Les titres du 1er décembre 2011

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Crise en Ossétie du Sud: Tskhinvali compte sur Moscou // Toujours aucun compromis sur le gaz russe pour l’UE // La destruction de la nature en Chine dépasse sa croissance économique // Empoisonnement de Lougovoï: confirmation par le Comité d’enquête russe

Vedomosti

Crise en Ossétie du Sud: Tskhinvali compte sur Moscou

Hier soir, Alla Djioïeva, dont la victoire à la présidentielle en Ossétie du Sud a été annulée par la Cour suprême en raison des infractions commises pendant le scrutin, a décidé de faire appel de cette décision, écrit jeudi 1er décembre le quotidien Vedomosti. Mardi et dans la journée d’hier, ses représentants déclaraient qu’ils n’avaient pas l’intention de contester la décision de la cour. Alla Djioïeva a pris cette résolution après s’être entretenue avec le président sud-ossète sortant Edouard Kokoïty, a déclaré une source de son administration. Le délai d'examen de l’appel sera fixé aujourd’hui, a déclaré Atsamaz Bitchenov, président de la Cour suprême sud-ossète.

Près de 1.000 personnes ont manifesté dans la journée au centre de la capitale de l’Ossétie du Sud, a noté le politologue Alexeï Tchibirov. Selon lui, un tel nombre de personnes rend déjà les autorités nerveuses. Si la situation n’était pas réglée, Alla Djioïeva pourrait faire sortir dans la rue jusqu’à 10.000 personnes, estime Alexeï Tchibirov. Batraz Dzoutsati, représentant d’Alla Djioïeva, est convaincu que jusqu’à 17.000 personnes pourraient participer aux manifestations pacifiques. Au total la république compte 72.000 habitants.

Dans la matinée, les partisans d’Alla Djioïeva ont tenté de pénétrer dans le bâtiment de la Commission électorale centrale sud-ossète pour obtenir les procès-verbaux de la présidentielle, mais les forces de sécurité ont commencé à tirer en l’air. Néanmoins, Alla Djioïeva a été autorisée à entrer et les procès-verbaux attestant sa victoire contre le candidat prorusse Anatoli Bibilov avec un écart de 16% lui ont été remis. Plusieurs centaines de ses partisans avaient l’intention de rester dans la rue toute la nuit et ont commencé à allumer des feux. Les réseaux sociaux ont déjà baptisé ces événements "révolution de neige."

Une source d’Interfax dans l’administration du président sud-ossète Edouard Kokoïty a déclaré que les décisions visant à surmonter la crise ne seraient pas prises avant l’arrivée à Tskhinvali du représentant de l’administration présidentielle russe. Comme l’a déclaré Batraz Dzoutsati, hier soir on attendait l’arrivée de Sergueï Vinokourov, chef du département présidentiel russe pour les relations interrégionales et culturelles avec les pays étrangers. La source de l’administration d’Edouard Kokoïty n’a pas non plus exclu l’éventualité de sa visite. Le secrétariat de Sergueï Vinokourov a déclaré que dans la matinée il était parti en voyage d’affaire là où son adjoint se trouvait déjà depuis plusieurs jours, sans préciser où exactement. Bien que le ministère russe des Affaires étrangères ait exclu dans une déclaration officielle l’éventualité d'une ingérence dans la crise intérieure [en Ossétie du Sud]. Ce qu'Edouard Kokoïty a également confirmé.
 
Kommersant

Toujours aucun compromis sur le gaz russe pour l’UE

La Russie et l’Union européenne entament un nouveau cycle de négociations gazières dans le contexte de la détérioration significative des relations dans ce secteur, écrit jeudi 1er décembre le quotidien Kommersant.

Aujourd’hui, Sergueï Chmatko, ministre russe de l’Energie, rencontrera à Moscou le commissaire européen à l’Energie Günther Oettinger. Ils aborderont les "questions pertinentes de la coopération énergétique", a rapporté le service de presse du ministère russe de l’Energie en se refusant à tout commentaire. La Commission européenne a également refusé d'évoquer cette visite. Début novembre, Sergueï Chmatko a déclaré qu’il avait l’intention de s’entretenir avec Günther Oettinger au sujet du Troisième paquet énergie de l’UE et du projet européen Corridor Sud destiné à acheminer le gaz en provenance d’Asie en contournant la Russie. Au cours des six derniers mois ces thèmes sont devenus la cause de la détérioration des relations gazières entre la Russie et l’UE.

Selon les sources proches des négociations, "aujourd’hui Sergueï Chmatko essayera de régler le conflit et de convaincre le commissaire européen de revenir aux accords convenus auparavant." En mai, lorsque le russe Gazprom a soumis à la Commission européenne le projet de gazoduc South Stream en espérant qu’il ne sera pas concerné par les normes du Troisième paquet énergie (qui prévoit le libre accès au gazoduc pour les tierces personnes), Sergueï Chmatko a personnellement promis que d’ici l’automne l’UE signerait avec la Russie un accord intergouvernemental sur le statut particulier du gazoduc South Stream, qui est l’alternative russe au Corridor Sud.

Dès son retour à Moscou, le ministre a donné les mêmes garanties aux dirigeants russes, ont déclaré les sources, et c’est la raison pour laquelle le Kremlin constate avec perplexité que l’accord intergouvernemental n’a toujours pas été signé. D’ailleurs, selon les sources, aujourd’hui Moscou n’est pas tant préoccupé par le Troisième paquet énergie, qui est déjà considéré comme un fait établi, que par le lobbying actif du Corridor Sud par l’UE. "La situation est si sérieuse que je crains le début des exercices militaires russo-iraniens conjoints à proximité des frontières du Turkménistan et de la Turquie", a déclaré un fonctionnaire. La Russie voudrait bloquer le projet de construction du gazoduc transcaspien sous la mer caspienne entre le Turkménistan et la Turquie à destination de l’Europe, et aujourd’hui Sergueï Chmatko tentera de convaincre Günther Oettinger de revenir aux positions initiales des négociations."

Il n’y a pas d’idées concrètes quant aux concessions mutuelles. La participation de Moscou au projet Nabucco (l’un des itinéraires possibles du Corridor Sud) figure parmi les plus improbables, déclare la source. Malgré les affirmations de Gazprom selon lesquelles South Stream sera construit dans les délais impartis, tout le monde est parfaitement conscient que la situation restera au point mort sans le consentement de la Commission européenne et de la Turquie (l’un des tronçons du gazoduc devrait passer via ses eaux), et il serait plus simple pour la Russie de participer au projet Corridor Sud plutôt que de s’efforcer d’y résister, a supposé un fonctionnaire russe. Toutefois, il a reconnu que cette idée était pour l’instant plutôt "exotique" et on ignore si Sergueï Chmatko l'évoquera pendant son entretien avec Günther Oettinger. Paolo Scaroni, président de l’italien ENI, qui était l’une des initiateurs du projet South Stream avec Gazprom, a été le premier à proposer d’unir South Stream et Nabucco. Or non seulement cette idée n’a pas été soutenue par Gazprom, mais elle est également devenue source du conflit entre le monopole gazier russe et Paolo Scaroni.

Toutefois, l’affaire ne devrait pas aller jusqu’à un conflit sévère, car les Etats-Unis et l’Union européenne soulignent toujours que la Russie fait partie intégrante du secteur énergétique européen et qu’il faut continuer à travailler avec elle.
 
Moskovskie Novosti

La destruction de la nature en Chine dépasse sa croissance économique

Le rythme très élevé de la croissance économique au cours des trois dernières décennies en Chine s'accompagne d'un préjudice immense pour l’environnement et la santé de la population, écrit jeudi 1er décembre le quotidien Moskovskie Novosti. L’environnement est devenu l’un des principaux problèmes de la société chinoise. Comme l’a déclaré le haut fonctionnaire du Comité central du parti communiste chinois Chen Xiwen, la pollution de l’environnement est l’un des facteurs capables de conduire à des manifestations de masse des paysans. La tâche de construire une civilisation écologique a été fixée par le parti communiste lors que XVIIe congrès en automne 2007 au même titre que le développement économique, politique et culturel. La pureté de l’environnement est l’un des éléments clés de la "société harmonieuse", que les autorités ont promis de construire d'ici 2020.

Le travail ciblé sur les économies d'énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre a été lancé en Chine au milieu des années 2000. Les autorités ferment les entreprises accusant un retard technologique qui sont les plus néfastes pour l’environnement. Les entreprises polluantes reçoivent des notes plus basses, payent plus d’impôts et rencontrent plus de difficultés pour obtenir des prêts.

Mais la Chine est loin d’avoir accompli un progrès décisif dans la préservation et le rétablissement de l’environnement. Les émissions dues à la combustion du charbon sont la principale source de pollution en Chine. Le pays est le leader mondial en termes d’émissions du dioxyde de soufre dans l’atmosphère. Les centrales thermiques en sont la principale source. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), parmi les dix villes les plus polluées du monde, sept se trouvent en Chine.

Sur plus de 660 villes chinoises, plus de 400 souffrent du manque d’eau, dont 114 connaissent une pénurie aiguë. Le phénomène est principalement lié à la pollution.

Comme ailleurs dans le monde, le progrès économique de la Chine est calculé en fonction du PIB, qui ne tient pas compte de l’impact écologique de la croissance. Afin de corriger ce défaut, les organismes publics chinois chargés des statistiques et de l’environnement ont créé en 2004 un groupe de travail pour le calcul du "PIB vert." En s’appuyant sur les études tests dans une dizaine de provinces et de villes, un premier rapport sur les pertes écologiques pour 2004 a été rédigé et rendu public en septembre 2006. Le préjudice a été estimé à 551,8 milliards d’yuans, ce qui représentait 3,05% du PIB, soit près d’un tiers de la croissance annuelle. Fin 2010, la presse chinoise rapportait des informations officieuses sur les résultats des études de 2008, qui ont également tenu compte des pertes dues aux destructions de l’environnement. Il s’est avéré que la dégradation de l’environnement a augmenté de 75% par rapport à 2004. Le rythme de la destruction de l’environnement en Chine est si élevé qu’il dépasse sa rapide croissance économique.

Le rythme de la croissance annuelle du PIB de la Chine diminuera significativement, jusqu’à 7-8% par an, pour plusieurs raisons économiques d’ordre intérieur et extérieur. C’est une bonne occasion pour améliorer la qualité de la croissance économique et "réparer" l’environnement.
 
Nezavissimaïa gazeta

Empoisonnement de Lougovoï: confirmation par le Comité d’enquête russe

Le Comité d’enquête de Russie a confirmé que le député russe Andreï Lougovoï avait été empoisonné avec du polonium en octobre-novembre 2006 à Londres pendant ses contacts avec l’ex-officier du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexandre Litvinenko. Une enquête a été ouverte en Russie pour tentative de meurtre, écrit jeudi 1er décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Dans une interview, Andreï Lougovoï a expliqué pourquoi il estimait que le gouvernement britannique était impliqué dans son empoisonnement. Gleb Pavlovski, directeur de la Fondation pour une politique efficace, estime que les conclusions de l’enquête russe ne vont pas à l’encontre de la version selon laquelle Andreï Lougovoï serait impliqué dans l’assassinat d’Alexandre Litvinenko. Il évoque les aspects politiques de l’affaire. L’empoisonnement d’Andreï Lougovoï avec du polonium-210 a enfin été établi par le Comité d’enquête de Russie.

Andreï Lougovoï soupçonne le gouvernement britannique d’être impliqué dans l’affaire de l’empoisonnement de Litvinenko et de lui-même. Son principal argument est l'aveu de la veuve de Litvinenko: "Elle a confirmé que son mari était un agent du renseignement britannique. Je ne pense pas qu’un agent britannique soit autonome. A mon avis, il faisait partie d’une section concrète et concertait ses actions avec ses chefs." Le député est convaincu que "les services de renseignement britanniques et, par conséquent, le gouvernement britannique sont forcément impliqués… Tout indique que les services de renseignement britanniques sont activement mêlés à cette affaire."

Pendant l’interview, Andreï Lougovoï revenait à chaque fois à la question de son innocence. "Je n’avais rien à voir avec le polonium! Je suis rentré en Russie contaminé par cette substance! Qui est responsable? Au Royaume-Uni je pourrais être victime d’un coup monté, on pourrait fournir des documents qui n’ont rien à voir avec moi, des preuves et des expertises…"

Andreï Lougovoï ne fait pas confiance à la justice britannique: "Les services de renseignement britanniques pourraient travailler de manière si habile que la justice ne s’apercevrait pas qu’ils la mènent en bateau." A titre de preuve le député russe cite les propos de Litvinenko: "Je me référerai à son avis. A une époque il m’a dit: "Andreï, tu n'imagines pas à quel point ils sont naïfs ici… Ces idiots croient tout ce que nous leur racontons au sujet de ce qui se passe en Russie. Parce qu’ils considèrent les Russes comme des sauvages." C’est ce qu’il a dit textuellement. Je m’en souviens très bien."

Force est de constater que la déclaration du Comité d’enquête russe intervient pratiquement à la fin de la campagne législative. Et ce n’est certainement pas une simple propagande du parti libéral-démocrate de Russie (LDPR, dont Andreï Lougovoï fait partie - ndlr). Les thèmes de la menace de l’Occident et des "oligarques maudits qui s’enrichissent sur le dos du peuple", constituaient une partie importante des campagnes électorales de plusieurs partis politiques. D’autre part, "l’ouverture de l’enquête permet au parquet russe d’exiger à son tour du Royaume-Uni qu'il interroge telle ou telle personne et fournisse les dossiers de l’enquête. C’est probablement le principal objectif du parquet russe dans ce cas, car Londres refuse de fournir les dossiers à Moscou. Le parquet russe est désormais en droit d’exiger la présentation de ces informations", estime Gleb Pavlovski. Selon lui, dans l’affaire Lougovoï les aspects politiques et criminels sont étroitement liés.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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