Les titres du 19 décembre 2011

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Le scénario libyen pour le Kazakhstan? / Le nouvel ambassadeur américain arrive à Moscou / Russie-OTAN: pas de progrès sur l’ABM

Nezavissimaïa Gazeta
Le scénario libyen pour le Kazakhstan?

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a déclaré l’Etat d’urgence dans la ville de Janaozen (ouest du Kazakhstan) qui restera en vigueur jusqu’au 20 janvier 2012, ainsi que le couvre-feu jusqu’au 5 janvier, écrit lundi 19 décembre le quotidien Nezavissimaïa Gazeta. Pendant cette période, les manifestations et autres événements de masse seront interdits dans la ville, la circulation sera limitée et des restrictions frapperont l’utilisation des appareils photo et des vidéos, ainsi que des photocopieuses. C’est ainsi que le gouvernement du Kazakhstan a réagi aux émeutes qui ont éclaté dans l’ouest du pays vendredi et samedi dernier et auraient été, selon une version, déclenchées depuis l’étranger.

D’une part, l’éruption de colère à Janaozen était facile à prévoir: 1.500 ouvriers du secteur pétrolier sur les 2.000 licenciés pour avoir revendiqué de meilleurs conditions de travail et une augmentation des salaires avaient entamé une action de protestation à durée indéterminée.
On ne peut pas dire que le gouvernement n’était pas au courant.

Toutefois, des négociations discrètes avec les ouvriers ont abouti à un résultat complètement inattendu: les revendications socio-économiques des protestataires ont revêtu un caractère politique allant jusqu’à la démission du président Nazarbaïev.

D’autre part, à la veille de la fête nationale du Kazakhstan, les réseaux sociaux ont commencé à déborder d’appels aux protestations contre le gouvernement. Ils étaient en partie initiés de l’étranger, et c’est sans doute la raison pour laquelle Facebook et les réseaux similaires sont actuellement bloqués au Kazakhstan, ainsi que la téléphonie mobile. L’explosion sociale à Janaozen s’est produite au moment précis où le président Nazarbaïev inaugurait à Astana l’arc de triomphe consacrée au 20ème anniversaire de l’indépendance du pays. Cette coïncidence laisserait également supposer que les émeutes dans l’ouest du Kazakhstan ont été orchestrées. Les affrontements des manifestants avec la police ont fait 12 morts et près de 100 blessés, dont certains sont dans un état très grave. Au cours d’une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité, le président Nazarbaïev a approuvé les actions de la police: "Les forces de l’ordre n’ont pas outrepassé leurs compétence et la loi."

Hier soir, Kalmoukhanbet Kassymov, ministre kazakh de l’Intérieur, a déclaré que la situation à Janaozen était stabilisée.

"Le conflit de Janaozen couvait depuis longtemps. Il est évident que les forces de l’opposition l'ont exploité pour essayer de manipuler les protestataires depuis Londres. Dès la veille [des événements], les réseaux sociaux regorgeaient d’appels à gâcher la fête de l’Indépendance du Kazakhstan. On décèle derrière ces faits des efforts pour discréditer le gouvernement et provoquer un bain de sang", a déclaré Alexeï Vlassov, directeur du centre d’information et d’analyse de l’Université d’Etat de Moscou.

Cette opinion est partagée par Iouri Solozobov, directeur des projets internationaux de l’Institut de la stratégie nationale. "J’estime que les émeutes ont été provoquées de l’étranger par des opposants radicaux du président Nazarbaïev. Le fait que cela s’est produit le jour du 20ème anniversaire de l’indépendance du Kazakhstan est éloquent. Le but de cette provocation indiscutable est de mettre en cause la stabilité intérieure du Kazakhstan", a déclaré Iouri Solozobov.

En parlant d’opposants radicaux, les experts entendent par là l’ancien gendre du président kazakh et ex-chef du Comité de la sécurité nationale, Rakhat Aliev, ainsi qu’un oligarque important, Moukhtar Abliazov. Les deux se sont brouillés à une époque avec le président kazakh, ont été obligés de fuir le pays et se trouvent actuellement à Londres.

Dans le même temps, les experts n’excluent pas que des acteurs internationaux beaucoup plus importants que ces deux fugitifs pourraient chercher à déstabiliser le Kazakhstan. "La situation dans la région de la mer Caspienne, notamment sur le littoral pétrolifère et dans les provinces pétrolières pourraient être aggravée par des acteurs extérieurs", estime Iouri Solozobov.
Selon l’expert, l’expérience libyenne a démontré qu’un nouveau scénario de déstabilisation des pays riches en hydrocarbures avait été mis au point.


Moskovskie Novosti
Le nouvel ambassadeur américain arrive à Moscou

Après avoir tergiversé pendant près de trois mois, samedi, le 17 décembre, le Sénat américain a finalement désigné le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Russie, écrit lundi le quotidien Moskovskie Novosti. Ce poste a été confié à Michael Anthony McFaul, âgé de 48 ans, principal conseiller du président américain Barack Obama pour la Russie et architecte du redémarrage dans les relations entre Washington et Moscou. Selon le magazine Foreign Policy, le 15 décembre M. McFaul a organisé un briefing au Capitole à l’intention des sénateurs républicains, adversaires de sa politique, et ses explications leur ont paru suffisamment convainquant pour ne pas voter contre sa nomination.

Diplômé de l’université de Stanford, Anthony McFaul est l’un des principaux experts américains pour la Russie. Il a été le consultant du futur président Obama pendant la campagne électorale de ce dernier en 2007-2008. Après sa victoire, Obama a nommé McFaul au poste d'assistant spécial pour la sécurité nationale et directeur du département Russie et Eurasie au Conseil de sécurité nationale. Le président a rendu publique son intention de nommer McFaul au poste d'ambassadeur des Etats-Unis à Moscou le 29 mai dernier, et le 15 septembre il a personnellement soumis sa candidature au Sénat.

Les sénateurs ont reporté la nomination de McFaul à deux reprises. Au début, Bob Corker, sénateur républicain du Tennessee, ainsi que ses quatre collègues républicains, se sont opposés au vote du 15 novembre sur la nomination de McFaul par le comité du Sénat pour les affaires internationales en arguant de la nécessité de concerter des différends majeurs avec la Maison blanche, ces différends portant avant tout sur une éventuelle réduction du financement des programmes du Département national de sûreté nucléaire par l’administration des Etats-Unis. Après avoir réglé ce problème, le comité du Sénat a approuvé la candidature de McFaul de 29 novembre.

Les républicains continuaient à se dire préoccupés par les "points névralgiques" des relations russo-américaines (l’ABM, l’Iran, la Syrie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, ainsi que le respect des droits de l’homme), tout en déclarant que la candidature de M. McFaul leur paraissait acceptable.

Cependant, le 2 décembre, le sénateur républicain de l’Illinois, Marc Kirk, a bloqué la nomination de McFaul en remettant en cause sa compétence. Selon le sénateur, McFaul pourrait communiquer au Kremlin des informations confidentielles sur l’ABM afin d’étayer sa réputation d’architecte du redémarrage. Ces informations pourraient, en particulier, concerner la vitesse des antimissiles américains SM-3, ce qui aiderait la Russie à contrecarrer les efforts des Etats-Unis en Europe visant à assurer la protection antimissile. Parallèlement, le sénateur Kirk a exigé de la Maison blanche des garanties écrites attestant que ces informations ne seraient pas transmises à la Russie.

Barack Obama a fait cette concession en l’assortissant de la promesse, selon le sénateur Kirk, que si l’administration américaine décidait malgré tout de transmettre à la Russie des informations confidentielles sur les antimissiles américains, elle en informerait le Congrès 60 jours à l’avance et "garantirait que ces informations ne se retrouveraient pas entre les mains d’un pays tiers, par exemple l’Iran."

Michael McFaul, qui parle parfaitement bien le russe, ne se limitera certainement pas en Russie aux questions liées au désarmement. En témoignent notamment ses deux douzaines de livres sur l’organisation d’un Etat démocratique, dont la monographie La Révolution russe inachevée: les changements politiques de Gorbatchev à Poutine. Selon le département d’Etat américain, le nouvel ambassadeur arrivera à Moscou d’ici la fin du mois. Son prédécesseur, John Beyrle, avait été nommé en 2008 par le président George W. Bush.


Kommersant
Russie-OTAN: pas de progrès sur l’ABM

Selon certaines informations, une rencontre entre le président russe Dmitri Medvedev et le secrétaire général de l’OTAN, Andres Fogh Rasmussen, avait été prévue en marge du sommet Russie-EU de Bruxelles. L’entrevue aurait constitué pratiquement la dernière chance de surmonter l’impasse dans le dialogue sur l’ABM. Toutefois, la rencontre a été annulée au dernier moment, écrit lundi 19 décembre le quotidien Kommersant.

La possibilité d’une rencontre entre le président russe Dmitri Medvedev et le secrétaire général de l’OTAN, Andres Fogh Rasmussen, en marge du sommet Russie-EU avait été annoncée par une source diplomatique russe, tout en précisant que ce n’était qu’un projet. La semaine dernière, une autre source du ministère russe des Affaires étrangères a confirmé que la rencontre avait été incluse dans le programme de la visite du président russe à Bruxelles.

Fin novembre, Dmitri Medvedev a fait une déclaration extrêmement virulente concernant le déploiement de l’ABM américain en Europe. Le président russe a condamné les Etats-Unis et l’OTAN pour leur refus de fournir à Moscou des garanties juridiquement contraignantes attestant que l’ABM ne visait pas le potentiel nucléaire russe. Il a accusé l’Occident de chercher à saper la sécurité de la Russie et a annoncé certaines mesures militaires que la Russie prendra en contrepartie. Le secrétaire général de l’OTAN a régi à son tour en déplorant que "ce genre de déclarations reflétaient la rhétorique du passé et ne correspondaient pas aux relations stratégiques auxquelles l’OTAN et la Russie avaient convenu d’aspirer." Cependant il a souligné que l’OTAN laissait la porte ouverte"et était prête à poursuivre le dialogue sur l’ABM avec Moscou.

Selon la source du ministère russe des Affaires étrangères, la Russie a confirmé à l’avance aux représentants de l’OTAN que le président russe Dmitri Medvedev pourrait négocier avec Anders Fogh Rasmussen juste après l’achèvement du sommet Russie-EU. La partie russe a proposé de mener les pourparlers à l’hôtel où le président russe était logé. Or, les assistants du secrétaire général de l’OTAN ont fait savoir, pratiquement à la dernière minute, que leur patron s’était cassé un bras lors d’une promenade à bicyclette et qu’il avait du mal à se déplacer. Ils ont invité le président Medvedev à se rendre chez le secrétaire général à son domicile ou, mieux encore, au siège de l’OTAN.

"Cette réponse nous a surpris, a reconnu la source du ministère russe des Affaires étrangères.

Le bras cassé n’avait pas empêché le secrétaire général de l’OTAN de participer le 8 décembre à la réunion ministérielle du Conseil Russie-OTAN." La délégation russe a proposé un compromis: négocier en terrain neutre, par exemple dans un restaurant. Cependant, selon la source, les représentants de l’Alliance insistaient sur le domicile de M. Rasmussen ou sur le siège de l’OTAN. Finalement, la rencontre a été annulée.

Quoi qu’il en soit, au cours des prochains mois, Dmitri Medvedev et Andres Fogh Rasmussen n’auront probablement pas l’occasion d’évoquer le problème de l’ABM en tête-à-tête.

Selon certaines informations, les dirigeants russes seraient en train d’arrêter la candidature du rapporteur qui se rendra en février à la conférence de Munich sur la sécurité.

Wolfgang Ischinger, organisateur du forum, a transmis il y a déjà un an l’invitation au nom de Dmitri Medvedev, toutefois Moscou n’exclut pas que le premier ministre russe Vladimir Poutine puisse se rendre à Munich au lieu du président Medvedev. Poutine s’est produit pour la dernière fois à Munich en 2007 en prononçant la diatribe la plus cinglante contre les Etats-Unis et l’OTAN depuis le début de sa présidence

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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