FIFA, corruption et Interpol

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La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a reconnu son incapacité totale à faire face aux matches truqués. Il a été nécessaire d’appeler Interpol à l’aide.

La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a reconnu son incapacité totale à faire face aux matches truqués. Il a été nécessaire d’appeler Interpol à l’aide. L’organisation internationale du football, très riche, est prête à transférer à l'organisation mondiale de police criminelle 20 millions d’euros.

Le problème des matches truqués a depuis longtemps franchi le cadre national et les frontières étatiques. Le bon vieux temps est révolu où l’affaire se limitait à une entente à l’amiable entre les dirigeants de deux clubs qui avaient décidé de partager les points, ou à un accord entre les dirigeants d’un club et l’arbitre. La mondialisation a également touché ce secteur.

Il existe des syndicats internationaux de bookmakers puissants et tentaculaires généralement basés dans les pays d’Asie et en relation étroite avec les mafias. Admettons que quelque part sur Terre, un certain match doit avoir lieu. Et qu'une somme importante est placée sur un certain résultat. Puis ce match se termine avec le résultat prévu, et quelqu’un s’enrichit.

Il est clair que ce quelqu’un s’entend préalablement avec les équipes qui jouent ou avec l’arbitre. Cependant, il est extrêmement difficile de mettre la main sur cette personne. Les parties "contractantes" peuvent se trouver sur différents continents. Elles ne signent aucun accord écrit.

Les bookmakers ne divulguent jamais les montants des mises à l’avance. Ils sont dévoilés à la fin, et des coïncidences heureuses sont toujours possibles. Enfin, les "conspirateurs" sont rusés, et ils n’utilisent jamais dans leurs spéculations des matches trop importants qui attirent l’attention, tels que la finale de la Ligue des champions ou les demi-finales d’un tournoi.

Les fonctionnaires de la FIFA sont incapables de comprendre ces subtilités. Leur décision de s’adresser à Interpol est tout à fait naturelle. La situation nécessite des forces de police possédant des bases de données internationales. 20 millions d’euros, ce n’est pas une si grande somme pour la Fédération internationale, et son président Joseph Blatter a déclaré que le financement des programmes anticorruption pour les joueurs, les juges et les personnels des équipes serait poursuivi.

Toutefois, on en arrive à se demander si Interpol ne pourrait pas financer à son tour le programme anticorruption pour la FIFA? Car cette organisation internationale n’est soumise à aucun contrôle, or des flux financiers de plus en plus importants circulent parmi ses dirigeants. Nul n’est-il jamais soumis à la tentation de plonger le bras dans ces flux?

L’année dernière, un tel cas a été identifié tout à fait par hasard grâce aux efforts des journalistes, sans aucune participation de la police ou des services spéciaux. Plusieurs journalistes américains ont "changé de profession", ils ont décidé de se présenter comme membres du comité d'organisation du championnat du monde aux Etats-Unis et ont commencé à proposer ouvertement des pots de vin aux fonctionnaires haut placés de la FIFA.

Deux victimes ont mordu à l’hameçon: Amos Adam du Nigéria et Reynald Temarii de Tahiti (il représentait la Fédération de l’Océanie). Les journalistes ont immédiatement fait état du succès de leur provocation, un scandale retentissant a éclaté et les deux "ripoux" potentiels ont été suspendus.

La présomption d’innocence oblige à reconnaître que ces deux personnes sont des exceptions et qu’ils ont porté atteinte à la réputation de l’organisation. C’est probablement le cas. Mais pour l’instant personne n’est en mesure de passer aux rayons X les autres fonctionnaires haut placés de la FIFA.



L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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