Les titres du 9 avril 2012

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Si la Géorgie n'est pas dans l'Otan, l'Otan est dans la Géorgie// La Corée du Nord préparerait un nouvel essai nucléaire// Le Mali, terre d'accueil pour Al-Qaïda

Nezavissimaïa gazeta
Si la Géorgie n'est pas dans l'Otan, l'Otan est dans la Géorgie

La Géorgie commémore aujourd'hui l'anniversaire de la répression du 9 avril 1989 des manifestations par l'armée soviétique. Ce jour, il y a 23 ans, une ligne de démarcation a été tracée entre Moscou et Tbilissi qui se trouvaient au sein d'un même Etat. Depuis cette époque, leurs relations n'ont fait qu'empirer jusqu'à leur rupture totale suite à la guerre d'août 2008 et à la reconnaissance par la Russie de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Existe-t-il des prémisses d'amélioration des relations russo-géorgiennes? Apparemment, à l'heure actuelle, il n'y en a pas. Moscou a souligné à maintes reprises que le dialogue avec Tbilissi ne serait possible qu'après le départ du président géorgien Mikhaïl Saakachvili.
Selon la constitution du pays, cela devrait avoir lieu en 2013. Mais l'arrivée d'un nouveau président ne garantit pas l'amélioration des relations. Il est très probable qu'à la première étape le futur dirigeant géorgien ne conviendra pas au Kremlin, car il se retrouvera prisonnier de l'inertie de la politique étrangère du pays, ainsi que des dettes de plusieurs milliards de dollars, avant tout contractées auprès des Etats-Unis. Or c'est l'attirance de la Géorgie pour l'Occident et son aspiration à adhérer à l'Otan préoccupent Moscou – à la fin de l'année dernière, le président sortant Dmitri Medvedev a déclaré lors d’une réunion avec les militaires à Vladikavkaz: la guerre de 2008 a empêché l'expansion de l'Otan.

En réalité, l'Otan est en Géorgie depuis longtemps. Et le fait que les militaires, disons, turcs ou américains qui se trouvent dans ce pays n'appartiennent pas officiellement à une base militaire spécifique n'est qu'un facteur superficiel qui n'empêche pas l'Alliance d'apporter toute sorte d'aide à la Géorgie et de commander ses soldats et officiers durant les opérations menées sous l'égide de l'Otan. Autrement dit, l'Alliance se trouve déjà à la frontière sud de la Russie. Et elle s'y trouvera sans s'élargir de manière officielle. Cette stratégie est soutenue par des poids lourds tels que l'Allemagne et la France qui ne souhaitent pas cohabiter dans une alliance militaire formelle avec la Géorgie encombrée par ses problèmes territoriaux. Après tout, Moscou est dans l'incapacité d'interdire à Tbilissi d'avoir des relations militaires bilatérales avec tel ou tel membre de l'Alliance.

De toute évidence, la Géorgie est avant tout préoccupée par le rétablissement de son intégrité territoriale. En dépit de la diversification des approches, la gent politique du pays a une opinion unanime sur la question. Une approche implique l'abandon de l'intégration à l'Otan, si cela pouvait permettre de reprendre les territoires perdus. En prenant en compte cette tendance, Moscou pourrait élaborer pour Tbilissi une sorte de formule de diminution du niveau de coopération avec l'Otan jusqu'à un niveau acceptable pour Moscou en échange du rétablissement des frontières géorgiennes de l'époque soviétique sur la base d'une sorte de traité confédéral avec les anciennes autonomies. Evidemment, il ne faut pas considérer une telle option comme gagnante à tous les coups – la situation est très complexe. Et elle se complique car il sera nécessaire de dialoguer également avec Soukhoumi et Tskhinvali, qui font rarement des compromis lorsqu'il s'agit des affaires de principe.

Moskovskie Novosti
La Corée du Nord préparerait un nouvel essai nucléaire

La communauté internationale est préoccupée par l'intention de Pyongyang de lancer cette semaine un satellite météorologique – et selon beaucoup de pays, simplement de tester un missile balistique, en violation de deux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, auxquelles une autre s'est ajoutée. La presse sud-coréenne, en se référant aux services de renseignement du pays, a rapporté hier que la Corée du Nord préparait le troisième essai nucléaire souterrain de son histoire, écrit lundi le quotidien Moskovskie Novosti.

Il y a trois ans, la Corée du Nord a quitté les négociations à six sur son problème nucléaire, auxquelles participaient les deux Corées, la Russie, la Chine, les Etats-Unis et le Japon.
La rupture s'est produite immédiatement après le second lancement d'un missile de longue portée qui a indigné les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Les Nord-Coréens avaient annoncé à l'époque l'orbitalisation réussie d'un satellite de télécommunications, mais ce dernier n'a jamais donné signe de vie.

Sous la pression internationale, Pyongyang a accepté en février dernier de suspendre les lancements de missiles, les essais nucléaires et la production d'uranium enrichi en échange de fournitures alimentaires. Cette promesse semblait ouvrir la voie à la reprise des négociations à six. Mais par la suite la Corée du Nord a annoncé le lancement d'un nouveau satellite entre le
12 et le 16 avril, ce qui coïncide avec le 100e anniversaire du fondateur et premier dirigeant du pays Kim Il Sung, célébré le 15 avril.

Cette nouvelle a préoccupé non seulement le Japon, dont le territoire a déjà été survolé par les missiles nord-coréens, mais également la Corée du Sud et les Etats-Unis, dont les experts estiment que les technologies balistiques de Pyongyang se développent si rapidement que dans les cinq prochaines années les USA se retrouveront à portée de frappe des missiles
nord-coréens. Par conséquent, Washington a décidé de renoncer pour l'instant à l'aide alimentaire à la Corée du Nord, et cette dernière a traditionnellement décidé d'intimider ses partenaires aux négociations avec une nouvelle explosion nucléaire.

Cela n'a pas découragé les Américains et leurs alliés en Asie du Nord-Est. "La communauté internationale doit réagir aux violations par la Corée du Nord de ses propres engagements", a déclaré le ministre sud-coréen Kim Sung Hwan pendant la rencontre des ministres des Affaires étrangères de la Corée du Nord, de la Chine et du Japon, qui s'est tenue les 7-8 avril à Ningbo, en Chine. Il a été soutenu par son homologue japonais Koitiro Gemba.

Pendant ce temps les navires de la marine des Etats-Unis et du Japon se rapprochent de la péninsule de Corée pour interrompre le vol de la fusée nord-coréenne si elle s'écartait de la trajectoire annoncée.

Kommersant
Le Mali, terre d'accueil pour Al-Qaïda


Immédiatement après la promesse de la junte militaire, qui a renversé le gouvernement à Bamako, de renoncer au pouvoir, les leaders de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, qui regroupe 15 pays) ont annoncé leur intention de s'ingérer dans la guerre civile au Mali. Le chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo, a accepté la condition principale des présidents des pays voisins – quitter l'arène politique et transmettre le contrôle du pays aux civils. Des élections devraient se tenir au Mali sous 40 jours, et pendant la période de transition le pays sera dirigé par le président du parlement Dioncounda Traoré, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Le départ du président Amadou Toumani Touré renversé dans la nuit du 21 au 22 mars est la seule exigence des insurgés. Selon les militaires, le motif essentiel du renversement du président est son incapacité à stopper la révolte des Touaregs au nord du pays. En s'emparant d'un territoire supérieur à deux Allemagnes, les Touaregs ont annoncé qu'ils cessaient l'offensive et proclamaient leur propre Etat, l'Azawad. C'est cette mesure qui a poussé les leaders de la Cédéao à entreprendre des actions décisives. Le problème des Touaregs ne concerne pas seulement le Mali – ils vivent sur le territoire de cinq pays de la région. Le plus dangereux pour les voisins du Mali est l'arrivée des islamistes dans les "régions libérées". Contrairement aux Touaregs qui ne souhaitent que l'indépendance de l'Azawad, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) prône le renversement des régimes laïques de la région et l'établissement de la charia. Si ces menaces étaient mises à exécution, les pays voisins pourraient rapidement s'ingérer militairement dans la situation. Les forces de maintien de la paix de la Cédéao sous l'égide de l'Union africaine et avec l'autorisation de l'Onu pourraient être déployées dans les régions sud du Mali afin de stopper l'offensive des islamistes contre la capitale. Le principal obstacle à la réalisation de ce scénario était la junte militaire qui n'était reconnue par aucun pays. Des sanctions ont été adoptées contre les putschistes et les pays voisins ont fermé leur frontière avec le Mali. Il était impossible d'organiser une opération militaire internationale dans ces conditions. Désormais, cette barrière est levée et les voisins peuvent réagir de manière opérationnelle à une éventuelle offensive des combattants d'Al-Qaïda au sud du Mali.

La question du rétablissement de l'intégrité territoriale du Mali est bien plus complexe. L'armée de ce pays dans son état actuel ne pourra pas s'acquitter de cette tâche. Les forces des pays de la Cédéao sont peu adaptées aux opérations dans le désert, qui est le milieu de vie naturel des Touaregs. On ignore si les casques bleus des pays de la Cédéao réussiront à prendre le dessus sur un ennemi aussi redoutable et, qui plus est, motivé. Très probablement, l'Etat d'Azawad reconnu par personne devrait exister pendant un certain temps, et les territoires contrôlés par les rebelles deviendront une patrie d'accueil pour Al-Qaïda et d'autres islamistes radicaux. Par la suite, il faudra s'attendre à la création de camps d'entraînement pour les jihadistes du monde islamique du Moyen-Orient au Caucase du Nord russe et à la région autonome ouïghoure du Xinjiang de la Chine.

L'Azawad ne serait alors plus un problème régional, mais mondial. Selon les experts, il est possible qu'à un moment donné l'armée américaine et l'armée française se joignent au nettoyage du "territoire du jihad" au nord du Mali, car les Etats-Unis et la France ne sont pas intéressés par l'exportation des idées islamistes radicales et la déstabilisation de la région. Toutefois, il est très probable que la lutte contre les séparatistes de l'Azawad sera sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Car s'il est question de l'élimination de camps d'entraînement terroristes, la Russie et la Chine n'opposeront certainement pas leur veto.


Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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