«Absurde», «grotesque»: le maire écolo de Bordeaux supprime le sapin de Noël

© AFP 2023 GUILLAUME SOUVANTPierre Hurmic, maire de Bordeaux
Pierre Hurmic, maire de Bordeaux - Sputnik Afrique
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Bordeaux se passera de sapin de Noël cette année. La décision a été prise par le nouveau maire EELV, qui refuse «des arbres morts» dans la ville. Un choix fortement critiqué par Florian Philippot, président des Patriotes, qui le juge «grotesque». Au micro de Sputnik, il tire à boulets rouges sur les priorités des nouveaux maires écologistes.

«Nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville.» Pierre Hurmic, nouveau maire EELV de Bordeaux, a mis fin à la tradition qui voulait qu’un sapin de Noël soit installé sur la place Pey-Berland au centre-ville de la Belle endormie.

«On garde des souvenirs de cet arbre mort qu’on faisait venir tous les ans. Ce n’est pas du tout notre conception de la végétalisation», a martelé l’édile lors d’une conférence de presse, donnée dans la cadre de sa rentrée politique du 10 septembre.

«Le coût qui était affecté à cette opération, particulièrement onéreuse, nous ferons à la place du spectacle vivant, et le budget économisé financera aussi une aide aux commerçants et aux associations caritatives, pour que ce budget soit fléché et pas perdu», a-t-il ajouté.

​Cette décision a vivement fait réagir du côté politique et a été vertement critiquée par plusieurs personnalités de droite. C’est notamment le cas du président des Patriotes, Florian Philippot, qui évoque au micro de Sputnik une décision «absurde»:

«Je pense que les maires EELV ont lancé un pari entre eux: qui fera l’annonce la plus absurde? Nous avons eu Éric Piolle, le maire de Grenoble, qui veut des cours de récréation non genrées alors que sa ville est à feu et à sang. L’édile de Lyon, Grégory Doucet, qualifie quant à lui le Tour de France de machiste.»

«Mais il me semble que Pierre Hurmic vient de prendre la tête de la course avec cette affaire de sapin», lance sur le ton de l’ironie l’ex-membre du Rassemblement national.

Bordeaux miné par la violence

Florian Philippot fait référence aux récentes déclarations anti-Tour de France de Grégory Doucet, maire de Lyon, qui jugeait le 9 septembre que la Grande Boucle «continue à véhiculer une image machiste du sport». Le président des Patriotes s’en est également pris à Éric Piolle, réélu à Grenoble, dont il raille la volonté de «dégenrer» les cours de récréation de sa ville, touchée par une vague de violences qui a vu plusieurs fusillades se produire durant l’été.

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L’été de toutes les violences en France: 900 agressions par jour

Début août, le syndicat de police Alliance dénonçait une situation alarmante par la voix de Yannick Bianchéri, son représentant à Grenoble: «C’est inquiétant et cela fait des années que nous dénonçons ces faits sur Grenoble, que nous disons qu’il faut des moyens humains et matériels pour endiguer cette violence et des réponses pénales plus dures avec les personnes incarcérées.»

À Bordeaux, Pierre Hurmic fait également face à une épidémie de violence dans sa ville. Celle-ci est depuis plusieurs mois le théâtre de graves agressions, dont plusieurs à l’arme blanche. Dans la soirée du 3 septembre, un homme s’est fait attaquer par quatre individus dans le quartier Saint-Michel. Il a reçu plusieurs coups de tesson de bouteille et un coup de couteau à l’avant-bras, avant de se faire dérober son portable ainsi que 400 euros en espèces.

Le leader écologiste en difficulté dans les sondages

Fin juillet, c’est un jeune homme de 18 ans qui a été attaqué à coups de machette dans le quartier de la gare. Le drame s’est terminé avec une main sectionnée pour la victime. Et la litanie de faits divers aussi sordides les uns que les autres pourrait continuer longuement. «L’insécurité est partout. Avant, Bordeaux, c’était calme. Maintenant il faut vraiment faire attention», lançait récemment un restaurateur de la ville au Parisien.

«Le maire de Bordeaux n’a manifestement pas l’air d’être plus préoccupé que cela par la sécurité de ses administrés. Mais ce n’est pas surprenant», lance Florian Philippot.

L’ex-vice-président du RN pointe «l’orientation idéologique des Verts sur les questions d’insécurité»:

«Ils se placent la plupart du temps du côté des agresseurs plutôt que de celui des victimes. Sauf quand elles sont considérées comme faisant partie des “gentils” par les écolos.»

Lors de sa rentrée politique, Pierre Hurmic a pourtant demandé l’installation d’une compagnie de CRS permanente: «Je vais écrire au ministre de l’Intérieur pour demander le retour d’une compagnie de CRS à demeure à Bordeaux, les autres grandes villes de France en ont une et Bordeaux en avait une à une époque.» Mais pour Florian Philippot, le problème est avant tout idéologique:

«Leur vision est totalement délirante. On se souvient que cet été, le maire EELV de Colombes avait qualifié les policiers de “vichystes”. Dans leur logiciel, travailler à la sécurité et au rétablissement de l’ordre constitue une dérive fasciste.»

Le 19 juillet, Patrick Chaimovitch, nouveau maire EELV de Colombes (Hauts-de-Seine), a prononcé un discours à l’occasion d’une commémoration de la rafle du Vel d’Hiv dans lequel il déclarait: «Les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel d’Hiv […] sont les ancêtres de ceux qui, aujourd’hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers […], ces êtres vivants qui essaient de survivre dans le dénuement.»

​Cette sortie avait déclenché des réactions outrées de nombreux policiers et une plainte de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. La multiplication de ces critiques des déclarations de personnalités écologistes préfigure-t-elle une dégringolade politique? Pour Florian Philippot, c’est bien possible.

Ils ont surfé lors des élections municipales de juin dernier sur une «vague verte», selon le terme employé par certains journalistes, raflant, à la surprise générale, de grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers ou encore Grenoble. Pour ce faire, ils ont bénéficié d’une abstention record au second tour des municipales (58,33%). Les candidats écologistes ont été élus avec une faible part du corps électoral, profitant de la mobilisation de l’électorat aisé des centres-villes. Pour Florian Philippot, il s’agit d’un feu de paille:

«Il fallait simplement élire les écolos et les voir se suicider en direct. Ils se sabordent tout seuls et se révèlent comme ils sont vraiment: un parti de doux dingues au fond totalitaire.»

«Ses membres veulent imposer à toute la société leur manière de penser au-delà du débat politique. C’est une véritable idéologie qui, en plus de son côté grotesque, a un côté très inquiétant», ajoute le président des Patriotes.

​Le dernier baromètre Elabe– «Les Échos» montre que Yannick Jadot, figure de proue des écologistes, peine à séduire. À moins de 20 mois de l’élection présidentielle, il ne parvient pas à capitaliser sur la troisième place des Verts aux élections européennes en 2019 et sur leur succès des Municipales. Seuls 16% des Français disent avoir une «bonne image» du leader écologiste. C’est son score le plus faible depuis un an, lui qui a perdu six points sur deux mois. Une situation qui amuse Florian Philippot:

«Il doit se morfondre en voyant cela. Son capital électoral fond plus vite que les glaciers des Alpes.»
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