Les titres du 26 mars 2012

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Meurtre de civils en Afghanistan: le sergent américain inculpé// Russie-USA, la diplomatie des points sensibles// Le désir d'émigrer touche surtout les jeunes contestataires russes// Le drame de Toulouse redore le blason de Sarkozy

Nezavissimaïa gazeta

Meurtre de civils en Afghanistan: le sergent américain inculpé

Vendredi dernier, le sergent de l'armée de terre américaine Robert Bales, 38 ans, a été officiellement inculpé du meurtre avec préméditation de 17 personnes et de 6 tentatives de meurtre, écrit lundi 26 mars le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Ces crimes ont été commis en Afghanistan le 11 mars. Le soldat américain pourrait encourir la peine capitale, mais son avocat a l'intention de demander l'expertise psychiatrique de Robert Bales, qui avait déjà effectué deux missions en Irak, où il avait été blessé et contusionné. Quoi qu'il en soit, le procès sera long.

Cet incident a provoqué des manifestations antiaméricaines à grande échelle en Afghanistan. Les autorités de Kaboul ont fermement condamné ces crimes. Le président afghan Hamid Karzaï estime qu'ils ont été commis par tout un groupe de militaires américains. Il a exigé que les troupes américaines quittent les localités et restent dans leurs bases. Kaboul est favorable à l'accélération du processus de transmission à l'armée et à la police afghanes de la responsabilité de la sécurité du pays.

Les différends croissants entre Washington et Kaboul sont évidents. Auparavant, les actions des Américains visant à établir les négociations avec les représentants des talibans au Qatar avaient déjà suscité la méfiance entre les parties. Plus tard, Karzaï a retiré ses objections, mais il craint que les négociations conduisent à des accords défavorables pour Kaboul. Washington a répondu en affirmant que les Etats-Unis retireraient les troupes de la Force internationale d'assistance et de sécurité (Isaf) avant la fin de 2014, comme convenu. Pendant les audiences de la semaine dernière au Congrès, le général John Allen commandant l'Isaf, a affirmé qu'il ne prévoyait aucune réduction du contingent américain à court terme. A l'heure actuelle, il s'élève à 68.000 soldats.

Pendant ce temps, des communiqués venant de Bruxelles et d'autres pays faisant partie de l'Isaf annoncent la préparation de solutions visant l'accélération du retrait des troupes d'Afghanistan pour le sommet de l'Otan, qui se tiendra fin mai à Chicago. Cette initiative n'est liée à aucun accord, par ailleurs inexistant, sur le règlement politique de la situation dans le pays.

Il semble que le retrait des troupes pourrait être accéléré en raison de la fatigue accumulée des Etats-Unis et des autres pays pendant ce conflit sans espoir d'issue et qui s'éternise (plus de 10 ans). Ce n'est pas par hasard que le soutien de la participation des Etats-Unis dans cette guerre s'est réduit dans l'opinion publique américaine, et dans les milieux politiques se renforce de plus en plus la thèse selon laquelle après l'élimination d'Oussama Ben Laden et d'autres leaders d'Al-Qaïda, l'Afghanistan ne représente plus une menace pour la sécurité des USA et que la guerre ne justifie par les moyens dépensés (jusqu'à 1 million de dollars par an en moyenne pour chaque soldat en mission).

RBC Daily

Russie-USA, la diplomatie des points sensibles

L'arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine ne sera pas accompagnée de changements radicaux dans les relations russo-américaines, écrit lundi 26 mars le quotidien RBC Daily. Ces relations évoluent en fonction de certains intérêts sur la scène mondiale pour les deux pays. Parfois, ils se rejoignent, mais ils sont différents sur bien des points. D'où les problèmes dans les liens entre Moscou et Washington. Après 2-3 ans de bonnes relations avec l'administration de George W. Bush, elles ont commencé à se dégrader. La même chose s'est produite avec l'administration de Barack Obama: depuis un an la Russie et les Etats-Unis connaissent un passage difficile, parfois appelé "crise" ou même "fin du redémarrage."

La raison réside dans le fait que les deux pays commencent d'abord à se rapprocher au niveau présidentiel, cherchent des points de convergence et commencent à coopérer dans certains domaines. Mais par la suite, les intérêts inhérents des deux pays entrent en jeu, et il s'avère alors que les Etats-Unis ne veulent absolument pas faire de concessions à la Russie sur le déploiement du bouclier antimissile (ABM) en Europe. Il s'avère que pour des notions de politique nationale, en raison de la campagne présidentielle aux Etats-Unis, en raison des intérêts à long terme d'Obama dans son pays et dans le cadre de l'Otan, Washington est forcé de déclarer que quelles que soient les initiatives de la Russie, elles ne seront pas prises en compte. Evidemment, Moscou réagit mal et arrive à la conclusion annoncée fin août 2011 par Vladimir Poutine: "En ce qui concerne le problème de l'ABM en Europe, je ne constate aucun redémarrage. En effet, il n'y en a pas dans ce domaine."

La Syrie est un autre point sensible dans les relations entre la Maison blanche et le Kremlin. Ce pays fait l'objet d'une question cruciale: quel sera le modèle de règlement de ce genre de crises? Les Etats-Unis insistent sur les interventions humanitaires à l'instar de l'Irak et de la Libye. La Russie n'est pas de cet avis. On connaît les résultats de telles missions en Irak et en Libye. Et on sait que très souvent les notions "humanitaires" cachent des objectifs politiques complètement différents.

L'Iran est également un point sensible. Les Etats-Unis et certains alliés, avant tout Israël, étudient la possibilité de frapper ses sites nucléaires. L'administration d'Obama semble peu favorable à une telle mesure en cette année électorale. En effet. Mais si à la veille de l'élection présidentielle Tel-Aviv décidait d'attaquer l'Iran, Obama n'aurait pas d'autre choix que de soutenir Israël. Moscou a longtemps défendu le principe d'une approche politique et diplomatique pour régler le problème nucléaire iranien et ne soutiendra jamais une solution militaire.

Les Américains estiment qu'il existe plusieurs autres points sensibles. L'affaire Magnitski (juriste d'un fonds d'investissement mort en prison en Russie en 2009 - ndlr) et la condamnation par les Etats-Unis des élections en Russie en font partie. Toutefois, l'administration américaine est revenue sur terre et a reconnu la victoire de Vladimir Poutine. C'était une sage décision, car le début de relations avec un nouveau président dont on remet en doute la légitimité de sa victoire serait le pire scénario pour les relations bilatérales.

La rencontre d'Obama et de Poutine prévue dans le cadre du prochain sommet du G8 à Camp David pourrait donner naissance à un nouveau rapprochement entre Washington et Moscou. Aujourd'hui, les Etats-Unis ne sont pas suffisamment forts pour se passer de la Russie afin de régler les importants problèmes internationaux. Les Etats-Unis ont tenté de jouer le rôle de leader solitaire entre 1991 et 2003, mais l'occupation de l'Irak a montré que la stratégie unipolaire ne fonctionnait pas. C'est la raison pour laquelle la Maison blanche cherche à s'assurer le soutien d'autres pays, avant tout de la Russie, l'une des plus grandes puissances mondiales, pour atteindre ses objectifs en matière de politique étrangère.

Kommersant

Le désir d'émigrer touche surtout les jeunes contestataires russes

Les sociologues russes constatent les plus fortes dispositions à l'émigration en Russie chez les jeunes et les partisans de l'ancien candidat à la présidentielle Mikhaïl Prokhorov. D'après le sondage réalisé par le Centre panrusse d'étude de l'opinion publique (VTsIOM), une personne sur quatre appartenant à ce groupe voudrait s'installer définitivement à l'étranger, écrit lundi 26 mars le quotidien Kommersant.

Le VTsIOM a réalisé ce sondage en mars, après la victoire de Vladimir Poutine. 11% des interrogés ont fait part de leur désir de s'installer définitivement à l'étranger (88% veulent rester en Russie). Parmi ceux qui souhaitent partir, 11% estiment qu'ils pourront le faire d'ici 1-2 ans, 13% – dans les 3-5 prochaines années, et les autres ont l'intention de le faire plus tard ou n'y ont pas encore concrètement réfléchi.

Le plus grand nombre d'émigrants potentiels a été constaté parmi les jeunes: dans la tranche des 18-24 ans, 25% des Russes interrogés souhaitent partir. Plus la tranche d'âge est élevée, moins les gens sont disposés à émigrer: 14% entre 25 et 34 ans, 13% entre 35 et 44 ans, 7% entre 45 et 59 et 1% chez les plus de 60 ans. Selon les experts du VTsIOM, ce sont les partisans des candidats d'opposition qui sont les plus nombreux à vouloir quitter la Russie. Un sympathisant sur quatre de Mikhaïl Prokhorov souhaite émigrer. En revanche, les partisans de Vladimir Poutine sont les plus attachés à leur patrie: seulement 6% seraient disposés à partir à l'étranger.

"Les jeunes sont le noyau de l'électorat d'opposition et de l'électorat soutenant les idées de droite, a expliqué Olga Kamentchouk, directrice de la communication de VTsIOM. Leur protestation se traduit par la volonté de partir à l'étranger." L'experte fait remarquer que dans ce groupe ceux qui peuvent vraiment réaliser leurs projets d'émigration sont les plus nombreux: ils ont leur avenir professionnel devant eux, et beaucoup parlent plusieurs langues étrangères.

Le VTsIOM a constaté une baisse des dispositions à l'émigration après l'élection présidentielle, du moins par rapport à juin 2011. A l'époque, 22% des interrogés souhaitaient quitter la Russie. Olga Kamentchouk explique qu'avant les législatives "la vie politique s'active et la population devient plus critique." La volonté de partir est un indicateur de protestation passive, fait-elle remarquer, une "protestation avec les pieds". Et aujourd'hui nous assistons à la diminution de l'activité protestataire, a ajouté Mme Kamentchouk.

Svetlana Gannouchkina, responsable du programme "La migration et le droit" du centre des droits de l'homme Memorial, explique le changement de sentiments d'une autre manière: après les séminaires sur les droits de l'homme qu'elle avait organisé pour les jeunes, "on a eu l'impression qu'aujourd'hui, après les manifestations, les jeunes se sentent désormais responsables de l'avenir de leur pays." Selon elle, "l'époque du cynisme", lorsque les jeunes possédant un grand potentiel ne restaient en Russie que lorsque tout allait bien, est révolue. "Les gens ont senti qu'ils n'étaient pas seuls, qu'on pouvait et qu'on devait faire quelque chose", a-t-elle déclaré. Même si Poutine est arrivé au pouvoir, c'est notre pays, et on peut être responsable de son destin."

Rossiïskaïa gazeta

Le drame de Toulouse redore le blason de Sarkozy

La France s'indigne et prie dans les synagogues, les mosquées et les églises catholiques et orthodoxes. Mais elle est surtout préoccupée par deux questions. Comment a-t-on pu laisser commettre ces crimes, les événements de Toulouse ont-ils changé la disposition des forces, et les actions de quel candidat à la présidence pourraient-elles lui valoir des voix supplémentaires lors de l'imminente élection présidentielle? 66% des interrogés ont répondu que la disposition des forces avait considérablement changé, écrit lundi 26 mars le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Les Français se sont souvenus du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy sévère et efficace, qui réprimait fermement et habilement toute révolte et toute insoumission. Le sondage d'hier a montré que si l'élection présidentielle se tenait demain, 28% des Français, au lieu de 26% fin février, voteraient pour lui. Les trois postulats de fer immédiatement avancés par le président en exercice ont été également soutenus par un large public.

La propagande de l'idéologie extrémiste, l'incitation au terrorisme sur internet et l'apprentissage des compétences terroristes à l'étranger seront désormais passibles d'une peine de prison ferme.

François Hollande du PS reste en tête de la course, mais avec 29,5% symboliques, au lieu de 31%. Cet homme, pur professionnel politique, ne maîtrise pas encore les problèmes de la sécurité et s'incline clairement devant Sarkozy en la matière. En revanche, ce dernier n'a rien à opposer à Hollande, dont les chevaux de bataille sont la hausse du chômage et le coût de la vie. Ainsi, selon les derniers sondages, Hollande s'impose face à son rival de droite avec 54% contre 46%.

Si cela n'a rien de forcément surprenant, à noter la chute de Marine Le Pen du Front national de 15 à 13%. Ce qui devait arriver après les événements de Toulouse est arrivé.

Mais qui est responsable d'avoir laissé Mohamed Merah commettre sept meurtres, alors qu'il était dans le collimateur des Américains, qui l'avaient inscrit sur la liste noire des personnes interdites de séjour sur le territoire des Etats-Unis? Cette question fait l'objet d'un débat animé.

En 2008, le président Nicolas Sarkozy avait fait fusionner la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DST (Direction de la surveillance du territoire), pour former la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) dont la mission consiste à lutter contre les activités susceptibles de constituer une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. France Info a même annoncé que la DCRI avait interrogé en novembre 2011 le futur assassin, qui avait déjà fait l'objet de soupçons. A l'époque, Merah, bien formé par les extrémistes, venait de rentrer du Pakistan. Et avant cela, en 2010 il s'était rendu en Afghanistan, puis au moins une autre fois par la suite. Mais il n'avait pas (encore) commis de crimes, et on ne pouvait pas arrêter Merah seulement pour ses intentions ouvertement exprimées.

Les forces spéciales qui ont tenté d'appréhender Merah réfutent toute accusation. La police française a déclaré que l'utilisation du gaz était interdite par la législation internationale. Pouvait-on éliminer Merah sans faire durer l'opération? Oui, mais cela aurait pu faire des victimes parmi les policiers du RAID.

Le rêve d'un fanatique s'est réalisé. Merah a été tué l'arme à la main. Comme il disait à son psychiatre Alain Penin, il s'est senti dans la peau d'une victime jusqu'à la dernière seconde. Mais les complices de Mohamed Merah ne vont-ils pas transformer l'odieux meurtrier en martyr?

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

 

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