La visite de Vladimir Poutine au Japon annulée?

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Le gouvernement du Japon pense reporter la visite officielle de Vladimir Poutine prévue cet automne, a annoncé le 23 septembre l'agence de presse japonaise Kyodo News.

Le gouvernement du Japon pense reporter la visite officielle de Vladimir Poutine prévue cet automne, a annoncé le 23 septembre l'agence de presse japonaise Kyodo News.

L'agence Kyodo reste prudente car il ne s'agit pas d'une annulation officielle. Cependant, en se référant à de nombreuses sources du gouvernement, elle rapporte que les raisons de ce changement éventuel d'agenda sont dues à la position de l'administration américaine, qui exige d'annuler la visite de Poutine au Japon.

Le premier ministre japonais Shinzo Abe aurait ainsi l'intention d'étudier la question du report de la visite au printemps, ou encore plus tard, tout en organisant "en échange" un entretien avec Poutine en marge du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) à Pékin en novembre, annonce l'agence. Il semble donc que seul un miracle pourrait maintenir cette visite officielle.

Ce déplacement avait été annoncé à la sortie de l'entretien entre Poutine et Abe à Sotchi en février. Cependant en avril déjà, dans le contexte des événements en Ukraine, la visite préparatoire du ministre japonais des Affaires étrangères en Russie avait été annulée.
Bien que son homologue russe Sergueï Lavrov ait noté que les sanctions contre la Russie n'avaient pas affecté la préparation de la visite, une pause semble tout de même avoir été marquée.

Cette interruption a été balayée par l'ex-premier ministre japonais Yoshiro Mori, qui participe depuis plus de 10 ans au dialogue russo-japonais de manière non-officielle. Début septembre, il a été reçu par Poutine puis a suivi la conversation téléphonique entre les deux dirigeants, après quoi le secrétaire général du cabinet Yoshihide Suga a déclaré que le premier ministre Abe proposait au président Poutine d'organiser des "entretiens bilatéraux en profitant des réunions internationales, y compris le sommet de l'APEC en novembre".

Il est évident qu'en préparant le terrain pour annuler cette visite, Tokyo s'efforce de maintenir des relations positives avec Moscou. Abe a souligné dimanche à la télévision japonaise: "Depuis le début de mon mandat de premier ministre j'ai rencontré le président Poutine à cinq reprises. Et je voudrais poursuivre ce dialogue constructif".

Les relations personnelles entre les deux dirigeants semblent bonnes mais cela ne suffit pas sur certaines questions. Dans son interview, Abe a également déclaré "qu'un accord de paix n'avait toujours pas été signé entre la Russie et le Japon, que le règlement de cette question répondait aux intérêts nationaux du Japon et qu'il était donc primordial de poursuivre les contacts entre les dirigeants des deux pays".

Comprendre: le problème des Kouriles du Sud n'est toujours pas réglé. Kyodo News fait remarquer qu'en cas d'annulation de la visite de Vladimir Poutine, une pause serait marquée dans les pourparlers à ce sujet.

Kouriles: tension entre la Russie et le Japon >>

Il semble donc que le Japon annule la visite, sous la pression des Etats-Unis dans le contexte du conflit ukrainien, et alors même qu'il n'est presque pas concerné par ce dernier, une rencontre qui aurait pu faire avancer les négociations sur le conflit territorial russo-japonais. Dans ce cas, on peut se demander dans quelle mesure le thème d'un accord de paix et de l'appartenance des Kouriles du Sud est réellement important pour les politiciens japonais.

Et quel est le niveau de vérité dans les affirmations disant que le thème insulaire est important uniquement parce qu'il permet d'accélérer ou de ralentir le dialogue politique russo-japonais au profit de la conjoncture politique?

En 1956, le secrétaire d'Etat américain John Foster Dulles avait mis en garde les Japonais: si le Japon renonçait à ses revendications sur les Kouriles du Sud, les USA ne rendraient pas l'île d'Okinawa occupée. Cela a conduit à l'échec de la trêve entre la Russie et le Japon.

En marge du forum économique de Saint-Pétersbourg le président russe a déclaré: "Nous avons été surpris d'apprendre récemment que le Japon avaient rejoint les sanctions… et qu'il suspendait les négociations. Nous sommes prêts à cela, mais je n'ai toujours pas compris si le Japon l'était".

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