Les titres du 7 décembre 2011

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Législatives russes: l'opposition durement réprimée / Les protestations à Moscou provoquent la chute des bourses russes / Un drone américain RQ-170 Sentinel entre les mains des Iraniens / L’Arabie saoudite pourrait se doter de l'arme atomique

Nezavissimaïa gazeta
Législatives russes: l'opposition durement réprimée
Le tribunal Tverskoï de Moscou a condamné les politiciens de l’opposition Ilia Iachine et Alexeï Navalny pour leur participation à la marche de protestation contre les élections législatives entachées d'infractions, non autorisée par les autorités. Pour Amnesty International, ce sont des prisonniers de conscience. 300 autres interpellés se trouvaient aux commissariats. La veille, plusieurs milliers de personnes ont participé à une action de protestation conte la falsification des législatives à Tchistye Proudy, à Moscou, qui s’est transformée en marche non autorisée et a été violemment réprimée par la police, écrit mercredi 7 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Hier, les unités militaires du ministère russe de l’Intérieur ont été mobilisées à la demande de la direction générale de l’Intérieur de Moscou. Les forces gouvernementales ont commencé à agir après les manifestations contre la falsification des élections qui se poursuivent depuis plusieurs jours: hier l’opposition a été dispersée sur la place Trioumfalnaïa de Moscou, et la veille plus de 300 participants à la marche ont été appréhendés près de Tchistye Proudy, dont Ilia Iachine et Alexeï Navalny, ainsi que des passants et des journalistes. Hier, les procès des personnes arrêtées ont continué. Certains, dont le politicien Ilia Iachine, ont été condamnés à 15 jours de prison. Le sort d’Alexeï Navalny demeurait inconnu au moment de la publication de ce numéro.

Les deux politiciens ont été victimes d’une histoire étrange ressemblant à un enlèvement. Les deux hommes politiques appréhendés ont été d’abord amenés au commissariat d'Izmaïlovo. Et dans la nuit, Ilia Iachine a été conduit en secret au tribunal Tverskoï pour être jugé par Olga Borovkova, la juge célèbre pour la condamnation régulière des membres de l’opposition à diverses peines d’emprisonnement.

"Aucun témoin n’a été autorisé à entrer dans le bâtiment du tribunal Tverskoï, un cordon de police en interdisait l'accès, explique sur place Alexandre Batourine, membre du mouvement Solidarité. Nous avons réussi à passer seulement parce que nous sommes arrivés à quelques heures du procès." Il affirme que dans le couloir du tribunal un policier expliquait à cinq jeunes en civil ce qu’ils devaient dire au tribunal pendant le procès d’Ilia Iachine.

La police a poursuivi le "nettoyage" du centre-ville jusqu’à 22h00. Les forces de l’ordre ont tenté d’interpeler un correspondant de Nezavissimaïa gazeta à trois reprises. Les policiers n’expliquaient pas les motifs des interpellations, ce qui effrayait les Moscovites, ainsi que les touristes étrangers.

Les organisations internationales ont réagi aux événements liés aux législatives russes. Amnesty International a proclamé Ilia Iachine et Alexeï Navalny prisonniers de conscience (comme Mikhaïl Khodorkovski et Platon Lebedev auparavant). Et l’agence de notation Fitch a constaté une hausse des risques politiques en Russie et la déception croissante de la population face au système politique actuel. Comme en témoigne la chute du soutien de Russie Unie et de son leader Vladimir Poutine, fait remarquer l’agence.

"La classe moyenne a commencé à exprimer son irritation, or c’est un message très inquiétant pour le gouvernement", affirme Alexeï Makarkine, directeur général adjoint du Centre de technologies politiques. Selon lui, lors des dernières législatives beaucoup ont soit tourné le dos à Russie Unie, soit sont venus voter pour la première fois avec le sentiment qu’ils sont capables de changer quelque chose: "Beaucoup d’entre eux éprouvent un malaise car ils ne voient aucune perspective sérieuse et veulent "punir" Russie Unie."
 
Vedomosti
Les protestations à Moscou provoquent la chute des bourses russes

Les résultats des législatives limitent la possibilité de mettre en œuvre en Russie des réformes nécessaires mais impopulaires, s’inquiète l’agence Standard & Poor’s (S&P). Les investisseurs ont voté avec leurs pieds: les indices boursiers russes, RTS et MICEX, ont perdu 4%, et le rouble a également chuté, écrit mercredi 7 décembre le quotidien Vedomosti.

Les indices boursiers russes et le rouble ont commencé à baisser dans l’après-midi après l’annonce du renforcement des forces de sécurité dans la capitale et des rumeurs d'entrée des unités militaires du ministère russes de l’Intérieur à Moscou. Finalement, les indices MICEX et RTS ont perdu 3,95% et 4,7%, en chutant en dessous de 1.500 points et en perdant leur progression dans le rallye boursier qui a commencé fin novembre.

Mais cette baisse n’a pas été imitée par les bourses mondiales qui sont restées stables. Sa cause n’est donc pas extérieure, mais intérieure.

Selon les résultats des législatives, le parti Russie Unie a conservé la majorité au parlement, cependant il a perdu la majorité constitutionnelle et un quart de son électorat.

La veille, à Moscou, les nombreux communiqués rapportant les cas de fraude aux législatives et un pourcentage de voix en faveur de Russie Unie presque deux fois supérieur par rapport aux sondages exit-polls ont déclenché une manifestation, qui a été dispersée par la police antiémeute.

Les risques politiques ont augmenté: les militaires patrouillent les rues de Moscou et les opposants organisent des manifestations de masse, et tout cela inquiète les investisseurs étrangers, déclare Pavel Dorodnikov, directeur du département commercial de Rye, Man & Gor Securities. Lorsqu’on assiste à ce genre d’événements associés à la colère face aux résultats des élections, les investisseurs pensent immédiatement aux événements du Moyen-Orient, déclare Igor Mikhaïlov, gestionnaire de portefeuille de la société Ouralsib. C’est peu probable en Russie, pour l’instant il ne s’agit que d’émotions, mais il est difficile de prédire la suite, fait-il remarquer.

A en juger par les reportages à la télévision, les événements de Moscou ressemblent à ceux du Caire l’année dernière ou de Beyrouth en 2007, partage ses impressions Chris Weafer de Troïka Dialog qui se trouve aux Etats-Unis.

Il est prématuré de penser à la répétition du scénario africain en Russie, affirme Gueorgui Eltsov, gestionnaire de portefeuille de la société Solid Management. Selon lui, la baisse des indices boursiers russes est éphémère et aujourd’hui les marchés regagneront une partie significative des positions perdues.

Le marché monétaire a également réagi aux résultats des législatives. Au MICEX le rouble a perdu 33 kopecks par rapport au dollar (31,2 roubles contre 1 dollar) et 12 kopecks par rapport à l’euro (41,73 roubles contre 1 euro). Et le panier bimonétaire a augmenté de 24 kopecks, jusqu’à 35,9412 roubles. Les signes d’incertitude politique qui ne s’étaient pas manifestés depuis plusieurs années, ont également affecté le marché monétaire, constate Bogdan Zykov, analyste de BCS (BrokerCreditService).

Le nouveau gouvernement rencontrera plus de difficultés pour mettre en œuvre des réformes radicales, si tant est qu’il décide de le faire, écrivent les analystes de S&P.

La baisse du soutien des électeurs pourrait constituer une barrière pour la volonté du futur gouvernement à mettre en œuvre des réformes impopulaires, estime lui aussi Vladimir Tikhomirov, économiste de la société Otkrytie: si le soutien de Poutine à la présidentielle du 4 mars diminuait de manière aussi dramatique, cela pourrait paralyser la capacité de l’élite à prendre des mesures décisives.

Dmitri Peskov, porte-parole du premier ministre russe, ne considère pas les résultats des élections comme un obstacle aux réformes: "Non, cela ne forcera pas le gouvernement à renoncer aux réformes." L’adoption des lois qui accompagnent les réformes nécessite la majorité à la Douma (chambre basse du parlement russe), dont Russie Unie disposera, a-t-il expliqué.

Pour 2014, le double excédent (du budget et de la balance des paiements) sera remplacé par un double déficit, et son financement est étroitement lié à l’amélioration du climat d’affaires, fait remarquer Ivan Tchakarov, économiste à Renaissance Capital.

Une source proche du gouvernement russe estime qu’il sera nécessaire de mettre en œuvre des réformes difficiles: "Il n’est plus possible de reporter la réforme des retraites: le déficit de la caisse des retraites est déjà supérieur à 1.000 milliards de roubles (environ 24 milliards d’euros)." Selon lui, le gouvernement sera forcé soit de réduire significativement les dépenses budgétaires, y compris pour les programmes sociaux, soit d’augmenter les impôts.
 
Moskovskie Novosti
Un drone américain RQ-170 Sentinel entre les mains des Iraniens

Un drone américain RQ-170, célèbre pour son invisibilité radar, a été utilisé avec succès par les Etats-Unis au printemps dernier pour espionner le refuge d’Oussama Ben Laden au Pakistan. Les versions de Téhéran et de Washington divergent sur son sort: a-t-il été abattu par les forces antiaériennes iraniennes ou s'est-il crashé dans les montagnes d’Iran. Quoi qu’il en soit, l‘accès à une telle technologie ouvre de nouvelles possibilités pour les ennemis de Washington, écrit mercredi 7 décembre le quotidien Moskovskie Novosti.

Le 4 septembre, l’agence de presse iranienne Fars a rapporté qu’un drone américain RQ-170 avait été abattu sur le territoire iranien. En se référant à une source officieuse au ministère iranien de la Défense, l’agence déclare que l’appareil a été abattu par les moyens de "cyberdéfense" et a été très peu endommagé en s’écrasant. La réponse de l’Iran à la violation de ses frontières souveraines ne se limitera pas au sol iranien, avertissent les sources de la presse et de l’armée iraniennes. Aucune agence n’a publié de photos du drone abattu.

Après une journée de silence, le Pentagone et l’Otan ont confirmé qu’une semaine auparavant ils avaient perdu le contact avec un drone qui patrouillait le long de la frontière entre l’Afghanistan et l’Iran. Cependant, selon la version officielle de Washington, ce n’est pas la défense antiaérienne iranienne mais la perte du contrôle de l’appareil par l’état-major qui en est la cause.

En se référant aux fonctionnaires américains anonymes, l’agence Fox News a rapporté que le RQ-170 s’était effectivement retrouvé entre les mains des Iraniens. Il appartenait à la CIA et était utilisé pour une mission secrète. L’agence ne précise pas si l’opération était menée en Iran ou en Afghanistan. Toutefois, l’état-major affirme que l’appareil s’est écrasé sans l’aide des Iraniens suite à une défaillance technique. Quoi qu’il en soit, c’est un immense cadeau en termes d’accès aux technologies, a déclaré une source de Fox News au Pentagone. L’ennemi n’avait encore jamais mis la main sur ce genre d’engins.

Le RQ-170 Sentinel surnommé la "bête de Kandahar" est une création si secrète que le Pentagone n’autorise toujours pas la publication de sa photo, déclare le fabricant Lockheed Martin.

Mais il est possible que l’Iran ne parvienne pas à utiliser le drone américain, a déclaré à The Christian Science Monitor Anthony Cordesman, analyste pour la sécurité nationale du Centre d’études stratégiques et internationales à Washington. Premièrement, le mécanisme d’autodestruction programmé a pu se déclencher. Deuxièmement, le drone pouvait être inutilisable s’il est tombé de haut à grande vitesse, et simplement se briser en morceaux.
 
Kommersant
L’Arabie saoudite pourrait se doter de l'arme atomique

L’un des politiciens les plus influents d’Arabie saoudite, le prince Turki al-Fayçal, a averti que son pays pouvait lancer son propre programme nucléaire. Cela se produirait si Téhéran, le principal opposant géopolitique de Riyad, se dotait d’une arme nucléaire, écrit mercredi 7 décembre le quotidien Kommersant.

Le prince Turki al-Fayçal a fait cette déclaration retentissante pendant une conférence internationale à Riyad. Selon lui, deux facteurs pourraient influencer la décision de l’Arabie saoudite de créer des forces nucléaires de dissuasion: premièrement, le potentiel nucléaire d’Israël, et deuxièmement, la menace de plus en plus réelle de l’adhésion de Téhéran au club nucléaire.

Le prince Turki al-Fayçal a toujours adopté une position ferme à l’égard de l’Iran chiite, principal rival de l’Arabie saoudite dans la lutte pour l’influence dans le monde islamique. Mais Riyad n’avait encore jamais annoncé aussi ouvertement son intention de se doter de l'arme atomique.

L’Arabie saoudite est prête à recourir aux mesures les plus radicales pour déjouer les ambitions nucléaires de Téhéran. Selon les documents secrets publiés par WikiLeaks, les princes saoudiens ont demandé à plusieurs reprises à Washington d’attaquer l’Iran. La tension entre Téhéran et Riyad s’est d’autant plus accrue après le début du printemps arabe. Les Saoudiens soupçonnent le régime des ayatollahs de provoquer des troubles parmi les chiites dans les pays du Golfe. La situation la plus précaire est à Bahreïn où les chiites sont majoritaires, et le pouvoir appartient à la dynastie royale sunnite qui se guide sur Riyad. Les Saoudiens ont même envoyé leur armée dans ce pays voisin pour réprimer les émeutes de masse.

La situation dans la province orientale saoudienne d’Ach-Charqiya, où se situent les principaux champs pétroliers, est une autre source d’inquiétude pour le gouvernement saoudien. Dans cette région vivent en groupe des centaines de milliers de chiites qui ont manifesté à plusieurs reprises cette année. Riyad est convaincu que les protestations des chiites ont lieu à l'instigation des services de renseignement iraniens, dont l’objectif consiste à déstabiliser le royaume.

Pour lutter conter le programme nucléaire iranien, l’Arabie saoudite propose d’adopter des sanctions sévères contre l’Iran, dont l’interdiction d’exporter le pétrole. Et les autorités saoudiennes promettent d’augmenter leurs propres fournitures pour empêcher l’explosion du marché mondial des hydrocarbures.

Les Etats-Unis se prononcent également en faveur de sanctions internationales les plus sévères. Selon la majorité des experts, l’administration de Barack Obama n’osera pas lancer une opération militaire contre Téhéran et ne donnera très probablement pas le feu vert à Israël pour frapper l'Iran. Etant donné que le prince Turki al-Fayçal a la réputation d’un politicien proaméricain, il serait logique de supposer que sa "démarche nucléaire" a été concertée avec Washington. Le risque que l’Arabie saoudite se dote de l'arme nucléaire, ainsi que d’autres pays arabes après Riyad, pourrait être l’un des arguments des Etats-Unis aux négociations avec les opposants aux sanctions anti-iraniennes, avant tout avec la Russie et la Chine. Washington estime qu’aucun des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies ne souhaite un tel effet domino.



Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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