Les titres du 14 février 2013

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Une liste Magnitski "à l'européenne"//"Dissuasion nucléaire élargie" pour Téhéran// UE-USA : une zone de libre échange transcontinentale// Des réfugiés tchétchènes condamnés en France

Nezavissimaïa gazeta
Une liste Magnitski "à l'européenne"

Alors que le procès de l'affaire Magnitski s’ouvrira la semaine prochaine, un groupe de députés européens suggère à la Commission européenne d'adopter des sanctions contre la Russie selon l'exemple américain, note jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Ils exigent de sanctionner les hauts fonctionnaires russes impliqués dans la mort de l'avocat Magnitski et le détournement de plusieurs milliards de fonds budgétaires. La Douma (chambre basse du parlement russe) trouve cette initiative inutile en termes de lutte contre la corruption. Les avocats de la fondation Hermitage – dont Sergueï Magnistki faisait partie avant sa mort - ne sont pas de cet avis.

"La persécution posthume de Sergueï Magnitski est une autre violation des normes internationales et du droit russe, qui reflète clairement la faiblesse du système judiciaire russe et l'incapacité générale de l'Etat à protéger ses citoyens", remarquent les députés libéraux et démocrates du Parlement européen. Ils expliquent le large soutien parlementaire de ces sanctions par "l'indignation en Russie et dans le monde concernant à l'arrestation de Magnitski, les conditions inhumaines de sa détention et les circonstances de sa mort".

Le communiqué diffusé sur le site du Parlement européen est signé par les députés Guy Verhofstadt, Kristiina Ojuland, Marietje Schaake et Alexander Graf Lambsdorff. Ils demandent à Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission européenne pour les affaires étrangères et la sécurité, de dire quand sera "établie la liste européenne de hauts fonctionnaires responsables de la mort de Sergueï Magnitski qui ont jusqu’à aujourd’hui évité des démêlés avec la justice" et quand seront adoptée des sanctions tels que le blocage des actifs et l’interdiction de séjour sur le territoire de l’Union européenne pour les personnes concernées.

Par ailleurs, selon certaines informations, l'Europe est aujourd’hui divisée au sujet des sanctions. Dans une récente interview, des représentants du Parlement européen se demandaient à quel point ces mesures seraient efficaces et doutaient même de la légitimité d'une telle entreprise car en cas d'adoption, il faudrait punir des individus dont la culpabilité n'a pas été prouvée par un tribunal. De plus, ces listes pourraient être étendues sans réelle justification.

Alexeï Pouchkov, chef du comité pour les Affaires étrangères de la Douma, a déclaré que l'effet anti-corruption de "l'acte Magnitski" adopté aux Etats-Unis était proche de zéro car ceux qui figurent sur la liste n'ont pas de comptes ou de biens aux USA : "Il s'agit de 60 personnes du Parquet, du Service fédéral russe pénitentiaire (FSIN), des services fiscaux qui n'ont pas de comptes ou de biens aux Etats-Unis". Il remarque que par ailleurs, le président Obama ne se réjouit pas de l'adoption de "l'acte Magnitski" par le congrès.

Un représentant d’Hermitage Capital, au contraire, juge que l'adoption de "l'acte Magnitski" aux USA est l'événement le plus important dans la lutte contre la corruption depuis 20 ans en Russie. "Le projet de loi "anti-Magnitski" et l'interdiction d'avoir des comptes à l'étranger en sont la preuve. La perspective d'adoption d'une loi similaire en Europe fait trembler les fonctionnaires corrompus, comme en témoignent les voyages des députés qui ont pour mission de dissuader les Européens d'adopter cette loi. Pendant ce temps, les hauts responsables qui ont dépensé plus de 20 milliards de roubles (environ 500 million d'euros) sous forme de remboursements illégaux d'impôts sont toujours en liberté et profitent de leurs voyages en Occident. Tandis que l'avocat Sergueï Magnitski, qui avait découvert leurs crimes, a été torturé à mort en prison et personne n'a été traduit en justice pour ce crime inhumain et cynique."

Le général Alexeï Anitchine, ex-directeur du Comité d'enquête auprès du ministère de l'Intérieur et vice-ministre de l'Intérieur dont le nom figure sur la liste américaine des responsables de la mort de Sergueï Magnitski, affirme que ni lui ni ses camarades ne craignent les sanctions européennes. "L'Europe exécute l'ordre donné. Qu'elle adopte sa liste. Mais des preuves juridiques sont nécessaires pour adopter des lois. Une cour doit reconnaître coupable les individus qui figurent sur cette liste. Après, vous pourrez adopter des sanctions si vous voulez… Mais en l'absence d’enquête, c’est un acte purement politique."

Kommersant
"Dissuasion nucléaire élargie" pour Téhéran

"Il est possible de régler le conflit autour du programme nucléaire iranien en fournissant à Téhéran des garanties de dissuasion élargie, à l'instar de celles données par les USA à leurs alliés en Europe et en Asie", déclare le général James Cartwright, jusqu'à récemment vice-président du Comité d'état-major des forces américaines. Selon lui, ce "parapluie" pousserait Téhéran à renoncer à la création d’une arme nucléaire. Les experts russes pensent que cette idée est irréalisable et remarquent que Washington ne l'a pas proposé par hasard aujourd'hui, à la veille des négociations des six médiateurs à Almaty, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Le général à la retraite James Cartwright a exposé cette idée pendant une conférence à Washington. Il remarque que les autorités iraniennes veulent se doter d'une arme nucléaire pour se protéger d'une attaque extérieure et propose à l’Iran "des garanties de souveraineté afin qu'il ne soit plus obligé de  construire un dispositif nucléaire".Quelles sont ces garanties ? Cartwright estime que "les Etats-Unis en ont fourni au Japon, à l'Allemagne et à la Corée du Sud pendant 60 ans dans le cadre de la politique de "dissuasion nucléaire élargie". Le général n’écarte pas la possibilité que les USA puissent participer à la mise en place d'un tel "parapluie" au-dessus de l'Iran. Cependant, il précise que "cette idée devait être discutée avec les partenaires régionaux".

Les Etats-Unis fournissent déjà des garanties de dissuasion élargie à l'Otan, Israël, l'Arabie saoudite, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie. En promettant de protéger par tous les moyens disponibles - y compris en recourant à l'arme nucléaire - les pays situés sous son "parapluie" en cas d'agression extérieure, les USA les rendent dépendants en diminuant à la fois leur aspiration à développer leurs propres programmes nucléaires. Ce n'a pas été le cas avec Israël.

Le moment choisi par Cartwright pour faire sa proposition est crucial pour les négociations sur l'avenir du programme nucléaire iranien : le prochain cycle de consultations entre les six médiateurs internationaux (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu et l'Allemagne) et les représentants iraniens se tiendra à Almaty le 26 février. Les experts du Nuclear Threat Initiative remarquent que l'initiative du général n'est reflétée dans aucun des rapports préparés pour cette réunion. Par ailleurs, dans les recommandations de l'Association pour le contrôle des armements, il est précisé que la présentation de garanties formelles de sécurité à l'Iran pourrait faire partie d'une "grande transaction" avec Téhéran.

Alexeï Arbatov, directeur du Centre de sécurité internationale d'IMEMO (Institut de l'économie mondiale et des relations internationales), pense que l'idée de Cartwright est irréalisable.

"Si les Etats-Unis peuvent garantir qu'ils n'utiliseront pas la force militaire conter l'Iran sauf si Téhéran l'utilisait lui-même contre Israël ou d'autres pays, alors ce serait un grand pas vers le règlement du conflit, a déclaré l'expert. Mais il existe un lobby anti-iranien aux USA dont une partie prône le renversement du régime à Téhéran. Pour beaucoup, notamment pour les républicains, la présentation à l'Iran de garanties de non agression si le pays cessait de menacer de "rayer Israël de la terre" est inacceptable." Selon Alexeï Arbatov, l'initiative du général Cartwright montre toutefois que les Etats-Unis cherchent de nouvelles approches pour régler le problème. "Les méthodes précédentes – les sanctions, les persuasions et les menaces – ne fonctionnent pas ou ont donné l'effet inverse", conclut-il.

RBC Daily
UE-USA : une zone de libre échange transcontinentale

Les Etats-Unis et l'Union européenne vont ouvrir les négociations pour mettre en place une zone de libre-échange. Cette mesure permettrait aux deux puissances économiques mondiales d'améliorer leur croissance d'environ 0,5 points par an, annonce le rapport présenté mercredi par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. La dernière tentative de libéraliser les règles du commerce entre le Nouveau monde et le Vieux Continent en 1998 avait échoué, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.

Selon les analystes, la création d'une zone de libre-échange entre les USA et l'UE serait un événement comparable à l'apparition de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. Washington et Bruxelles trouvent qu’une telle zone serait positive et se disent intéressés par un accord rapide. Selon les prévisions de José Manuel Barroso, les parties engageront un dialogue direct dès l'été prochain et près de deux ans seraient nécessaires pour formaliser le tout.

D'après les calculs des Américains et des Européens, l'augmentation des échanges commerciaux rapporterait, chaque année, respectivement 86 milliards et 65 milliards d'euros supplémentaires aux deux parties. De plus d'ici 2027, cette zone de libre-échange deviendra une importante locomotive de croissance économique pour l'Ancien et le Nouveau mondes, accélérant la croissance économique américaine de 0,4 points par an et celle du PIB européen de 0,5 points.Plus grands partenaires commerciaux au monde, les Etats-Unis et l'Union européenne jouissent déjà de taxes douanières extrêmement basses, qui ne dépassent pas 3% en règle générale.

Pour cette raison, l'accord pour la mise en place d'une zone de libre-échange se concentrerait principalement sur la suppression des barrières bureaucratiques pour la circulation des marchandises et des services. C'est ici que se cachent les principaux différends. Selon les experts, la pierre d'achoppement se trouvera sur les importations de produits agricoles. A l'heure actuelle, l'UE est régie par des restrictions strictes sur la vente de fruits et de légumes génétiquement modifiés ainsi que sur la viande d’animaux élevés avec divers stimulants très populaires aux USA. C'est cette différence de normes qui avait fait échouer les négociations précédentes. Ne voulant pas faire de concessions, la France avait bloqué la création d'une zone de libre-échange entre les USA et l'UE en 1998.

Rossiïskaïa gazeta
Des réfugiés tchétchènes condamnés en France

Des ressortissants caucasiens se sont retrouvés sur le banc des accusés en mai 2011 après le festival de Cannes, moment où la ville se transforme en centre d'attraction pour les stars du monde entier et la vie nocturne bat son plein, parallèlement avec les présentations de films, écrit jeudi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.Un groupe de jeunes Tchétchènes exilés en France au début des années 2000 avait tenté de pénétrer dans le club VIP Room, un établissement couru sur la Croisette. La sécurité avait refusé de les laisser entrer et sur le moment, l'affaire s'était limitée à une altercation verbale, sans coups ni blessures.

Piqués au vif, les jeunes avaient décidé de se venger. Très tôt dans la matinée du 19 mai 2011, le bus transportant les vigiles du club au camping "Le Ranch" au Cannet, près de Cannes, a été pris en chasse par cinq voitures. Deux dizaines de Tchétchènes âgés de 22 à 30 ans se trouvaient à l'intérieur. A peine sortis du bus, les gardiens ont été attaqués.Selon le représentant des instances judiciaires de Grasse, les attaquants étaient munis de battes de baseball, de barres métalliques, de couteaux et de matraques télescopiques. Les 11 vigiles n’ont pas pu résister aux attaquants et ont été grièvement blessés, y compris par des coups de couteau.

Selon le fonctionnaire, huit d'entre eux ont passé entre 10 et 30 jours à l'hôpital pour s'en remettre.La police française avait alors ouvert une enquête et interpellé cinq Tchétchènes vivant sur la Côte d'Azur. Ils ont tous nié leur culpabilité et deux ont déclaré qu'ils n'avaient pas "participé à la bagarre" mais étaient restés dans les véhicules. Néanmoins, le tribunal de Grasse a condamné quatre personnes du groupe criminel à quatre ans de prison pour coups et blessures graves.

Le cinquième figurant de l'affaire est en cavale et a été condamné par contumace à cinq ans d'emprisonnement. Selon l'administration de Grasse, un mandat d'arrêt international a été délivré contre le fugitif. Les autorités françaises, qui refusent de dévoiler les noms des accusés, ignorent où il se trouve mais supposent qu'il aurait pu revenir dans son pays d'origine.

Le consulat général de Russie à Marseille a déclaré qu'aucun des résidents d'origine tchétchène vivant dans le sud de la France ne s'était adressé à lui concernant cette affaire. On ignore également si les condamnés détiennent des passeports russes. Toutefois, il est possible que ces individus bénéficient du statut de réfugié, voire qu'ils soient déjà français.

Parmi les raisons du règlement de comptes au camping "Le Ranch", on parle également d'une lutte pour l'influence dans le secteur de la sécurité des stations balnéaires au sud de la France. Beaucoup de jeunes musclés, parmi les quelques milliers de Tchétchènes installés à Nice, Cannes et d'autres villes de la Côte d'Azur, ont tenté leur chance dans ce secteur. Apparemment, leurs tentatives de s'ingérer dans ce domaine ont rencontré une forte résistance de la part d'autres groupes ethniques, notamment des ressortissants des pays du Maghreb qui contrôlent déjà le secteur.

Les altercations entre ces différents groupes entraînent constamment des affrontements ouverts, comme en automne 2006 lorsque plusieurs dizaines de personnes se sont affrontées à l'arme blanche et à l'arme à feu. Cette confrontation avait fait beaucoup de blessés et par miracle, aucun d'eux n'avait fini à la morgue.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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