Progrès attendu cette année dans le processus de paix au Karabakh

© RIA Novosti . Ilya PitalevHaut-Karabakh
Haut-Karabakh - Sputnik Afrique
S'abonner
Igor Popov, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères, a exposé son point de vue sur les perspectives de règlement du conflit du Haut-Karabakh et du rôle de la Russie.

Igor Popov, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères, a exposé son point de vue sur les perspectives de règlement du conflit du Haut-Karabakh et du rôle de la Russie.

De nombreux experts estiment que les négociations sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh sont dans l’impasse. Qu'en pensez-vous?

Les négociations, qui sont la base du règlement du conflit du Haut-Karabakh, se déroulent intensivement. On discute des principes fondamentaux du futur accord de paix.

Au cours des douze derniers mois, les présidents azerbaïdjanais et arménien se sont rencontrés à trois reprises pour apporter des précisions aux différends sur certaines questions. Elles ne sont pas nombreuses par rapport à ce qui a déjà été concerté.

Lors du sommet de Sotchi en 2012, les présidents Ilkham Aliev et Serge Sarkissian ont déclaré vouloir trouver le plus rapidement possible un terrain d’entente sur les principes fondamentaux en tenant compte du travail déjà réalisé à ce jour. Cette position montre que les parties  sont prêtes à poursuivre le processus de paix mais ont aussi l’intention de faire tous les efforts nécessaires afin que ce processus aboutisse.

Les médiateurs des négociations sont la Russie, les Etats-Unis et la France, les pays co-présidents du Groupe de Minsk de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) chargé de trouver une solution à ce conflit. Seul un règlement pacifique du conflit est possible. Selon la déclaration des dirigeants des trois pays pendant le sommet du G8 à Deauville: "L’utilisation de la force a conduit au conflit, aux affrontements et à l’instabilité que l’on constate à l’heure actuelle. Un nouveau recours à la force ne provoquerait que de nouvelles souffrances et serait condamné par la communauté internationale."

Le rôle des médiateurs est primordial. Cela comprend également la volonté d’aider, de tendre la main et de proposer des solutions. Toutefois, je voudrais souligner tout particulièrement que la survenue d'un accord dépend avant tout de la bonne volonté des acteurs du conflit.

Quel est le rôle de la Russie dans le règlement du conflit?

Dès le début, la Russie participe activement au processus de paix. L’accord de cessez-le-feu entre les parties belligérantes a été signé le 12 mai 1994 avec la médiation directe de la Russie, ce qui a permis de stopper la phase aiguë du conflit armé.

Ces dernières années le gouvernement russe use de ses relations avec Bakou et Erevan pour chercher en concertation avec les pays co-présidents une solution également dans un format présidentiel trilatéral Russie-Arménie-Azerbaïdjan. L’adoption en 2008 de la déclaration de Moscou a constitué une étape importante sur cette voie. C’est le premier et pour l’instant le seul document portant sur le conflit du Haut-Karabakh signé conjointement par les présidents de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie. Il formule clairement la volonté des parties de contribuer au rétablissement de la stabilité et de la sécurité dans la région grâce au règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh en conformité avec les principes et les normes du droit international.

En 2008-2012, le président russe Dmitri Medvedev a participé à plus de dix rencontres avec ses homologues. Hormis le règlement politique, ils ont examiné également les questions et pris des décisions concernant la diminution de la tension dans les relations mutuelles entre les deux pays, y compris sur la ligne de contact. Parmi les accords convenus durant ces 18 derniers mois: l’échange de prisonniers et des corps de soldats, les enquêtes sur les incidents armés dans la zone du conflit et l’établissement de contacts humanitaires.

En ce qui concerne les enquêtes, les co-présidents du Groupe de Minsk ont élaboré un document approprié pour réglementer leur déroulement, qui est actuellement mis au point par les experts militaires de l’OSCE. Je pense que la mise en pratique de ce mécanisme permettrait de réduire le nombre de violations du cessez-le-feu, qui font des victimes, y compris parmi les civils, dont les enfants.

Le rétablissement du dialogue entre les représentants des milieux intellectuels, scientifiques et publics est appelé à contribuer à la "construction de ponts" entre les deux peuples voisins. Par ailleurs, le représentant spécial du président russe pour la coopération culturelle internationale, Mikhaïl Chvydkoï, a récemment organisé à Moscou plusieurs rencontres de ce genre. Y compris dans le cadre de l’inauguration du Théâtre musical, ainsi que dans la Chambre sociale de Russie, où a été organisée une table ronde sur le thème "Le rôle de la société et de la coopération culturelle dans le renforcement du dialogue interethnique et le règlement des conflits."

Cependant, l’aide apportée aux parties dans le travail sur les principes fondamentaux du règlement du conflit, avec une coordination active avec les autres pays co-présidents, est aujourd’hui le thème principal de la médiation russe. Les ministres des Affaires étrangères prennent le relai entre les rencontres des chefs d’Etat. Leurs rencontres sont régulières, lors desquelles on propose des solutions aux parties et on recherche collectivement un compromis éventuel.

J’espère qu’en adoptant une approche constructive cette année il sera possible de progresser davantage par rapport à l’année dernière.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала