Les titres du 28 mai 2012

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Massacre en Syrie: Bachar el-Assad condamné par l'ONU// ABM européen: la Russie réagit du tac au tac// Le président Hollande critiqué par son service de protection

Moskovskie Novosti

Massacre en Syrie: Bachar el-Assad condamné par l'ONU

Le plan de paix pour la Syrie élaboré par l'ex-secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a échoué, écrit lundi 28 mai le quotidien Moskovskie Novosti. 270 observateurs internationaux déployés dans le pays n'ont pas réussi à empêcher la tragédie qui s'est déroulée dans la ville de Houla où 114 personnes dont 32 enfants âgés de moins de dix ans ont été tuées le 25 mai dans un bombardement d'artillerie. La communauté internationale recherche fébrilement de nouvelles variantes de règlement du conflit et appelle la Russie à influer immédiatement sur le président syrien Bachar el-Assad.

"Serai demain (28 mai) à Moscou, appellerai la Russie à exercer une pression rapide et inconditionnelle sur le régime d'al-Assad au vu de sa responsabilité dans les crimes en Syrie", a écrit dans son blog sur Twitter le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, la veille des pourparlers avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

"Un gouvernement fondé sur le meurtre et la terreur doit cesser d'exister", a déclaré hier la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Elle évoquera le problème syrien début juin lors de sa visite en Turquie et dans le Caucase (en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie). La discussion se poursuivra à Moscou où Mme Clinton se rendra le 18 juin pour mener des pourparlers sur le programme nucléaire iranien. Le président américain Barack Obama abordera également le problème syrien les 18 et 19 juin au cours de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine dans le cadre du sommet du G20, au Mexique.

Le général norvégien Robert Mood, chef de mission des observateurs de l'ONU, s'est abstenu de formuler des accusations directes. Toutefois, les observateurs ne cachent pas avoir découvert dans la ville de Houla des traces de bombardements de l'artillerie et des blindés. La déclaration diffusée au nom du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et de son représentant spécial, Kofi Annan, affirme que "ce crime scandaleux et cruel résulte d'un usage non-sélectif et disproportionné de la force." "C'est une violation flagrante du droit international et des engagements du gouvernement syrien sur la cessation de l'utilisation des armes lourdes dans des localités", fait remarquer la déclaration.

Le gouvernement syrien impute à son tour le massacre à l'opposition. "L'armée syrienne n'agit pas de cette manière. Le gouvernement est tenu de protéger ses citoyens, et il le fait. Nous ne faisons pas le commerce du sang syrien", a déclaré le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères.

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe se réuniront prochainement pour une réunion urgente liée aux événements en Syrie. L'opposition exige la convocation d'une séance extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies. Il n'est pas exclu que les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et d'autres pays exigent l'adoption de sanctions de l'ONU contre le gouvernement syrien, voire la création d'une zone tampon au nord du pays. "Le plan Annan n'inspire guère d'espoir. En Syrie, une intervention internationale est nécessaire sous une forme ou une autre", a déclaré Ammar Abdel Hamid, militant de l'opposition syrienne venant de se rendre dans la capitale russe.

Au cours des deux derniers jours, Moscou s'est refusé à tout commentaire sur les événements en Syrie. Auparavant, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la différence de ses homologues occidentaux, avait rejeté la responsabilité pour le regain de violence sur l'opposition. Récemment, une réunion de la commission russo-syrienne de coopération s'est tenue à Moscou, et son président, Alexandre Khloponine, a déclaré qu'il était nécessaire d'augmenter le volume du commerce entre les deux pays (il s'élève actuellement à près de 2 milliards de dollars). M. Khloponine n'a même pas exclu la création d'une zone de libre-échange entre la Syrie et l'Union douanière regroupant la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan.
 
Nezavissimaïa Gazeta

ABM européen: la Russie réagit du tac au tac

Les participants au sommet de l'Otan à Chicago n'avaient pas plus tôt fait leur déclaration visant à rassurer et convaincre la Russie que leur système de défense antimissile (ABM) déployé sur le continent européen n'était pas destiné à contrer les forces russes de dissuasion stratégique, que Moscou a immédiatement réagi à ces propos, écrit lundi 28 mai le quotidien Nezavissimaïa Gazeta.

La Russie a notamment lancé un nouveau missile stratégique depuis le pas de tir de Plessetsk vers le polygone de Koura, dans la péninsule de Kamtchatka. Le missile n'a même pas encore de désignation officielle, mais en revanche on sait déjà que ses ogives sont spécialement conçues pour contourner les systèmes existants de défense antimissile. Ensuite, la Russie a mis en service en régime d'essai le premier élément du radar Voronez-M intégré au Système d'alerte d'attaques de missiles et disposant d'un niveau élevé d'aptitude au combat. Le radar a été déployé à Oussolie-Sibirskoïe, près d'Irkoutsk.

Le radar déployé près d'Irkoutst est le quatrième maillon du Système d'alerte d'attaques de missiles dont l'armée russe s'est dotée en trois ans. Les radars précédents avaient été déployés près de Saint-Pétersbourg (à Lekhtoussi), dans le Territoire de Krasnodar (près d'Armavir), et près de Kaliningrad, dans l'Ouest du pays. Prochainement, il est prévu de mettre en service le second élément du radar d'Oussolie-Sibirskoïe: il couvrira un secteur d'une portée de 6.000 km et d'une étendue de 240 degrés au lieu de 120, comme c'est le cas aujourd'hui, et contrôlera la totalité du Pacifique et une partie de l'océan Indien allant de la côte Ouest des Etats-Unis à la moitié de la péninsule de l'Hindoustan. Il est prévu par la suite de faire lancer des radars similaires appartenant au même système au nord de la Russie, à Petchora, ensuite près de Barnaoul, ainsi que dans les régions de l'Ienisseï et autres. Une véritable ceinture antimissile sera ainsi érigée le long des frontières russes. Telle est la réponse asymétrique, selon l'expression de l'ex-président et actuel premier ministre russe Dmitri Medvedev (or, elle s'avère parfaitement symétrique) aux plans des Etats-Unis et de l'Otan.

Les généraux russes déclarent que le déploiement du réseau de radars modernes livrés sous forme d'éléments préfabriqués par les usines, permettra d'augmenter rapidement le potentiel du Système russe d'alerte d'attaques de missiles et d'assurer à la Russie un contrôle radar continu de toutes les directions présentant une menace en termes d'attaques de missiles.

On ignore pour le moment le coût de cette défense. A en juger par des indications indirectes (notamment une déclaration d'une source anonyme du ministère russe de la Défense selon laquelle le prix exigé par l'Azerbaïdjan pour la location du radar de Gabala (300 millions de dollars) correspond au coût de deux radars neufs), la Russie payera cher sa réaction au plan de l'Otan. Probablement nettement plus cher que les 20.000 milliards de roubles (près de 500 milliards d'euros) alloués d'ici 2020 par le budget russe au réarmement de l'armée et de la marine.

Malheureusement, le budget russe de la Défense reste toujours un "domaine clos". A la différence du Congrès américain, tous les députés du parlement n'ont pas le droit de participer aux débats précédent son adoption. Seuls les parlementaires investis de l'accès au secret d'Etat bénéficient de ce privilège. Dans ces conditions, il est impossible de garantir que l'argent du contribuable sera dépensé de manière efficace et intelligente.

Ce problème est d'autant plus pertinent qu'une course incontrôlable aux armements et l'effort pour réagir de manière adéquate et symétrique à chaque nouveau projet militaire des Etats-Unis et de l'Otan ont été l'une des cause de l'effondrement économique de l'Union soviétique. Cette leçon devrait être retenue et le pays devrait éviter la répétition de la course aux armements qui commence progressivement à imprégner la mentalité du gouvernement et de l'establishment militaire russes. Il n'est pas exclu que l'ABM européen et le sommet de Chicago visent justement à entraîner la Russie dans ce cycle de dépenses ruineuses.

Kommersant

Le président Hollande critiqué par son service de protection

Le service de protection du nouveau président français a été le premier à le critiquer, écrit lundi 28 mai le quotidien Kommersant. En dépit des exigences de ses gardes du corps, le président de la République refuse de renoncer à ses habitudes et de déménager. Toutefois, son train de vie modeste ne suscite pas l'approbation de tout le monde.

Dans certains pays, les services assurant la protection des chefs de l'Etat gèrent la vie quotidienne de leurs clients. Or, en France le président décide lui-même des mesures de sécurité qu'il juge suffisantes. Dès le jour de son investiture, lorsque François Hollande a fait arrêter sa voiture au feu rouge et qu'il a ensuite passé la journée à fraterniser avec la foule en distribuant des milliers de poignées de main, son service de protection a senti le mal venir. Le président a refusé de s'installer au palais de l'Elysée en préférant son appartement qu'il partage avec sa compagne Valérie Trierweiler. Ils louent depuis des années un F3 de 100 mètres carrés situé au cinquième étage d'un immeuble du 15ème arrondissement de Paris. Selon certaines informations, le loyer est de 3.000 euros par mois. Depuis l'élection du nouveau président, le service de protection réfléchit à la façon de sécuriser ledit appartement.

Les questions suivantes se posent: comment protéger les portes-fenêtres contre les tireurs d'élite? Comment interdire aux étrangers l'accès de l'immeuble? Les invités des voisins, ne devraient-ils pas solliciter un laissez-passer spécial auprès de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI)? Il s'agit chaque jour de bloquer la rue et de protéger les entrées et les sorties du chef de l'Etat qui ne se dépêche jamais de monter dans sa voiture mais cherche toujours à saluer et à converser avec les passants et les journalistes qui guettent ces instants.

Personne ne peut interdire à François Hollande d'afficher sa témérité mais il a quatre enfants. Sa compagne Valérie Trierweiler a des enfants de son côté. Et surtout le président de la République est également chef suprême des armées et assume la responsabilité des arsenaux nucléaire de la France. Un détachement spécial de l'Etat-major français fonctionne au palais de l'Elysée et on peut difficilement le caser dans un F3.

François Hollande a réduit d'un tiers son salaire et celui de ses ministres et leur a interdit de se déplacer en avion ou hélicoptère pour se rendre dans un endroit que l'on peut atteindre avec les transports en commun. Au final, les passagers du train Paris-Amsterdam via Bruxelles ont découvert surpris la veille du sommet de l'Union européenne qu'ils voyageaient en compagnie du président français. Certes, il était assis seul entouré de ses gardes du corps, mais aucun passager n'a été prié de produire ses pièces d'identité. "Le train, quand c'est possible, c'est le moyen le plus simple d'aller d'un point à un autre. Si je suis élu, je continuerai de me déplacer ainsi, je n'aurai pas besoin d'un train spécial ou d'un train blindé", a déclaré François Hollande la veille de son élection. Et il a tenu promesse, à la plus grande joie des journalistes et au grand dam de son service de protection.

Il est à noter que la modestie du train de vie de François Hollande ne suscite pas l'approbation générale. Les experts en matière de sécurité affirment que s'il continue à prendre le train, les mesures de sécurité qui s'imposent rendront ses voyages hors de prix pour le budget, et les pauvres passagers seront soumis aux mêmes tracasseries que dans les aéroports. Selon les experts, le budget paye plus cher le vol du président sur un avion en ligne que sur un vol spécial, et ils qualifient pratiquement les bonnes intentions de François Hollande d'hypocrisie. Ils insinuent que l'abandon du train de vie ordinaire est un prix inévitable à payer pour l'élection et que le président devrait être obligé à se plier devant cette règle et vivre la vie d'un homme d'Etat au lieu de traîner dans les pattes de ses concitoyens.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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