Les ambitions arctiques : la Voie maritime du Nord

© RIA Novosti . Anna IudinaLes ambitions arctiques : la Grande Voie du Nord
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Il est possible que la Voie maritime du Nord entre la partie européenne de la Russie et l’Extrême-Orient constitue en perspective l’alternative au canal de Suez.

Il est possible que la Voie maritime du Nord entre la partie européenne de la Russie et l’Extrême-Orient constitue en perspective l’alternative au canal de Suez.

Cet itinéraire acquiert la popularité de plus en plus grande: les glaces arctiques fondent et on voit apparaître des couloirs par lesquels pourraient passer les pétroliers. La Russie aura la possibilité de réaliser de nouveaux projets arctiques, en particulier prospecter la dorsale Lomonossov.

Les canaux de Suez et de Panama sont l’alternative à la Voie maritime du Nord. Or, la distance de Mourmansk au port japonais Yokohama via le canal de Suez atteint près de 13.000 milles marins contre 5.770 - par la Voie maritime du Nord. Qui plus est, le couloir russe n’est pas attaqué par les pirates. La Voie maritime du Nord est une source prometteuse de revenus pour la Russie, dit l’explorateur du pôle Nikolaï Ossokine, chef adjoint du département de la glaciologie de l’Institut russe de géographie.

«Il est possible d’assurer l’approvisionnement des territoires du Nord, le trafic en Extrême-Orient pour une large part par la Voie maritime du Nord. Le transit des navires occidentaux en Asie ou des navires asiatiques en Europe pourrait assurer des bénéfices substantiels parce qu’une telle voie réduit sensiblement la distance entre l’Est et l’Ouest: l'itinéraire est deux fois plus court que via le Suez. Les possibilités du canal ne sont, d’ailleurs, pas illimitées», estime le chercheur.

La Voie maritime du Nord peut intéresser tout particulièrement les exportateurs de gaz naturel liquéfié de la presqu’île de Iamal. L’entreprise fonctionnera à plein rendement dans quatre ans. L’exploitation de la Voie maritime du Nord la rendra plus rentable grâce à la baisse des frais de transport. L’infrastructure pour prospecter les gisements de Iamal et en voie d’aménagement, dit le rédacteur en chef de l’édition Les nouvelles maritimes russes Anatoli Kouznetsov.

«Un port spécial capable d'accueillir les navires arctiques en chantier est aussi en voie de construction. Nous construirons une trentaine de méthaniers trentaine destinés à nos projets liés au gaz naturel liquéfié évalués à près de 11 milliards de dollars. Seul le projet Yamal LNG (Iamal GNL) exige 16 navires très onéreux. Ils seront construits pour la compagnie Rosneft et pour Gazprom.»

Le gaz liquéfié sera livré du nouveau port de Sabetta sur Iamal, notamment, dans l’Est: dans la région d’Asie-Pacifique. La Russie adressera en automne à nouveau la demande à l’Onu concernant la reconnaissance de la dorsale Lomonossov comme faisant partie de son plateau continental. Si la demande est approuvée, la Russie pourra procéder à la prospection géologique des gisements sur encore un million de kilomètres carrés. Les réserves d’hydrocarbures dans la région de la dorsale représentent 25% des ressources mondiales, soit plus de 5 milliards de tonnes. Le Canada, la Suède, la Norvège, l’Islande, la Finlande et le Danemark prétendent aussi au droit d'exploiter les ressources du plateau continental arctique.

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