Les titres du 11 février 2013

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Paris accusé d'ingérence en Tunisie// Irkout cherche à s'imposer sur le marché des avions d'assaut// Sotchi-2014 : des JO pour les riches ?// Biélorussie, deux ans sans isolement

Kommersant
Paris accusé d'ingérence en Tunisie

La confrontation politique en Tunisie, berceau du printemps arabe, a pris une nouvelle tournure, écrit lundi le quotidien Kommersant. S’il ne s’agissait, jusqu'à présent, que d'une confrontation politique intérieure entre les islamistes et les partis laïques, des "forces extérieures" seraient désormais impliquées dans le conflit. Qui ? La France, selon le pouvoir. Les participants à la manifestation organisée par le parti au pouvoir, Ennahdha, ont accusé Paris d'ingérence dans les affaires de la Tunisie, de comploter contre l'islam, de financer l'opposition et de fomenter une nouvelle révolution dans le pays.

Cette manifestation des islamistes était censée répondre aux protestations des partisans laïques tenues la veille. Des dizaines de milliers de manifestants s'étaient alors rassemblés pour dénoncer l'assassinat de Chokri Belaïd, leader du Front populaire d'opposition, selon eux commis par les islamistes radicaux chaperonnés par Ennahdha.

Le pays se trouve au seuil d'une nouvelle révolution. Dans plusieurs villes, les manifestants ont brûlé et saccagé les bureaux du parti au pouvoir, un policier a été tué dans les confrontations avec les manifestants et des dizaines de personnes ont été blessées. Le premier ministre Hamadi Jebali a déclaré qu'il était prêt à remplacer tous les ministres islamistes de son gouvernement par des technocrates sans parti - mais cela n'a pas permis de calmer les passions. Une grève générale a été lancée à travers le pays à l'appel de l'opposition, tous les vols (nationaux et internationaux) ont été annulés vendredi, ce qui a forcément affecté le secteur touristique. Les leaders de l'opposition promettent de poursuivre les protestations tant qu'Ennahdha ne renoncera pas au pouvoir.

L’heure n’est pas aux concessions chez les islamistes, ce dont témoigne la manifestation des partisans d'Ennahdha et des salafistes encore plus radicaux, rassemblés sous des drapeaux noirs, presque identiques à ceux d'Al-Qaïda.

En cherchant à reprendre l'initiative à l'opposition, le gouvernement a utilisé une technique qui marche à tous les coups dans les pays du Tiers monde : les autorités ont accusé des forces extérieures d'avoir organisé le mouvement de protestation. Dans le cas de la Tunisie, ce rôle est attribué à la France. "La France, dehors !" était le slogan le plus populaire de la manifestation. Les manifestants ont pris pour cible le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a parlé du danger du "fascisme islamique" après l'assassinat de Chokri Belaïd.

Les partisans d'Ennahdha ont pris ces propos comme une ingérence dans les affaires de la Tunisie et d'autres pays qui ont traversé le printemps arabe. Des plus, les islamistes sont persuadés que Paris finance et soutient leurs adversaires - les partis libéraux et laïques - en les incitant à manifester.L'ambassadeur de France en Tunisie, François Gouyette, a été convoqué au ministère tunisien des affaires étrangères, où lui ont été reprochés les propos déplacés de Manuel Valls. "Ces déclarations sont inamicales et nuisent aux relations bilatérales entre les deux pays", a déclaré le ministre des affaires étrangères Rafik Abdessalem, à l'issue de l'entretien.

Une nouvelle inscription est également apparue sur l'avenue Bourguiba : "France sioniste", écrit en grandes lettres sur le macadam. La sécurité de l'ambassade de France a été renforcée : les autorités craignent des provocations, voire un assaut. Depuis l'envoi des forces françaises au Mali pour lutter contre les extrémistes, les islamistes tunisiens organisent régulièrement des actions antifrançaises et brûlent des drapeaux tricolores. Les salafistes et même certains membres d'Ennahdha ont qualifié les actes de la France de "croisade contre l'islam". Selon eux, cette fois les "croisés français" ont l'intention de s'en prendre à la Tunisie.

Izvestia
Irkout cherche à s'imposer sur le marché des avions d'assaut

La compagnie Irkout a commencé de développer un avion d'attaque high-tech à partir du Iak-130 d'entraînement, écrit lundi le quotidien Izvestia. Une initiative qui s'explique par la hausse constante des demandes en avions d'assaut légers, tant en Russie qu’à l'étranger.

"Son développement a commencé il y a quelques années et aujourd'hui, nous prévoyons la fin de la première étape pour 2013-2014. Il sera possible de voir prochainement notre appareil dans les salons aéronautiques", a déclaré une source de l'industrie de la défense.Cette dernière souligne que les travaux sont financés sur les fonds de la compagnie. L'engin sera doté des équipements de pointe, notamment d’un système de visée thermique - permettant d'identifier une cible dans des conditions météorologiques difficiles ou de nuit - et probablement d'un radar de bord.

Les équipements de bord devraient être compatibles avec des armes de haute précision à guidage laser et satellite. La soute sera également assez spacieuse pour accueillir des munitions et des missiles classiques non guidés. La source souligne que le système de ravitaillement était déjà conçu. L’autonomie du Iak-130 passera de 2 000 km actuellement à environ 4 500 kilomètres.

Le secteur des avions d'assaut légers fait partie des plus dynamiques sur le marché mondial de l'armement et la Russie n'y est pas représentée. Les appareils phares en sont les Hawks britanniques, les AMX italo-brésiliens et les L-39 thèques, sur lesquels étaient formés les pilotes soviétiques.Selon le Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm), la Russie est le deuxième plus grand exportateur d'avions de combat après les Etats-Unis. C'est pourquoi cette situation dans la niche des avions d'assaut légers est inacceptable, annonce l'OAK (Compagnie aéronautique unifiée).

Les avions d'attaque au sol classiques tels que le russe Su-25 ou l'américain A-10 Thunderbolt II sont puissants mais inabordables pour la majeure partie des importateurs mondiaux – ils coûtent de 25 à 60 millions de dollars en fonction des équipements et du modèle - et sans grande nécessité militaire. Or les avions d'assaut légers sont bien moins chers - 15 millions de dollars tout au plus -, transportent rarement plus d'une tonne d'armements, n'ont pas de blindage, disposent d'un système de visée plutôt maigre mais sont suffisants pour les conflits de faible intensité. Autre avantage des avions d'assaut légers : leur coût d'exploitation relativement bas. Enfin, ils ne demandent pas une formation supplémentaire des pilotes car ils ont été conçus à partir des avions d'entraînement.

Ces projets d'Irkout sont approuvés par l’armée de l’air. Une source de l'état-major a déclaré qu'un grand succès commercial attendait  le Iak-130 de combat et qu'il pourrait également servir au niveau national.

"L'état-major étudiera cette proposition et prendra une décision si nécessaire. Un avion d'assaut léger est très pratique pour lutter contre des groupes clandestins où l'aspect bon marché prime sur la protection et l'endurance de l'appareil", a déclaré un officier d'état-major.A travers le monde, les avions d'assaut légers adoptent progressivement des armes guidées pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Viatcheslav Tselouïko, expert en conflits modernes, déclare qu'un appareil d'occasion bon marché n'est certainement pas préférable à un nouveau modèle high-tech, même pour un importateur qui n'a pas beaucoup de moyens.

"L'efficacité des avions d'assaut dotés d'armes non guidées est très relative. Les groupes rebelles actuels disposent de nombreux lance-roquettes et canons antiaériens. En revanche, un avion d'assaut léger de nouvelle génération équipé de munitions et missiles de haute précision, d'un système de visée et de guidage moderne est capable d'atteindre des cibles en restant hors d'atteinte des canons sol-air", a déclaré l'expert.

Il a ajouté que tout le monde ne pourrait pas devenir l'heureux propriétaire d'un Iak-130 en raison de son coût élevé. Mais la stratégie d'Irkout n'est pas infondée car les avions chinois se sont confortablement installés dans la niche des avions d'assaut légers et la Russie doit chercher les clients dans le segment des hautes technologies.

Nezavissimaïa gazeta
Sotchi-2014 : des JO pour les riches ?

Aujourd'hui, il est déjà pratiquement impossible de réserver une chambre d'hôtel à Sotchi pour la période des Jeux olympique d'hiver 2014, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Une partie des hôtels n'a pas encore commencé à travailler en régime olympique et les chambres sont déjà réservées pour les supporters, les sponsors ou les volontaires. Selon les organisateurs, il reste possible de trouver un logement dans le secteur privé - où l’on demandera au moins 150 euros par personne. Au final, un séjour à Sotchi pendant l'Olympiade pourrait coûter aux touristes amateurs plus de 5 000 euros, soit plus de huit salaires moyens en Russie.

Les autorités de la ville organisatrice des JO-2014 ont promis d'empêcher les prix de monter en flèche. L'année dernière, le vice-premier ministre Alexandre Joukov a expliqué qu'à la demande du CIO (Comité international olympique), une nuit dans les hôtels de Sotchi pendant les Jeux coûterait entre 20 et 30 dollars. A son tour, le premier ministre Dmitri Medvedev a signé un décret limitant les tarifs des nuitées d'hôtel pendant les JO. Selon la décision gouvernementale, les chambres de catégorie "studio", "suite", "luxe" et "appartement" dans un cinq étoiles de Sotchi coûteront au maximum 13 900 roubles (près de 350 euros). Le prix des nuitées de catégorie inférieure dans les cinq étoiles ne devra pas dépasser 8 253 roubles (environ 200 euros) pour une chambre une place et 10 570 roubles (près de 260 euros) pour une chambre double.

Ce sera le cas mais pas pour tous. La tarification du secteur privé est plus libre et même aujourd'hui, on ne trouve plus de chambre inférieure à 75 euros par personne.

"Les propriétaires se frottent les mains en se préparant à la future vague de touristes, déclare le directeur général de l'hôtel Rousskie sezony (Saisons russes) Vladimir Massioutine. Toutes les chambres des hôtels participant au programme du Comité d'organisation des JO sont déjà réservées. Pour les sportifs, les sponsors et les volontaires, les tarifs seront maintenus au niveau fixé par le premier ministre. Mais les particuliers ne sont pas soumis à la volonté de Medvedev et espèrent fixer les prix les plus élevés possibles. Dès aujourd'hui, les hôtels privés de 2 ou 3 étoiles proposent des tarifs à partir de 100-150 euros. Un séjour à l'hôtel pendant les 17 jours de l'Olympiade reviendrait à près de 2 500 euros par personne."

Hormis le logement, les billets, la nourriture et le transport demanderont également des frais importants. Quant aux tarifs des activités sportives, ils ont déjà été annoncés.

Dmitri Tchernychenko, président du Comité d'organisation de Sotchi-2014, a déclaré qu'un ticket d'entrée coûterait au minimum 500 roubles (12,5 euros) et pourrait s'élever jusqu'à 50 000 roubles, soit 1 250 euros, notamment pour assister à la cérémonie d'inauguration ou de fermeture des Jeux olympiques dans le meilleur secteur. 42% des tickets seront vendus aux alentours de 75 euros, promettent les organisateurs. Le tarif moyen d'un ticket d'entrée sera d'environ 160 euros.

Les tarifs des transports à Sotchi sont plutôt raisonnables et il ne devrait pas y avoir d'augmentation significative. Les experts confirment que l'ensemble du secteur est surveillé de près par le gouvernement. Pour l'instant, on peut se rendre à Sotchi pour 250 euros en classe économique. Un voyage en train coûtera entre 75 et 200 euros."En ce qui concerne le déplacement entre les sites olympiques à Sotchi même, il n'y a aucune inquiétude à avoir, estime le directeur général de Saisons russes. Des bus circuleront tous les jours."

Et pour manger à Sotchi ?"Jusqu'à présent, il n'existe aucun grand centre commercial alimentaire aux alentours de Sotchi", se lamente Vladimir Massioutine. Aujourd'hui, on peut manger pour environ 25 euros par personne sans alcool ni fioritures. Soit près de 75 euros par jour. Il est possible qu'en période de Jeux, ces tarifs augmentent. Par conséquent, un long séjour en période des JO coûterait entre 5 000 et 6 300 euros."

Novye Izvestia
Biélorussie, deux ans sans isolement

Les Etats-Unis ont adopté de nouvelles sanctions contre deux compagnies biélorusses, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia. Elles s’appliquent à la société TM-Services, chargée du développement scientifique en matière d'armement, ainsi qu’au holding Systèmes Radar et ses succursales. Ils sont accusés d'avoir transgressé la loi américaine sur la non-prolifération des armes de destruction massive à l'égard de l'Iran, de la Corée du Nord et de la Syrie. Selon le département d'Etat américain, ces compagnies étaient potentiellement capables d'apporter une "contribution matérielle au développement d'armes de destruction massive ou de missiles de croisière". Le département d'Etat ne fournit aucune information plus concrète à ce sujet.

L'une de ces sociétés avait déjà attiré l'attention des Etats-Unis. En 2011 les diplomates américains, basés sur les informations des services de renseignement, ont déclaré que l'homme d'affaires biélorusse Iouri Tcherniavski avait tenté d'obtenir des technologies au profit de TMS auprès des compagnies russes afin de les revendre à l'Iran. Les dirigeants des entreprises russes et biélorusses ont réfuté ces informations et ont déclaré ne pas travailler avec Téhéran.

Officiellement, TMS est un groupe scientifique et industriel qui travaille sur les systèmes de sécurité. En ce qui concerne le holding Systèmes radar, il est l'héritier du fameux "Bureau d'étude spécial" créé à Minsk à l'époque de Brejnev pour développer des moyens de protection radar. Auparavant, les Américains n'avaient avancé aucune revendication à son égard.

Les sanctions concernent uniquement ces deux compagnies. Elles signifient que le gouvernement américain ne peut pas conclure d'accord avec elles pour acquérir des produits, des services et des technologies ou pour toute coopération. De plus, ces personnes morales n'ont pas le droit d'acheter des armes et du matériel militaire aux Etats-Unis, des services d’entretien et autres produits dont la vente à l'étranger est régie par les règles américaines du contrôle des exportations. Les sanctions courront sur deux ans. Par ailleurs, le département d'Etat souligne qu'elles pourraient être levées avant terme sur décision du secrétaire d'Etat John Kerry.

C’est la deuxième fois que des sanctions sont adoptées depuis quelques années – Washington et Minsk se querellent ouvertement sur les livraisons supposées d'armes biélorusses à l’étranger. Fin janvier 2010, le congrès américain a ouvertement exprimé sa préoccupation à ce sujet en examinant l'Acte sur la surveillance des fournitures d'armes biélorusses. Les congressistes s'apprêtaient à analyser les contrats militaires entre Minsk et les pays qui, selon Washington, soutiennent le terrorisme ou "refusent de coopérer avec les USA dans les opérations antiterroristes".

Les Américains estiment qu'entre 1996 et 2006 la Biélorussie a gagné près d'un milliard de dollars sur la vente d'armes, plaçant le pays en 11ème position des exportateurs d'armes dans le monde, ce que confirment les organisations internationales. Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, Minsk aurait gagné plus de 1,5 milliard de dollars grâce à la vente d'armes. Selon cette organisation, des armes biélorusses ont été vendues à l’Iran, au Pérou, au Vietnam, à l'Ouganda, la Libye, la Chine et l'Inde, qui achètent principalement des armes obsolètes héritées de l'URSS.

Toutefois, personne n'a encore réussi à prouver que la Biélorussie transgressait des accords internationaux. La meilleure tentative dans ce sens a été entreprise il y a trois ans, quand les livraisons biélorusses se sont retrouvées au centre d'un grand scandale international. En février 2011, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, avait réuni d'urgence le Conseil de sécurité au sujet des livraisons d'armes biélorusses à la Côte d'Ivoire.Minsk a été accusé d’avoir vendu trois hélicoptères à ce pays mais aucune preuve n'a jamais été fournie.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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