L’EI profite des contradictions de la politique américaine au Proche-Orient

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Alors que l’aviation américaine continue d’attaquer les combattants de l’Etat islamique (EI), le ton et le contenu des déclarations des hauts fonctionnaires américains témoignent du désarroi qui règne au Capitole.

Alors que l’aviation américaine continue d’attaquer les combattants de l’Etat islamique (EI), le ton et le contenu des déclarations des hauts fonctionnaires américains témoignent du désarroi qui règne au Capitole.

Les Américains ont besoin d’une nouvelle stratégie de lutte contre l’islamisme radical mais il leur faut commencer par l’abandon des doctrines surannées.

Les analystes sont unanimes à estimer qu’un front international uni qui regrouperait tous les pays intéressés est nécessaire pour conjurer avec efficacité l’expansion de l’islamisme radical. Il est à noter qu’au premier abord, la coalition s’élargit. Ainsi, l’Australie s’est jointe à la lutte contre les islamistes, la France a quant à elle dépêché des avions supplémentaires et un bâtiment de guerre. La Turquie s’est elle aussi déclarée prête à adhérer à la coalition. Le Parlement turc a autorisé l’armée à participer aux opérations contre l’EI en Irak et en Syrie. C’est une décision très sérieuse, estime le chercheur principal de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie russe des sciences, Andreï Volodine.

"Je pense que la position de la Turquie change. Il est encore difficile de dire combien ces changements sont profonds. Cependant, la volonté d’entamer une opération terrestre importe beaucoup, bien que nombre de facteurs compliquent la recherche d’une réponse correcte en matière de participation turque. J’estime qu’Ankara fera preuve d’une certaine circonspection, surtout que la Syrie et l’Irak sont déjà concernés les deux".

Voilà le problème principal. Chaque adversaire de l’EI est prêt à déployer des efforts substantiels dans ce sens mais il ne peut le faire que séparément. Quant à l’élaboration d’une stratégie commune, ce n’est pas possible à cause de contradictions au niveau des intérêts nationaux. Damas a notamment averti Ankara qu’il qualifierait d’agression toute action turque sur le territoire syrien, ce qui correspond entièrement à la politique extérieure de Bachar al-Assad qui consiste à défendre la souveraineté de son pays. Il ne faut pas non plus oublier qu’al-Assad est un acteur régional clé en matière de lutte contre l’Etat islamique. Les Américains négligent à leur tour ce fait car ils ont pour idée fixe de démonter le régime d’al-Assad. Leur position à l’égard de l’Iran est similaire bien que les unités du Corps des gardiens de la Révolution islamique écrasent avec succès les extrémistes. L’ambassadeur de Russie en Libye, en Tunisie et au Yémen, Veniamine Popov, parle de l’Iran et de la Syrie.

"Ce sont des acteurs clés mais les Américains ne veulent pas coopérer avec eux en essayant de résoudre le problème par les bombardements. Tout cela est nettement insuffisant . L’EI poursuit son offensive. Il sera impossible de combattre ce fléau sans entente avec la Syrie et l’Iran. Le problème essentiel réside dans l’apparition de foyers d’extrémisme islamique très dangereux. Les Américains quitteront bientôt l’Afghanistan, et un nouveau foyer d’islamisme apparaîtra dans ce pays. Les extrémistes islamiques aspirent au pouvoir en Libye, au Mali et dans plusieurs régions africaines. On ne saurait les vaincre que par des efforts collectifs."

La Voix de la Russie

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