Réformes en Ukraine: une grande ambition, à confirmer

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Au cours de la semaine qui vient de se terminer, en Ukraine, il y a eu quelques événements importants : Kiev et l’UE ont ratifié l'accord sur l'association, la Rada a adopté des lois sur le statut spécial du Donbass et l'amnistie, et, enfin, la loi sur la lustration a été adoptée en troisième lecture.

Au cours de la semaine qui vient de se terminer, en Ukraine, il y a eu quelques événements importants : Kiev et l’UE ont ratifié l'accord sur l'association, la Rada a adopté des lois sur le statut spécial du Donbass et l'amnistie, et, enfin, la loi sur la lustration a été adoptée en troisième lecture.

Ainsi, formellement, Porochenko a accompli ses engagements pris lors de la rencontre à Minsk – il a annoncé l'armistice, a accordé l'amnistie, ainsi que le statut spécial aux régions. Cependant, de facto, tout n’est pas aussi simple. La loi sur le Donbass concerne seulement la partie contrôlée par les miliciens populaires et en plus, elle ne donne aucune indépendance réelle, sans parler de la fédéralisation du pays. La loi propose une autonomie extrêmement modérée pour la durée de trois ans, après quoi, les régions seront obligées de revenir dans le champ juridique ukrainien. Mais c’est tout de même un pas en avant, dit le premier vice Premier ministre de la république de Donetsk Andreï Pourguine.

"C’est justement ce point de contact qui nous donne la possibilité de continuer le dialogue. Naturellement, le document est fait pour le côté ukrainien et il nous pousse vers l'Ukraine, ce qui est inadmissible pour nous par définition. Nous avons payé pour notre liberté par des milliers de vies, l'infrastructure détruite et les souffrances du peuple. Mais, néanmoins, nous devons être réalistes. Il faut comprendre que la politique est l’art du possible. Nous devons faire tout notre possible pour cesser les meurtres, cesser les tirs au matériel lourd sur les villes et les villages de Donbass, rétablir l'infrastructure, redresser l'économie et donner aux gens la possibilité de vivre normalement."

Le vote sur la ratification de l'accord sur l'Association avec l’UE s’est tenu d’une manière extrêmement pompeuse, avec des grandes déclarations. Mais voilà l'essentiel : jusqu'à ce jour, on croyait que la mise en application réelle de l’accord serait remise de 18 mois, comme il était convenu entre la Russie et l’UE afin de sauver les restes de l'économie ukrainienne. Cependant, Piotr Porochenko a déclaré soudain à la réunion de la Rada le 16 septembre qu’il chargeait le gouvernement dès le lendemain de valider le plan d'exécution de l'accord et de le réaliser dès la première minute. D'autre part, à Kiev, on comprend parfaitement tous les risques qu'engendre l'Association avec l’UE, trouve le politologue Alexandre Konkov.

"Puisqu'ils sont venus au pouvoir en brandissant le slogan de l'association avec l’UE, ils sont obligés de suivre cette voie – la voie de la conclusion et de la ratification des accords, mais ils tentent d'éviter par tous les moyens des engagements sérieux. La signature de l’accord était divisée en deux parties. D'abord - la partie politique, la déclaration, et puis la partie économique. Et voici que maintenant, on a déjà atteint l'accord sur la remise de l'entrée en vigueur de cette partie économique pour 18 mois. C'est-à-dire qu’au fond, le pouvoir ukrainien essaie de ruser et tente, comme autrefois, d’être assis entre deux chaises."

Le vote sur la loi sur la lustration a eu lieu sous la pression de l'opinion publique – devant le parlement, ses partisans organisaient des désordres massifs. Maintenant, selon la loi, il y aura un contrôle spécial pour les fonctionnaires, depuis le simple employé jusqu’au président du pays, ainsi que pour les députés, les commandants des forces armées, les juges, les procureurs, le personnel du ministère de l’Intérieur et les membres de la CEC.

Ici, l'opinion du juriste, défenseur des droits de l'homme, Anatoly Bachlovka, concernant cette loi:

"Qu'est-ce que la lustration ? Ce n’est pas l'établissement de la preuve de la faute d’une personne, c’est simplement sa présence dans quelque lieu à un certain moment, quand elle était impliquée dans quelque chose. Il est clair que la loi sur la lustration frappera des gens qui sont innocents. Mais la société accepte cela délibérément pour exclure un grand nombre de personnes au sujet desquels on comprend qu'ils étaient vraiment impliqués. Ca peut être, par exemple, les liens avec les services secrets, les partis etc. Ca c’est passé ainsi dans plusieurs pays."

La direction de Kiev a qualifié les bilans de la semaine passée " d’historiques pour l'Ukraine et l'Europe ". L’ambition est grande. On verra bien quelle sera la suite.

La Voix de la Russie

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