Les titres du 18 avril 2012

© RIA Novosti . Ruslan Krivobok  / Accéder à la base multimédiaLes titres du 18 avril 2012
Les titres du 18 avril 2012 - Sputnik Afrique
S'abonner
Breivik, un "soldat en guerre" prêt à recommencer// Le Soudan et le Soudan du Sud au seuil d'une guerre// Téhéran pourrait renoncer à l'uranium enrichi à 20%

Moskovskie Novosti
Breivik, un "soldat en guerre" prêt à recommencer

La deuxième journée du procès d'Anders Breivik a tourné à son avantage. La juge Wenche Elizabeth Arntzen a interrompu à plusieurs reprises le discours de Breivik, exigeant le respect du délai imparti de 30 minutes, mais l'accusé disait qu'il devait lire jusqu'à la fin son discours de 13 pages pour expliquer les motifs qui l'ont poussé à perpétrer un double attentat, à Oslo et sur l'île d'Utoeya. Finalement, le discours de Breivik a duré 1 heure et 15 minutes, écrit mercredi 18 avril le quotidien Moskovskie Novosti.

Le début de la deuxième journée du procès d'Anders Breivik a été marqué par un scandale dramatique. L'un des cinq juges en charge de l'affaire du tireur norvégien, le réceptionniste Thomas Indreboe issu de la société civile, a été révoqué en raison de ses propos publiés sur internet exigeant la peine de mort pour Breivik. La révocation du juge non-professionnel était réclamée aussi bien par la défense de Breivik que par les avocats de ses victimes.

La juge Wenche Elizabeth Arntzen qui préside l'audience a fait une pause d'une demi-heure, puis a annoncé que Thomas Indreboe quitterait le tribunal.

Lorsque la question de la révocation du juge eut été réglée, Anders Breivik a tenu un discours. Contre toutes les règles, le tribunal a permis à Breivik de lire son discours. La diffusion à la télévision de son témoignage a été interdite.

Avant de commencer, Breivik a déclaré qu'il avait "allégé sa rhétorique" par égard pour les proches des victimes et qu'il espérait que tout resterait dans un "cadre acceptable." Selon Anders Breivik, la presse norvégienne le présente comme quelqu'un qui n'a pas eu de chance dans la vie, cependant les attentats dont il est l'auteur sont l'attaque la plus sophistiquée et la plus spectaculaire en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Breivik a déclaré qu'il recommencerait.

Dans son intervention le terroriste a accusé le gouvernement de violation des droits des Norvégiens ethniques. "J'a vécu toute ma vie dans une prison appelée Norvège. Dans cette prison la liberté d'expression n'existe pas, et la culture nationale est détruite par l'arrivée du multiculturalisme", a déclaré Breivik. Selon lui, il est un représentant du mouvement norvégien et européen de résistance et devait faire bouger la situation du point mort par son attentat. "Si on attend encore 20, 30, 40 ans, les Norvégiens et les Européens ethniques se retrouveront minoritaires", affirme Breivik.

Quant au massacre commis à Oslo et sur l'île d'Utoeya, le terroriste a déclaré que "la violence n'est pas nécessairement un mal", et qu'il était forcé d'agir ainsi pour réveiller la société de sa léthargie. "Toute nation et culture unique a le droit de lutter pour sa survie et contre sa destruction", a déclaré Breivik en ajoutant qu'il avait agi pour le bien de la nation et qu'il voulait empêcher une "guerre civile."

Pour conclure son discours, Breivik a qualifié son attentat du 22 juillet d'attaque préventive. Le terroriste a déclaré qu'il avait agi dans l'intérêt de son pays, de sa culture et de son peuple, en cherchant à empêcher l'arrivée du multiculturalisme et l'islamisation de l'Europe, et a exigé son acquittement et sa libération.
 
Kommersant
Le Soudan et le Soudan du Sud au seuil d'une guerre

Les armées des deux Soudans s'affrontent aux alentours de la ville de Heglig, où se trouvent les plus riches champs pétroliers. Cette région produit jusqu'à 55% du total de la production pétrolière du Soudan du Nord. Mais les voisins du Sud ne reconnaissent pas la souveraineté de Khartoum sur ce territoire. Leurs troupes ont franchi la frontière et ont très rapidement occupé la région contestée, écrit mercredi 18 avril le quotidien Kommersant.

On estime que l'armée du nord est mieux équipée. Mais elle est éparpillée à travers les "provinces insurgées." Certaines unités rebelles avancent des slogans séparatistes et d'autres non, mais d'une manière ou d'une autre elles sont toutes liées à Djouba et concertent leurs actions avec son gouvernement. De cette manière, Khartoum est contraint de se battre sur plusieurs fronts, ce qui a empêché de mobiliser à temps les forces nécessaires pour défendre Heglig.

De 1956 à 2011 le Soudan du Nord et du Sud existait en tant qu'un seul Etat. Toutefois, il y avait une séparation entre le nord, où vivaient les arabes musulmans, et le sud habité par les tribus noires professant le christianisme ou les religions africaines traditionnelles. 2 millions de personnes ont été victimes de la guerre civile. Elle s'est terminée en 2005: en conformité avec le traité de paix, six ans plus tard, en janvier 2011, s'est tenu le référendum sur l'indépendance du Soudan du Sud. Pratiquement 99% des votant se sont prononcés en faveur de la sécession. Six mois plus tard, le 9 juillet, le nouvel Etat du Soudan du Sud a été proclamé. Les principaux champs pétroliers se sont retrouvés sur son territoire (avant la division, le Soudan produisait 500.000 barils de pétrole par jour, dont 75% dans le sud). Tous les oléoducs vont vers le nord, au Port-Soudan. Khartoum et Djouba n'ont pas réussi à s'entendre sur le prix du transit. Au final, le sud a suspendu les exportations d'hydrocarbures et les deux pays ont perdu des milliards de dollars de revenus potentiels. Ce "litige commercial" était l'une des causes du conflit armé actuel.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a adopté une position très ferme. Lorsque le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, lui a téléphoné pour demander de stopper l'offensive sur Heglig, il lui a répondu: "Je ne suis pas votre subordonné pour exécuter vos ordres." Selon les experts, un tel comportement de Kiir s'explique par sa conviction du soutien inébranlable des Etats-Unis, qui ont aidé le sud dans la lutte contre le "régime dictateur de Khartoum." Ce sont les Américains qui sont considérés comme principaux architectes de l'indépendance du Soudan du Sud.

Certains experts estiment qu'avant le lancement de l'offensive Salva Kiir a reçu l'approbation officieuse des Etats-Unis. Le président soudanais Omar el-Béchir a longtemps été un sponsor du terrorisme international aux yeux de Washington. Et bien que ces derniers temps leurs relations se soient légèrement améliorées, les Etats-Unis ne considèrent pas le régime de Khartoum comme amical. En 2009, la Cour pénale internationale de la Haye a délivré un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir. Il est accusé de crimes de guerre et de génocide au Darfour, où, selon les organisations humanitaires, des centaines de milliers de personnes ont été victimes d'affrontements interethniques.

Les Etats-Unis ne protesteraient pas si les actions de l'armée du Soudan du Sud déstabilisaient le régime d'Omar el-Béchir. Or telles pourraient être les conséquences.

Selon des observateurs à Khartoum, même après la libération de Heglig, le rétablissement des fournitures de pétrole depuis cette région nécessiterait au moins trois mois. Or le Soudan du Nord éprouve déjà de graves difficultés économiques, la capitale connaît déjà des perturbations avec le carburant et les prix augmentent. Tout cela renforce les positions des adversaires du président – aussi bien de l'opposition politique que des groupes armés dans les régions touchées par le conflit. L'aggravation de la crise au Soudan risque de provoquer la désintégration définitive du pays, qui avant la sécession du sud était le plus grand Etat d'Afrique.
 
Nezavissimaïa gazeta
Téhéran pourrait renoncer à l'uranium enrichi à 20%

La rencontre d'Istanbul entre les représentants iraniens et les six médiateurs internationaux a donné lieu à des évaluations inhabituelles sur le problème nucléaire iranien. Tous les participants l'ont qualifiée de positive, constructive et marquée par le respect mutuel, écrit mercredi 18 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

A l'issue des négociations, les parties ont confirmé leur volonté de régler le problème nucléaire iranien en respectant les dispositions du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et en reconnaissant le droit de l'Iran d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques.

Les six médiateurs ont noté avec satisfaction que cette fois les Iraniens n'avaient avancé aucune condition préalable.

Il y a 15 mois, lorsque les négociations avec l'Iran ont été suspendues, les pays occidentaux ont adopté des sanctions qui ont causé beaucoup de tort à l'économie iranienne. Ces mesures devaient entrer en vigueur à part entière en juillet prochain, mais dès aujourd'hui beaucoup d'experts estiment que leur effet serait "paralysant", c'est-à-dire extrêmement grave pour l'économie du pays. Rappelons que les revenus pétroliers sont la principale source de devises étrangères pour Téhéran. Les sanctions ont même affecté le commerce iranien avec la Chine et l'Inde, car ces pays ont des difficultés à payer le pétrole acheté en Iran. Les experts associent la décision de l'Iran à rétablir le dialogue avec les six médiateurs aux sanctions qui ont frappé son économie.

Les participants aux négociations ont exprimé la volonté de prendre des mesures pour renforcer la confiance entre les parties. Ils veulent avancer vers le règlement du problème par étapes, grâce à des actions mutuelles. Cela garantirait la stabilité du dialogue et sa progression. Les parties ont déjà convenu de l'heure et du lieu de la prochaine rencontre, qui se tiendra à Bagdad le 23 mai.

Ni les Iraniens, ni les six médiateurs n'ont annoncé les mesures initiales concrètes attendues ou prévues par les partenaires. Il se pourrait que ce thème soit discuté lors des prochains contacts diplomatiques.

Lundi, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a commenté l'issue de la rencontre d'Istanbul et les perspectives des négociations. Il a appelé à annuler les sanctions dans l'intérêt du renforcement de la confiance mutuelle. "Il est évident que le processus d'annulation des sanctions pourrait être long, mais il faudrait l'accélérer", a déclaré le ministre. De plus, selon Salehi, "il est possible de régler toutes les questions rapidement, lors de la prochaine rencontre à Bagdad."

A noter l'éventuel compromis de Téhéran annoncé par Salehi. Selon lui, l'Iran pourrait renoncer à la production d'uranium enrichi à 20% si les puissances mondiales lui fournissent du combustible nucléaire enrichi aux niveaux nécessaires.

Quant à l'annulation des sanctions adoptées par les pays occidentaux, selon leurs diplomates, cette question n'a pas été discutée à Istanbul. Etant donné qu'elles ont été adoptées dans le cadre des exigences de parvenir à un règlement généralisé du problème, il ne faut pas s'attendre à leur annulation à l'étape initiale des négociations.


Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала