La réconciliation entre Turcs et Kurdes est-elle possible ?

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Tirs, gaz lacrymogènes, morts et blessés – ce n’est pas en Irak ni même en Syrie. Cela se passe dans la petite ville kurde de Lice. Deux manifestants ont été tués et des dizaines de personnes ont été blessées dans les troubles qui frappent actuellement le Sud-est de la Turquie.

Tirs, gaz lacrymogènes, morts et blessés – ce n’est pas en Irak ni même en Syrie. Cela se passe dans la petite ville kurde de Lice. Deux manifestants ont été tués et des dizaines de personnes ont été blessées dans les troubles qui frappent actuellement le Sud-est de la Turquie.

Ces dernières ont éclaté à la suite de la démolition d’un monument dédié à Makhsum Korkmaz, ancien leader du Parti des travailleurs du Kurdistan. C’est lui qui avait organisé l'insurrection armée kurde contre les autorités turques en août 1984. En 30 ans, 45 000 personnes ont été tuées, majoritairement des Kurdes turcs, qui représentent 17% de la population de la Turquie.

Les événements tragiques des années 1937 – 1938 ont fait plus de 80 000 morts dans les provinces kurdes. Les mots " Kurde " et " Kurdistan " ont été barrés des dictionnaires turcs. En 2011, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s’est publiquement excusé pour les crimes de l’époque.

" Je dois m’excuser au nom du chef de l’Etat et je m’excuse. Des milliers de personnes ont été tuées. Le massacre de Dersim a été un des événements les plus tragiques de l’histoire turque. "

Mais si dans les années 30 les protestations kurdes étaient spontanées, à partir des années 60 apparaissent des partis kurdes bien organisés et des mouvements militarisés. Au début des années 80, le Parti des travailleurs du Kurdistan, reconnu par la suite comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’OTAN et l’UE, est devenu leader incontestable du séparatisme kurde. Après l’arrestation de son chef Abdullah Öcalan qui est jusqu’à présent détenu dans la prison-île d'Imrali à régime sévère, les partis et les mouvements kurdes ont continué à lutter contre le régime turc. Cependant, il était évident que le caractère de cette lutte change progressivement. Le moment-clé est arrivé en 2013, lorsque le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a proposé un projet de règlement du conflit kurde. Nous vous proposons de lire le commentaire du politologue kurde Ahmad Guezen :

" Les Kurdes ne veulent pas se séparer de la Turquie. Ils veulent vivre dans un pays démocratique, être des citoyens libres comme les autres. Mais la Turquie ne nous permet même pas de recevoir un enseignement dans notre langue. Pourquoi énormément de gens doivent-ils mourir pour cela ? "

Alors que les Kurdes font face à des difficultés liées aux questions d’éducation et d’égalité professionnelle, les forces de l’ordre craignent toujours de nouveaux actes terroristes organisés par les extrémistes kurdes. Par ailleurs, la détermination du président Recep Tayyip Erdogan donne une chance à la réconciliation entre Turcs et Kurdes

La Voix de la Russie

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