Les titres du 2 mars 2012

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La Libye au bord d'une guerre civile interethnique// Les Frères musulmans ont le vent en poupe en Egypte// Les Amis de la Syrie mettent Kofi Annan en zugzwang

Kommersant
La Libye au bord d'une guerre civile interethnique

Les affrontements survenus au sud de la Libye ont emporté, selon les informations officielles, près de 150 vies, écrit lundi le quotidien Kommersant. Le pays n'avait pas connu de combats aussi sanglants depuis le renversement de Mouammar Kadhafi. Les experts craignent le début d'une guerre civile interethnique: dans la ville de Sebha les Arabes sont confrontés aux Toubous, et dans une autre partie du Fezzan ils combattent contre les Touaregs. Le partage des revenus pétroliers est l'une des principales causes du conflit, qui pourrait s'étendre aux pays voisins.

Les affrontements à Sebha ont commencé après l'assassinat du chef des Toubous et de deux hommes de son entourage fin mars. Selon l'une des versions, il s'agissait de venger la mort d'un Arabe local tué par un Toubou. Selon une autre version, les chefs toubous et ceux de la tribu arabe Ouled Souleimane n'ont pas réussi à se partager les 10 millions de dinars (environ 6 millions d'euros) envoyés par Tripoli pour renforcer la sécurité dans la région.

Les événements qui ont suivi sont qualifiés par les représentants des Toubous de nettoyage ethnique et même de génocide. Selon eux, les combattants arabes ont brûlé les maisons des Libyens noirs et tué les femmes, les enfants et les vieillards. A leur tour, les Toubous ont annoncé la formation de leur propre gouvernement de Libye du Sud, menaçant de faire sauter les oléoducs et d'appeler à la rescousse les membres de leur tribu vivant dans les pays voisins, au Tchad et au Niger. De cette manière les événements au sud de la Libye risquent de provoquer une grave crise régionale, voire un conflit international.

Selon les experts, les affrontements de Sebha ont mis en évidence plusieurs tendances alarmantes.

Premièrement, l'impuissance des autorités centrales de la Libye. Tripoli n'a toujours pas envoyé de troupes pour arrêter les combattants et empêcher le massacre.

Deuxièmement, les pronostics selon lesquels après l'effondrement du régime de Mouammar Kadhafi l'équilibre tribal et ethnique, qui était plus ou moins maintenu dans le pays, serait rompu se sont confirmés. Si les affrontements à Sebha ne sont pas stoppés, la situation pourrait évoluer selon le scénario soudanais du Darfour, théâtre d'une guerre civile ethnique des Arabes contre des Africains.

Hormis Sebha, dans le Fezzan également, il existe un autre point chaud près de la frontière algérienne – l'oasis d'Oubari où les Arabes sont en conflit armé avec une autre minorité ethnique, les Touaregs. De la même manière qu'à Sebha, l'une des causes du conflit est le partage des revenus du pétrole et du gaz.

Les Toubous et les Touaregs craignent qu'une nouvelle division territoriale du pays, évoquée de plus en plus souvent par les autorités libyennes, les prive de la "rente pétrolière", et que les tribus arabes se partagent les revenus, tandis qu'à l'époque de Kadhafi une partie considérable des revenus restait dans les municipalités à la disposition des représentants des minorités ethniques.

Nezavissimaïa gazeta
Les Frères musulmans ont le vent en poupe en Egypte

Les Frères musulmans ont décidé de participer à la campagne présidentielle en Egypte, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Leur candidat est Khairat Chater, financier de l'organisation, qui a purgé à l'époque de Hosni Moubarak cinq peines d'emprisonnement.
Les islamistes dominent déjà au sein du parlement de la République arabe d'Egypte (RAE), et leur candidat remportera très probablement l'élection présidentielle. Aujourd'hui, tout dépend de la position des militaires qui pourraient résister à un renforcement aussi significatif des Frères musulmans. Cependant, leur ingérence pourrait provoquer un conflit et aggraver la déstabilisation de la situation dans le pays.

Khairat Chater a 62 ans. Ingénieur de formation, il est diplômé de l'université d'Alexandrie et de Mansourah. Homme d'affaires, il a exercé ses activités dans divers domaines: le développement de logiciels, l'industrie textile, la fabrication de meubles et même la construction automobile.

Par ailleurs, il est parvenu à gérer son empire commercial depuis sa cellule

Sa nomination en tant que candidat à l'élection présidentielle a fait beaucoup de bruit, malgré les allusions faites plusieurs semaines auparavant. Le problème de la candidature de Chater réside dans le fait que les Frères musulmans pourraient être accusés d'usurpation du pouvoir. Après tout, ils ont non seulement remporté une victoire écrasante aux législatives, mais contrôlent également avec les salafistes l'Assemblée constitutionnelle chargée d'écrire la nouvelle loi fondamentale de la RAE.

Théoriquement, la candidature de Khairat Chater peut être rejetée par la commission électorale. Selon la législation du pays, les citoyens possédant un casier judiciaire n'ont pas le droit d'occuper de postes dans la fonction publique. Cependant, les dirigeants des Frères musulmans exigent l'amnistie politique pour leur candidat. Mohamed Mursi, président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), créé par les Frères musulmans, a même déclaré que les militaires avaient déjà "blanchi" Chater de toutes ses anciennes inculpations. Toutefois, cette information n'a pas été officiellement confirmée.

Les observateurs estiment que c'est une question de temps, car les généraux qui dirigent le pays ne voudront certainement pas entrer en conflit ouvert avec les islamistes qui ont des centaines de milliers de partisans. Bien qu'à terme un tel conflit puisse éclater. Notamment si les islamistes portent atteinte au budget du ministère de la Défense ou s'ingèrent dans la politique étrangère.

Immédiatement après sa nomination en tant que candidat, Khairat Chater a démissionné de tous les postes qu'il occupait pour se consacrer à ses nouvelles tâches et pour prendre ses distances avec les Frères musulmans, du moins formellement.

Parmi les membres du parti, Chater a une réputation de conservateur et de pragmatique. Il sait comment trouver un terrain d'entente avec les salafistes et la garde des Frères musulmans, mais déclare également que l'islam implique la tolérance et la démocratie. Chater prône la liberté du commerce et le libre échange. Selon son initiative, les Frères musulmans ont publiquement promis de respecter le traité de paix avec Israël.

Moskovskie Novosti   
Les Amis de la Syrie mettent Kofi Annan en zugzwang

Les efforts de médiation de l'ancien secrétaire des Nations Unies Kofi Annan, qui cherche à régler le conflit syrien de manière pacifique, sont voués à l'échec à la lumière de l'issue de la conférence internationale du groupe des Amis de la Syrie, qui s'est tenue hier à Istanbul. Le groupe rassemble plus d'une cinquantaine d'Etats et d'organisations qui soutiennent activement l'opposition syrienne, écrit lundi le quotidien Moskovskie Novosti. Et bien que les participants à la conférence aient soutenus les efforts pacifiques de Kofi Annan dans la déclaration finale, en réalité ils n'ont laissé aucun autre choix à sa mission que de s'entendre sur le départ du président syrien Bachar al-Assad.

Lors de la conférence, le Conseil national syrien, l'organisation d'opposition qui réunit les émigrants syriens qui luttent contre le régime, a été reconnu en tant que représentant légitime du peuple syrien. Et si lors de la première réunion du groupe des Amis de la Syrie en Tunisie le 24 février les opposants n'avaient rien obtenu de concret hormis des déclarations de soutien, cette fois ils ont réussi à recevoir des promesses d'aide matérielle.

Ainsi, les soldats et les officiers qui ont changé de camp en quittant l'armée gouvernementale au profit de l'Armée syrienne libre toucheront prochainement un salaire régulier. Un fonds sera créé avec l'argent alloué par l'Arabie saoudite à cet effet. Le Qatar, les Etats-Unis, la France et l'Allemagne apporteront également leur contribution financière. Les Américains promettent notamment d'octroyer au soutien de l'opposition et à l'aide humanitaire le double de la somme annoncée auparavant, soit 12 millions de dollars. Les allemands sont prêts à donner près de 6 millions d'euros pour les besoins de la "révolution syrienne".

Ces efforts ne poursuivent qu'un seul objectif – le départ du président Bachar al-Assad avant la fin de son mandat en 2014. Pendant son discours à 'Istanbul, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a menacé le gouvernement syrien de "conséquences plus sérieuses". Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a appelé tout le monde à réfléchir à la possibilité d'engager des "actions visant à empêcher la violence en Syrie", en vertu du chapitre VII de la charte des Nations Unies dont les articles 41 et 42 stipulent des mesures sous la forme de sanctions et même à caractère militaire.

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ajouté à cela qu'il fallait agir immédiatement: "On ne peut pas laisser le régime d'al-Assad manipuler le plan de Kofi Annan pour gagner du temps". Le gouvernement turc ne cache plus son intention d'établir une zone tampon à la frontière syrienne. Récemment, la Turquie a annoncé qu'elle fermait temporairement son ambassade à Damas. Pendant la conférence d'Istanbul, il a été proposé de fixer un ultimatum à la mission d'Annan: "Cela ne peut pas durer éternellement, car chaque jour des gens meurent en Syrie".

Ces déclarations aussi virulentes ont été faites rapidement après l'accord donné par le gouvernement syrien au plan de paix de Kofi Annan, l'émissaire spécial de l'Onu et de la Ligue arabe pour la Syrie. Un des points de son initiative est la cessation de la violence. Cependant, cette idée est difficilement réalisable du fait que les parties sont en conflit sur la question de savoir qui doit faire le premier pas, le gouvernement ou l'opposition.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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