Revue de la presse russe du 6 septembre

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L'avenir de la Russie résumé par les experts du Club Valdaï//L’intégration de la Russie à l'OTAN//L'usine IjAvto relancée//Les états-majors unissent leurs efforts//Le Service fédéral anti-monopole négocie avec le G4 pétrolier

Rossiiskaïa gazeta, Izvestia

L'avenir de la Russie résumé par les experts du Club Valdaï

Cette année, plus de 30 politologues et journalistes russes et près de 40 étrangers se sont réunis à bord du navire Kronstadt afin de discuter de l'histoire et de l'avenir de la Russie. Et nous indiquer également la marche à suivre: fait-il s'unir avec quelqu'un et à quel point la formule “l'alliance militaro-politique avec les États-Unis, l'intégration à la locomotive asiatique et le rapprochement socio-politique avec l'Europe“ est-elle juste, écrivent lundi les quotidiens Rossiiskaïa gazeta et Izvestia.

La Russie devrait-elle faire une pause au lieu de décider définitivement et irrémédiablement où nous devons aller chercher l'amitié, en Asie ou en Europe?

“Nous ne connaissons pas très bien l'Asie à laquelle nous aurons à faire dans 5-7 ans, affirmait l'un des membres du Club Valdaï. Et les perspectives avec l'Ancien Monde ne sont pas très claires non plus. Dans le classement d'influence de 2008 des élites mondiales l'Union Européenne est à la neuvième place, derrière l'Inde, la Russie et le Japon. Des pays pris à part de l'UE, notamment l'Allemagne ou la France, ont plus d'influence sur l'ordre mondial que toute l'Europe réunie.

Le professeur Chen Chilian a suggéré que la Russie devait rester autonome, malgré les frais. Compter sur soi-même sans refuser l'aide étrangère raisonnable. Rendre son pays plus attirant pour la population et le capital.

Les difficultés considérables du rapprochement avec l'Europe ont été reconnues par plusieurs orateurs. Nous sommes condamnés à un destin commun avec l'Europe mais nous ne pouvons pas souscrire à l'ensemble de ses règles. “Nous ne sommes pas prêts pour une telle union et cela représente l'obstacle principal. Avant de parler de l'union tout devrait être compatible, avoir une construction similaire“, a estimé l'un des participants à la réunion en évoquant les perspectives russes d’adhérer à la famille européenne.

Rossiiskaïa gazeta a réussi à obtenir les résultats de l'enquête menée auprès des membres du forum. Ce projet, appelé Index de Valdaï, montre sur une échelle de – 5 à + 5 la considération de l'élite intellectuelle des facteurs primordiaux qui influencent le développement de la Russie. La grande majorité des visiteurs étrangers ont évalué plus ou moins positivement le rôle de notre pays dans la sécurité régionale et mondiale ainsi que son activité diplomatique. Quant à l'état réel du système politique, beaucoup d'évaluations ont été modestes, ainsi qu'en ce qui concerne le développement et l'attraction économique de la Russie.

Les estimations des participants russes ont été plus radicales. Le seul domaine qui avait une tendance définitivement positive s'est révélée être la politique étrangère. Tous les autres domaines ont été évalués de manière pessimiste. À ce sujet, il convient de rappeler la déclaration du professeur Chen Chilian, faite lors de la discussion: selon lui, la Russie devrait se débarrasser de l'estime de soi négative, cela en fait une cible trop facile pour les critiques extérieures.

RBC Daily

L’intégration de la Russie à l'OTAN

L'institut de développement contemporain (INSOR), chaperonné par le président russe Dmitri Medvedev, a transmis au Kremlin le rapport sur les possibilités de développement des relations de la Russie avec l'OTAN. Il comporte plusieurs propositions allant jusqu'à l'adhésion de la Russie à l'alliance. Dans une perspective à court terme, la dernière version est tout à fait irréalisable, estiment les experts et proposent de se limiter au changement du format de la coopération avec le bloc militaro-politique, écrit lundi le quotidien RBC Daily.

L'INSOR, dont le conseil de tutelle est présidé par Dmitri Medvedev, a préparé et envoyé à l'attention de l'administration présidentielle le rapport “Les perspectives du développement des relations de la Russie avec l'OTAN“. Selon le rapport, il convient de les développer par l'une des trois façons suivantes: en intégrant complètement la Russie à l'alliance, en adhérant à l'OTAN sur la base d'un traité stratégique bilatéral pour la sécurité ou en créant un conseil de coordination des organisations internationales, l'Union Européenne, l'OTSC, l'OCS et, probablement, l'ONU. Le rapport n'aborde pas les délais de réalisation de ces propositions.

“Le rapport est sur le bureau de Dmitri Medvedev et il devrait en prendre connaissance très prochainement“, a déclaré le représentant de l'INSOR à RBC Daily. On estime que les thèses principales du rapport seront annoncées par les représentants de l'INSOR lors du forum politique à Iaroslavl, le 9 septembre.

Le directeur de l'INSOR, Igor Jurgens, a déclaré que le projet du rapprochement avec l'OTAN était proposé par l'institut depuis longtemps. Le rapport actuel, selon lui, prévoit plusieurs scénarios, de la confrontation à la paix. M. Jurgens n'a pas pu préciser quel plan serait le plus réalisable. “Tout dépendra de la situation en Russie et de la proposition de transformation de l'alliance formulée lors du sommet de l'OTAN à Lisbonne en décembre», a déclaré M. Jurgens.

Les experts ne croient pas au rapprochement rapide avec l'OTAN. “Cela n'aura pas lieu prochainement, estime Vladimir Evseev, expert militaire de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de l'Académie des Sciences de Russie. Aujourd'hui, il existe beaucoup trop de contradictions dans nos relations : l'Europe n'arrive toujours pas à nous pardonner la guerre en Ossétie du Sud, nous avons des questions sur la défense antimissile européenne, sur le Traité sur les forces conventionnelles en Europe“.

Selon d'autres experts, la Russie s'apprête déjà progressivement à l'adhésion à l'OTAN, en particulier par la réforme militaire. “Dans les années à venir, 30% d'armement russe sera en provenance d'Israël et des pays de l'OTAN, a expliqué Leonid Ivachov, le président de l'Académie des questions géopolitiques. La passage à un système de brigade, l'acquisition d'équipements étrangers, les exercices communs réguliers, tout cela est fait afin de s'adapter aux structures OTAN“.

Selon M. Ivachov, le directeur de l'INSOR avait déclaré que Dmitri Medvedev était le premier dirigeant russe qui n'estimait pas que l'effondrement de l'URSS était une catastrophe, et que le but de sa politique était d'intégrer la Russie au système de sécurité euro-atlantique et d'adhérer à l'OTAN.

Kommersant

L'usine IjAvto relancée

L'IjAvto, qui avait stoppé intégralement sa production au printemps 2009 en raison de la crise et licencié 5 000 personnes, reprend sa production cette semaine. L'usine sera chargée de montage des véhicules Lada et prochainement des véhicules sud-coréens Hyundai-Kia. Cela ne résoudra pas les problèmes d'IjAvto pour autant : sa capacité de production ne sera exploitée que de moitié et dans un an, en raison de l'arrêt de la production des Lada, elle sera de nouveau confrontée au problème de l'élargissement de la gamme des modèles, et la basse rentabilité des montages contractuels ne permettra pas de rembourser à brève échéance la dette s'élevant à près de 15 milliards de roubles, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Vendredi, on apprenait que le Groupe automobile unifié (qui dirige l'IjAvto dans l'intérêt des créanciers) s'était entendu avec le consortium Hyundai-Kia pour la reprise de la production de ses modèles à l'usine IjAvto. L'usine en était chargée avant la crise (en particulier des modèles Kia Spectra et Sorento) mais elle a intégralement cessé la production et a licencié 5 000 employés au printemps 2009. Officiellement, les bureaux russes de Kia et de Hyundai se sont refusés à tout commentaire. Le président du Groupe automobile unifié Igor Koulgan a également refusé de commenter la situation. Toutefois, deux sources proches du groupe ont déclaré que “les négociations avec la partie coréenne étaient sur le point de s'achever“.

Selon les interlocuteurs de Kommersant, cette semaine le premier ministre Vladimir Poutine se rendra à l'IjAvto pour l’inauguration de la chaîne de montage. Tout est prêt pour le lancement du montage des Lada 2104 livrées par AvtoVAZ (le projet a été décrit dans le numéro du Kommersant du 27 août). Le Groupe automobile unifié pourrait également annoncer l'accord pour le montage conclu avec Hyundai-Kia, déclarent les sources.

Deux autres modèles, au moins, pourraient être ajoutés à ceux construits avant la crise : la nouvelle phase de la Sorento et de la Cerato (qui n'a encore jamais été assemblée en Russie). De plus, l'usine pourrait commencer le montage des modèles commerciaux pour Hyundai.

Igor Koulgan déclarait que l'IjAvto était prête à assembler près de 60 000 Hyundai et Kia par an. Encore près de 70-90 000 véhicules seront construits par l'usine pour Lada, ce seront les modèles à propulsion arrière: en plus du modèle Lada 2104, il est également question des modèles 2105 et 2107. La capacité théorique de l'IjAvto représente 220 000 véhicules par an, cela signifie que ces deux projets correspondraient à près de la moitié de ses capacités de production.

L'assemblage contractuel n'est pas une activité des plus rentables, et on ignore comment l'IjAvto compte rembourser sa dette, de plus avec une capacité de production inexploitée, fait remarquer Mikhaïl Pak de la société d'investissement Aton: pour le moment, le lancement de la production rappelle la résolution de problèmes sociaux. Probablement, lorsque l'AvtoVAZ arrêtera l’assemblage de Lada à l'IjAvto, l'usine se concentrera sur la production Hyundai-Kia et la gamme du consortium sud-coréen sera élargie, estime le directeur d'AG Capital Alexandre Aguibalov. Quoi qu'il en soit, les Coréens ont des grands projets en Russie, rappelle l'expert. À partir de 2011, Hyundai lancera sa propre usine d'une capacité de production de 150 000 véhicules près de Saint-Pétersbourg. Selon le bilan de janvier – juillet 2009, Kia occupe la deuxième place des ventes, la huitième place revient à Hyundai.

Rossiïskaïa Gazeta

Les états-majors unissent leurs efforts

Le ministère russe de la Défense et le comité militaire de l’Union Européenne constitueront un groupe conjoint de travail ayant pour mission de planifier et de coordonner les activités communes, écrit lundi 6 septembre le quotidien Rossiïskaïa Gazeta. Cette décision a été prise par Nikolaï Markov, chef de l’Etat-major général russe, et par Haakon Syren, son homologue représentant l’Union Européenne.

Lors des pourparlers à Moscou, les hauts fonctionnaires militaires ont discuté des méthodes de lutte contre la piraterie maritime ainsi que des activités de maintien de la paix et d’aide humanitaire, des problèmes relatifs à la défense antiaérienne et à la réduction des armes conventionnelles en Europe et d’autres problèmes de sécurité globale sur le continent européen. C’était la première visite officielle du général suédois Haakon Syren en Russie. Début 2010, il avait déjà rencontré son homologue russe au siège de l’OTAN et le dialogue de Moscou a poursuivi, d’une certaine manière, les pourparlers entamés à Bruxelles.

“Nous accordons une grande importance aux activités communes de la Russie et de l’Union Europénne. Dans ce contexte, de nombreuses questions nécessitent un examen commun afin d’éclaircir nos positions respectives“, a fait remarquer Nikolaï Markov à son homologue.

Haakon Syren s’est exprimé dans le même sens en faisant remarquer que la coopération militaire entre la Russie et l’Union Européenne ne faisait que commencer mais qu’elle apporterait nécessairement des résultats tangibles. En fait, ces résultats sont déjà visibles au Tchad et près des côtes somaliennes où les militaires russes et européens réussissent à mener des opérations de maintien de la paix et de lutte contre la piraterie.

Les généraux se sont entretenus à huis clos. Toutefois, on pouvait juger de leur agenda en se basant sur la composition sérieuse de la délégation russe qui comprenait le chef de l’Etat-major général russe ainsi que son nouvel adjoint Guerassimov, le chef du commandement de l’Armée de l’air Tcherniaïev et le premier adjoint au chef de l’Etat-major général de la marine Bourtsev.

Il avait été prévu que Haakon Syren se rendrait dans le cantonnement de la 5ème brigade détachée d’infanterie Tamanskaïa déployée à Alabino près de Moscou. On pouvait donc conclure de cette visite que le général Makarov ferait part à son collègue des réformes profondes de l’armée russe. C’est le général Valery Guerassimov qui a briévement abordé ce sujet avec les journalistes. La création du District militaire de l’ouest a constitué le premier pas vers la modernisation du système de commandement des forces armées russes. La création de ce district sera suivie par la mise en place intégrale des Districts du sud, du centre et de l’est. Il est attendu que ce processus sera achevé d’ici le 1er octobre 2010, deux mois avant la date fixée par le président russe.

Par ailleurs, les informations ont été confirmées selon lesquelles le commandement suprême de l’Armée de mer russe devrait être transformé en un département de l’Etat-major général de l’armée d’ici 2012. Son siège se trouverait à Moscou, dans le bâtiment de l’Etat-major général de l’Armée de terre. Le déménagement du commandement suprême de l’Armée de mer devrait commencer d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, des directions de l’Armée de mer seront créées auprès des états-majors des Districts de l’ouest, du sud et de l’est pour commander les forces régionales de la marine.

Si ces informations sont authentiques, il serait logique de présumer que la même décision a été prise au sujet des commandements suprêmes des Armées de terre et de l’air dont les commandements régionaux seront également soumis aux chefs des nouveaux districts militaires. Selon certaines informations, la réduction des compétences des commandements suprêmes conduirait à la réduction des deux tiers de leur personnel.

Vedomosti

Le Service fédéral anti-monopole négocie avec le G4 pétrolier

Le Service fédéral anti-monopole russe (FAS) pourrait régler de manière pacifique ses contestations avec les compagnies pétrolières russes Lukoil, Rosneft, Gazprom neft et TNK-BP. Ces sociétés sont accusées de collusion ayant visé à maintenir des prix excessivement élevés sur le marché de gros des produits pétroliers russe en 2008 et au 1er trimestre 2009. Les sociétés en question ont été pénalisées à hauteur de 26,1 milliards de roubles et elles ont toutes porté plainte afin de contester ces accusations, écrit lundi 6 septembre le quotidien Vedomosti.

Igor Artemiev, le dirigeant du FAS, avait toujours souligné qu’il n’était pas question d’un arrangement à l’amiable. Or, en juin, Artemiev a annoncé avoir reçu une offre d’arrangement de la part de Rosneft mais il a réaffirmé que les négociations n’auraient pas lieu, à moins que le premier ministre russe Vladimir Poutine n’en donne l’ordre.

Cet ordre a été donné: on l’a appris vendredi, lors de l’audience à la Cour d’arbitrage de Moscou consacrée à l’examen de la plainte portée contre le FAS par Gazprom neft. Après avoir examiné la requête du FAS, le juge a remis l’audience au 1er octobre.

Selon une source informée du déroulement du procès initié par Gazprom neft, le représentant du FAS aurait déclaré à la Cour que c’est à la demande du gouvernement que son Service acceptait l’arrangement à l’amiable. Les négociations se poursuivent avec d’autres compagnies. L’arrangement à l’amiable prévoit l’aveu de leur culpabilité de la part des compagnies pétrolières.

Le premier ministre russe n’aurait pas donné d’ordres particuliers au FAS, déclare Dmitri Peskov, le secrétaire de presse du chef du gouvernement. Toutefois, il a donné son accord pour la signature de l’arrangement à l’amiable et il détient toutes les informations relatives à son éventuelle signature. Dmitri Peskov est sûr que le problème sera résolu d'un jour à l'autre.

En commentant l’offre de Rosneft en juin, Igor Artemiev a précisé que l’arrangement à l’amiable permettait de réduire l’amende infligée à la société à 1% de son chiffre d’affaires, à condition toutefois que cette dernière reconnaisse sa culpabilité mais que l’annulation complète de l’amende n’était pas prevue par la loi. La première amende de Rosneft s’élève à 1,5 milliards de roubles, soit 1,1% de son chiffre d’affaires, la deuxième est de 5,3 milliards de roubles, soit plus de 4% du chiffre d’affaires. Le FAS pourrait la réduire à 2,7 milliards de roubles.

On pourrait se féliciter du succès des compagnies pétrolières, déclare Igor Jurgens, le vice-président de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs. Or, il est impossible de saluer ce changement brusque des règles du jeu par les fonctionnaires. C’est le vice-premier ministre Igor Setchine qui est responsable du secteur pétrolier. Il est également président du directoire de Rosneft, poursuit Igor Jurgens selon lequel le revirement du FAS est un signal visant à faire comprendre aux entreprises qu’elles devraient se mettre en quête de protecteurs.


Ces textes tirés de la presse russe n`engage pas la responsabilité de RIA Novosti

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