazoduc/ Le premier lancement de vaisseaux spatiaux du cosmodrome russe pour 2018/ Les réseaux 4G remis aux calendes grecques/ La perfide Albion effrayée par un sous-marin russe

Nezavissimaïa gazeta

Des aumôniers pour les prisons russes

Alexandre Reimer, le directeur du Service pénitentiaire fédéral russe (FSIN), a parlé lors d’une interview de l’expérience menée par son département sur l’emploi de prêtres dans les institutions pénitentiaires, qualifiés généralement d’aumôniers pénitentiaires. Selon lui, cette expérience est menée actuellement dans le cadre d’une collaboration étroite dans quatre régions du pays avec le département des prisons de l’Église orthodoxe de Russie.

Le département synodal des prisons est une nouvelle institution de l’Église orthodoxe de Russie fondée le 5 mars 2010. Il est présidé par l’évêque de Krasnogorsk Irinarkh (Grezine) qui a une grande expérience en matière d’organisation des visites des prisons locales par les prêtres de son ancien diocèse de Perm. Le 3 juin 2010, lors de la première conférence de presse du département, il avait déclaré aux journalistes qu’il avait l’intention de mettre en place un grand service d’apostolat pénitentiaire, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Il a expliqué que "le patriarcat de Moscou ne pouvait pas encore allouer des fonds financiers" à l’aumônerie pénitentiaire mais que ce dernier "devrait prochainement être capable d’accomplir son travail social avec l’aide du gouvernement". Pour cela "il faut, tout d’abord, prouver à l’État et aux fonctionnaires que nous savons le faire".

L’expérience consistant à créer des postes d’aumôniers pénitenciers dans les prisons a déjà commencé et c’est le FSIN qui l’avait initiée. Ainsi, le jour de la conférence de presse à Moscou du président du département d’aumônerie pénitentiaire, la direction diocésaine de Kemerovo s’est réunie au complet pour débattre de la lettre officielle reçue du FSIN leur demandant de faire des propositions concernant la mise en place d’aumôniers pénitenciers dans les prisons de la région. Le rapport du prêtre Gleb Kourluta présenté lors de la réunion des églises du district pénitencier a révélé qu’à titre d’expérience le FSIN de Russie prévoyait d’ouvrir plusieurs postes d’aumônier dans certains diocèses du pays (Saratov, Mordovie et Kamtchatka) pour les établissements pénitenciers. Lors de la réunion de la direction diocésaine il a été décidé de financer le service d’assistance pastorale par l’administration des établissements pénitenciers. En d’autres termes, d’embaucher des prêtres dans le FSIN.

Il faut noter que l’Église Orthodoxe de Russie est déjà la plus largement représentée dans les prisons. Selon les informations officielles du site du FSIN de Russie, au 1er août 2010, 523 lieux de culte sont ouverts dans les colonies correctionnelles et dans les centres de détention du département. Parmi eux 40 mosquées et 2 synagogues, selon les déclarations officielles du FSIN faites lors de la signature d’accords pour la coopération avec le conseil des muftis de Russie et la Fédération des communautés juives de Russie. La majorité des aumôniers pénitenciers appartient donc à l’Église Orthodoxe de Russie.

Vedomosti

Du gaz en échange du gazoduc

L’Ukraine pourrait recevoir de Moscou les garanties d’un approvisionnement stable en gaz russe au prix valable pour le marché intérieur de Russie, donc peu élevé, a déclaré Alexeï Miller, le président de Gazprom. En échange Kiev devra partager son réseau d’approvisionnement en gaz.

La population ukrainienne pourrait acquérir le gaz au prix du marché intérieur de Russie, c’est-à-dire de le payer 40% moins cher, pour environ 60 dollars pour 1 000 mètres cubes. Un effet social à aussi grande échelle pourrait découler de l’union de Gazprom et de Naftogaz, a déclaré Alexeï Miller, le président du monopole russe, lors d’une émission de la chaîne télévisuelle Vesti-24 après les négociations de vendredi avec les homologues ukrainiens, écrit lundi le quotidien Vedomosti. Tout d’abord, estime Miller, Gazprom et Naftogaz pourraient créer un groupe sur une base russo-ukrainienne commune de ressources et d’extraction: "Cela serait un facteur important de prévisibilité et de stabilité dans les livraisons de gaz aux consommateurs ukrainiens". "Nous menons un dialogue actif pour l’extension de notre collaboration, et dans ce cadre nous étudions diverses possibilités dont la condition principale est d’être profitables aux compagnies et aux populations des deux pays à la fois", a commenté Iouri Boïko, le ministre ukrainien de l’Énergie, la déclaration d’Alexeï Miller.

Gazprom a présenté une liste de champs d’exploitation qui pourraient faire partie de la coentreprise, a déclaré Miller. Il n’a pas donné de précisions sur les projets dont il est question, faisant seulement remarquer qu’il pourrait s’agir de "champs d’exploitation importants" de la Sibérie occidentale et au Sud de la Russie avec des réserves de 800-1 000 milliards de mètres cubes de gaz. On parle également des projets de développement des gisements en Astrakhan, affirme une source proche de Naftogaz. En échange Gazprom voudrait contrôler le gazoduc ukrainien, déclare-t-elle.

La loi exige que le système de transport de gaz reste propriété de l’Ukraine. Le président Viktor Ianoukovitch pourrait changer la loi (son parti est majoritaire au parlement) mais il y a peu de chances qu’il prenne une telle décision car cela pourrait agiter l’opposition, estime Vadim Karassev, directeur de l’Institut des Stratégies Globales à Kiev.

Moscou a soulevé le problème le plus douloureux d’Ukraine, à savoir celui du prix du gaz, estime Karassev. La population ukrainienne reçoit le gaz à un prix réduit, près de 100 dollars, tandis que les entreprises le reçoivent au prix d’import, c’est-à-dire pratiquement trois fois plus cher.

Il existe un autre point faible, c’est la stabilité des livraisons dans la mesure où les gazoducs de Nord Stream et de South Stream menacent d’éloigner de Kiev les flux de transport du gaz russe. Mais Gazprom ne fournit toujours pas la garantie de remplir le gazoduc ukrainien, déclare une source proche du gouvernement ukrainien.

L’idée de réunir Gazprom et Naftogaz avait été avancée en avril 2010 par le premier ministre Vladimir Poutine. Ce n’est pas rentable pour Kiev, affirme Bogdan Sokolovsky, ancien conseiller du président ukrainien pour les questions énergétiques, car les fonctionnaires russes reconnaissent qu’en échange de 100% de Naftogaz et du système ukrainien de transport de gaz, l’Ukraine pourrait n’obtenir que 5% de la coentreprise. La création d’un groupe mixte est un compromis, estime Sokolovsky: Moscou pourra participer à la gestion du gazoduc ukrainien, Kiev obtiendra l’accès aux gisements russes et garantira le remplissage du gazoduc.

Vzgliad

Le premier lancement de vaisseaux spatiaux du cosmodrome russe pour 2018

La première installation de lancement de vaisseaux spatiaux sera mise en service au cosmodrome russe de Vostotchny en 2015. Le premier lancement d’un vaisseau spatial y est prévu dès 2018, selon la déclaration faite samedi au cours d’une réunion à laquelle a participé le premier ministre russe Vladimir Poutine. Le cosmodrome Vostotchny sera la confirmation de la prééminence technologique de la Russie et il donnera un coup de pouce au développement de l’Extrême-Orient russe.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine a présidé une réunion au cosmodrome Vostotchny actuellement en chantier. Il a confirmé que la Russie était prête à construire son propre cosmodrome ce qui devrait assurer au pays le statut de leader technologique et servirait de coup de pouce magistral au développement de l’Extrême-Orient russe, écrit lundi 30 août le quotidien Vzgliad.

Avant la réunion, le premier ministre russe a pris connaissance du schéma et de la maquette du futur cosmodrome. Anatoly Perminov, le directeur de Roskosmos (Agence spatiale fédérale de Russie), a annoncé que Vostotchny devrait comprendre deux installations de lancement et toutes les infrastructures nécessaires à la préparation des fusées avant lancement ainsi que deux bâtiments d’assemblage.

Anatoly Perminov a expliqué que le cosmodrome Vostotchny, avec ses équipements ultramodernes, aurait une superficie dix fois inférieure à celle de Baïkonour et trois fois moindre que celle du cosmodrome Plessetsk.

Le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov a déclaré qu’une unité des Forces de missiles stratégiques avec des silos se trouvait autrefois à l’emplacement du cosmodrome actuellement en chantier. C’est de cette base que quatre lancements commerciaux ont déjà été opérés. En portant leur choix sur cette aire, les concepteurs du futur site partaient de la proximité du Transsibérien et de l’autoroute devant relier la ville de Tchita à celle de Khabarovsk, ainsi que du fleuve Amour.

Il est prévu que la première installation de lancement du cosmodrome Vostotchny soit mise en service en 2015. "Il est nécessaire de créer l’unité d’organisation et de gestion vers 2011, de construire la première installation de lancement en 2015-2016, de mettre en service la deuxième tranche du cosmodrome en 2016-2018 et de lancer les premiers vaisseaux spatiaux pilotés depuis ce cosmodrome en 2018-2020", a expliqué Vladimir Poutine.

Le futur cosmodrome servira à lancer les vaisseaux spatiaux servant à remplir diverses missions ainsi que les vaisseaux cargos et les vaisseaux non habités de différentes catégories et, éventuellement, des modules de la Station spatiale internationale.

Actuellement, la Russie effectue les lancements de ses vaisseaux spatiaux à partir du cosmodrome de Baïkonour situé au Kazakhstan. Le premier ministre russe a déclaré qu’en dépit du contrat de coopération signé avec Baïkonour et devant rester en vigueur jusqu’en 2050, la Russie avait besoin de son cosmodrome national pour assurer, notamment, sa sécurité militaire.

RBC daily

Les réseaux 4G remis aux calendes grecques

La création de zones d’essais LTE est remise à plus tard en Russie

On vient d’apprendre que la création de zones d’essais des réseaux de 4ème génération en Russie a été remise sine die. C’est le ministère russe de la Défense qui s’est opposé à la mise en oeuvre du projet. Or, c’est cet organisme qui détient la rangée principale de fréquences pouvant servir au déploiement des réseaux 4G. Les acteurs du marché affirment que le ministère russe des Télécommunications pourrait, de ce fait, renoncer complètement aux essais de réseaux de la 4ème génération en cédant ce droit aux sociétés qui se verront attribuées les fréquences en vue de leur utilisation commerciale ultérieure.

C’est une source dans l’un des organismes de l’État concernés qui a annoncé que la création des zones d’essais des réseaux du standard LTE avait été remise sine die. Vendredi dernier, le vice-ministre russe des télécommunications Naoum Marder a confirmé cette information en expliquant que le problème nécessitait un examen supplémentaire, écrit lundi 30 août le quotidien RBC daily.

Une source proche de cet organisme de l’État a fait savoir que la mise en place les essais des réseaux 4G ne dépendait actuellement que du ministère russe de la Défense qui, dès le début de l’été, avait annoncé son refus d’accorder pour les essais les fréquences allant de 2,3 à 2,4 GHz et de 790 à 862 MHz car ces ressources étaient actuellement en partie requises pour les besoins de l’Armée. Le ministère de la Défense n’a pas changé d’attitude depuis. "Il n’est pas exclu que les zones d’essais LTE ne soient pas créées du tout", a annoncé l’interlocuteur de RBC daily.

Selon le scénario le plus probable, les technologies LTE seront testées par les sociétés qui se verront finalement imparties les fréquences en question. De ce fait, l’État pourra éviter la situation gênante qui se produit fréquemment lorsque les opérateurs mettent en place des zones d’essais en dépensant de l’argent et demandent ensuite de leur attribuer en échange les fréquences.

La décision n’a toujours pas été prise pour déterminer ceux qui participeront aux essais des réseaux de la 4ème génération. Des sources diverses avaient indiqué précédemment que les essais de réseaux 4G seraient confiés au ministère russes des Télécommunications assisté par des organisations indépendantes spécialisées. Au printemps dernier, on évoquait la participation de plusieurs opérateurs à la fois, y compris le Grand Trio des opérateurs russes de la téléphonie mobile ainsi que la société Tele2. La décision a alors été prise de définir les zones d’essais des réseaux de la 4ème génération en dehors de Moscou et de Saint-Pétersbourg. La liste des régions devant participer aux essais des technologies LTE comprenait les régions de Kostroma, de Sverdlovsk, de Rostov et de Primorié. Les tests des technologies LTE étaient prévus dans toute la rangée des fréquences reconnues par l’Union internationale des télécommunications (UIT) comme étant les plus convenables au développement de ce standard, à savoir les fréquences allant de 790 à 862MHz, de 900 à 1800 MHz, de 2,3 à 2,4 GHz et de 2,5 à 2,6 GHz.

Rossiïskaïa gazeta

La perfide Albion effrayée par un sous-marin russe

Selon un journal britannique de renom, un submersible russe a suivi un sous-marin britannique Vanguard porteur de missiles intercontinentaux Trident, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Selon les Britanniques, le sous-marin russe tentait d’enregistrer les bruits uniques du porteur d’engins sous-marin de la flotte britannique. Si le vaisseau russe avait réussi, cela aurait remis en question l’efficacité des forces stratégiques britanniques de dissuasion, ni plus ni moins. Heureusement pour ces dernières, un submersible anti-sous-marin Trafalgar s’est lancé pour intercepter le sous-marin russe Akoula et a chassé l’espion des côtes britanniques, faisant échouer la perfide mission des Russes.

C’est curieux mais il semble que l’incident se soit en fait produit il y a déjà plus de six mois et qu’aucune information n’ait été divulguée jusqu’à présent. Encore un détail intéressant, selon les médias britanniques, il a été noté un nombre record depuis 1987 de contacts acoustiques avec des sous-marins russes dans l’Atlantique du nord.

Mais que se passe-t-il en vérité ? Il s’agit tout simplement de manœuvres planifiées, indique l’État-major principal de la flotte russe. Les sorties plus fréquentes des sous-marins nucléaires russes en plein océan ne témoignent que du fait que la formation des sous-mariniers reprend son cours habituel. La plupart de nos vaisseaux ont déjà passé trop de temps dans leurs docks.

Les sous-marins nucléaires du projet 971 ("Chtchouka-B" selon le classement soviétique) font partie de la troisième génération et constituent une version en acier des "barracudas" en titane du projet 945, meilleurs sous-marins nucléaires polyvalents du XXe siècle. Ils sont destinés à chasser tous les types de sous-marins de l’ennemi, ainsi que ses groupements de porte-avions. La caractéristique de ces appareils réside dans leur capacité à découvrir dans l’océan les traces d’un navire de surface ou d’un sous-marin plusieurs jours après son passage. Cette information a été publiée dans les médias dès le début des années 1990. De plus, ces sous-marins sont très discrets. Ce n’est pas donc par hasard, que l’OTAN a dénommé "Requins" les sous-marins du projet 971.

Si un tel sous-marin a en effet apparu près du littoral écossais, cela n’est d’aucune façon lié à l’espionnage, soulignent les sous-mariniers russes. Il s’agit plutôt d’un entraînement d’une chasse à un sous-marin stratégique qui est une chose risquée, mais tout à fait ordinaire.

En ce qui concerne l’espionnage, la Russie a déjà construit des appareils spéciaux impossibles à repérer. Quant aux "bruits uniques" des sous-marins de combat, ils ont été enregistrés par les experts russes et de l’OTAN il y a bien longtemps.

Cet incident qui se serait passé près du littoral de l’Écosse il y a six mois pour n’être rendu public que maintenant ne témoigne aucunement d’une confrontation ou d’une aggravation des relations entre la Russie et l’OTAN.


Ces textes tirés de la presse russe n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti

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