Les titres du 6 février 2013

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SuperJet : la qualité laisse à désirer// Les américains acceptent d’accueillir le GLONASS russe// Le Tadjikistan suggère au Kremlin de payer la dette des autres// L'opposition syrienne a trouvé un interlocuteur

Kommersant

SuperJet : la qualité laisse à désirer

Aeroflot critique le Sukhoi SuperJet 100, fleuron de l'industrie aéronautique russe, pour son manque de fiabilité. En 2012, 40% des défaillances techniques de la compagnie se sont produits sur dix appareils de ce type, alors qu’ils ne représentent que 8% du parc d'Aeroflot.

Les dysfonctionnements les plus sérieux concernent la fiabilité du système de contrôle du châssis du SSJ-100, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

D'après la présentation faite au conseil d’administration en janvier sur la sécurité des vols d'Aeroflot en 2012, la compagnie n'est pas satisfaite par la qualité du SSJ-100. Selon ce document, le nombre d'incidents sur les avions d'Aeroflot a largement augmenté l’année dernière. En 2012, leur nombre est passé de 60 à 95, sachant que le nombre de "situation difficiles" a plus que doublé (9 au lieu de 4 l'année précédente). Au final, le coefficient de sécurité des aéronefs (SAFA) a augmenté jusqu'à 0,75 en 2012 contre 0,61 en 2011.

Le plus grand nombre d'incidents est dû à la défaillance du matériel aéronautique (63%), selon les calculs de la compagnie. Viennent ensuite les facteurs externes (25%) et 11% d'incidents de vol se sont produits suite à une erreur commise par le personnel d'Aeroflot lors d’opérations techniques sur l'appareil. Enfin, 1% des incidents a résulté d'une erreur de procédure de maintenance lors de l'entretien des avions.

"La majeure partie des incidents dus à une défaillance du matériel aéronautique – 24 au total, ce qui représente 40% de l'ensemble des incidents - a été enregistrée sur les appareils de type RRJ-95B, nom du projet SSJ-100 jusqu'en 2006", annonce la présentation.

Il s'agit de la première tentative sérieuse de test  sur les SSJ-100, exploités par Aeroflot depuis l'été 2011. A l'heure actuelle, le parc de la compagnie compte dix appareils Sukhoi Superjet 100-95B. Au 29 décembre 2012, Aeroflot exploitait 125 avions de ligne, majoritairement de la gamme Airbus – 102 appareils. Les SSJ-100 représentent donc seulement 8% du parc d'Aeroflot.

La version de base du SSJ-100-95B est prévue pour transporter 95 passagers avec une autonomie de 3 048 kilomètres. Le 3 février, l'appareil a obtenu sa certification auprès du Comité intergouvernemental de l'aviation (MAK). Les premiers clients à commander le SSJ-100 étaient Aeroflot et Armavia. Actuellement, le carnet de commandes sur contrat inclut 174 appareils.

Selon Aeroflot, les défaillances constatées sur les SSJ-100 en 2012 se sont produites en majorité dans les systèmes d'air conditionné et de contrôle de l'appareil. L’été dernier, des déclenchements accidentels d'alarme dans le système de détection des fuites du circuit d'air conditionné ont également été relevés. Six autres incidents ont été provoqués par des dysfonctionnements au niveau du train d'atterrissage, un autre concernait des problèmes en termes d'équipements anti-incendie et un dernier les particularités techniques du moteur de l’appareil.

"Il y a des réclamations concernant le SSJ-100, comme pour tout autre appareil à l'étape de son lancement : le Boeing 787 Dreamliner n'y échappe pas non plus. Mais les défauts du SSJ-100 ne sont pas systémiques, ils sont réparables", a déclaré Aeroflot.

Ce n'est pas la première critique du SSJ-100 de la part de cette compagnie. Au printemps dernier, pendant la réunion de l'agence fédérale russe des transports aériens Rosaviatsia, le représentant d'Aeroflot avait déclaré que le niveau de fiabilité du SSJ était de 17-46% inférieur par rapport à la moyenne du parc de la compagnie aérienne.

A son tour, le producteur Avions civils Sukhoi a affirmé que tous les problèmes survenus sur les SSJ d'Aeroflot pendant leur exploitation avaient déjà été réparés. "Le fait est qu'Aeroflot avait des exigences trop élevées pour le SSJ, sachant que c'est un nouveau projet", a déclaré le porte-parole de la société Avions civils Sukhoi Andreï Mouraviev.

Izvestia

Les américains acceptent d’accueillir le GLONASS russe

Dans un contexte de différends croissants avec les Etats-Unis, la Russie a tout de même pu s'entendre avec les USA pour installer des éléments du réseau GLONASS dans plusieurs Etats américains. Le déploiement sur le territoire américain de stations de positionnement par satellite a été annoncé en automne dernier, écrit mercredi le quotidien Izvestia. Pendant la conférence internationale sur la navigation satellite ION GNSS 2012 à Nashville, la délégation russe a évoqué ce thème avec ses homologues américains. Aujourd'hui l'agence spatiale Roskosmos annonce qu’un accord de principe a été conclu.

"Une demande pour déployer sur le sol américain des stations de notre système de navigation satellitaire a été envoyée aux USA, a déclaré Mikhaïl Khaïlov, responsable de la politique technique et de la qualité à Roskosmos. En principe, ils sont d'accord. Des consultations sont actuellement en cours à ce sujet."

La préparation d'un accord sur les conditions et les emplacements des stations est prise en charge par le centre de recherche spatiale TsNIImach, qui remplit plusieurs contrats concernant le développement de GLONASS. TsNIImach se refuse à tout commentaire au sujet des négociations avec les USA. Selon une source de l'institut, on décide actuellement qui signera l'accord du côté américain – il pourrait s'agir du département d'Etat ou de la Nasa.

La mise en place d’éléments du système de correction différentielle de GLONASS aux Etats-Unis permettrait d'améliorer la précision de ses coordonnées - il faut équiper les satellites d’éphémérides les plus précises possibles. Pour ce faire, il faut construire le modèle le plus exact possible en tenant compte de l'impact du vent solaire sur le vaisseau spatial notamment.

Ce modèle permettrait de déterminer au centimètre près où se trouvera le satellite plusieurs jours plus tard. Les paramètres d'entrée pour la construction d'un tel modèle sont les informations sur le déplacement en temps réel du satellite. Afin de recevoir ces informations, il est nécessaire de voir comment l'appareil se déplace et observer comment le modèle de calcul s'accorde avec la réalité. Il faut observer ces mouvements à partir du plus grand nombre d'endroits possibles sur la planète et c’est pourquoi le déploiement du système de positionnement est également discuté avec d'autres pays.

"Il est prévu de déployer des systèmes de positionnement dans plus de 30 pays, déclare Mikhaïl Khaïlov. La majorité a répondu par un accord de principe. Cependant, ce déploiement nécessite la signature d'accords intergouvernementaux et interdépartementaux. Ce travail n’a pu être achevé l'année dernière qu’avec le Brésil. Le 19 décembre 2012, les stations de positionnement ont été déchargées dans la ville de Brasilia, où l’on effectue actuellement des travaux pour préparer leur installation. Les préparatifs sont également sur le point de se terminer avec l'Espagne, l'Indonésie et l'Australie.

Le déploiement des équipements de soutien du GLONASS aux Etats-Unis sera un événement marquant car le système de navigation russe était initialement conçu pour les militaires.

Le groupe satellite GLONASS est contrôlé par le centre de commandement des troupes de défense aérospatiale de Krasnoarmeïsk. Dans les semaines à venir, le ministère de la Défense deviendra l'exploitant officiel du système de navigation – après la mise en exploitation du segment spatial par les entreprises de Roskosmos qui ont construit la flotte spatiale.

Le système GPS américain avait également été créé pour les besoins militaires et son exploitation dans le civil a été longtemps limitée. Mais les Américains ont installé les équipements de soutien du GPS sur le sol russe encore au siècle dernier. Le site du Laboratoire de propulsion à réaction de la NASA, qui dessert le système Global Differential GPS (GDGPS), indique la présence de quatre stations en Russie, dont trois dans les latitudes septentrionales.

Nezavissimaïa gazeta

Le Tadjikistan suggère au Kremlin de payer la dette des autres

Le Tadjikistan dicte de nouvelles conditions pour la ratification de l'accord sur la 201ème base russe déployée sur son territoire, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Hormis ses exigences antérieures concernant l'annulation des taxes sur les hydrocarbures et la mise en place d’un régime simplifié pour les immigrants tadjiks en Russie, Douchanbé exige désormais d'annuler sa dette de 66 millions de dollars, pour l'électricité produite par la centrale de Sangtoudine-1 - dont 75% des actions appartiennent à la Russie.

Les experts sont persuadés que le Tadjikistan cherche à tirer un maximum de profit dans toutes les sphères de coopération et n'arrête pas de créer des situations contentieuses.

La centrale hydraulique de Sangtoudine, construite au Tadjikistan par la Russie, pourrait prochainement s'arrêter en raison des 66 millions de dollars de dette accumulés par la compagnie nationale d'électricité Barki Tojik, privant d’électricité le sud de la république. Cependant, le holding tadjik ne s'empresse pas de rembourser et compte sur une restructuration de la dette.

Le patron de la compagnie, Abdoullo Erov, a déclaré que la situation financière de la centrale de Sangtoudine serait l'un des thèmes centraux de la commission intergouvernementale russo-tadjike en février. "Nous pourrions parvenir à un accord concernant ce remboursement.

La restructuration de la dette est possible."Barki Tojik explique son insolvabilité par les impayés des consommateurs.

Les experts estiment pourtant que le pays ne manque pas d’argent mais est simplement réticent à payer. "Ce n'est pas la première fois que Barki Tojik refuse de payer. Le pays a de l'argent", affirme Ajdar Kourtov, expert à l'Institut russe d'études stratégiques. Récemment, le ministre du Développement économique et du Commerce Charif Rakhimzoda a déclaré que le Tadjikistan était prêt à financer le projet de construction de la centrale Sangtoudine-2, construite par l'Iran. Lors d'une récente conférence de presse, il a expliqué que les sanctions internationales adoptées contre Téhéran se reflétaient négativement sur la réalisation des projets irano-tadjikes.

Selon l'expert politique Chokir Khakimov, la centrale de Sangtoudine affecte l'attractivité du Tadjikistan en termes d'investissements. "Les hauts fonctionnaires veulent revoir les conditions de l'accord sur la centrale. Ils affirment que l'accord signé avec la Russie ne répondait pas initialement aux intérêts nationaux de la république", note Chokir Khakimov. Il a rappelé qu'il était prévu de confier la construction des deux centrales de Sangtoudine à l'Iran. "Mais vu la situation politique dans le pays à la veille de la présidentielle ainsi que le climat d'investissement défavorable, Douchanbé a fait participer la Russie au projet", remarque-t-il. Aujourd'hui, "le Tadjikistan cherche par tous les moyens à augmenter sa contribution au capital social en se servant des dettes de la centrale de Sangtoudine afin d'atteindre les capacités équitables pour contrôler ce site stratégique ou devenir actionnaire majoritaire".

Il est théoriquement possible de revoir l'accord, pense Chokir Khakimov. "Mais cela nécessite une base de preuves convaincante, la volonté du parlement et du président. Il faut garder à l'esprit que le gouvernement tadjik a une faible base sociale et qu’il n'ira pas au conflit avec la Russie. Si les parties ne tombaient pas d'accord et ne réglaient pas le problème rapidement, cela pourrait avoir un impact négatif sur les investisseurs potentiels", a déclaré l'expert.

Le Tadjikistan a pris l'habitude de marchander. A la veille de la visite du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Douchanbé en janvier, son homologue tadjik Khamrokhon Zarifi a déclaré que pour la ratification de l'accord avec Moscou sur le statut de la 201ème base russe, la Russie devait d'abord remplir les conditions des deux mémorandums signés par les présidents des deux pays en octobre. "C'est du chantage", a déclaré Ajdar Kourtov. Selon lui, il est possible que Douchanbé compte recevoir une aide de la part des Etats-Unis.

Kommersant

L'opposition syrienne a trouvé un interlocuteur

Le chef de la Coalition nationale syrienne de l'opposition, Ahmed Muaz al-Khatib, a annoncé qu'il était prêt à discuter de l'avenir du pays avec le vice-président Farouk al-Charaa, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Farouk al-Charaa n'a pas été choisi au hasard : comme la majorité des opposants syriens, il est sunnite et ne suscite pas autant le rejet que les alaouites sous l'égide de Bachar al-Assad. Damas n'a pas encore réagi à la proposition de l'opposition mais un journal officiel estime qu'elle arrive avec "deux ans de retard".

Pour la première fois, Ahmed Muaz al-Khatib a annoncé sa volonté de négocier avec les autorités syriennes la semaine dernière. Toutefois, il a ajouté que cette démarche n’était possible que si 160 000 prisonniers étaient libérés des prisons syriennes et si des prolongations ou des délivrances de passeports étaient accordées aux Syriens émigrés.

Plus tard, dans une interview accordée à la chaine Al Arabiya, Ahmed Muaz al-Khatib a détaillé sa proposition. "Nous disons au gouvernement syrien: essayons de trouver une issue avant que la Syrie soit complètement détruite", a-t-il déclaré en rappelant la "situation humanitaire qui s'aggrave rapidement" dans le pays. Par ailleurs, il n'a pas caché que l'objectif de son plan était de "contribuer au départ pacifique du régime".

Selon lui, le vice-président est le membre le plus adéquat de l'équipe d'Assad. "Depuis le début de la crise, il voyait que la situation allait dans la mauvaise direction", a déclaré l'opposant en qualifiant Charaa de "rare représentant du régime dont les mains ne sont pas tachées par le sang". C'est pourquoi le leader de l'opposition pense que cet homme doit représenter le gouvernement syrien lors des négociations.

En effet Farouk al-Charaa, 74 ans, ne fait pas partie des "faucons" du régime syrien. Dans les années 1960, il a travaillé à Syrian Airlines et vivait principalement à Londres. Plus tard, il a rejoint le service diplomatique et a été ambassadeur en Italie avant de devenir, en 1984, ministre des Affaires étrangères de Syrie. En 2006, Bachar al-Assad l'a nommé vice-président.

Farouk al-Charaa est sunnite, comme la majorité des opposants syriens qui dénoncent la domination des alaouites – des représentants de la secte chiite.

L'initiative du chef de la coalition de l'opposition a été soutenue par les organisations plus radicales, qui rejetaient jusqu'à présent toute possibilité de dialogue avec le régime d'al-Assad. Selon le Guardian, beaucoup de membres des comités de coordination nationaux syriens ont changé d'avis au sujet des négociations avec Damas.

La communauté internationale a soutenu l'initiative d’Ahmed Muaz al-Khatib. La porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland a déclaré : "Si le régime veut la paix, ses représentants doivent ouvrir le dialogue avec la coalition nationale syrienne de l'opposition".

Et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, après sa rencontre avec al-Khatib, a déclaré être satisfait de voir l'opposition s'écarter de son ancienne "position de refus catégorique de tout dialogue avec le régime".

Les autorités syriennes n'ont pas encore réagi à cette proposition. Par ailleurs, l'article du quotidien progouvernemental Al Watan témoigne de la position du gouvernement d'Assad en écrivant : "En dépit de l'importance des déclarations du cheikh al-Khatib, elles arrivent avec deux ans de retard. Nous avons perdu énormément durant cette période en raison de l'obstination de l'opposition et son refus de négocier". Et le ministre syrien de la Défense Fahd Jassem al-Freij a déclaré après la diffusion de l'interview d’al-Khatib que l'armée gouvernementale avait prouvé son efficacité dans la lutte contre l'opposition armée et qu'elle ne céderait pas à sa pression.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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