Les titres du 11 mai 2011

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Le cercle vicieux de la situation autour du Pakistan / Le meurtre de Ben Laden ou un second ticket pour Obama / Kadhafi erre entre les morts et les vivants

Moskovskie novosti
Le cercle vicieux de la situation autour du Pakistan

Le président pakistanais Asif Ali Zardari arrive à Moscou, écrit mercredi 11 mai le quotidien Moskovskie novosti. Les relations entre les deux pays, traditionnellement assez froides, se sont récemment intensifiées, et chaque rencontre attire l’attention. Actuellement, l’intérêt est alimenté par la crise entre Islamabad et son principal patron, Washington. La découverte d’Oussama Ben Laden à 800 mètres de la principale académie militaire du Pakistan a provoqué aux Etats-Unis une vague d’accusations de duplicité envers l’allié pakistanais. Islamabad, en réfutant les soupçons, est particulièrement indigné par le fait que les forces d’élite américaines aient pu agir sur son territoire sans l'avoir avisé.

L’intérêt de Moscou est évident: la situation autour de l’Afghanistan, dont dépendent les événements en Asie centrale, est de moins en moins prévisible. La stratégie américaine est floue, la situation afghane est instable et la possibilité de coordination des efforts avec les voisins n’est pas moins opaque. L’élimination du terroriste numéro un a exacerbé l’incertitude. Le président américain Barack Obama obtient un argument en faveur du retrait des forces américaines: le principal objectif fixé dix ans auparavant est atteint. Cependant, même si la décision était déjà prise, le maintien du contrôle de la situation en Afghanistan après le retrait des troupes américaines nécessiterait la coopération du Pakistan, ce qui paraît à l’heure actuelle improbable.

Les préférences de Kaboul sont controversées. Hamid Karzaï a déclaré à plusieurs reprises qu’il était temps pour les Afghans de gérer seuls leur pays, et après l’opération d'Abbottabad il a fait remarquer que son pays était loin d’être un foyer de menace. D’un point de vue sécuritaire, nul n’est convaincu que les structures gouvernementales afghanes sont en mesure de maintenir l’ordre dans le pays sans l’OTAN et les Etats-Unis. De nombreux habitants craignent une répétition des événements horribles de 1992-1996, lorsqu’en se débarrassant de l’armée soviétique et du gouvernement pro-moscovite de Najibullah, l’Afghanistan est devenu l’arène d’une guerre de tous contre tous (d’ailleurs, avec une participation active du Pakistan). Pour cette raison, le stationnement à long terme des troupes américaines, quoique à une échelle réduite, dont la possibilité est sondée par Washington, provoque en Afghanistan aussi bien l’indignation que le soulagement.

Les voisins ne souhaitent pas voir de bases américaines permanentes. La Russie, la Chine, l’Inde et l’Iran soutiennent la solution "régionale" dont la base demeure floue, excepté le fait qu’il faille s’appuyer sur les autorités de Kaboul, et non pas sur le contingent occidental. La visite de Zardari à Moscou, juste après les consultations sino-pakistanaises stratégiques fin avril et la visite du ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi en Russie la semaine dernière, vise à faire avancer cette discussion.
 
Nezavissimaïa gazeta
Le meurtre de Ben Laden ou un second ticket pour Obama

L’euphorie liée à l’élimination par les Navy Seals américains du terroriste international numéro un Oussama Ben Laden, tombe progressivement, écrit mercredi 11 mai le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les manifestations enthousiastes à Washington et dans d’autres villes américaines, les applaudissements des congressistes qui, en oubliant un instant la concurrence et les différends entre les démocrates et les républicains, saluaient le vainqueur de Ben Laden, le président américain Barack Obama, ont cessé. Les analystes parlent unanimement de la cote de popularité en hausse du président américain et lui prédisent la victoire, qui encore hier semblait impossible, à l’élection présidentielle.

Cependant, on montre toujours sur les principales chaînes américaines les images fascinantes de l’assaut du blockhaus d'Abbottabad au Pakistan, où se cachait le principal terroriste de la planète. Les plus grandes éditions papier et informatiques publient des photos sur ce sujet, bien qu’un grand nombre d’experts et de politiciens commencent à poser la question suivante: est-ce que le meurtre de Ben Laden a réellement eu lieu comme on nous le présente, avec des conclusions favorables pour l’administration américaine et pour Barack Obama personnellement? Bien que tout soit clair à ce sujet. Le succès de l’élimination du plus odieux criminel mondial est évident. Désormais, il est nécessaire de tirer un profit maximum de ce fait pour qu'il impacte l’élection présidentielle de 2012.

Mais les analystes et les commentateurs oublient un détail. Le fait est que la lutte contre le terrorisme international ne s’achève pas avec l’élimination des chefs d’organisations terroristes, que ce soit Al-Qaïda ou les talibans. De plus, de telles exécutions sommaires, comme celle de Ben Laden, ne nous rapprochent pas de la victoire sur le mal mondial, mais au contraire nous en éloignent. Et ce n’est pas parce qu’après chaque tête coupée, une autre repousse au Yémen ou en Egypte, le problème n’est pas là. En tuant les chefs des groupes criminels, l’armée et les services de renseignement américains et d’autres pays de l’OTAN, ainsi que l’armée et les services spéciaux russes luttent contre la couche supérieure des mouvements terroristes, mais pas contre leurs origines et racines.

On sait depuis longtemps qu’il est impossible de vaincre le terrorisme par des méthodes militaires ou spéciales. Il faut faire tout son possible pour priver les terroristes de leurs fondements idéologiques et économiques: le chômage, la pauvreté, l’analphabétisme et l’humiliation sociale. Car les nouveaux mouvements extrémistes puisent leurs effectifs à ces sources. Il est temps que les pays les plus riches du monde commencent à partager dans la pratique et non pas en paroles leurs richesses, leurs connaissances, leurs cultures, leur médecine et leur éducation, toutes leurs capacités industrielles et technologiques avec les pays d’Asie et d’Afrique qui sont incapables de se sortir de la pauvreté et de l’arbitraire par leurs propres moyens. Il est temps de ne plus y venir avec des fusils, des missiles et des drones d’attaque, mais avec des grues de construction. Aider à y construire des écoles, des universités, des usines et des hôpitaux…

Bien sûr, édifier en un ou même cinq ans ce que l'on a sciemment ou non omis de faire des décennies durant est une mission impossible. Mais il n’existe aucune autre solution. Sinon, nous continuerons à célébrer les nouvelles éliminations de chefs de réseaux terroristes, à discuter de la couleur du niveau de sécurité, et à pleurer en même temps les milliers de compatriotes tués dans une autre guerre perdue contre le terrorisme.

 
Kommersant
Kadhafi erre entre les morts et les vivants

A partir de 8 heures du matin, le 31 mars 2010, c’est-à-dire depuis que l’OTAN a pris le commandement de l’opération militaire en Libye, l’aviation de l’Alliance a effectué 5.968 vols, dont 2.372 ont été des frappes aériennes, écrit mercredi 11 mai le quotidien Kommersant. De nouvelles attaques ont été organisées dans la nuit de lundi à mardi. Conformément au rapport officiel de l’OTAN, cette nuit les forces de l’Alliance ont détruit 15 dépôts de munitions près de la ville de Mizda, un poste de commandement et un char près de la ville de Misurata, et deux dépôts d’armements près de Syrte.

Les autorités libyennes affirment que la résidence de Mouammar Kadhafi, le centre de télévision et le bâtiment de l’agence d’information libyenne JANA ont été la cible d'attaques. Le porte-parole du gouvernement Moussa Ibrahim a déclaré aux journalistes que l’OTAN cherchait à éliminer le colonel Kadhafi et sa famille, en tentant parallèlement de le couper du reste du monde. Interrogé sur l'endroit où se trouvait Kadhafi pendant le bombardement, M. Ibrahim n’a pas voulu répondre à cette question. Cependant, il a fait remarquer que des civils, dont quatre enfants, ont été blessés au cours de l’offensive.

L’OTAN réfute l’information sur des victimes parmi la population civile. De même que les accusations selon lesquelles les forces d'Alliance cherchent à éliminer Mouammar Kadhafi. Par ailleurs, le Secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a déclaré que "Kadhafi est fini" et qu’il ferait mieux de "se faire à l’idée que ni son régime, ni lui, n’ont d'avenir."

L’optimisme des représentants de l’OTAN s’est accru après le succès des rebelles libyens qui, grâce au soutien aérien et naval, ont enfin réussi à repousser les troupes de Kadhafi de la partie Ouest de la ville portuaire de Misurata.

Le journal saoudien Ash-Sharq Al-Awsat a écrit en se référant à un fonctionnaire libyen haut placé qu'en s'attendant à une éventuelle attaque terrestre de l'OTAN, Mouammar Kadhafi a commencé une mobilisation à grande échelle de femmes et d’enfants dans l’armée. "Nous avons des informations fiables, selon lesquelles l’OTAN prépare une invasion terrestre en Libye", a déclaré le fonctionnaire qui a souhaité garder l’anonymat. A son tour, Andres Fogh Rasmussen a réfuté cette information: "Le mandat que nous possédons ne prévoit pas une opération terrestre, et nous n’avons pas l’intention de l’enfreindre ou de chercher à le faire élargir."

Cependant, l’opposition libyenne et la presse occidentale sont avant tout préoccupées par le sort du chef de la Jamahiriya, qui n’a pas fait d’apparition en public depuis la mort de l’un de ses fils et de trois petits-enfants au cours du bombardement de l’OTAN dans la nuit du 30 avril au 1er mai. Certaines éditions estiment qu’il a été blessé, voire tué.

"Tout le monde se demande si Kadhafi est vivant ou non. C'est le thème numéro un dans les milieux de l’opposition, a déclaré Adel Sunnala, journaliste libyen et rédacteur du site Jeel Libya. Mais personne ne dispose d’informations précises au sujet de son sort. Je pense qu’il est en vie et qu’il continue à diriger l’opération d'écrasement de la rébellion." La Haye semble également convaincue que le colonel est en vie. Hier, on a appris que dès le 16 mai la Cour pénale internationale pourrait délivrer des mandats d’arrêt contre Kadhafi, les membres de sa famille et ses proches collaborateurs. Le gouvernement libyen est suspecté de crime contre l’humanité. Toutefois, plus l’opération en Libye se poursuit, plus les experts doutent que le colonel sera capturé vivant.



Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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